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EAN : 9782757865132
432 pages
Points (13/04/2017)
4.16/5   176 notes
Résumé :
Considéré comme le dernier des grands explorateurs victoriens, Percy Harrison Fawcett était de ceux qui s'aventuraient dans des contrées inconnues avec pour seules armes une machette, une boussole et une ferveur quasi mystique.
Ce colonel passionné d'aventures avait déjà acquis de son vivant l'étoffe d'un héros : ses expéditions légendaires, suivies par une presse avide d'exploits, fascinaient le monde entier.
Lorsqu'il engage en 1925 une expédition ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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sur 176 notes
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J'ai dévoré ce livre qui est un mélange entre un récit de voyage moderne, un condensé d'explorations scientifiques datant du siècle dernier, la biographie d'un homme extraordinaire : le Colonel Fawcett et une enquête minutieuse et palpitante pour découvrir ce qu'il est réellement arrivé à cet explorateur chevronné porté disparu en Amazonie en 1925.
Cet homme obsédé par les explorations et le dépassement de soi a inspiré Conan Doyle dans son roman "Le monde perdu" et plus tard il a également été la source d'inspiration du personnage d'Indiana Jones.
Dans la foulée, l'auteur nous raconte l'histoire d'une cité mythique qui serait située au coeur de l'Amazonie et pour laquelle des centaines d'hommes, dont Fawcett, auraient risqué leur vie : la cité de Z.
Cet ouvrage est passionnant de bout en bout, que l'auteur nous raconte sa propre obsession pour cette cité ou celle de nombreux explorateurs avant lui.
David Grann a fait un travail de recherche fabuleux à partir de documents anciens issus de la Société Royale de Géographie de Londres, il a compilé des centaines de lettres que Fawcett a écrit à sa famille, à ses amis, à ses partenaires, il a réuni des documents inédits d'un intérêt indéniable.
Ne se contentant pas d'un travail documentaire, l'auteur s'est lui-même rendu sur les lieux mêmes de la disparition de Fawcett, il nous raconte ses préparatifs et son voyage en Amazonie sur les traces tant de Fawcett que de la mystérieuse cité de Z.
Ce récit est extrêmement vivant et actuel, la somme phénoménale des documents retrouvés apportant un éclairage nouveau sur la vie d'un homme hors du commun.
Le livre se lit comme une enquête haletante parsemée d'indices, le lecteur est pris dans une spirale où il a autant envie de découvrir ce qu'il est advenu de cet explorateur que de savoir si la fameuse cité de Z existe bel et bien.
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La cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de l'Amazonie est l'enquête très fouillée qu'entreprend David Grann pour tenter de comprendre à la fois l'attrait de la recherche d'une cité perdue, l'Eldorado et la formidable aventure de l'explorateur britannique Percy Harrison Fawcett. Élevé à la dure dans un pensionnat anglais où les sévices corporels étaient monnaie courante, le jeune Percy montre très rapidement un esprit de curiosité et de confiance en lui, qui lui permettent de se lancer dans des voyages d'explorations lancés par la société Royale de Géographie pour établir la cartographie des zones encore peu explorées. Il en est ainsi du Maroc, puis des forêts amazoniennes pour découvrir les sources des affluents de l'Amazone pour cartographier la zone entre la Bolivie et le Pérou. Des explorations en enfer vert où la nature particulièrement hostile épuisent et déciment les équipes, où les hommes doivent affronter les dangers de la forêt entre serpents, insectes moustiques, fourmis et puces, dendrobates - grenouilles - qui sécrètent une muqueuse qui peut tuer cent hommes, chauve-souris vampires qui avec leurs dents incisent la peau et harcèlent les hommes, les anguilles électriques, les piranhas et les candiru - poisson parasitaire qui remonte les flux d'urine et se loge dans l'urètre, les maladies - malaria - et la faim, car dans la jungle amazonienne, impossible de trouver du gibier et l'on peut mourir de faim et les tribus indiennes hostiles car maltraitées lors des explorations précédentes avec lesquelles il faut négocier pour se faire accepter et ne pas se faire massacrer. Dans ces expéditions, Fawcett, grâce à une constitution remarquable, se révèle presque immunisé des maladies tropicales; particulièrement résilient il a du mal à accepter que ses équipiers tombent comme des mouches ou renoncent à l'expédition, les considérant comme des faibles. C'est dans ce contexte de recherche et de retour à Londres que l'explorateur, autodidacte, étudie les textes relatifs à l'El Dorado, une cité mythique décrite par les conquistadors espagnols et relayés par les nombreuses expéditions qui se sont révélées infructueuses ou qui se sont perdues à jamais et qu'il va entreprendre avec son fils cette fois-ci, une expédition d'où ils ne reviendront pas.

