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3,9

sur 2690 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« N'est-ce pas, Louis, que dans la vie de l'autre, il y a le passé qui compte et celui qui ne compte pas ? » Sur le ton de la confidence, à plusieurs voix, mais toujours à la première personne, Hélène Grémillon m'a prise en otage de son récit. Vous voilà prévenus : difficile de se défaire de ce roman avant d'en connaître la fin !

A Paris, en 1975, Camille, éditrice trentenaire, vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, se glisse celle d'un inconnu prénommé Louis qui relate ses souvenirs d'avant-guerre, auprès d'une certaine Annie. Croyant d'abord qu'il s'agit d'une erreur, ou d'une ruse d'écrivain, Camille se rend vite compte que cette lettre et toutes les suivantes la concernent. Elle va ainsi découvrir un passé familial qu'elle n'aurait jamais soupçonné.

Camille, Louis, Annie, Paul, Elizabeth... le Confident est un roman intimiste. Il ne faut pas attendre de longues descriptions de Paris ou de la Champagne, ni d'indications précises sur le physique des personnages. Tout se passe de l'intérieur, dans un registre d'émotions qui prend aux tripes, grâce à une tension psychologique savamment entretenue.

Dans le choix du sujet (un déchirant secret de famille) et de l'époque (la seconde guerre mondiale), on peut reconnaître l'influence d'autres auteurs. La plus évidente touche Philippe Grimbert avec Un Secret, mais aussi La Petite Robe de Paul, fourmillant de non-dits autour du couple, des origines et du désir d'enfant. Tatiana de Rosnay n'est pas loin non plus, car les retours dans le passé, l'Occupation allemande et les situations poignantes évoquent Elle s'appelait Sarah. D'autres références, plus fugitives, parsèment le récit. Ainsi, la mère d'Annie m'a-t-elle fait penser à Hannah dans le Liseur. Voir aussi l'allusion directe à La part de l'autre, d'Éric-Emmanuel Schmitt (page 43): « Quand je cherche le pourquoi de ce drame, j'en arrive toujours à la même conclusion, si Annie n'avait pas eu le goût de la peinture, rien de tout cela ne serait arrivé. J'ai cette certitude comme d'autres affirment que si Hitler n'avait pas été recalé au concours d'entrée des beaux-arts, le monde n'en aurait été que meilleur. »

Or tout en restant en terrain connu, l'histoire s'avère originale car dès que l'on pense avoir compris, une autre vérité vient bouleverser la donne. Certes, l'auteur y va un peu fort dans sa propension à faire mourir les parents de ses personnages... Mais moins il y a de témoins et plus on peut manipuler le passé, surtout à la faveur d'une période troublée comme celle de la guerre.
La manipulation (des êtres, des consciences, des sentiments, de la vérité...), avec ses conséquences désastreuses, est ainsi le maître mot de ce premier roman au succès bien mérité.
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Qu'ajouter de plus aux critiques dithyrambiques faites à ce livre ?

Premier roman d' Hélène Grémillon, le Confident est un roman riche en mystères. Attention, une fois commencé on ne peut plus le lâcher !

Camille, jeune éditrice, vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances qu'elle a reçues, elle en découvre une dont la forme et le contenu ne s'apparentent en rien à la missive de circonstances : pas de date, pas d'interpellation, pas de signature, pas de phrases compatissantes. A la place, un récit dans lequel un certain Louis évoque des bribes de son enfance sur fond de deuxième guerre mondiale. Une erreur de destinataire, songe d'abord la jeune femme. Mais, le mardi suivant, le même expéditeur lui fait parvenir une autre lettre dans laquelle il poursuit son histoire. Sans doute un auteur espérant une publication et utilisant ce stratagème pour attirer son attention, imagine alors Camille, intriguée. Par la suite, chaque semaine, Louis adresse un nouveau courrier. Camille se prend au jeu, attendant le suivant avec impatience, jusqu'au jour où elle comprend que ces messages lui sont bien destinés et qu'on cherche à lui livrer un lourd secret.

