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EAN : 9782203121959
Casterman (04/01/2017)
4.02/5   69 notes
Résumé :
Après l’Encyclopédie des Débuts de la Terre, Isabel Greenberg revient avec une nouvelle épopée emplie de bravoure et d’exploits. Préparez-vous à être une fois de plus éblouis par la puissance phénoménale des contes et à assister au triomphe de l’amour sur la plus terrible des adversités !
Vous découvrirez la trahison, la loyauté, la folie, de mauvais maris, des amants fidèles et infidèles, de sages veilles biques, des lunes qui descendent du ciel, des instrum... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Coup de coeur !
Isabel Greenberg revisite les contes des milles et une nuits, dans une ambiance plus nordique. Elle crée une religion fictive, avec son Dieu Homme-Aigle, un manière de rendre son propos plus universel. Les costumes des personnages, les nom de lieux font référence au mouvements protestants puritains des Pays Bas, Ecosse et Danemark. Manfred parie avec Jérôme que pendant l'absence de ce dernier, il couchera avec sa femme, cela pour prouver que les femmes sont misérables. La femme et sa servante vont utiliser le Stratagème de Shéhérazade pour contrer ce machiavélique séducteur.
Le graphisme fait penser à de vieilles gravures sur bois, avec une gamme de coloris restreinte, un trait épais, un peu grossier, beaucoup de noirs, de contrastes, dégageant une véritable force.
Les histoires racontées par les deux femmes sont cruelles, tragiques, dans l'univers du conte classique mais en arrière plan, il en ressort une militantisme féministe très marqué. Une manière poétique et belle de démontrer qu'une religion créée par les homme pour les hommes ne servira jamais la femme, sujet malheureusement toujours d'actualité. Ces deux femmes sont accusées d'envoûter les hommes avec leurs histoires, je pense qu'Isabel Greenberg m'a aussi envoûté.
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Pour raconter les cent nuits de Héro, Isabel Greenberg utilise (et détourne!) les codes du conte pour raconter une histoire très féministe (et pleine d'humour anglais).
Héro est une servante qui, pour aider sa dame et amante des intentions lubriques d'un visiteur raconte des histoires de femmes durant 100 nuits. À travers chacune de ses histoires, comme à travers leur propre histoire, le lecteur comprend vite que la société patriarcale fait tout pour assujettir les femmes au rang d'enfants ou de subordonnés ignorants.

Si graphiquement le trait n'est pas extraordinaire, il convient néanmoins tout à fait à l'atmosphère merveilleuse de l'histoire. le seul reproche que je ferai est que j'ai trouvé quelques longueurs au récit.
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Je dois de précieux remerciements à la personne qui m'a fait découvrir cette BD, probablement elle-même membre de la Ligue des Conteuses Secrètes, pour cette lecture : c'est l'émotion palpable à l'évocation des Cent nuits de Héro dans ses stories Instagram qui m'a convaincu de lui donner sa chance. Si à mon tour je pouvais amener quelqu'un.e à la lire, ce serait formidable.

Parce qu'on a affaire à une BD très intelligemment construite, avec ces imbrications de contes toujours bien placés et captivants, et dont le contexte nous fera forcément penser à Shéhérazade.
Les thématiques touchent avec talent à la sororité, à l'amour (sans rien de gnan-gnan pour celleux qui le craindraient), à l'entraide, à l'importance et la force des histoires, et surtout à la place et au traitement des femmes au sein de la société, de la religion, de la famille, du couple...

Le trait particulier d'Isabel Greenberg ne plaira sans doute pas à tout le monde mais il participe clairement au charme et à l'ambiance de la BD. Il n'empêche en rien l'émotion de nous saisir et il y a des cases tout à fait saisissantes. Les touches de couleurs se font avec parcimonie mais toujours à bon escient.

Je ne m'attendais pas à cet humour qui point parfois dans la narration ou le dessin, mais il est toujours jaugé avec efficacité, placé au bon moment.

Des émotions, j'en ai ressenti tout au long de ma lecture, mais durant l'épilogue, avec une certaine surprise, c'est une vague qui m'a submergé, et j'ai fini la BD les yeux complètement embués. Je suis resté quelques minutes les yeux dans le vide une fois le livre refermé, toujours bercé par les sentiments ressentis, à les couver et les chérir, parce que je savais que ce qu'il venait de se passer était précieux.
Comme les personnages qui écoutent les histoires de Héro, je me suis fait envoûter par le talent et la magie d'Isabel Greenberg.

