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sur 359 notes
Cela commence délicatement, la vie d'un homme, un stage, un quartier, une vitrine ; dans cette vitrine, une robe pour enfant. L'homme y revient, encore et encore, jusqu'à l'achat impulsif, compulsif, irréfléchi, de cette robe blanche, taille 6 ans. Jusque-là, rien d'inquiétant, sauf que le monsieur a une femme, mais pas d'enfant. À partir de là, la délicatesse va laisser place à la culpabilité, au mensonge, à l'incompréhension, au questionnement incessant.
La découverte fortuite de l'objet du délit par sa femme les entraînera tous les deux sur des chemins tortueux, où peu à peu remonteront à la surface des blessures et des secrets, des non-dits qui transpirent.

C'est avec un plaisir sûr que j'ai retrouvé la plume de Philipe GRIMBERT. La révélation, ce fut d'abord avec son livre « Un secret » que j'avais vraiment beaucoup aimé.

J'ai ressenti les émotions qui sont décrites, j'étais au coeur de la problématique, en totale empathie avec l'homme, comme avec son épouse. Impossible de ne rien éprouver. Glisser dans la psychologie et les réflexions sur les blessures que l'on croit enterrées à jamais, c'est ainsi que j'ai terminé ma lecture.
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Paul tombe nez à nez avec une jolie petite robe devant une vitrine, il ne peut résister et s'en va l'acheter. Non pour l'offrir, non pour sa fille qui a quatorze ans, pour qui est donc cette petite robe taille six ans ?

Philippe Grimbert dissèque ici tous les mystères de l'âme humaine. Une petite robe que l'on s'en va cacher dans un placard, c'est comme un secret que l'on verrouille dans sa mémoire. Paul est subjugué par cette petite robe à laquelle il rend visite dans le dos de sa femme Irène. Il la contemple, la touche, en retient chaque contour.
Très vite néanmoins, ce secret en lin aux petites roses va être trouvé par Irène car les femmes, c'est bien connu, ça fourre son nez partout et parfois où il ne faudrait pas.

C'est alors le temps d'un week-end la mise à mal des blessures de chacun, sur fond de non-dits, de mystères, de douleurs anciennes non cicatrisées. On frise la folie douce à travers les scénarios qu'on est en droit de se faire devant une petite robe dans un placard d'affaires d'homme.
Pourtant c'était juste une petite robe. Mais c'était celle de Paul.
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Philippe Grimbert a trouvé les mots-clefs pour ouvrir telle Pandore tout ce qui est dissimulé dans les boites crâniennes d'Irène et Paul.
Il est à la fois le créateur et le libérateur des secrets et des traumatismes cachés dans cette histoire courte mais dense où les mots aplanissent les maux et enfin diffusent l'espérance.
Ce couple heureux et harmonieux affrontera les affres de son passé.
La petite robe de lin sera le révélateur du malaise de l'autre.
Prométhée-moi de le lire, Philippe Grimbert a tous les dons.
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Ce livre aurait pu être écrit à partir d'un pari, d'un jeu : un thème donné et l'auteur doit écrire une histoire à partir de ce thème. Ici, le thème aurait été une robe de petite fille...
La petite robe de Paul est le 2ème livre que je lis de Philippe Grimbert.
Ici, l'auteur nous fait partager la vie d'un couple sur quelques jours.
Quelques jours où le doute s'immisce, le mensonge, les non-dits.
Un évènement, ici l'achat d'une robe d'enfant, fait remonter des souvenirs passés, des souvenirs tus, des secrets...
L'homme et la femme ne se parlent pas, chacun restant sur ses réserves, dans ses propres divagations... L'apparence d'un couple uni semble aussi cacher des zones cachées.
Ce livre permet de se pencher sur des sentiments tels que la confiance, la trahison.... A-t-on tous un jardin secret ? Connait-on vraiment la personne avec qui l'on vit depuis tant d'années ?
Tout ne tient peut-être qu'à un fil (un fil de robe) qui peut s'effilocher un jour, comme ça, sans raison apparente.
Un livre qui permet au lecteur de faire une introspection intime. Un livre qui, de façon anodine, nous fait réfléchir...
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L'auteur raconte comment un achat, plus ou moins sous le coup d'une impulsion, car Paul arpentait les rues d'un quartier qu'il ne connaissait pas, lors d'un stage de formation, lorsque la petite robe blanche l'attire de façon irrésistible. Il va la regarder durant plusieurs jours, mais cela devient obsédant et il va céder à cette pulsion : c'est une évidence de même que la taille qu'il demande : six ans.