A l'aide des textes et des témoignages notamment ceux de la petite fille de Fawcett, David Grann part sur les traces de l'explorateur, une façon de comprendre l'homme, à l'aide de l'étude de sa correspondance avec sa femme Nina et surtout grâce à son journal dans lequel des coordonnées codifiées permettent de comprendre que les comptes-rendus à la Société Royale de Géographie, basée à Londres, ne mentionnaient pas les véritables coordonnées géographiques, histoire d'empêcher d'autres explorateurs de découvrir la cité perdue avant lui...La cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de l'Amazonie est une formidable enquête à la fois sur un homme et sur une science naissante qui recouvre l'ethnologie, la géographie, l'anthropologie, un exploration souvent menée par des amateurs chevronnés, avant de se professionnaliser...C'est surtout le récit de l'obsession d'une vie, une volonté qui fait passer la découverte avant la vie de famille, une addiction à l'aventure et à la découverte qui pique certains hommes, qui se révèlent exceptionnels, traçant des voies reprises par d'autres mais souvent au prix du sacrifice de leur famille.
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Quel livre merveilleux aux dignes allures de "Chasse au trésor" dans ce royaume terrifiant de nos pires cauchemars botaniques, zoologiques et microbiologiques...

Allons-y donc pour cette nouvelle [*] critique babélienne de "The Lost City of Z" (2009) de David GRANN, heureux journaliste érudit du "New Yorker" - ouvrage documentaire et presque encyclopédique (25 chapitres et une dense bibliographie) traduit en français dès 2010 [éd. Robert Laffont puis éd. de poche coll. "Points" Seuil, 2017 - prix : 7,95 euros].

On connait l'un des développements récents de ce récit : il forme la très riche matière narrative du 6ème film "The Lost City of Z" [2017] du réalisateur new-yorkais James GRAY, ce merveilleux artiste perfectionniste qui réalisa successivement "Little Odessa"[1994], "The Yards"[2000], "We own the Night"[2007], "Two lovers"[2008] et "The Immigrant"[2013]...

On voit que les foules ne semblent guère se bousculer en France pour offrir à cet ouvrage un succès mérité... Dommage, une fois de plus !

Le mystère, c'est bien sûr la personnalité de "Percy" (Percival) Harrison Fawcett qui suivit son intuition et ses rêves de gamin jusqu'au drame ("romantique", seulement vu de l'extérieur) que fut sa disparition dans la jungle amazonienne, son fils aîné et le copain de lycée de ce dernier étant les deux autres sacrifiés de son rêve fou : retrouver une civilisation disparue sous les frondaisons vertes, Cité mythique que Fawcett dénomma du nom de code de "Z".

Un ouvrage passionnant de bout en bout, qui n'épargne aucun détail médical "éclairant"... On constate que l'auteur paye de sa personne pour se rendre lui aussi sur les lieux où fut aperçu pour la dernière fois l'explorateur mandaté par la Royal Geographic Society (créée en 1830 à London, of course !).

Grann s'équipa donc hardiment (dans une sorte de "Vieux Campeur" new-yorkais, de la taille d'un entrepôt industriel : un chapitre plein d'un humour poétique surréaliste façon Prévert & Breton) pour connaître lui aussi "de visu" le fameux "Camp du Cheval Mort" dans l'enfer vert de la zône frontalière entre Brésil, Pérou et Bolivie...

