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sur 359 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela commence délicatement, la vie d'un homme, un stage, un quartier, une vitrine ; dans cette vitrine, une robe pour enfant. L'homme y revient, encore et encore, jusqu'à l'achat impulsif, compulsif, irréfléchi, de cette robe blanche, taille 6 ans. Jusque-là, rien d'inquiétant, sauf que le monsieur a une femme, mais pas d'enfant. À partir de là, la délicatesse va laisser place à la culpabilité, au mensonge, à l'incompréhension, au questionnement incessant.
La découverte fortuite de l'objet du délit par sa femme les entraînera tous les deux sur des chemins tortueux, où peu à peu remonteront à la surface des blessures et des secrets, des non-dits qui transpirent.

C'est avec un plaisir sûr que j'ai retrouvé la plume de Philipe GRIMBERT. La révélation, ce fut d'abord avec son livre « Un secret » que j'avais vraiment beaucoup aimé.

J'ai ressenti les émotions qui sont décrites, j'étais au coeur de la problématique, en totale empathie avec l'homme, comme avec son épouse. Impossible de ne rien éprouver. Glisser dans la psychologie et les réflexions sur les blessures que l'on croit enterrées à jamais, c'est ainsi que j'ai terminé ma lecture.
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Philippe Grimbert a trouvé les mots-clefs pour ouvrir telle Pandore tout ce qui est dissimulé dans les boites crâniennes d'Irène et Paul.
Il est à la fois le créateur et le libérateur des secrets et des traumatismes cachés dans cette histoire courte mais dense où les mots aplanissent les maux et enfin diffusent l'espérance.
Ce couple heureux et harmonieux affrontera les affres de son passé.
La petite robe de lin sera le révélateur du malaise de l'autre.
Prométhée-moi de le lire, Philippe Grimbert a tous les dons.
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L'auteur raconte comment un achat, plus ou moins sous le coup d'une impulsion, car Paul arpentait les rues d'un quartier qu'il ne connaissait pas, lors d'un stage de formation, lorsque la petite robe blanche l'attire de façon irrésistible. Il va la regarder durant plusieurs jours, mais cela devient obsédant et il va céder à cette pulsion : c'est une évidence de même que la taille qu'il demande : six ans.

Cet acte le rend tellement perplexe qu'il cache la robe dans son côté de la penderie sans la montrer à sa femme qui bien sûr va tomber dessus et imaginer le pire : une double vie, un autre enfant, une autre femme… et tout le cortège de pensées obsédantes lié au doute qui s'insinue. « … le tourbillon des pensées obsédantes refusait de se laisser chasser ». P 47

Cette petite robe va entraîner des réactions en chaîne, un effet domino et des blessures secrètes, inconnues de l'autre vont faire brusquement irruption dans le présent, libérant des secrets chez les deux et des émotions enfouies. Comme si c'était un geste téléguidé par l'inconscient pour mettre à jour tout un héritage de souffrance familiale.

Ce roman m'a beaucoup dérangée et pourtant j'aime les secrets de famille, car la description des souffrances liées à la stérilité, aux stimulations ovariennes et autres inséminations, les fausses couches et leur impact sur la vie affective et sexuelle du couple ont réveillé des vieux démons : quel est le statut de la femme stérile ? en a-t-elle un d'ailleurs ? et le corollaire : le travail de deuil de l'enfant espéré, fantasmé.

Grimbert décrit très bien, avec beaucoup de sensibilité ce parcours et ses conséquences : silence, dépression qu'on cache, les médicaments pris en cachette pour l'une, tandis que l'autre semble se faire une raison si facilement (trop).

Par contre, j'ai ressenti un malaise grandissant, probablement un écho avec ma propre histoire, et presque de la répulsion par moment, devant l'attitude d'Irène, sa violence envers elle-même, et sa personnalité un peu limite.

