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EAN : 9782267050233
616 pages
Christian Bourgois Editeur (11/01/2024)
4.22/5   20 notes
Résumé :
Simon Ungar ne sait pas grand-chose de son père, parti refaire sa vie au Canada. Quand il se fait licencier et que sa petite amie le quitte, il se dit que c’est l’occasion d’en savoir plus sur ses origines : il part en République tchèque, dans la ville d’Olomouc, le berceau des Ungar. Son amateurisme en toutes choses va mener Simon jusqu’à Bratislava puis à Budapest, de train en train, enchaînant les hasards, les rencontres et les coïncidences. Mais le puzzle famili... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman absolument passionnant est tombé dans mon escarcelle lors de la dernière masse critique de Babelio que je remercie chaleureusement.
Horn venait la nuit nous plonge dans l'histoire de ces allemands des Sudètes vivant en Slovaquie annexés par Hitler en 1938 scellés par les accords de Munich.
Ilse, l'héroïne principale du roman vit en Slovaquie à cette époque là, ses frères affiliés au régime nazi fuient après guerre pour sauver leurs peaux.
Ilse reste avec sa mère qui pour donner le change se remarie avec un médecin slovaque effaçant la trace de ses origines allemandes. Ce docteur a une fille Édith qui devient la meilleure amie d'Ilse.
Toutes deux se retrouvent à vivre sous le régime communiste instauré par les Russes à "la libération" de la Tchécoslovaquie.
Edith a des mains de fée, par ses massages, elle soulage les plus grandes douleurs. C'est son don qui la sépare d'Ilse, elle doit partir travailler en Hongrie sans son consentement.
Else ,elle a perdu son don dans un accident de gymnastique, son avenir de gymnase n'est plus possible.
Dès lors, c'est dans un théâtre de Brastisslava qu'elle va travailler comme accessoiriste et rencontrer l'amour de toute une vie : Horn.
Cet homme va devenir le pivot de l'histoire du roman s'entremêlant aux destins des deux jeunes femmes.
Un deuxième histoire fait le pendant à celle d'Ilse
Celle de Simon Ungar, un juif hongrois qui décide de partir tenter de découvrir ses origines de la république Tchèque à Budapest. Peu à peu, les histoires de Simon et Ilse vont se rejoindre.

Ce roman est écrit à la manière d'un thriller, d'une enquête passionnante que le lecteur dévore . L'écriture de Lola Gruber côtoie la tragédie, la dérision , la démystification, un humour assez mordant.

