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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qui veut la mort des membres de la riche tribu indienne Osage en ce début de 20 ème siècle ? Intriguant, n'est-ce pas ?

Vous le saurez en lisant ce documentaire qui reconstitue minutieusement une des toutes premières enquêtes du FBI, de Edgar J. Hoover .

C'est aussi passionnant que le meilleur des polars, plein de rebondissements et je vous en recommande sincèrement la lecture. La réalité surpasse souvent la fiction pour une affaire complexe qui nous en apprend aussi beaucoup sur la naissance d'un État de droit dans un environnement violent de l'ouest profond .

On est encore imprégné des guerres indiennes avec le racisme ambiant. Les Indiens Osage ont vécu des déplacements successifs de population sous la pression des fermiers blancs jusque dans ce coin perdu de l'Oklahoma, territoire caillouteux où ils espéraient qu'on leur ficherait enfin la paix, jusqu'à ce qu'on y trouve du pétrole.

Les voilà riches à millions eux et leurs héritiers, mais toujours citoyens de seconde zone placés sous tutelles jusqu'en 1931. Cette fortune attire les brigands de toute sorte, escrocs, petits et grands, tuteurs d'Indiens peu scrupuleux, qui épousent pour hériter, volent et disparaissent, ce qu'hypocritement l'on désignait du doux vocable « d'Indian Business »

C'est alors que germa l'idée dans le cerveau de quelques uns de faire disparaître la tribu, et tous ceux qui seraient témoins des meurtres, pour s'accaparer la rente pétrolière. Ça fait subitement beaucoup de gens révolvérisés , empoisonnés, accidentés et la complicité des autorités locales devient flagrante, justifiant l'intervention d'une police nationale déconnectée des intérêts locaux, impliqués dans cette prédation généralisée . C'était une belle occasion pour l'ambitieux Hoover de valoriser son administration.

C'est l'intègre et tenace agent Tom White, un Texan, qui cherche à confondre les meurtriers, tout en perfectionnant une technique scientifique pour amener des preuves solides devant un tribunal . Non seulement l'enquête est longue et éprouvante , mais il est tellement difficile d'obtenir des condamnations sévères d'une justice corrompue et raciste.

De nombreuses photos des protagonistes de l'affaire figurent dans cet ouvrage. Dommage qu'elles soient si sombres et si peu lisibles pour la plupart . Le titre original est plus parlant que ce titre français pas très clair, qui risque de faire tomber ce livre passionnant dans les oubliettes de l'édition. Alors passez outre, et partez avec David Grann dans une page d'histoire sombre et méconnue de l'Amérique .


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1921, Oklahoma. Déplacés puis parqués dans ce désert de poussière, la nouvelle terre d'accueil des Indiens Osages. Mais sous cette poussière, reposent d'immenses nappes de pétrole, faisant des Osages le peuple le plus riche du monde. de quoi attiser certaines convoitises, si tuer quelqu'un pour son pognon s'apparente à de la convoitise. Car, mystérieusement, alors que la population Osage vit dans l'opulence, son taux de mortalité est bien plus supérieur à la population américaine, dite blanche dans le coin de ce pays. Un pays qui a étrangement soif de sang, et d'argent.

Tués par balle, accidents de voitures, explosions de fermes, disparitions suspectes, empoisonnements... La malédiction noire des Osages déciment ces nouveaux riches, propriétaires d'un or noir qui attirera nombre de prétendants, prêts à tout pour récupérer une part du butin, y compris pour les proches des Osages même. C'est donc dans ces conditions douteuses qu'un certain J. Edgar Hoover va déployer ses premiers agents en infiltration pour tenter de résoudre le mystère, une belle découverte que la mise en place de ce bureau d'investigations.

