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Citations sur Pour une juste cause (60)

Depuis un an déjà, un silence austère que rien ne venait égayer s'était figé au-dessus de la terre soviétique.
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... à cette époque la guerre était cette mer dans laquelle se jetaient tous les fleuves et dans laquelle naissaient tous les fleuves.
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(Hitler)
La guerre commençait à lui peser, il s'était mis à la craindre, or elle ne faisait que se répandre, cette guerre avec la Russie qu'il avait déclenchée dix mois auparavant, on ne pouvait plus l'éteindre, elle enflait comme un incendie de steppe ; son envergure, sa fureur, sa puissance, sa durée croissaient d'heure en heure, or il devait la terminer coûte que coûte, mais de toute évidence, il était plus facile de bien commencer une guerre que de bien la finir.
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(Hitler, Mussolini)
Ces deux hommes, qui se considéraient comme les maîtres de l'Europe, se rencontraient chaque fois que Hitler préparait une nouvelle catastrophe dans la vie des peuples. Leur conversation en tête-à-tête à la frontière des Alpes autrichiennes et italiennes annonçaient, comme d'habitude, invasions, diversions continentales, attaques d'immenses armées motorisées. Les brefs communiqués de presse sur les entrevues des deux dictateurs remplissaient les cœurs des hommes d'une attente angoissée.
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Il n'avait pas sommeil ; il descendit dans le jardin.

Un clair de lune baignait les larges gradins de pierre devenus blancs, marmoréens. Le silence était parfait, extraordinaire. Dans l'immobilité de l'air lumineux, les arbres semblaient plongés dans un étang transparent.

Une étrange lumière, où le clair de lune se mêlait à l'aube du jour le plus long de l'année, avait envahi le ciel. À l'est, on devinait une vague tâche lumineuse, l'ouest rosissait à peine. Le ciel était blanchâtre, trouble, teinté de bleu.

Le contour de chaque feuille était net, comme ciselé dans de la pierre noire, et toute la masse des érables et des tilleuls se dessinait, ornement noir plat, sur un fond de ciel clair. La beauté du monde avait atteint son apogée cette nuit-là, et les hommes ne pouvaient plus l'ignorer. Ce triomphe de la beauté advient lorsque s'arrête, frappé par le tableau qui s'offre à lui, non seulement l'homme désœuvré, mais aussi l'ouvrier qui a fini sa journée, le voyageur aux pieds meurtris, qui en oublient leur fatigue, embrassent d'un regard lent le ciel et la terre.

Dans ces instants, l'homme ne perçoit pas séparément lumière, espace, bruissements, silence, chaleur, odeurs suaves, frôlements d'herbes et de feuilles, ces centaines, ou peut-être ces milliers, ces millions de parcelles qui composent la beauté du monde.

Une telle beauté – la beauté véritable – dit à l'homme une seule chose : la vie est un bien. (pp. 139-140)
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Les poètes n'ont pas besoin de manuel de poésie. Ce sont eux qui déterminent la naissance du vers et les lois du mot.
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...et il se mit à arpenter le jardin, étonné et heureux de cet immense bien qui lui était échu : être homme sur la terre.
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Le cœur de Krymov se serra de douleur.

La puissance du fascisme voulait soumettre la vie humaine à des lois qui, par leur uniformité absurde, cruelle et sans âme, ressemblent à celles qui gouvernent la nature minérale, morte, les strates de sédimentation au fond de la mer,
la destruction des massifs montagneux par l'eau et les variations thermiques. Ces puissances voulaient assujettir la raison, l'âme, le travail, la volonté, les actes de l'homme minéralisé par elles, elles voulaient que la cruauté docile d'un esclave privé de liberté et de bonheur s'apparente à celle d'une brique qui d'un toit s'abat sur la tête d'un enfant.
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Moscou, qui, en hiver, rejetait ses fumées par des cheminées en fer installées dans des variétés et des soupiraux, Moscou dont le ciel de plomb était éclairé par les brasiers et les explosions, et qui la nuit enterrait les cadavres des femmes et des enfants tués par les bombes, Moscou était soudain devenue, cet été-là, belle, somptueuse, et sur le boulevard de Tver, peu avant le couvre feu, des couples étaient assis sur les bancs, et les tilleuls en fleur répandaient, après la pluie, une odeur délicieuse, plus suave qu'en temps de paix.
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Il avait envie de dire tant de choses, des dizaines de choses insignifiantes et importantes, il aurait ainsi exprimé son amour, et non seulement son souci pour leur ménage : il aurait dit qu'en hiver, il fallait bien couvrir le jeune prunier pour le protéger du gel, qu'il ne fallait pas oublier de trier les pommes de terre qui commençaient à pourrir, qu'il fallait demander au président du kolkhoze de faire réparer le poêle. Il avait envie de parler de cette guerre qui avait mobilisé le peuple tout entier, y compris leur fils, et à présent, l'heure était venue pour le père aussi d'y aller.
Mais il y avait tant de choses petites et importantes, grandes et insignifiantes, qu'il ne dit rien, car de tout manière il n'aurait pas pu tout exprimer.
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