J'ai littéralement adoré ce roman que je vous recommande sans hésitation.
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Dans un entretien, l'auteur explique qu'elle a mis un an à préparer le plan de « Horn venait la nuit ». En 2020, elle s'est rendue en Europe Centrale pour recueillir les éléments nécessaires à la rédaction de ce roman. C'est dire le long travail de documentation qui a été fait en amont de la publication de ce récit.
Une vieille dame à Berlin reçoit une lettre. Qui est-elle ? Elle se souvient. On découvre alors l'histoire d'Ilse Küsser, jeune gymnaste tchécoslovaque de haut niveau dont la carrière est interrompue par une chute. Une soirée à l'Opéra l'aidera à reprendre le dessus. Elle deviendra accessoiriste de théâtre, principalement à Bratislava. Elle cherche ce qui colle aux spectacles, elle crée le décor qui va bien, en lien avec ce qui se passe sur scène. C'est un travail plus exigeant qu'il y paraît mais ça lui plaît. Elle rencontre Horn, tombe amoureuse, mais c'est un homme secret, brisé, elle ne saura jamais tout de lui et le peu d'informations qu'elle arrive à obtenir n'est peut-être pas la vérité. Ça se passe tout de suite après la seconde guerre, la vie n'est pas aisée, les relations ne sont pas naturelles. de qui faut-il se méfier, qui croire, à qui donner sa confiance, voire son amour sans prendre de risque ?
En parallèle, en 2014, on suit Simon, il vient d'être licencié et sa petite amie l'a quitté. Comme il ne sait pas tout sur la famille de son père, d'origine juive, il part en République Tchèque où des gens auront probablement le même patronyme que lui : Ungar. C'est le moment, il a du temps devant lui. Des bribes d'histoires vont jalonner son chemin, l'envoyant d'un lieu à l'autre. Il cherche les liens, dissimule qui il est pour en savoir plus. Il peut suivre une fausse piste, croire un mensonge et s'en emparer comme d'un fait réel. Lui-même se cache derrière différentes identités… Il est tenace et s'accroche à la moindre information, sans pouvoir vérifier.
« Croire. N'importe quoi, tu l'avales. Tu sais que parfois, les gens se souviennent de travers ? Et je suis désolé de te l'apprendre, parfois aussi les gens mentent. »
Les deux approches se recoupent, se complètent, mais chacun interprète à sa façon. Les souvenirs d'Isle sont parfois fragiles, presque confus. Tout se bouscule dans son esprit. Un mot mal traduit, une phrase ou un geste mal interprétés et tout peut être remis en question…. Même le lecteur ne sait plus démêler le vrai du faux.
C'est un roman foisonnant, complet parfois complexe, car on sent que tout ne s'emboîte pas vraiment comme si les réminiscences avaient quelques petites imperfections et c'est bien sûr, volontaire. La vie des personnages est jalonnée par des faits historiques réels et par la mémoire juive, ainsi que des rencontres riches en échanges divers, offrant des portraits forts d'individus de pays et de confessions variés. C'est une quête et une enquête. La quête de soi, de ses origines et les recherches essentielles pour avancer. C'est un texte puissant, à l'écriture fluide qui se lit avec tout un panel d'émotions. On peut sourire, serrer les poings devant l'indicible, ou être heureux lorsque l'amour semble arriver….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Merci à Babelio pour la sélection et aux Editions Christian Bourgeois pour l'envoi du livre.
Ilse blessée suite à un accident de gymnastique vit en plein invasion de la Tchécoslovaquie. Sa mère se marie au un médecin Hubka, elle doit cacher son âge. Plus tard travailler travailler à l'Opéra lui redonnera goût à la vie et sa rencontre avec Horn sera une autre étape.
Simon de nos jours qui vient de perdre son travail et son couple décide de partir à la recherche de sa famille en Europe de l'Est.
Deux histoires qui vont finir par se retrouver.
Une description de ces pays de l'Est sous la guerre, et de nos jours.
Cependant trop de longueurs dans le texte.
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À Berlin, celui d'après la chute du mur, la vieille Ilse Küsser ouvre une enveloppe sur laquelle ont été inscrites toutes les adresses où elle a vécu. Autant de petits cailloux mémoriels qui façonnent une longue existence.
À l'intérieur de l'enveloppe se trouve une lettre dont on connaîtra la teneur à la toute fin du récit de Lola Gruber qui exploite cet artifice pour plonger son héroïne dans son passé.
Encore enfant lorsque Hitler envahit la Tchécoslovaquie. Elle perd successivement son père et ses frères, et sa mère sombre dans la folie. Passionnée de gymnastique, elle rêve d'en faire son métier. C'est lors d'une compétition qu'elle croise de regard d'Edit, une fillette aux pouvoirs miraculeux qui deviendra son amie. Une autre rencontre sera décisive : celle avec le mystérieux Horn, dont la figure hantera sa vie...
À ce cheminement mental s'oppose le voyage physique de Simon Ungarn. Largué par sa compagne, viré de son travail, il profite de la perte de ces attaches pour partir en quête de ses origines, une démarche étonnante de la part d'un jeune homme peu ambitieux, plutôt flemmard et obsédé par Jules Verne et le film « Casablanca » !
Ses racines, compte tenu de ses mauvaises relations avec son géniteur tout juste décédé, il ne les connaît pas.
Muni d'une bien maigre information – le lieu de naissance de son grand-père paternel -, il prend la direction d'Olomouc, cité de l'actuelle Tchéquie, puis de Bratislava « où les Ungar avaient jadis été des juifs miséreux, et bientôt réduits en fumée ».
Avec « Horn venait la nuit », ample et ambitieuse fresque historique, Lola Gruber nous embarque au coeur d'une Mitteleuropa marquée par une succession de drames qui ont façonné les peuples : déplacement de populations, haine entre les communautés, antisémitisme, nazisme, communisme, nationalisme exacerbé, censure...
La Hongrie est l'archétype du pays qui a subi tous les soubresauts du 20e siècle et du premier quart du 21e.
Séparée de l'Autriche à l'issue de la Première Guerre mondiale qui décide de rattacher des territoires en majorité magyarophones aux états voisins, elle subit le régime autoritaire d'Horthy avant de passer sous un pouvoir tout dévoué à l'Allemagne nazie. Dès la victoire des Alliés, les Soviétiques la domineront jusqu'au début des années 1990. Après une petite vingtaine d'années d'expérience démocratique, elle porta au pouvoir Viktor Orban avec les conséquences que l'on connaît.
« Horn venait la nuit » est un roman époustouflant de virtuosité et, paradoxalement, souvent drôle. Par la magie de la fiction et les portraits de Simon et, surtout, de la magnifique et solitaire Ilse, il fait surgir le tragique de l'histoire broyeuse d'hommes obligés de choisir entre le bien et le mal, la trahison et la loyauté, mais plus souvent situés dans une zone grise. Parce qu'il faut bien survivre.
Une lecture indispensable pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons. Parce que le passé est une dimension du présent.

