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René Bondoux, avocat méconnu, a l'honneur d'être cité 3 fois (pages 348, 349, 352) par Jean-Christophe Notin dans « Les vaincus seront les vainqueurs » au chapitre « Ach ! il y a aussi les français ! », où l'on lit que le Général de Lattre de Tassigny est accompagné par son son chef d'état major et son chef de cabinet lors de la signature de la capitulation allemande à Berlin, la nuit du 8-9 mai 1945.

Fleurettiste, champion olympique aux JO de Los Angeles en 1932, médaille d'argent aux JO de Berlin en 1936, René retrouve par hasard en 1937 à Paris, Virginia Mitchel, qu'il avait croisé lors d'une réception à Los Angeles cinq ans plus tôt … Mariage aux USA le 20 aout 1938, voyage de noces, retour juste à temps pour être mobilisé, puis démobilisé lors des accords de Munich.

En 1939, c'est la guerre, René est fait prisonnier et interné en Allemagne, Virginia et leur bébé filent aux USA, René bénéficie d'un libération médicale, habilement négociée par son père avec la complicité de quelques médecins amis de la famille, part vers l'Espagne en prétextant une plaidoirie dans le midi, passe par la case prison, puis en Afrique du Nord où il rejoint l'armée.

Débarqué en Provence, son unité, le 2e régiment de dragons, enrôle Bernard de Lattre de Tassigny, le fils du Général. le jeune garçon (16 ans) est sérieusement blessé à Autun, le 8 aout 1944, hospitalisé au Val de Grace, il s'échappe et rejoint le front … le Général profite de l'occasion pour déjeuner avec René Bondoux, et observe qu'un avocat, connaissant l'anglais, marié à une américaine et pratiquant le small talk , pourrait être un atout pour lubrifier une relation parfois tumultueuse avec l'US Army. Il en fait son chef de cabinet.

Lors de la traversée du Rhin, le Commandant Bondoux plaide pour que les américains laissent passer une partie de notre armée, négocie quelques rectifications de zones avec eux, puis décolle avec le Général le 8 mai vers Berlin, et rédige l'ébauche du discours que de Lattre prononce dans la nuit du 8 mai à Berlin lors des toasts échangés avec les vainqueurs.

Quel roman que ma vie, a peut-être dit René Bondoux en paraphrasant Napoléon à Saint Hélène … défi que Paul Greveillac relève avec talent. Phrase d'armes, avec son titre accrocheur, enchaine les actions avec les anecdotes et offre une véritable épopée.

Beaucoup de camarades de René Bondoux n'ont pas captivé les lecteurs avec leurs mémoires, et notamment le Lieutenant Jean-Claude Servan Schreiber, qui partage l'honneur d'être cité 3 fois (pages 111, 167, 178) par Jean-Christophe Notin, dont « Tête haute : Souvenirs » ne trouva pas son lectorat et incita Andreï Makine à publier « Le pays du lieutenant Schreiber » pour rendre leur vraie densité aux mots qu'on n'ose plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie…

Paul Greveillac, avec son style épuré, dans un découpage cinématographique, restitue superbement René Bondoux, ses silences et son petit sourire en coin, qui ont séduit Virginia un soir de fête foraine en 1932, et le lecteur en 2023.

PS : le pays du lieutenant Schreiber
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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« Phrase d'armes : désigne en escrime l'enchaînement des actions réalisées lors d'un assaut. »

Jusqu'à la lecture de « Phrase d'armes », René Bondoux m'était totalement inconnu. Quant à l'auteur de ce roman, Paul Greveillac, je ne m'étais jamais penchée sur un de ses romans. La dernière masse critique m'a ainsi permis de découvrir l'histoire de ce fleurettiste de talent dont la vie aura été étroitement liée aux grands évènements du 20ème siècle ainsi que l'écriture et le style de Pierre Greveillac. Je tiens à remercier les Editions Gallimard ainsi que l'équipe de Babelio pour cette intéressante découverte. Ce titre a d'autant plus suscité ma curiosité que mon petit-fils de onze ans pratique l'escrime et qu'il est classé sur le plan national dans sa catégorie.