Le sujet pourrait sembler assez traditionnel; ne vous y fiez pas ! Jouant du mystère avec talent, Hélène Grémillon jongle brillamment avec le style épistolaire et la narration à la première personne. On succombe à sa plume fluide et claire qui explore avec subtilité les zones d'ombre d'une histoire familiale complexe…

J'ai lu ce livre d'une traite et il m'a tenue en haleine du début à la fin. Ce n'est que dans les dernières pages qu'on découvre le fin mot de l'histoire… du suspense, des personnages attachants et une belle écriture font de ce premier roman une belle réussite. Une auteure à suivre !
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La narratrice Camille vient de perdre sa mère. Dans son courrier, elle découvre une lettre non signée qui lui raconte ce qui semble être le début d'un feuilleton, car les lettres continueront d'arriver.
Camille se demande pourquoi ces lettres lui sont adressées . Elles lui racontent Annie et son ami de toujours qui vivent dans un petit village. Un jour, un couple vient s'y installer . La femme qui ne peut pas avoir d'enfant va se rapprocher d'Annie qui adore peindre. Une phrase d'Annie prononcée par compassion, va chambouler quatre vies.

Ce livre, bien écrit, bien construit, tient en haleine du début à la fin.
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Cinq prix littéraires et treize traductions n'ont pas suffit pour que titre et auteur de ce roman ne me soit familier : il aura fallu qu'une mienne amie me le tende avec recommandation positive pour qu'il se fraie un chemin jusqu'à ma PAL d'été. Bonne recommandation. Hélène Grémillon sait d'emblée éveiller la curiosité du lecteur : dans un contexte routinier survient un événement troublant et incohérent, que les pages restantes promettent de décrypter.

Parmi les lettres de condoléances que Camille reçoit à la suite du décès de sa mère, s'est glissée une enveloppe épaisse, qui contient ce qui pourrait être le début d'un manuscrit qu'un auteur anonyme astucieux et soucieux d'attirer l'attention de l'éditrice. le but est atteint et Camille en arrive à attendre l'échéance hebdomadaire de cet envoi énigmatique. D'autant que le doute s'installe....

L'attention du lecteur est soutenue par l'alternance des deux récits, celui de la lettre et celui de la narratrice, dont la mise en page et la typographie permettent de bien faire la distinction. La révélation finale relève d'une construction gigogne, récit à l'intérieur du récit qui éclaire l'ensemble du mystère.

Le sujet est grave : une histoire de gestation pour autrui, toujours illégale dans nos contrées, et qui prend un relief particulier quand la folie guerrière perturbe le quotidien d'une nation prise en otage par «ses prêcheurs à l'abri de la bataille». Les thèmes de la maternité et de la filiation sont bien exploités et l'auteur met en évidence le leurre qu'a constitué l'apparente libération des femmes par le biais de la procréation choisie, alors même que ce fardeau s'en trouve alourdi, lesté par la culpabilité.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Midinette et mauvaise langue comme je peux l'être parfois, j'avais tendance à avoir quelques a priori à l'égard de la romancière Hélène Grémillon, tout simplement car je savais que c'était l'épouse de Julien Clerc et que pour moi, son immense succès venait en premier lieu de ce statut de "femme de".
Heureusement,je me suis résolu à aller contre mes représentations et me suis plongé cet été dans la version Poche chez Folio de son premier roman, le confident (elle a ensuite à cette rentrée 2013 publié son second roman "La garçonnière") qui m'a fait changé d'avis et prendre conscience de son réel talent de romancière et de raconteuse d'histoires.

Le Confident est en effet un excellent roman français, riche en surprises, en émotions et en mystères. L'auteur maitrise parfaitement le style si délicat du roman à tiroirs, qui se lit comme une intrigue policière et va de révélation en révélation. Hélène Grémillon mêle avec talent récit historique, suspense, analyse psychologique.

Sur une intrigue méticuleusement construite, Grémillon délivre une confession troublante, un étrange récit auquel le lecteur ne peut que succomber, et explore avec subtilité et une violence non dissimulée les zones d'ombre d'une histoire familiale aussi complexe que sordide... Jouant la carte du mystère avec talent, l'auteure exploite brillamment le contexte historique de la seconde guerre mondiale et jongle avec le style épistolaire et la narration à la première personne en abordant, de façon vraiment touchante et avec un certain courage, la thématique délicate de la maternité et des femmes en mal d'enfant, mais aussi l'envie irrépressible et dévastatrice de posséder à tout prix ce que l'on, malgré toutes les richesses du monde, ne peut s'offrir, à savoir un bébé...

