Ma première incursion dans l'oeuvre de
Jean-Christophe Grangé, car je me méfie un peu des auteurs à grand succès … j'ai cependant été tentée par la flamboyance de la couverture. Et, curieusement, je me suis retrouvée aussitôt plongée dans une foule de souvenirs …
La première partie se déroule parmi les étudiants révoltés de mai 68 : comme le héros Hervé, j'avais moi aussi 22 ans à cette époque et je venais de terminer mes études rue
Saint Guillaume, mais je n'ai pas participé aux blocages de la Sorbonne ni aux barricades.
Ce même jeune homme, brillantissime étudiant en histoire et héros central du roman, demeure boulevard Soult, dans les immeubles de briques rouges de la RIVP avec leurs ascenseurs Roux-Combaluzier, là où j'ai vécu toute ma jeunesse,
la mère des deux hommes qui a étudié à l'Institut catholique de la rue d'Assas … L'Inde enfin, ses castes, ses religions, ses rituels funéraires et ses sâdhus tellement « cliché » … où je suis allée deux fois, mais bien plus tard.
Il faut reconnaître que la principale qualité de ce thriller hyper « gore » réside dans le style époustouflant de l'auteur. Les notes d'ambiance, les couleurs et les odeurs, les paysages et les personnages sont particulièrement crédibles. L'intrigue, en revanche, ne l'est à aucun moment. Ni dans le fond, ni dans la forme.
Les digressions culturelles incessantes sont ennuyeuses, même si nécessaires à la compréhension du récit, les rebondissements dignes de Blake et Mortimer, les scènes de crime absolument insupportables mais décrites avec force détails macabres, tout à fait insupportables.
Certes, l'allusion au Matrimandir d'Auroville, fondé en 1968 au Tamil Nadu par une française est, pour qui s'intéresse à l'Inde, transparente … mais ça, c'était après … et toute comparaison avec l'ashram de
Sri Aurobindo me paraît scandaleuse.
Une histoire à tiroirs, truffée de références musicales et littéraires – certaines à contre-temps comme celle à «
La Cité de la joie » - le roman de
Dominique Lapierre paru en 1985 - une équipe de trois jeunes personnages bien déchirés et qui carburent à toutes sortes de substances illicites.
La violence est de rigueur … c'est la loi du marketing et peut-être une source de scénario de série à succès, mais je ne suis pas tentée par une seconde expérience de lecture de ce genre, même si j'en apprécie l'efficacité.
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