Lisez les Cent nuits de Héro. Parlez-en. Partagez cette BD. Pour que toutes ces histoires continuent d'être transmises, continuent de vivre en chacun.e. Pour que nos Plus Grandes Tours à nous s'enflamment aussi et soient renversées.
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Au cours d'une soirée, un bourgeois opulent vaniteux vante les mérites et les qualités de son épouse. Il la voit comme une femme vertueuse, loyale et fidèle. Il fait le pari insensé qu'aucun homme ne parviendra à la faire sortir du droit chemin. Son meilleur ami, avec qui il converse, est lui aussi quelqu'un de très fier. Homme à femmes, il provoque le mari et cherche à lui fait entendre la naïveté de ses propos. Piqué au vif, ce dernier le met au défi : « Je vais m'absenter et tu vas essayer de la séduire. (…) Je te donne 100 nuits. Mais je te garantis qu'elle sera fidèle ».
Héro, la servante de l'épouse, a entendu toute la conversation et en fait part à Cherry – la femme du riche marchand. Toutes deux tentent d'élaborer une stratégie pour que Cherry échappe aux griffes de ce mâle prétentieux. le soir même, lorsque celui-ci se présente à la porte de la chambre de Cherry et s'installe dans son lit, Cherry lui demande une faveur ; elle souhaite entendre pour la dernière fois une des histoires que sa servante raconte si bien. A la fin de la première nuit, l'histoire n'est pas terminée. L'homme demande à pouvoir entendre la fin du récit avant de passer à l'acte auprès de la femme de son ami, quitte à la prendre de force si elle s'oppose.
Et c'est ainsi que, de nuit en nuit, Héro vient se glisser sous les draps de son amie pour raconter ses histoires, contes modernes et légendes urbaines, et tente ainsi de repousser le moment fatidique.



Parce qu'il y eut, auparavant, un album dépaysant « L'Encyclopédie des débuts de la Terre » d'Isabel Greenberg. Parce que j'en garde un bon souvenir et que l'idée de retrouver cette auteure m'a séduit.

Le prologue rappelle étrangement son album précédent : quelque part dans l'immensité de la galaxie vit un dieu tout puissant : l'Homme-Aigle. Ce dieu a deux enfants d'apparence humaine mais dotés d'un bec. Ces deux enfants se nomment Gamin et Gamine. Un jour, pour s'amuser, Gamine créa la Terre et les humains. Ils étaient heureux, vivaient d'amour et d'eau fraîche, procréaient. Gamine s'en amusait. Quand son père découvrit cela, il décida de s'occuper de la Terre et d'interférer dans ce qui s'y passe. Mais ni lui ni Gamine n'avaient anticipé les facultés étonnantes de l'Homme à s'adapter et son imprévisibilité. Parmi les nombreuses surprises que l'espèce humaine réservent aux dieux, il y a ce sentiment étonnant et capricieux qu'est l'amour ; face à lui, les théories de l'Homme-Aigle volent en éclats.

Nous voilà à fouler de nouveau le sol de « La Terre des débuts », monde moyenâgeux imaginaire, société patriarcale où l'homme semble vivre en harmonie avec la nature. Les superstitions vont bon train et la religion – le culte voué à l'Homme-Aigle – régit les lois sociales qui sont édictées. Dans ce monde traditionaliste, la place de la femme est cantonnée à un rôle bassement domestique et, dans les milieux les plus modeste, elle doit travailler pour assurer la subsistance de son foyer. La femme n'a pas le droit d'apprendre à écrire, encore moins à lire. L'accès aux livres est strictement règlement et réservé à de rares privilégiés.