EXTRAITS
Les Russes […] te violent et te refilent la vérole, et après ils te sortent la photo de leur mère ou de leur Svetlana chérie, avant de se mettre à chialer, c'est encore ça le plus dégueulasse.
Les Tchécoslovaques, ce bon peuple modéré, démocrate et doux, ils ont chassé les Allemands comme des brutes.
Si l'on pouvait seulement dire ça à la vie aussi : « Laisse-moi tranquille! »... Mais elle revient toujours, elle s'accroche.
Maintenant, on gagne sa vie en donnant des cours d'égoïsme.
Selon le principe totalitaire, tout ce qui n'est pas obligatoire est interdit, et tout ce qui n'est pas interdit est obligatoire.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Des vies en parallèles, celles de Isle et Simon entre Bratislava et Budapest pendant les années 1950 et « les rigueurs » du communisme après l'invasion de la Tchécoslovaque par Hitler »
C'est une promenade grave et magnifique, parce que les personnages qui sillonnent le roman seraient des gens ordinaires s'ils n'étaient pas secoués par l'histoire, bousculés par le hasard, frappés par le destin qu'ils assument pourtant avec panache…
Mais au delà de la construction superbe de cette aventure rocambolesque, c'est l'écriture de Lola Gruber qui happe le lecteur, non pas de façon linéaire mais par à coups. Elle rentre dans votre âme avec l'intention d'y faire des vagues , déclenche une tempête émotive et se retire tranquillement jusqu'à vous surprendre encore et encore..
L'auteur casse vos certitudes, vous déstabilise au détour d'une phrase.. Lola Gruber est une conteuse née.
Vous terminez le roman comblé, épuisé, drogué par les mots, émerveillé comme un enfant, inconditionnellement accroc, et plus instruit enfin…
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critiques presse (3)
LeFigaro
18 mars 2024
Une fresque exaltante dans les méandres d'une période opaque de l'histoire de l'Europe centrale.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
11 mars 2024
L'écrivaine a mené des recherches en Europe centrale, avant d'écrire son troisième roman, né de bribes de légendes familiales.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
31 janvier 2024
Ample et ambitieux, le nouveau roman de Lola Gruber remonte le temps dans une Europe centrale où le vrai et le faux tissent une intrigue fascinante.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Théâtre de Bratislava

A nouveau, Mme Dysko marqua son accord d'un signe de tête puis l'impossible se produisit : elle adressa soudain à Simon un large sourire et dit :
- Gérard Philippe ...
Un peu interloqué, Simon l'entendit continuer, dans un français très sûr :
- Le plus grand des acteurs français mais sa grand-mère* était de Prague, vous saviez ? Il était si aimé ici. Tous les hommes voulaient un manteau comme lui. Impossible d'en trouver dans les magasins, chacun allait voir son tailleur pour ça, on demandait le "manteau français". Quand la Comédie-Française est venue jouer à Bratislava, Gérard Philippe était la vedette de la ville. Des jeunes filles venaient semer des feuilles blanches sur le perron de son hôtel pour conserver une trace de ses pas.
Le sourire de Mme Dysko disparut comme il était venu mais dans son regard fixe, un peu de mélancolie persista.
- C'était en quelle année ? demanda Simon.
D'un geste de la main, Mme Dysko indiqua "loin derrière", puis elle murmura :
- J'étais une jeune fille.

*grand-mère maternelle
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Parce que les gens croient que c'est parler qui permet de comprendre, alors que le plus souvent ça complique tout. Toucher renseigne bien plus, parce que la peau ne ment pas.
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" Tu sais pourquoi il est en double épaisseur, le papier cul ? Non ?" Il s'esclaffe, lui chuchote à l'oreille : " Pour envoyer une copie à Moscou ! "
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Tous les Polonais connaissent La Morale de madame Dulska. Ils en ont même fait un concept : la dulskitude. Ce mot-là est comme une pâte à merde, plus on l’étale, plus se fondent ensemble les plus infectes turpitudes bourgeoises : vanité et avarice, absence de compassion et vulgarité, hypocrisie, intolérance, malpropreté morale. A la fin, ça vous donne quelque chose de très large et de bien dégueulasse. C’est une tragédie comique, drôle mais sans gaîté, pour cette raison sans doute les Tchèques, eux aussi, l’apprécient. Passent les régimes, tonnent les guerres, reste madame Dulska (…). Jadis, on appelait ça un “Kassastück”, un truc pour faire tourner la caisse. Mais l’honnête divertissement, explique à la troupe réunie le dramaturge, ne doit pas nous faire oublier qu’il s’agit d’une pièce idéologiquement pure. 
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On ne ne peut pas compter sur le sommeil, mieux vaut rêver les yeux ouverts, Ilse s'imagine ce qu'elle veut : que personne ne viendra les réveiller trop tôt de la quiétude de cette chambre, des deux lits d'enfants qui se font face, des secrets et des rires étouffés.
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