Au fil de sa campagne présidentielle de 2012, François Hollande défend sa proposition d'embauche de 60 000 personnes supplémentaires dans l'Education nationale, recrutements étalés sur tout son quiquennat. Il évoque un coût annuel de 500 millions d'euros par an, donc de 2,5 milliards d'euros en 5 ans. C'est un mensonge. En réalité, cela reviendra sur cinq ans à 7,5 milliards d'euros, et le financement après le quinquennat - salaires, futures retraites - n'est pas pris en compte. En outre, pour faire paraître moins lourde la facture de ces embauches, François Hollande la compare au coût de mesures prises par la droite. Or, lorsqu'il le fait, il ment sur le coût de ces mesures de la droite en les surévaluant presque systématiquement. Par exemple, en évoquant la modification du barème de l'ISF décidée par Nicolas Sarkozy, il la chiffre à 2,5 milliards d'euros au lieu de 1,8 et ne précise pas que c'était compensé par la suppression du "bouclier fiscal". En d'autres termes, tout au long de sa communication sur le coût de cette promesse électorale, François Hollande utilise la technique consistant à profiter de la complexité de sujet pour lancer des mensonges trop difficiles à déconstruire.
Lors du duel télévisé du 2 mai 2012, son adversaire s'emploie à instiller dans l'esprit des téléspectateurs l'idée que François Hollande n'a pas l'envergure d'un homme d'état. De fait, Nicolas Sarkozy insiste sur la méconnaissance des questions européennes qu'il impute au candidat du PS : "il ne sait pas qu'en Europe [...] il ne suffit pas de dire en tapant avec son poing sur la table que je ne veux pas. [...] L'Europe de Delors, l'Europe de Monnet, L'Europe de De Gaulle, c'est l'Europe où on sait s'entendre et se comprendre ". Au lieu de démontrer ou de prouver ce qu'il affirme, Nicolas Sarkozy invoque donc dans la même phrase Jacques Delors, Jean Monnet et Charles de Gaulle, trois grands hommes d'Etat, pour imposer l'idée que ce qu'il dit est forcément vrai. Il utilise ainsi la technique de l'argument d'autorité.
En définitive, il importe de garder à l'esprit que toute statistique évoquée en politique n'est qu'une construction intellectuelle humaine. Elle est donc à la fois imprécise et imparfaite. Par conséquent, elle ne peut pas être utilisée comme argument incontestable. Nous avons à plusieurs reprises comparé la vie politique à un champ de bataille : pour filer la métaphore, les statistiques y sont autant de munitions utilisées par les personnages politiques. En d'autres termes, avoir a priori confiance dans une statistique émise par une personnalité politique, c'est aussi absurde, que dans une guerre, faire confiance à un obus pour nous expliquer quel camp a raison sur le fond.
chapitre 7, Une géométrie très variable, p142.
La violence en banlieue est la conséquence d'un désamour pour Samuel Benchetrit -octobre 2015 #ONPC
Thomas Guénolé, politologue, est venu faire la promotion de son livre "Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants ?".
On n'est pas couché
3 octobre 2015
Laurent Ruquier avec Léa Salamé & yann Moix
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