Fort habilement, la jeune romancière sait alterner les points de vue, renverser les situations et ébranler le lecteur dans son jugement et ses convictions un lecteur qui succombe alors facilement à sa plume fluide et claire qui explore avec subtilité les zones d'ombre d'une histoire familiale complexe.

Bref, un excellent roman qu'on a bien du mal à le fermer une fois commencé.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman d'Hélène Gremillon, je l'ai lu d'une traite, en une journée. Tout était fait pour que ça me plaise. A commencer par l'alternance entre passé et présent. L'auteur nous fait découvrir la vie de Camille Werner dont l'existence va être bouleversée après la réception d'une mystérieuse lettre. Les lettres, ou plutôt devrais-je dire les récits racontés par cet inconnu, Louis, retracent la vie d'Annie une trentaine d'années auparavant. C'est d'ailleurs la deuxième chose qui m'a plu : le contexte historique, la Seconde Guerre mondiale.

On est alors pris dans le suspense du récit et il m'a été impossible de lâcher le livre. On comprend que les histoires sont liées, que Camille n'est pas une inconnue dans l'histoire d'Annie. Les états d'âme des personnages sont tous évoqués avec beaucoup de fluidité. Je me suis vue prise de compassion pour des personnages qui me rebutaient totalement au départ. J'ai trouvé ça très beau, cette façon d'être entrainés au coeur de leurs doutes et sentiments et en même temps, de garder un certain recul avec le personnage de Camille.

Certains passages m'ont vraiment marqués, j'avais presque de la peine à les lire. Pour moi, le confident vaut bien d'être lu.
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Je vais vous faire une confidence : malgré la quantité de livres que je lis, je suis une picoreuse. Vingt pages par ci, quinze par là, entrecoupées d'activités diverses et variées, ou grappillées en transports en commun. Même avec un bon fauteuil, je ne lis jamais bien longtemps d'affilée. Sauf exceptions, et le confident en fait partie, et si je ne l'ai pas dévoré en une seule session, c'est qu'il fallait tout de même manger un peu !
Camille vient de perdre sa mère, et parmi les lettres de condoléances, elle trouve un écrit, pas vraiment une lettre, qui lui est toutefois adressé. Camille, étant éditrice, pense à un auteur en mal de reconnaissance. Mais ces lignes qui semblent parler de sa famille, où seuls les prénoms ont changé, l'intriguent énormément, d'autant plus que chaque mardi, une suite apparaît dans sa boîte aux lettres.
L'écriture est séduisante, et le roman conduit de telle façon que l'envie d'en savoir plus devient des plus fortes. Je l'ai trouvé très réussi, sur un thème qui semble assez rebattu.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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En lisant ce roman, on comprend son immense succès, à tous points de vue : l'idée est belle et bien exploitée (un secret de famille sur fond de seconde guerre mondiale, le désir d'enfant, la féminité, le couple en général), le style est assez neutre mais fonctionne bien avec l'histoire. Bien construit, ni trop long ni trop court, ce roman a l'efficacité des classiques.
Très bon moment de lecture, et une bonne surprise.
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Une lecture qui coule toute seule.
Un récit captivant mené par quatre voix.
Une chute complètement inattendue qui arrive à la dernière page.
Des personnages passionnants.
La dernière version, racontée par Elisabeth, se lit d'une traite, sans presque reprendre sa respiration.
Enfin bref, un très bon roman.
Après avoir lu La garçonnière, je reste sous le charme de cette écrivaine, rencontrée à Nancy au Livre sur la Place, et qui est d'une gentillesse et d'une simplicité rares.
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Difficile de reposer le Confident une fois qu'on l'a commencé...
L'histoire en quelques mots : Camille fait le deuil de sa mère décédée dans un accident de voiture, quand parmi les lettres de condoléances elle trouve un message étrange provenant d'un inconnu. Elle croit au début à une erreur, puis réalise peu à peu alors que d'autres lettres de plus en plus longues suivent la première, que son destin est lié à celui du mystérieux expéditeur.

Une histoire sur le thème de la jalousie très bien menée et des personnages réussis, de nombreuses surprises et un brillant retournement de situation dans les dernières pages.

À lire.
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