René Bondoux est né en 1905. Il se destine à la profession d'avocat. Homme du monde, issu d'une famille proche des Doumer, nous faisons sa connaissance sur le pont du Lafayette en route pour New York. Champion d'escrime, fleurettiste reconnu, il a intégré l'Equipe de France. Il est en route pour les Jeux Olympiques de Los Angeles en compagnie des athlètes français.

Il reviendra de ces Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932 avec une médaille d'or.

Les années 30 voient sa renommé d'avocat s'établir. Il est à noter qu'il deviendra, dans les années soixante, Premier Secrétaire de la Conférence et Bâtonnier de France.

Le travail ne manque pas dans cette période où la France va très mal. Il y a aussi cet épisode Stavisky qui cristallise les rancoeurs. Les affaires se succèdent pendant que l'état de l'Europe se dégrade. René trouve son rythme de travail, « ses trois-huit ». Seize heures de boulot pour huit heures d'escrime et de sommeil.

Berlin 1936, nous retrouvons René Bondoux, défilant avec l'Equipe de France pour la cérémonie d'ouverture devant Hitler. Mais voilà que les athlètes olympiques français font le salut olympique, « le salut de Joinville », que le public allemand confond avec le salut nazi. C'est un déferlement de hourras qui se produit. Cet incident regrettable voire tragique servira la propagande nazie. Dans cette atmosphère oppressante, René est de plus en plus mal. Ses résultats vont s'en ressentir. L'Equipe reviendra avec une médaille d'argent des JO de Berlin en 1936.

Il croise, à Paris, Virginia Mitchel, la fille de ses hôtes américains à Los Angeles dont il tombe amoureux, Un mariage s'en suit. Malheureusement, la seconde guerre mondiale éclate. Il se retrouve mobilisé. Prisonnier sur les plages de Dunkerque, Il s'évade. René Bondoux est plutôt un légaliste eu égard à sa profession mais ses valeurs humanistes vont le pousser à chercher à rejoindre Londres.

On le retrouve prisonnier dans les cellules de Franco, de Figueras à Gérone. Il fait jouer ses connaissances espagnoles notamment un Gouverneur de Franco. Sa lettre passe la censure et il n'est pas très loin de la libération. Malgré les difficultés qui se dressent devant lui, il parvient enfin à embarquer en décembre 1943 sur le Gouverneur Général Lépine pour l'Afrique du Nord battant pavillon de la Croix-Rouge. Casablanca, Alger, il rencontre Pierre-Mendès France, Joseph Kessel. Retour à Sig au 2éme dragon, où sont débarqués les chars d'assaut. Capitaine au deuxième dragon, sa division est incorporée à la Division Leclerc. Remarqué par le Général de Lattre de Tassigny, Il devient son chef de cabinet. Il débarquera en Provence et sera présent à la capitulation de l'Allemagne nazie à Berlin.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans la vie de René Bondoux. J'ai vibré aux Jeux Olympiques de Los Angeles, souffert aux Jeux Olympiques de Berlin, palpité avec lui afin de pouvoir rejoindre De Gaulle, découvert le portrait intéressant du Maréchal de Lattre de Tassigny et les coulisses de la capitulation allemande en 45 à Berlin où l'opiniâtre de Lattre de Tassigny finira par imposer la présence de la France mais je n'en sais pas plus sur la personnalité profonde de René Bondoux. Paul Greveillac jette un coup de projecteur sur la destinée de René Bondoux. Il relate les périodes les plus exceptionnelles, rend hommage à un homme discret qu'il fait sortir de l'ombre tout en restant concentré sur les évènements. J'ai regretté cette mise à distance quant à la personnalité de René, cela donne une sensation d'incomplétude mais peut-être ne pouvait-il faire autrement par manque d'éléments.

L'auteur a eu accès aux archives de René Bondoux ainsi qu'aux mémoires du Maréchal de Lattre de Tassigny. le style est moderne, rythmé. Il ne présente pas d'intérêt particulier. Par contre, Paul Greveillac sait voir immédiatement le côté humoristique de chaque situation, Il en joue très bien et c'est avec plaisir que j'ai pu savourer son ironie. La malice qui en découle permet une lecture détente tout en abordant avec sérieux ce qui se déroule dans les coulisses de l'Histoire. L'atmosphère des JO de 1936 est oppressante ce qui n'est pas sans rappeler certains aspects de notre société d'aujourd'hui.