Cet acte le rend tellement perplexe qu'il cache la robe dans son côté de la penderie sans la montrer à sa femme qui bien sûr va tomber dessus et imaginer le pire : une double vie, un autre enfant, une autre femme… et tout le cortège de pensées obsédantes lié au doute qui s'insinue. « … le tourbillon des pensées obsédantes refusait de se laisser chasser ». P 47

Cette petite robe va entraîner des réactions en chaîne, un effet domino et des blessures secrètes, inconnues de l'autre vont faire brusquement irruption dans le présent, libérant des secrets chez les deux et des émotions enfouies. Comme si c'était un geste téléguidé par l'inconscient pour mettre à jour tout un héritage de souffrance familiale.

Ce roman m'a beaucoup dérangée et pourtant j'aime les secrets de famille, car la description des souffrances liées à la stérilité, aux stimulations ovariennes et autres inséminations, les fausses couches et leur impact sur la vie affective et sexuelle du couple ont réveillé des vieux démons : quel est le statut de la femme stérile ? en a-t-elle un d'ailleurs ? et le corollaire : le travail de deuil de l'enfant espéré, fantasmé.

Grimbert décrit très bien, avec beaucoup de sensibilité ce parcours et ses conséquences : silence, dépression qu'on cache, les médicaments pris en cachette pour l'une, tandis que l'autre semble se faire une raison si facilement (trop).

Par contre, j'ai ressenti un malaise grandissant, probablement un écho avec ma propre histoire, et presque de la répulsion par moment, devant l'attitude d'Irène, sa violence envers elle-même, et sa personnalité un peu limite.

Bien-sûr, rien n'est laissé au hasard: la couleur blanche, la taille, les obsessions, les nombreux rêves…

Ouvrir le placard de l'autre, c'est comme lire son journal intime, c'est une effraction, on ouvre la boîte de Pandore….

Le style de l'auteur est toujours aussi percutant, mais on sent une distance, un peu comme s'il décrivait un cas clinique. Je n'ai pas retrouvé la magie du « secret », même si on peut faire un parallèle entre la petite robe et l'ours comme témoins du passé qui tente de ressurgir.
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un petit roman qui marque et qui parle d'un sujet peu prisé. La perte d'un enfant qui n'a pas eu le temps de naître, ce deuil qui n'en est pas un chez nous. Un couple qui pense avoir surmonté cela depuis des années replonge dans les silences, la tristesse, cette perte qui ne se nomme pas. Très bien écrit, se tient jusqu'aux dernières lignes.
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De passage dans une ville inconnue, Paul est fasciné par une petite robe d'enfant dans une vitrine. Bien qu'il ne connaisse pas de fillette à qui l'offrir, il ne peut s'empêcher de l'acheter, et la choisit en taille "six ans"... Mais de retour chez lui, comment expliquer à sa femme ce geste qu'il ne comprend pas lui-même ?

Des réflexions très intéressantes sur le couple, les non-dits conjugaux, le mensonge par omission, la souffrance du trahi qui préfère parfois ignorer plutôt que questionner - quitte à élucubrer les scénarios les plus inquiétants. Il est également question de deuil, des fantômes de notre passé et de celui de nos ancêtres, des secrets de famille, et du poids des périodes anniversaires, remémorées ou gravées dans notre inconscient… Autant de thèmes passionnants qui rendent ce récit agréable à lire et captivant, bien qu'un peu trop lourd de secrets de famille, quand même. J'ai aimé le sort - beau et émouvant - finalement dévolu à la petite robe.

