Comme elle l'avait promis en présentant un ouvrage précédent consacré aux épouses bien souvent invisibles de grands hommes,
Françoise Xenakis revient avec un bouquin consacré aux maris de l'ombre.
Bonne idée sauf que, tout d'abord, elle n'a pas pu trouver de femmes célèbres qui étaient parvenues à garder leurs maris. Ensuite, allez savoir si c'est à cause du "pouvoir" que confère la célébrité, mais les femmes mises en avant ici sont assez imbuvables (et on comprend que leur mari se soient fait la malle). Et pour couronner le tout, désespérant de trouver des femmes célèbres mariées (et dont le mari ne serait pas également sur le devant de la scène), l'autrice s'est rabattue sur... Marie (oui, Marie de Nazareth, la "vierge", vous avez bien compris).
On commence donc avec Morris Meyerson, le mari de Golda Meyr à travers de pseudo lettres que s'envoyaient les époux. Alors que lui voulait continuer de vivre aux USA, sa dame vendra tous leurs meubles pendant qu'il est au travail pour acheter des tickets de bateau afin d'investir un Kibboutz dans un Israël pas encore né... Ces deux-là s'aimaient, mais ne vivaient vraisemblablement pas sur la même planète et ne regardaient certainement pas dans la même direction. Au bout d'un moment, Monsieur a refait sa valise...
On poursuit avec Colette qui nous raconte ses amours désabusées et qui, comme tout le monde le sait, mariée (pour la deuxième fois), a compté les épis de blés avec son beau-fils adolescent pour finir par épouser un homme plus jeune qu'elle de 16 ans pour terminer ses vieux jours.
Arrive Marie, mariée à un Joseph octogénaire, bougon, inféodé à ses enfants d'une précédente union et pas du tout père du petit Jésus, au propre comme au figuré. Marie passe son temps à pleurer et à balayer.
Enfin, on terminera avec des pseudo lettre écrites par Denis Tatcher a sa dame de fer de femme, avec qui il ne partage pas grand chose, qui s'ennuie ferme lors des déplacements officiels et qui abhorre la politique... Lui ne partira pas, on se demande pourquoi.
Je suppose qu'avec la répétition du "tiens-toi droite, tout le monde te regarde", l'autrice a tenté un ressort comique à l'image du langage parfois anachronique, du ton volontairement impertinent...
Mais, j'espère pour elle qu'elle a pris plus de plaisir à écrire son bouquin que moi à le lire.