Isabel Greenberg ne cache pas son penchant pour les contes et légendes ancestraux. Dans ce monde qu'elle invente – la Terre des Débuts – on ne peut manquer de remarquer les similitudes des croyances qu'elle invoque avec de vieilles superstitions ancestrales piochées dans différentes cultures primitives. Les peuples de la Terre des débuts ne maîtrisent pas la technologie, très peu d'entre eux possèdent l'écriture. Les traditions sont donc dépendantes d'une transmission orale. Les superstitions sont nombreuses. Pourtant, çà et là, l'auteure injecte des personnages qui tentent d'ébranler l'ordre établi. Des femmes ont ainsi l'ambition de sortir de l'avilissement dans lequel elles sont enfermées. Elles ont cette finesse d'esprit et cette prudence de ne pas faire les choses de manière frontale. Elles s'unissent, se serrent les coudes, espérant ainsi éveiller des consciences.
(...) Lire la chronique complète : https://chezmo.wordpress.com/2017/03/22/les-cent-nuits-de-hero-greenberg/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Je suis un fan inconditionnel des histoires narratives, où toute la force repose sur la narration. Ce genre de BD en est l'exemple parfait, puisqu'elle est, à mon goût, tout l'intérêt d'une narration maitrisée au service de son histoire.
J'avais déjà adoré les aventures nordiques de L'Encyclopédie des débuts de la Terre, mais l'auteure à fait fort avec ce nouvel opus. Tout en reprenant les bases de son univers (les dieux, quelques lieux ...) elle développe cette fois-ci une histoire proche de celle de Shéhérazade, mais en traitant de tout autre sujet. A travers les différents contes qui seront racontés, c'est de la place des femmes dans la société, des hommes violents et bêtes, et plus largement de bêtise humaine dont il sera question. Et c'est très bien mené, puisque entre les hommes réellement détestables qui nous sont présentés, quelques autres tempèrent le récit en apportant une touche de justesse et d'humanité bienvenue. Mais surtout, l'accent est mis sur les femmes, dans les récits, avec de nombreux clins d'oeil à son précédent ouvrage.

Si je n'hésite pas à qualifier la BD de féministe, ce n'est pas tellement ce qui ressort le plus pour moi. Car je retiens avant tout le pouvoir narratif incroyable de ces histoires, de ces récits qui donnent coeur aux idées et changent le monde. J'ai surtout l'impression de lire une BD sur une histoire qui a changée l'ordre du monde, et ça me fait plaisir. C'est le genre de récit où j'ai aimé me laisser guider au son de l'auteure dans ses nombreux récits emboités. Si toutes les histoires n'ont pas le même intérêt, je n'arrive pas pour autant à en considérer comme mauvaises, car chacune apporte son lot de morales, d'idées ou de plaisir. C'est parfois simple, mais jamais simpliste. Et surtout, quel talent dans la narration.
C'est bien simple, je suis, devant des histoires de ce genre, comme un enfant écoutant les parents raconter des histoires, avant de s'endormir. Et j'aime réellement cette sensation !

Le dessin est assez semblable à ce que l'auteure avait déjà fait, avec un trait allant à l'essentiel mais qui permet tout de même de faire passer quelque chose. Ce côté presque rupestre parfois donne une coloration antique à un récit résolument moderne, mélangeant les genres pour ressortir tout le sel des histoires. J'ai l'impression de lire des histoires vieilles comme le monde mais racontée par une auteure d'aujourd'hui, avec des dessins d'hier dans un style d'aujourd'hui. Une réelle réussite.

Je suis assez enthousiaste, et je passe les quelques défauts que j'ai trouvé (par exemple quelques pointes d'humour parfois forcée dans les astérisques), parce que j'ai réellement apprécié ma lecture. C'est le genre que j'apprécie, et j'aime me replonger dedans de temps en temps, pour retrouver cette petite voix qui me raconte des histoires. On aurait envie d'en avoir encore !
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critiques presse (3)
BoDoi
11 avril 2017
Une fois qu’on se laisse bercer par cette succession de récits merveilleux, notre coeur bat au rythme de cet univers.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
31 mars 2017
Les cents nuits de Héro est un album intelligent, poétique, drôle, fin et décalé qui révèle (ou confirme) une chose : Isabel Greenberg a du talent, des choses à raconter, des messages à faire passer et elle sait visiblement très bien le faire. Plus qu'à souhaiter que le prochain titre arrive vite !
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
29 mars 2017
Au pays des Mille et Une Nuits, une jeune femme va devoir faire face, son mari est un hymne à la stupidité et à la misogynie.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il est fort probable que je dise quelque chose de tout à fait génial.
Auquel cas il faut consigner cette pensée pour la postérité.
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La morale de l'histoire : les hommes sont des faux-jetons. Et ils s'en sortent toujours sans problème.
Ah, et aussi, ne tuez pas votre sœur. C'est important, une sœur.
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Se coucher tard nuit.
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