Le livre de David Grann, une version True Crime légèrement romancée, s'occupe avant tout des faits. Il enquête, il interroge, il décrit. L'atmosphère, les paysages, l'âme humaine. le travail d'un écrivain journaliste. Beaucoup de monde donc se retrouve dans les premières pages, qui ne permet pas de s'attacher aux personnages qui eux n'ont rien de fictifs. Mais peu d'émotions, les faits, rien que les faits dans la beauté du désert de l'Oklahoma où des puits de forages fleurissaient dans le temps comme autant d'éoliennes de nos jours.
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Titre : La note américaine
Auteur : David Grann
Editeur : Editions Globe
Année : 2018
Résumé : Acculés sur des terres arides et montagneuses de l'actuel Oklahoma, les derniers rescapés de la tribu Osage survécurent paisiblement sur ces terres inhospitalières jusqu'à la fin du XIX ème siècle. Lorsque des arcs en ciel apparurent à la surface des ruisseaux les grandes compagnies prirent soudain conscience que ces miséreux était propriétaires du gisement pétrolifère le plus fructueux d'Amérique du nord. Ce fut alors l'opulence pour la tribu, une opulence de courte durée puisque meurtres, disparitions et empoisonnements décimeront ses membres les uns après les autres. le scandale provoquera des remous jusqu'aux plus hautes sphères de l'état et c'est alors qu'un certain J Edgar Hoover profitera de l'affaire pour asseoir son pouvoir au sein de l'administration américaine. Ce furent alors les prémices du FBI et des méthodes d'enquêtes modernes.
Mon humble avis : Une histoire tirée de faits réels, une enquête minutieuse, une prochaine adaptation cinématographique par l'immense Martin Scorcese, autant d'arguments convaincants pour que votre serviteur ne passe pas à côté de cette note américaine. Ajoutez à cela une réputation élogieuse, un roman précédent extrêmement convaincant - The lost city of Z - et vous comprendrez aisément avec quelle impatience je m'attaquais à ce texte. Trop d'attente ? Trop d'avis dithyrambiques ? Mon avis sera malheureusement mitigé et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. Pour commencer Grann est journaliste et cela se sent dès les premières lignes, le style est aussi froid que précis voir méticuleux à l'excès. Si l'on sent un immense travail d'enquête l'auteur reste à la lisière de ses personnages et petit à petit s'installe une distance tenue entre le texte et son lecteur. Certains adoreront ce style, ce n'est pas mon cas et je me suis souvent imaginé ce qu'aurait fait Tom Wolfe d'une histoire pareille. Vraiment désolé d'aller à contre-courant de nombreux lecteurs mais malgré d'évidentes qualités le bouquin de Grann ne me laissera qu'un souvenir tenace, celui d'être passé à côté du grand roman que méritait cette sombre histoire de cupidité, d'injustice et de racisme. Car l'histoire est passionnante, édifiante et l'un des talents principal de l'auteur est d'en dépeindre tous les enjeux avec précision, d'en explorer chaque rouage quitte à négliger l'humanité de ses personnages. Ce n'est que mon humble avis, forcément subjectif, mais j'ai fini ce bouquin avec soulagement et la tête dans les étoiles en imaginant l'adaptation prochaine qu'en fera Scorcese.
J'achète ? : Non et une fois n'est pas coutume je te conseillerais de patienter jusqu'à la sortie prochaine du long métrage. Difficile de faire des comparaisons en matière de littérature mais La note américaine m'a souvent rappelé un autre roman encensé : La serpe de Jaenada. Dans les deux cas je n'ai pas accroché au texte mais visiblement il y a de nombreux amateurs alors je te laisse seul juge...
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Cupidité. Désir immodéré de l'argent et des richesses, nous dit le Larousse. Substantif anodin qui ne présage pas de tout ce qu'il peut engendrer en termes de conséquences néfastes et de bassesse du comportement humain. C'est pourtant bien le mot qui préside à cet ouvrage de David Grann : La note américaine.

Comment faut-il le comprendre d'ailleurs ce titre ? Pour ce qui me concerne, je dirais bien que la note américaine a été salée. Surtout pour ceux qui occupaient les terres des vastes étendues aujourd'hui
américaines avant l'arrivée des colons : les diverses et multiples tribus indiennes.

Inutile de revenir sur ce qu'a été leur sort, on le connaît que trop bien. Mais à lire ces pages de Davis Grann, le rouge nous vient au front d'appartenir à une civilisation responsable de tout cela. Retournons vers le Larousse pour y lire cette autre définition. Civilisation : état de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres. Idéal qui pour les indiens a dû passé par l'anéantissement de leur culture.

Au XIXème siècle, les indiens Osage avaient déjà été plusieurs fois dépossédés de leurs terres ancestrales. Ils avaient été refoulés au fur et à mesure que l'homme blanc progressait dans sa conquête. Ils ne pouvaient évidemment pas justifier de propriété puisque cette notion leur était étrangère. Jusqu'à ce qu'enfin on leur garantisse la sédentarité. Il faut dire que les terres attribuées étaient suffisamment arides pour n'intéresser personne.

