Une fois qu'on a réussi à sortir ces petits êtres du ventre de Maman, à les nourrir et à les faire un peu grandir, on découvre qu'ils ont leur caractère. Et les choses compliquées commencent. Giovannino
Guareschi était le père littéraire de don Camillo, mais il était aussi papa. Dans ce petit livre fort drôle, il parle de son épouse dévouée Marguerite, son fils Albert, et surtout sa fille, au caractère tellement trempé qu'il ne l'appelle que « la Passionaria ».
Les démêlés sont nombreux et drôles. La jeune demoiselle reste de glace quand on lui offre un vélo neuf, mais fond pour une irrésistible machine à boucher les bouteilles. Sinon, le plus beau cadeau qu'on puisse lui faire est de la laisser écrire sur un mur de la ville avec un gros pinceau noir. Elle n'hésite pas à demander à son père de se faire passer pour le chauffeur de la famille pour impressionner une camarade fortunée, mais le traite si sèchement que son amie lui donne une tarte aux pommes en pourboire parce que, visiblement, ses patrons le traitent mal. Elle fait la joie de son père par sa liberté d'esprit, mais cela ne va pas sans heurts.
Mais toutes les petites tranches de vie de ce livre ne tournent pas qu'autour d'elle. Il y a aussi la diplomatie domestique avec son épouse affectionnée, notamment au sujet de la conception particulière que cette dernière a de la cuisine. Il y a les amis artistes, qui veulent faire votre portrait mais vous demandent au préalable de choper des maux d'estomacs, ça vous fait une tête plus intéressante. Et il y a toute l'Italie des années 60, où on parlait beaucoup d'attentats d'extrême droite et d'extrême gauche, mais où il y avait tout de même largement moyen de rire et de plaisanter.