Gray montre dans les derniers plans de son film éponyme le drame intérieur vécu par Nina, l'épouse de Fawcett qui attendit leur retour depuis cette fatidique année 1925 et s'étiola...

Grann, lui, passe pudiquement sur l'effarement de sa propre épouse lorsqu'il lui fait part de son projet d' "excursion" au royaume des chauves-souris vampires, piranas, piums, anacondas et autres charmantes bestioles ...

Tout est fouillé, précis, passionnant, jusqu'aux récits des conquistadores relus par Grann (on retrouve le fameux moine" Gaspar de Carvajal" qui fut l'un des personnages-clés de "Aguirre la colère de Dieu" de Werner Herzog [1972] et bien sûr ce fou abruti d' "Aguirre" qui finit heureusement trucidé par ses compagnons de radeau sur un bras de l'Amazone aux eaux immobiles...).

L'oeuvre d'un grand professionnel du journalisme qui offrit plusieurs années de sa vie à ce rêve fou : ressusciter l'obsession d'un autre rêveur fou (impitoyable avec soi comme avec tous ses compagnons de galère : Cf. l'épisode James Murray...), disparu 80 ans plus tôt...

"Z" existe-t-elle ? On rêvera encore comme Fawcett à ses colonnes de pierre, ses fragments de poteries... Ni Grann, ni Gray - également honnêtes et fascinés - ne peuvent ni n'ont réellement envie de nous répondre...

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[*] Gloire à l'impact du film de James Gray ! Puisqu'en huit années d'existence de la traduction française du livre [en 2010], on trouvait sur "Babelio" seulement 7 critiques de l'ouvrage (au 10/09/2017) mais depuis la "divine" sortie de son adaptation cinématographique, 7 nouvelles critiques s'y sont ajoutées en une seule année, soit 14 à ce jour [actualisation de notre critique faite ce 15/08/2018].
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Ca se passe souvent comme ça avec l'américain David Grann, journaliste talentueux et un brin obsessionnel : une histoire attire son attention, il décide de s'y intéresser de plus près, puis patatras, il s'y enfonce avec délectation et frénésie et nous entraîne dans sa chute. Il retravaille inlassablement son matériau pour en faire un récit haletant, qui s'attache toujours à restituer les faits avec précision tout en leur donnant une portée historique et universelle.

Dès les premières pages de l'aventure complètement folle du colonel Fawcett, célèbre explorateur anglais disparu dans des conditions mystérieuses en 1925 au coeur de la forêt amazonienne, dans sa quête éperdue de #laciteperduedez, on est immédiatement happé! Par la végétation dense et étouffante de la forêt tropicale, par les méandres du fleuve Amazone, et par tout le mystère qui demeure autour du trésor d'El Dorado, cette cité mythique regorgeant de richesses que des générations d'explorateurs rêvent de découvrir dans les profondeurs de l'Amazonie. Et Fawcett veut être le premier !

La mission n'est pas seulement complètement utopique, elle est surtout terriblement dangereuse. David Grann s'amuse à nous décrire précisément les poissons ignobles (tapez CANDIRU dans un moteur de recherche...), les insectes qui rendent fous et autres joyeusetés qui colonisent la peau, et rend compte des conditions extrêmes dans lesquelles une expédition dans la jungle se déroule (je ne survivrais pas une minute, c'est une évidence!).