Arides oui, jusqu'à ce que, ironie du sort, le pétrole jaillisse entre les cailloux. Mais la promesse de prospérité pour cette tribu a au final été à l'origine de son malheur. Un comble mais pas une surprise. Il faut lire La note américaine de David Grann pour découvrir quels stratagèmes la justice au noeud coulant et pistolet à six coups a mis en oeuvre pour faire recouvrer aux colons blancs le bénéfice des richesses qui leur avaient échappées sous les terres octroyées.

Formidable enquête dans les archives qu'a menée David Grann. Il nous fait au passage découvrir la naissance du célèbre FBI glorifié pour son action dans ce dossier. Ouvrage certes passionnant mais bien dérangeant quand les américains savent revenir sur les fondements de leur société.
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Déjà auteur de la cité perdue de Z, subliment adapté l'an passé par James Gray, David Grann signe avec La Note américaine un récit à multiples entrées, mêlant les genres.


Cette enquête journalistique sur un épisode oublié de l'Histoire des États-Unis et qui nous mène à la rencontre des Amérindiens est assez effarante et passionnante : David Grann a reconstitué scrupuleusement les faits, se basant sur les archives et les témoignages.

Tout ce qu'il décrit semble en effet être le reflet exact de la réalité de ce “règne de la terreur” qui secoua la tribu des Osages au début des années 1920.

Ouvrage d'enquête historique exemplaire, formidable roman noir et saisissant portrait d'une communauté dans laquelle les liens entre opprimés et oppresseurs s'entremêlent avec effroi, La note américaine est un livre en tous points captivant et salutaire.

On annonce un film tiré du livre avec Martin Scorsese à la réalisation, Robert de Niro et Leonardo DiCaprio dans les rôles titres....


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"Dans les premiers récits de missionnaires, les Osages sont souvent décrits comme "le peuple le plus heureux du monde" [...]. Ils savaient ce qu'était la liberté car ils ne possédaient rien et rien ne les retenait. Mais la nation osage se trouvait sur la route de la locomotive européenne [...] et la vie telle qu'ils la connaissaient ne fut plus jamais la même. "

Ainsi s'ouvre un film sur le peuple osage.

Les Osages, ce sont des indiens d'Amérique qu'on a parqués dans un endroit aride de l'Oklahoma, voyant qu'ils ne s'adaptaient pas au mode de vie imposé par les colons blancs.
Sauf que ce lopin de terre dont personne ne voulait se révèle incroyablement riche en pétrole.
Et c'est le début du "règne de la terreur". de 1921 à 1925 plusieurs osages sont mystérieusement assassinés. Par balle, incendie ou empoisonnement, les procédés s'avèrent barbares et les risques semblent présents partout.

Cette enquête se lit comme un roman.
Pourtant il s'agit bien de faits réels que nous relate le journaliste David Grann.
Le récit est extrêmement bien construit.
Dans une première partie il expose les faits et présente l'histoire du peuple osage.
La deuxième partie, longue et complexe, rapporte l'enquête, qui piétine longtemps, puis est récupérée par ce qui deviendra le FBI. John Edgar Hoover fait ainsi sa réputation, dans tous les sens du terme, et un héros ne sera pas reconnu à sa valeur en la personne de Tom White.
Enfin, lors de la troisième partie l'auteur raconte sa propre enquête, dès 2012. Il rencontre les petits-enfants des protagonistes de cette sombre histoire, fouille les archives, ressort des dossiers. Et découvre que la cupidité des hommes n'a malheureusement pas de limites, que de nombreux crimes sont restés non élucidés et que cette ère de terreur a probablement duré bien plus de quatre ans.

Ce roman glaçant mais nécessaire pose des questions essentielles pour notre humanité, la valeur d'une vie, et la manière dont nous vivons.
Si seulement des enseignements pouvaient en être tirés...
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L'Oklahoma est une terre aride, sans perspectives intéressantes, d'ailleurs, ceux qui y firent la première ruée, surveillés par Lucky Luke, quittèrent vite cette terre de misère.

