Décimés pendant l'hiver par le scorbut, les Français durent abandonner un des trois navires, la Petite Hermine, pour regagner la France au mois de juillet 1536. Un troisième voyage de Cartier, en 1541, n'amena, pas d'autres découvertes; retiré à Saint-Malo, il y mourait de la peste le mercredi 1er septembre 1557. Aucun navigateur n'avait encore osé avant lui pénétrer jusque dans le coeur même du nouveau monde.
En l'année-mil cinq cent trente-trois, Jacques Cartier, pilote malouin, désirant perpétuer son nom par quoique action signalée, lit savoir à messire Philippe Chabot, amiral de Franco, la bonne volonté qu'il avait de découvrir des terres, ainsi que les Espagnols avaient l'ait aux Indes occidentales, et aussi, neuf ans auparavant, Jean Verazzano, lequel n'avait créé aucune colonie, mais avait seulement reconnu la côte depuis la Floride jusqu'à Terre-Neuve. L'amiral en fit part au roi François 1er, qui confia audit Cartier deux vaisseaux de chacun soixante tonneaux et soixante et un hommes d'équipage pour l'exécution de ce qu'il avait proposé.