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Citations sur Pour une juste cause (60)

Dans l’atelier, il régnait une chaleur sèche. […] Une poussière piquante soulevée par un courant d’air brutal qui soufflait de la Volga frappait les ouvriers au visage. L’acier coulait dans les moules, et l’air sombre se remplissait soudain d’un nuage d’étincelles rapides qui, pendant la brève seconde de leur belle et inutile existence, s’apparentaient à des moucherons blancs pris de folie, à des pétales de fleurs de cerisiers en train de tomber. Parfois, des étincelles se posaient sur les épaules et les bras des ouvriers : on eût dit alors qu’elles étaient nées sur ces hommes échauffés par le travail et non qu’elles étaient venues vers eux pour s’éteindre.

Deuxième partie, Chapitre 7
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L’abri était encombré de baluchons et de valises ; quelques personnes seulement étaient assises sur des bancs, les autres s’étaient installées par terre ou s’agglutinaient debout. Il n’y avait pas d’électricité, les mèches des bougies et des lampes à huile projetaient une flamme terne, lasse. D’autres gens entraient sans cesse ; à chaque accalmie, des locataires essoufflés venaient en courant dans le sous-sol, cherchant à sauver leur vie. C’étaient des instants terribles, des instants où le nombre ne signifie pas la force, mais au contraire, apporte un nouveau danger, où l’homme perdu dans la foule comprend qu’il est entouré d’autres êtres démunis comme lui et ressent davantage encore sa propre faiblesse au milieu de cette faiblesse générale.

Deuxième partie, Chapitre 35
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Les bombes atteignirent le sol et frappèrent la ville. Les immeubles mouraient comme meurent les hommes. Les uns, hauts et maigres, s’affaissèrent sur le côté, tués sur le coup, les autres, trapus, restèrent debout, tremblants et chancelants, éventrés, laissant voir tout ce qui jadis était caché.

Deuxième partie, Chapitre 32
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Pendant les années de la domination hitlérienne, la « philosophie fasciste », telle une prostituée servant le diable de l’hitlérisme, s’était mise à prouver la légitimité de l’esclavage des peuples, de l’assassinat des enfants et des vieillards. Mais pendant ce temps, la foi en l’égalité des peuples et des travailleurs, l’amour de la terre soviétique accompagnait l’Armée rouge dans sa marche, planait au-dessus des feux de leurs campements nocturnes, vivait dans le cœur des combattants, s’exprimait dans leurs conversations de nuit, dans les discours des commissaires et des communistes…

Première partie, Chapitre 68
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Ils évoquèrent l’hiver passé. Se frottant les mains comme si la seule pensée du gel moscovite les avait engourdies, Mussolini félicita Hitler d’avoir vaincu les glaces de la Russie, et ses trois généraux russes : décembre, janvier et février.

Première partie, Chapitre 2
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- On t’a donné plus qu’aux autres, alors pourquoi ton usine ne fournit-elle pas ce que tu as promis au Comité de la Défense ?
Celui à qui l’on faisait ce reproche répondit :
- Mais, Andreï Trofimovith, vous vous rappelez…
Andreï Trofimovith lui coupa la parole d’un air furieux :
- Ton « mais », je ne le mettrai pas dans mon programme, on ne peut pas s’en servir pour tirer sur les Allemands, je n’en ai pas besoin, de ton « mais »; on t’a donné du métal, du tabac, et de l’huile de tournesol, et toi, tu me sors un « mais »…

Première partie, Chapitre 58
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Toute la diversité bigarrée des armes, des insignes de grade, des uniformes, toutes différences d'âge et de visage avaient été effacées par une commune expression de douleur.page 299.
page 306 Tout comme l'avant-garde des ouvriers avaient suivi les combattants de la Révolution à l'époque du tsarisme, malgré les prisons et le bagne, malgré les fouets des Cosaques, des centaines d'hommes élevés par la Révolution marchaient aujourd'hui à travers les champs et les forêts, suivaient leur commissaires, surmontant la faim, le danger, la mort.
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Mais l'hitlerisme n'a pas surgi sur un terrain vierge. "Deutschland, Deutschland uber alles !"', ce n'est pas Hitler qui l'a inventé. Je viens de relire les lettres de Heine, "Lutece", c'est écrit il y a cent ans, il y est déjà question du nationalisme allemand, faux, répugnant, criant son aversion pour ses voisins et les autres peuples. Et un demi - siècle plus tard, Nietzsche avait prêché son surhomme, une bête blonde à qui tout est permis. Et en 1914, la fleur de la science allemande avait salué le Kaiser, la guerre, l'invasion de la Belgique : il y avait Ostwald' et ce n'est pas tout' il y en avait de plus grands. En arrivant au pouvoir, Hitler pouvait être sûr de vendre sa camelote : il a des acolytes parmi les industriels et les officiers, et dans la noblesse prussienne, et dans les petits - bourgeois. Les consommateurs ne manquent pas ! Qui marchent dans les régiments SS ? Qui a transformé l'Europe en un camp de concentration ? Qui a fait périr des centaines de milliers de gens ? Le fascisme a un lien de parenté avec tout le passé réactionnaire allemand, mais il en est une forme particulière, la plus abominable.
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Lui marchait sur la route, et elle, debout devant le portail, le suivait des yeux, croyant qu’elle supporterait tout, qu’elle viendrait à bout de tout pourvu qu’il revienne ne serait-ce que pour une heure, pourvu qu’elle puisse le voir une fois encore. Piotr, petia, murmura-t-elle. Mais il ne se retourna pas, ne s'arrêta pas, il marchait vers l'aube rouge qui se levait à l'horizon au-dessus de la terre qu'il avait labourée. Le vent froid le frappait au visage, chassant de ses vêtements la chaleur, le souffle du foyer.
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Il était rare qu'il ressente avec la même force de l'évidence, comme ces mois-ci,
l'unité soviétique. Il pensa que les fascistes avaient décidé de briser cette unité en jouant sur la haine raciale, qu'à la profondeur de la mer, ils avaient opposé le flot pestillentiel du racisme. Un souvenir vivait dans son âme qui la taraudait jour et nuit : celui du char allemand dont l'avant éclaboussé de sang traînait des lambeaux de robe de femme. Ce char était conduit par un simple soldat, un mécanicien-conducteur qui n'avait pas reçu ordre de diriger son char sur des femmes et des enfants désarmés, que personne n'y avait forcé dans cette clairière près de Prilouki !
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