Je ne connaissais pas du tout si ce n'est que de nom, Paul Greveillac. Ce jeune auteur de quarante deux ans m'aura fait passer un excellent moment de lecture avec « Phrase d'armes ». Je ne me suis jamais ennuyée et j'ai été tenue en haleine de la première à la dernière page !

J'ai trouvé ce lien : « René Bondoux raconte la signature de la capitulation allemande le 8 mai 1945 » article du Figaro.
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Il est avocat, et chose pas si fréquente, champion de fleuret. Il s'appelle René Bondoux. Aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, les fleurettistes français décrochent la médaille d'or. Mais René n'a pas été le plus brillant de l'équipe. Trop de soucis à cause du procès de Gorgulov, l'assassin du président Doumer, dont il n'a pas eu la défense qui aurait fait décoller sa carrière. Ou peut-être plus prosaïquement parce qu'il pense à la jeune Virginia qu'il a rencontrée dans un de ces dîners mondains, où les athlètes français fument, et boivent du vin en pleine prohibition.

À Berlin en 1936, c'est une autre paire de manches. Hitler et ses sbires sont aux manettes et les athlètes français ne sont pas à l'aise (un euphémisme). D'ailleurs Léon Blum n'a autorisé leur participation qu'à reculons. Cette fois-ci les escrimeurs finissent en seconde place. Un résultat déprimant. À l'image de ce qu'ils ont pu voir à Berlin et leur fait craindre la suite des événements. Et ils n'ont pas tort. Déjà se profile la guerre, bientôt suivie de l'armistice.

Entre-temps René s'est marié avec son Américaine, dont il a eu un fils. Mais René ne peut accepter de ne pas résister à l'ennemi. Sa femme et son fils attendront en Amérique, c'est plus sûr. Mais d'abord c'est la captivité qui attend René. La suite, je vous laisse la découvrir, espérant que cette histoire vous plaira autant qu'à moi. Car, sans aucun doute, René Bondoux méritait bien cette sortie de l'ombre, historique, romanesque et pleine d'ironie réalisée par un Paul Greveillac décidément plein de ressources…

Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard pour cette lecture plaisante qui m'a donné l'occasion d'écrire cette millième critique 😊
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Comme à son habitude, Paul Greveillac tisse son roman sur L Histoire. Ici, c'est en France que sa plume s'ancre et c'est la vie de René Bondoux qu'il relate, un résistant oublié, un fleurettiste de talent. Pourtant, c'est davantage un anti-héros qu'un héros que l'auteur recrée ici, sur un ton ironique et parfois irrévérencieux, étonnamment rafraîchissant dans une biographie - certes romancée (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/14/phrase-darmes-paul-greveillac/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Bondoux , vous connaissez ???

Moi non plus , jusqu'à ce que ( ca s'écrit?) Paul Greveillac ne le fasse revivre pour nous ,et pour cela merci.

Quelle vie et destinée incroyables vécu par cet homme , qui a toujours été au service de la France.

Que ce soit dans le sport où il fut 2 fois médaillé olympique ( 1932 et 1936 ), puis dans la guerre ,puis enfin dans le monde de la justice.

C'est à mes yeux une biographie légèrement romancée plus qu'un roman ,mais j'ai passé un moment très agréable et appris pas mal de choses ( le livre est rempli d'anecdotes historiques) en compagnie de ce héros de la France .

A lire ou pas c'est vraiment selon....
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Plus cette lecture avançait, plus je m'interrogeais sur l'intérêt d'évoquer le parcours d'un inconnu du grand public, fût-il homme de bien et de talents (…une page Wikipédia pour ses médailles olympiques d'escrimeur, ses carrières d'officier et de juriste).
Cette question m'a poursuivie jusqu'à ce qu'elle croise son miroir dans les dernières pages du récit, évoquant le hasard de Mémoires retrouvées, qui donnent le ciment de vérité à ce qui reste un roman.