Quoi de plus naturel, alors, pour le Gouvernement Blanc d'y parquer les Osages, peuplade Indienne, qui, comme les autres tribus, gênait ces messieurs dans leurs grands projets d'aménagement du territoire ?

Allez hop, cassez-vous là-bas, bande d'emplumés ! (ceci est la pensée de l'époque et non la mienne, je précise pour ceux/celles qui ne l'auraient pas compris).

Mais si la terre de l'Oklahoma n'est guère propice à la culture, son sous-sol est riche d'une substance noire et puante : le pétrole ! Sortez les derricks et faites revenir Lucky Luke pour s'y balader à l'ombre de ces derniers.

Je plaisante, pourtant, il n'y a rien qui prête à rire dans ce roman mais je me devais d'évacuer la tension et la rage dirigée contre "ma race" (les Blancs) et le gouvernement américain.

Après les avoir retiré de leurs terres, on a balancé les Indiens dans des coins de misère, on leur a enlevé les bisons, la possibilité de les chasser, de vivre dignement, de continuer leurs rites, on les a rationné, le Gouvernement n'a pas payé pas l'argent qu'il leur devait (ou alors, il l'a fait en ration de bouffe merdique), on a voulu les assimiler de force à nos coutumes de Blancs et si des Indiens sont devenus riches grâce au pétrole, on a estimé qu'ils n'étaient pas capables de gérer leur argent et donc, on les a mis sous tutelle de curateurs ultra véreux et voleurs…

Je ne vous dis pas le nombre de fois où j'ai vu rouge… Dans ces pages, la cupidité, le racisme, la mauvaise foi, l'injustice, la jalousie et l'envie de ce que l'autre possède sont légion, comme si toute une partie des salopards de l'Amérique s'étaient donné rendez-vous sur cette terre dont personne ne voulait avant.

Pourtant, les Osages avaient bien négociés les droits de l'exploitation du pétrole, ils avaient été malins car leur vision était sur le long terme et avaient blindé la chose en faisant en sorte que les parts de chaque membre ne soient transmissibles que par héritage.

Trop malins sans doute, ce qui a énervé l'Homme Blanc, obligeant les Osages à avoir des curateurs Blancs. Quand Homme Blanc pas content de voir Or Noir filer entre ses doigts, lui toujours faire ainsi pour spolier l'Autre.

Ce roman qui a tout d'un roman noir n'est pas une fiction, hélas, tout ceci est réel : le pétrole sur leurs terres, ainsi que les meurtres crapuleux qui touchèrent des Osages et les différentes enquêtes qui eurent bien eu lieu mais se soldèrent par un grand point d'interrogation tant on leur mettait des bâtons dans les roues ou des couteaux dans le dos.

À la manière de Truman Capote, pour son roman "De sang-froid", David Grann nous plonge dans l'histoire en temps réel, nous présentant les différents protagonistes, leurs assassinats, les peurs des autres, les enquêteurs qui piétinent ou qui disparaissent mystérieusement, jusqu'à ce qu'on balance un certain J. Edgar Hoover à la tête de l'enquête.

Enfin, pas vraiment lui, mais les hommes de son Bureau Fédéral d'Investigation qui devront autant jouer à Sherlock Holmes qu'a James Bond afin de s'infiltrer sans se faire remarquer. Et dans ce rôle, Tom White fut extrêmement bon enquêteur.

Chaque fois qu'un personnage entre dans la danse, l'auteur nous offre une courte biographie de ce dernier, allant même jusqu'à nous parler de son enfance, de ses parents, de ce qu'il a vécu, le tout au détriment de l'intrigue puisque nous en perdons un peu le fil mais l'avantage est que l'auteur nous y replonge assez vite.

Ce procédé ne m'a pas dérangé, il m'a permis de mieux faire connaissance avec tout le monde et j'ai eu l'impression de découvrir l'Amérique par le petit bout de la lorgnette, mais cela pourrait rebuter les lecteurs qui chercheraient un récit linéaire et dont la bio de chacun serait intégrée au texte, fondue dans l'histoire.

Les recherches qu'a dû faire l'auteur furent colossales, ça se sent bien dans son texte et en plus de la bio du personnage et ses actions, nous avons souvent eu droit à une photo de lui et de sa famille, renforçant encore plus le caractère Historique de cette enquête.