La personnalité de Fawcett n'est pas moins fascinante que les lieux qu'il explore : colosse invincible (il ne tombe jamais malade alors que les autres sont terrassés par la fièvre ou les parasites), il est déterminé et souvent antipathique, obsédé par sa quête et prêt à tout sacrifier pour y parvenir. Paradoxal aussi, il traite avec les tribus présentes dans les profondeurs de la forêt avec intelligence, mais il demeure convaincu de la supériorité de la civilisation européenne sur les sauvages, de la peau blanche sur la peau foncée...
C'est dans ces questions-là notamment que le travail de Grann est fascinant : il donne à voir à travers cette enquête autour de la disparition de cet Indiana Jones plus vrai que nature, les croyances civiĺisatrices d'une époque, et les ravages subis par cette partie du monde et les populations autochtones, depuis l'arrivée des Conquistadors et de leurs maladies, jusqu'à la déforestation massive à l'oeuvre plus que jamais aujourd'hui. On comprendra facilement l'hostilité des indiens qui croisent la route de ces explorateurs...Et puis c'est la naissance de l'anthropologie, de l'ethnologie que documente également Grann, et ça aussi c'est passionnant.
Tout en suivant l'enquête de l'auteur, dans les documents d'époque d'abord, sur le terrain ensuite (il est aussi aventureux que moi en gros, c'est dire), le lecteur finit lui aussi par vouloir savoir à tout prix ce qui a bien pu arriver à Fawcett lors de sa dernière expédition, et on se régale de la première à la dernière page de ce récit, plein de rebondissement et d'humour, qu'on ne referme qu'à regret.
Encore un immense travail de David Grann dont le travail ne cesse d'inspirer le cinéma, de James Gray à Martin Scorsese.
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Voilà un livre qui m'a réellement passionnée. J'avoue que je me suis réjouie de faire ce voyage en Amazonie, confortablement installée dans mon fauteuil... Que nous sommes loin des descriptions romantiques des voyages d'exploration que je lisais dans les romans de Conan Doyle, Haggard ou Rice Burroughs !



Le journaliste américain, David Grann, a décidé de tenter d'élucider le mystère de la disparition d'un fameux explorateur anglais, star à son époque, et qui ne revint jamais de sa quête dans la forêt amazonienne.

Depuis des années, Percy Harrison Fawcett était obsédé par l'idée de trouver les traces d'une antique cité, baptisée cité Z, perdue au coeur de la jungle d'Amazonie. Il y consacra l'essentiel de sa vie, partant avec des expéditions différentes, se basant sur des témoignages anciens, des manuscrits.

Il partait pour de longs mois, et nul ne savait jamais s'il reviendrait de ses dangereuses expéditions. Longtemps, la chance l'accompagna. Même s'il endurait la faim, il semblait d'une étonnante résisitance et était peu sensible aux maladies tropicales. Son passé militaire et cette santé de fer faisaient de Fawcett un homme plutôt dur, intolérant et sourd aux faiblesses d'autrui. Ses compagnons se divisaient en deux catégories : on l'admirait ou on le détestait !

Malgré la charge d'une famille, Fawcett avait constamment la bougeotte, et vivait dans l'unique but de faire une découverte extraordinaire.

Soutenu par la société royale de géographie, cet amateur enthousiaste et rigoureux fit de nombreuses découvertes cartographiques qui lui valurent le respect et l'admiration. Mais son obsession pour Z finit par occulter tout le reste...



Pour peu que l'on soit familier avec les oeuvres citées plus haut, on imagine sans peine la figure héroïque de Percy Fawcett, coiffé de son Stetson, fier et inébranlable, un Indiana Jones de l'ère victorienne. le voici se frayant un chemin dans la jungle à coups de machette, bravant toutes sortes de dangers pour trouver enfin les ruines d'une cité grandiose... Quel homme n'a jamais été tenté de retrouver les traces de l'El Dorado ?

Oui mais voilà, l'exploration à la fin du XIXème et au début du XXème n'a rien de romantique. Les forêts sont denses et impénétrables, le gibier s'y fait rare alors que les insectes sont légion. Les malheureux explorateurs se font piquer, sucer le sang, attaquer par des myriades d'insectes qui véhiculent des maladies plus horribles les unes que les autres. La faim est terrible et rend fou. Ceux qui parviennent à garder leur raison et qui ont la chance de tenir sur leurs jambes doivent encore compter avec les tribus hostiles qui attendent les blancs de pied ferme : une fléchette empoisonnée et terminée l'aventure !

Il faut dire qu'on les comprend : l'histoire des indigènes d'Amérique du sud se résume à une succession de massacres, de spoliations, on les réduit en esclavage, on leur transmet des maladies... bref, une horreur qui a débuté avec l'arrivée des Conquistadors et qui a perduré jusqu'à l'époque de Fawcett (et encore aujourd'hui d'ailleurs).