René Bondoux, disparu en 2001, reste le témoin d'une époque où sa vie personnelle confortable se heurte au second conflit mondial. Cette biographie est dynamique et attachante par le talent de plume de Paul Greveillac. Elle accroche surtout l'intérêt pour sa première partie, par les « phrases d'armes » d'un sportif de haut niveau, dans le contexte des années Trente et de la montée du nazisme. La trajectoire de militaire qui suivra est un peu plus convenue et m'a un peu lassée.

Je referme ce roman moins enthousiaste qu'après lecture des précédents, en gardant néanmoins fidélité à cet auteur qui sait si bien faire du romanesque ancré dans une époque.
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Ecriture limpide et virevoltante pour cette biographie sur fond d'histoire européenne et américaine. le résultat donne une lecture facile dans un français impeccable avec des références historiques non alambiquées qui éclairent parfaitement le récit.
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René Bondoux, quel destin !
Merci et bravo à Paul Greveillac de l'avoir exhumé et de nous l'avoir présenté.
Né au début du XX°siècle, René Bondoux, avocat de formation et pratiquant l'escrime à très haut niveau, est devenu champion olympique au fleuret par équipe aux jeux de LosAngeles en 1932, puis dans cette même épreuve, vice-Champion aux jeux de Berlin de 1936.
Il s'était marié à une jeune américaine rencontrée pendant ses premiers jeux, Virginia, et ils ont eu un premier bébé en 39.
On retrouvera René à Berlin les 8 et 9 mai 1945, car son parcours pendant l'occupation l'amène à devenir le secrétaire particulier du Général de Lattre de Tassigny, qui s'impose à Berlin pour signer au nom de la France libre la reddition de la ville, reddition qui sera signée par le maréchal Keitel au nom des nazis et que René avait vu derrière Hitler et Goering à la tribune du stade olympique un peu moins de 9 ans plus tôt.
Ce « roman » est très documenté et fourmille d'anecdotes sur les compétitions, sur le casernement, etc…. Montre aussi comment René faisait plutôt confiance à Vichy et à des personnes qu'il y connaissait et a hésité avant que de choisir la France libre. C'est un très bon rendu d'une époque.
J'ai toutefois une petite réserve à formuler. J'avais découvert Paul Greveillac il y a 4 ou 5 ans lorsqu'il avait publié « Maîtres et esclaves » et j'avais été emballé par son style épique et son souci du détail, ici PG écrit des chapitres très courts et sa phrase est parfois tellement elliptique qu'elle en devient difficile à lire. Hormis ce petit manque de fluidité, c'est un très bon roman dont je recommande la lecture.
Merci à Gallimard et à Babelio de m'en avoir confié un exemplaire.
RD
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Ce roman a été publié à la rentrée littéraire de septembre dernier et le début du roman semblait démontrer que ce roman tombait au bon moment : il nous est raconté les jeux olympiques du début des années 1930.
Au départ, j'ai été embarquée dans cette histoire, celle de René Bondoux, champion d'escrime français. A travers son histoire, le lecteur découvre les dessous de la grande Histoire, celle de la guerre.

J'ai apprécié la première partie de ce roman mais j'ai été très vite inondée de détails qui m'ont complètement échappé. J'ai été rapidement perdue dans tous les évènements dans le parcours de cet homme. Je n'ai pas été intéressée plus que ça d'une part parce que les évènements et les choix de ce personnage m'ont semblé complexes, pour le moins intéressés. J'ai l'impression que le lecteur est tenu à distance de cette histoire racontée sans réelle émotion, en tout cas pas assez pour ma part.

Je suis donc complètement passée à côté de ce roman, et j'ai eu énormément de difficulté à le terminer.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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De nouveau un livre lu pour mon libraire à propos duquel tout m'était inconnu. le sujet ne me tentait pas plus que ça mais j'ai été prise par le style rythmé, son impertinence par moments, par ses chapitres courts au service d'un destin hors norme passionnant et qui permet de revisiter l'histoire contemporaine….une belle découverte
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