Bien-sûr, rien n'est laissé au hasard: la couleur blanche, la taille, les obsessions, les nombreux rêves…

Ouvrir le placard de l'autre, c'est comme lire son journal intime, c'est une effraction, on ouvre la boîte de Pandore….

Le style de l'auteur est toujours aussi percutant, mais on sent une distance, un peu comme s'il décrivait un cas clinique. Je n'ai pas retrouvé la magie du « secret », même si on peut faire un parallèle entre la petite robe et l'ours comme témoins du passé qui tente de ressurgir.
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De passage dans une ville inconnue, Paul est fasciné par une petite robe d'enfant dans une vitrine. Bien qu'il ne connaisse pas de fillette à qui l'offrir, il ne peut s'empêcher de l'acheter, et la choisit en taille "six ans"... Mais de retour chez lui, comment expliquer à sa femme ce geste qu'il ne comprend pas lui-même ?

Des réflexions très intéressantes sur le couple, les non-dits conjugaux, le mensonge par omission, la souffrance du trahi qui préfère parfois ignorer plutôt que questionner - quitte à élucubrer les scénarios les plus inquiétants. Il est également question de deuil, des fantômes de notre passé et de celui de nos ancêtres, des secrets de famille, et du poids des périodes anniversaires, remémorées ou gravées dans notre inconscient… Autant de thèmes passionnants qui rendent ce récit agréable à lire et captivant, bien qu'un peu trop lourd de secrets de famille, quand même. J'ai aimé le sort - beau et émouvant - finalement dévolu à la petite robe.

De cet auteur, j'avais été déçue par 'Un garçon singulier' et 'La mauvaise rencontre', mais 'Un secret' m'avait beaucoup plu (on y retrouve un des thèmes esquissés ici). J'ai apprécié également, dans un autre registre, 'Chantons sous la psy'.
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Ce roman de Philippe Grimbert me faisait de l'oeil depuis un bon moment et honnêtement, je n'ai pas été déçue de mon choix.

Irrésistiblement attiré par une jolie robe blanche qui semble flotter entre ciel et terre dans la vitrine de la boutique " Poème " et sans comprendre la fascination que cette robe de lin exerce sur lui, Paul n'en peut plus de la voir seule sur un cintre de fer et dans un moment d'émotion, se décide à l'acquérir. Cependant, au cours de la journée, une fois l'achat effectué, un vent de panique s'empare de lui, jusqu'à lui faire regretter la pulsion qui l'a menée à l'acquisition de cette jolie robe. Envahit de remords, ne sachant comment s'en débarrasser pour que sa femme ne découvre cet achat impromptu, Paul la cache dans sa penderie entre deux costumes sombres.

Mais le jour où sa femme Irène repère la robe, dont la petite taille ne correspond en rien à celle de sa fille qui a déjà quitté le nid, c'est l'explosion au sein du couple.

Dans ce récit, Philippe Grimbert nous entraîne au coeur d'une tragédie par le silence de Paul à taire son achat et l'imagination de sa femme quant à cette robe qu'elle ne connait pas et dont la petite taille la laisse dubitative. le couple très soudé qui ne se cachait rien va basculer, faisant ressurgir chez Irène des moments douloureux. En effet, après plusieurs échecs d'enfantement et un long chemin de deuil de ne pouvoir donner la vie dont elle vient à peine de se remettre, les suppositions les plus insensées se multiplient dans son esprit.

La petite robe de Paul est un récit extrêmement bien construit, qui se lit d'une traite où se mêlent amour, rancoeur, désillusion et l'impact dramatique de non dits.
Un récit captivant qui nous fait réfléchir sur le poids du silence dans un couple lorsque la porte des secrets s'ouvre, laissant émerger des cachoteries pouvant fragiliser une union parfaite.

Et ne dit-on pas que faute avouée est à moitié pardonnée ?