Mais cet homme particulièrement dur et volontaire avait deux immenses qualités : il était bon avec les animaux et comprenait et respectait les tribus Amérindiennes. C'était loin d'être le cas pour tous les autres...



Par ailleurs, j'ai également apprécié le regard porté aujourd'hui par le journaliste qui a été irrésistiblement attiré par cette extraordinaire épopée. de la date de la disparition de Fawcett, 1925, à aujourd'hui, un grand nombre d'aventuriers, de scientifiques et d'explorateurs se sont lancés à sa recherche pour le retrouver. Certains ont disparus, avalés par la forêt, les autres sont revenus bredouilles et en piteux état. Et au fil des années, on voit l'Amazonie changer inexorablement. Elle finit par perdre une grande partie de son mystère, à certains endroits la forêt n'existe plus, c'est tout un monde qui disparaît.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Comme beaucoup d'explorateurs victoriens, Fawcett est un professionnel amateur : géographe et archéologue autoproclamé, il est également un artiste talentueux (ses dessins furent exposés à la Royal Academy), doublė d'un architecte naval (il a fait breveter la "courbe ichtyoïde", qui augmente de plusieurs nœuds la vitesse d'un bateau). Cet intérêt pour la mer ne l'empêche pas d'écrire à Nina - son épouse, son soutien le plus sûr et son porte-parole lors de ses absences - qu'il trouve la traversée à bord du SS Vauban plutôt fastidieuse" : il n'a qu'une envie, se retrouver dans la jungle.
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En outre, la banquise et la jungle amazonienne ne requièrent pas nécessairement les mêmes compétences d'explorateur. De fait, elles sont, à bien des égards, totalement opposées. L'explorateur polaire endure des températures allant jusqu'à moins soixante-dix degrés et vit sans fin les mêmes terreurs : terreur des engelures, terreur de la glace qui cède, terreur du scorbut. Il ne voit que neige et glace, neige et glace - une implacable désolation. L'horreur psychologique ? Savoir que ce paysage ne changera jamais. Le défi ? Supporter, comme un prisonnier à l'isolement, la privation sensorielle. En revanche, les sens de l'explorateur amazonien, immergé dans son chaudron de chaleur, sont sans cesse assaillis. Au lieu de la glace, il y a la pluie, et partout un nouveau danger : un moustique porteur de paludisme, un serpent, une araignée, un piranha... ou une lance. L'esprit vit la terreur d'un état de siège permanent.
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Finalement qu'est-ce qu'un explorateur, sinon un agent infiltré, quelqu'un qui pénètre d'autres territoires que le sien pour en revenir avec des secrets ? Au XIXème siècle, l'État britannique recrute de plus en plus souvent ses espions chez les explorateurs et les cartographes, ce qui permet d'introduire des hommes à l'étranger en se ménageant un démenti plausible,  mais aussi d'utiliser des hommes qualifiés pour collecter les données géographiques et politiques qu'il convoite. 
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L'essor que connaît la science au XIXème siècle produit des conséquences paradoxales : en minant la foi chrétienne et une lecture littérale de la Bible, elle crée un vide immense dans l'explication des mystères de l'univers, lesquels ne se traduisent plus désormais qu'en termes de microbes, d'évolution et de capitalisme cupide. George Bernard Shaw affirme que, jamais encore, "les séances de spiritisme, matérialisation, voyance, chiromancie, boules de cristal et autres" ne firent autant d'adeptes.
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(En parlant de Z, la cité disparue)
Autrefois, ses confrères doutaient de Z essentiellement pour des motifs biologiques, les Indiens étant, selon eux, physiquement incapables de créer une civilisation supérieure. Aujourd'hui, la nouvelle génération en doute pour des motifs environnementaux : l'Amazonie est trop inhospitalière pour que des tribus primitives aient pu y fonder aucune société avancée. Le déterminisme biologique a laissé la place au déterminisme environnemental.
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