Lorsque j'eus terminé ma lecture, je ne savais plus trop où je me trouvais tant j'avais été abasourdie, dégoûtée, ébranlée, choquée, déroutée par ce que je venais de lire.

Mélange entre le roman noir et historique, entre le récit vrai et le polar whodunit, ce roman inclassable ne laissera sans doute personne indifférent.

Roman saisissant de par le portrait de la communauté Osage qu'il nous offre et cette plongée dans un chapitre de l'Histoire sombre des États-Unis où les oppresseurs américains Blancs spolièrent les oppressés Osages avec une froideur et une mauvaise foi qui donne envie de gerber.

Glaçant, lorsqu'on finit les dernières pages et que l'on se rend compte que tout ne sera jamais vraiment élucidé et que des meurtriers courent toujours. Enfin, non, maintenant, ils ne courent plus, mais ils n'ont jamais été inquiétés.

Un dernier roman fort que j'ai lu avant de basculer en 2019… Si quelqu'un a un "Oui-Oui" à me prêter, je le lirai volontiers !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dernière étape de la conquête de l'ouest?
En tout cas, encore des traces sanglantes sur le "méridien de sang", en l'occurrence celles des Indiens Osage parqués par les autorités américaines au fond de l'Oklhahoma à la fin du siècle avec en compensation un droit à bail sur les terres allouées. Or voici que dans les années 20, ces dernières se révèlent fabuleusement riches en pétrole, lequel ne va pas tarder à se déverser sur les Osages en pluie de dollars, situation difficilement acceptable aux yeux des Yankees. Voilà donc que un à un, les Osage quittent violemment le monde...
L'histoire est vraie et c'est ce que nous révèle ce documentaire minutieux, qui s'attache au plus près à ses personnages, victimes comme bourreaux.
Mais voilà qu'arrive une deuxième histoire dans l'histoire avec l'apparition d'un autre personnage tout aussi réel : John Edgar Hoover, jeune patron du tout aussi jeune FBI qui voit dans cette affaire une belle opportunité de justifier sa raison d'être.
L'enquête est minutieuse et passionnante, d'autant plus qu'elle lève un coin de voile sur un épisode assez méconnu de l'histoire américaine côté sombre.
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« Je crois que nous gardons ça à l'esprit quelque part. Nous n'en avons pas forcément conscience, mais c'est là, surtout si vous avez un membre de votre famille qui y est passé. Dans un coin de votre tête, vous vous rappelez que vous ne pouvez avoir confiance en personne. » Celui qui parle est un descendant de Henry Roan, amérindien Osage assassiné d'une balle dans la nuque lors du Règne de la Terreur qui sévit sur la réserve indienne de Pawhuska en Oklahoma de 1921 à 1925.
Les Osages percevaient des droits d'exploitation des gisements de pétrole que contenait le sous-sol des terres où ils avaient été déplacés par le Gouvernement américain à la fin du XIXe siècle. de fait, cette soudaine fortune attirait la pire racaille des environs et certains hommes Blancs épousaient des Amérindiennes comme Mollie et ses soeurs, figures centrales de ce récit d'enquête.
Le FBI, sous la toute nouvelle gouverne de J. Edgar Hoover, ouvre l'enquête en 1925 après maints déboires de la justice locale, corrompue et à la solde d'un prospère rancher William K. Hale. Mais cet homme, supposé ami des Osages, se voit démasquer comme la tête dirigeante d'un gang visant à assassiner des Indiens afin d'en hériter ou d'obtenir la curatelle de leurs comptes bancaires.
David Grann, journaliste, reprend cette enquête point par point et livre un portrait saisissant de l'époque et du racisme sévissant envers les communautés améridiennes.
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En 1921, dans l'Oklahoma, les membres de la communauté Osage sont riches, il n'est pas rare qu'ils aient même du personnel blanc. La terre de leur réserve regorge en effet de pétrole. Quand Anna est retrouvée sans vie au bord d'une rivière, ce n'est que le début d'une longue liste de morts suspectes. Une enquête journalistique basée sur des documents personnels, des témoignages oraux ou des archives du FBI, qui retrace une page sombre de l'histoire américaine contemporaine. Un style parfois hésitant, des intervenants très nombreux qui complexifient le récit, mais une recherche aussi passionnante qu'un roman, et aussi noire qu'un thriller.
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