J'ai adoré cette trame de Philippe Grimbert.
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Émouvante robe blanche
Achetée compulsivement
Une crise elle déclenche
Irène et Paul coeurs saignants
Elle les poursuit dans leurs rêves
Elle les fait souffrir sans trêve
Sortiront-ils grandis
De cette hagarde nuit?
Chacun crie le silence
Des secrets de l'enfance
Petite fille inconsolable
Abandonnée et si friable
Boite enterrée dans le jardin
Pandore ouvrant tous les chagrins
Un court roman poignant
Un couple au bord du temps
Sa vérité cherchant
Fragile et frémissant !



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Avec sa quatrième de couverture et le souvenir d'avoir beaucoup aimé Un secret et, à une moindre mesure, La mauvaise rencontre, ce livre-là avait tout pour me plaire et j'avais hâte de m'y plonger!... Eh bien, quoique surprise, je n'ai pas été déçue!

Un jour, sur une impulsion qu'il ne peut lui-même s'expliquer, Paul achète une petite robe blanche. Devant la difficulté encore plus grande de pouvoir justifier son achat à sa femme, il décide de lui cacher ce qu'il vient de faire. A partir de là, la tension monte, monte...

Philippe Grimbert est psychanalyste et, ici aussi, on ne peut pas l'ignorer: tout l'intérêt du récit réside dans l'exploration des enchevêtrements de la part consciente et de celle inconsciente qui cohabitent en chacun des personnages.
Comment aimer, vivre honnêtement et cohabiter avec un autre quand il est déjà si difficile de se connaître soi-même, quand on ne peut soi-même pas maîtriser les conséquences de notre propre passé sur notre façon d'être?

Lu d'une traite, ce livre devrait me laisser le souvenir d'une grande tension psychologique, juxtaposée à la description de scènes physiques tellement crues et marquantes que mon sommeil de la nuit suivante en a été bien perturbé!

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Au cours d'une balade dans un quartier éloigné, Paul est irrépressiblement attiré par une petite robe blanche, une robe de fillette, accrochée dans la devanture d'un magasin. Sans trop savoir pourquoi, il l'achète. Ramené chez lui, caché au fond du dressing, cet achat impulsif va perturber le cours tranquille d'une vie de famille bien rangée.
Entre non-dits au sein d'un couple pourtant soudé et traumatismes de l'enfance, Philippe Grimbert déroule les mécanismes du secret et ses conséquences sur le couple, jalousie, paranoïa, dépression... jusqu'au drame ou la réconciliation.
Un court roman qui m'a entraîné.
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Philippe Grimbert reprend ici le sujet qu'il avait brillamment traité dans le secret, celui de la psychogénéalogie, autrement dit le monde des secrets, des non-dits, le poids de tout ce que nous recevons en héritage de notre histoire familiale, événements, secrets, conflits familiaux, traumatismes… et ce que nous en faisons ou plutôt ce que nous en subissons.

Ici il traite le sujet par contre de manière plus radicale, violente, comme pour en souligner il me semble les conséquences implacables et dévastatrices.
Car la petite robe blanche immaculée qui trône dans la « vitrine » de nos vies, ou bien rangée dans nos placards avec tous nos « effets » pourrait bien dissimuler nombre de nos taches, nos peurs, nos blocages, nos chagrins, nos souffrances, nos blessures… tout ce que l'on préfère taire, ignorer ou ne pas voir.

Mais il y a une sortie, avoir la force de regarder en face ce qui se cache derrière la petite robe blanche, jusqu'à creuser à la pioche et déterrer s'il le faut, même si c'est douloureux, et remettre à leur place ces oripeaux dans le grand livre des comptes familiaux, pour prendre la nôtre dans notre vie propre.

Et ça marche !
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Tout en finesse, tout en pudeur, nous rentrons dans l'intimité d'un couple, aux profondes blessures anciennes, non cicatrisées.
Le passé refait surface...et la déchirure est bien présente.
Les non-dits ont parfois un effet dévastateur.
Un très bon roman, qui donne à réfléchir sur le couple, les épreuves qu'il est amenées à traverser.
Une vraie réussite ce roman, ce serait dommage de passer à côté.



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