De cet auteur, j'avais été déçue par 'Un garçon singulier' et 'La mauvaise rencontre', mais 'Un secret' m'avait beaucoup plu (on y retrouve un des thèmes esquissés ici). J'ai apprécié également, dans un autre registre, 'Chantons sous la psy'.
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Waou! Une vraie claque! Aussi intelligent et sensible qu' "Un secret", aussi fin et profond que "La mauvaise rencontre" mais encore plus troublant, "La petite robe de Paul" est sans aucun doute le plus dérangeant des Grimbert!
Nous plongeant dans le plus insondable de l'intimité d'un couple, l'auteur nous invite à pénétrer dans les coins les plus reculés de l'âme de ses protagonistes, où nous rencontrerons amour et tendresse, mais aussi haine, regrets, douleur, secrets et perversions.
C'est avec un prégnant sentiment d'angoisse et de malaise que j'ai quitté ce livre, que je recommande néanmoins chaudement car si il n'est pas facile ni léger, il est intelligent et vrai, et quatre ans après ma lecture, il reste vif comme peu d'autres livres dans ma mémoire!
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Ce roman de Philippe Grimbert me faisait de l'oeil depuis un bon moment et honnêtement, je n'ai pas été déçue de mon choix.

Irrésistiblement attiré par une jolie robe blanche qui semble flotter entre ciel et terre dans la vitrine de la boutique " Poème " et sans comprendre la fascination que cette robe de lin exerce sur lui, Paul n'en peut plus de la voir seule sur un cintre de fer et dans un moment d'émotion, se décide à l'acquérir. Cependant, au cours de la journée, une fois l'achat effectué, un vent de panique s'empare de lui, jusqu'à lui faire regretter la pulsion qui l'a menée à l'acquisition de cette jolie robe. Envahit de remords, ne sachant comment s'en débarrasser pour que sa femme ne découvre cet achat impromptu, Paul la cache dans sa penderie entre deux costumes sombres.

Mais le jour où sa femme Irène repère la robe, dont la petite taille ne correspond en rien à celle de sa fille qui a déjà quitté le nid, c'est l'explosion au sein du couple.

Dans ce récit, Philippe Grimbert nous entraîne au coeur d'une tragédie par le silence de Paul à taire son achat et l'imagination de sa femme quant à cette robe qu'elle ne connait pas et dont la petite taille la laisse dubitative. le couple très soudé qui ne se cachait rien va basculer, faisant ressurgir chez Irène des moments douloureux. En effet, après plusieurs échecs d'enfantement et un long chemin de deuil de ne pouvoir donner la vie dont elle vient à peine de se remettre, les suppositions les plus insensées se multiplient dans son esprit.

La petite robe de Paul est un récit extrêmement bien construit, qui se lit d'une traite où se mêlent amour, rancoeur, désillusion et l'impact dramatique de non dits.
Un récit captivant qui nous fait réfléchir sur le poids du silence dans un couple lorsque la porte des secrets s'ouvre, laissant émerger des cachoteries pouvant fragiliser une union parfaite.

Et ne dit-on pas que faute avouée est à moitié pardonnée ?

J'ai adoré cette trame de Philippe Grimbert.
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Émouvante robe blanche
Achetée compulsivement
Une crise elle déclenche
Irène et Paul coeurs saignants
Elle les poursuit dans leurs rêves
Elle les fait souffrir sans trêve
Sortiront-ils grandis
De cette hagarde nuit?
Chacun crie le silence
Des secrets de l'enfance
Petite fille inconsolable
Abandonnée et si friable
Boite enterrée dans le jardin
Pandore ouvrant tous les chagrins
Un court roman poignant
Un couple au bord du temps
Sa vérité cherchant
Fragile et frémissant !



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