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EAN : 9791090175938
160 pages
Serge Safran éditeur (18/03/2022)
3.2/5   5 notes
Résumé :
Le jour où il prend l’avion pour le Maroc, un passager est pris d’une prémonition de fin de vie. Depuis sa place côté hublot, il aperçoit ce qu’il pense être une fuite de carburant. La panne est sérieuse, l’avion reste cloué au sol.
Le lendemain, il est dans un riyad à Marrakech. Il y croise une femme Berbère qu’il quitte puis retrouve après des pérégrinations dans le Sud en compagnie d’un photographe. Avec elle, il va vivre quelques semaines d’un amour à la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie l'éditeur Serge Safran et l'opération masse critique de Babelio qui m'ont permis de découvrir un nouvel auteur "Jean Guerreschi" et son très beau roman "Riyad". J'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur, son style, son vocabulaire, ses références littéraires, l'ambiance générale de son roman, le voyage qui conduit le lecteur à Marrakech, les descriptions du riyad où est logé le personnage principal du livre. Ce personnage reste assez secret, on sait simplement qu'il s'agit d'un intellectuel, d'un littéraire, d'un écrivain... Marié et père de famille, il semble avoir vécu au moins deux histoires d'amour adultères, avec des femmes plus jeunes. Cela donne corps à des passages particulièrement sensuels, érotiques mais dénués de toute vulgarité. Il y a de l'Amour et du désir, rien que de très naturel en fait.
L'auteur ne semble pas très soucieux de la chronologie des événements, mais ce n'est finalement pas très important. Ce qui l'est davantage c'est le nouveau départ du protagoniste, après une prémonition de fin de vie... Ce qui est très important aussi, ce sont ces deux rencontres amoureuses, cette osmose avec ces deux femmes, ces accords physiques et psychologiques... Et peut-être plus important encore, la présence du riyad, son rôle prépondérant dans le roman... Ce riyad est le "personnage" principal et essentiel du livre, et tout se bâtit autour de lui.
Une belle découverte qui me donne envie de lire d'autres ouvrages de Jean Guerreschi et aussi le roman de Joseph Peyré "Le Chef à l'étoile d'argent" cité à plusieurs reprises.
Un texte subtil qui a beaucoup de charme. Une écriture d'une grande qualité.
Le travail de l'éditeur est quant à lui très soigné. le livre est sobre et élégant, agréable à lire et d'un format très confortable. du très bel ouvrage!
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« L'instant a un arrière-goût piquant d'éternité
Tu mords, immortel dans la mort. »
Edmond Jabès
El ou le dernier livre. 1973

Une marelle entre ciel et terre.
Initiatique, « Riyad » est un roman empreint d'évasion et d'ésotérisme.
Le narrateur (un écrivain) est un homme en quête de renouveau. Dévoré par un bovarysme hors norme, accablé, il s'ennuie avec sa femme qui malgré tout devine ses infidélités et ses secrets enfouis. Tourmenté, fragile mais brillant, la culture est pour ce grand dépressif une soupape de sécurité. Il désire partir au Maroc pour un colloque. Anti-héros, terne, il porte sur ses épaules ses doutes existentialistes. En proie au basculement vers la mort, ce voyage s'annonce d'emblée sur la mauvaise piste et pour cause.
Dans l'avion, prêt au décollage, il remarque une fuite de kérosène depuis son hublot. Grâce à lui, un drame est évité. Il ressent un malaise, une prémonition, un sentiment ultime de fin de vie. Un message subliminal accroché aux parois d'un envol manichéen.
Le lendemain sera le bon jour. Il arrive au Maroc en terre d'Islam en plein dépaysement intérieur. Lui et sa thèse d'avant « D'un désir d'être désiré ». L'écriture est un palais d'honneur. On ressent un auteur, Jean Guerreschi en osmose avec le narrateur. le riyad en plein hiver, l'antre salvatrice où peut peut-être enfin advenir.
Il est dans ce berceau où la lumière est la porte du ciel. le symbole du Maghreb où le refuge attise les sens et la vie qui revient au fond de son coeur. Riyad où il va retrouver un amour d'antan. Puis une femme Berbère, mystique et des désirs mutiques qui vont éclore.
Les paraboles signent le récit en or. Les entrelacs forgent une littérature exceptionnelle.
« Entrer dans un riyad c'est entrer dans le ciel à ras de terre, par le bas… L'intime est d'emblée où l'on se trouve dès que l'on a quitté le dehors… En sorte qu'entrer dans un riyad est comme entrer dans le coeur d'un enfant. »
De quête et de quintessence, ce récit est un parchemin précieux. Une ode à la rédemption. La trame est alliée, prière et pudeur. Les élans sont des rais de lumière et de douceur.
« La vie neuve et le riyad. Il était un insecte humain tombé par bonheur dans un édénique jardin. »
Elle, la traductrice du Coran en français. Les photos immortalisées dans une exposition magnétique et spéculative. Ce livre qui octroie les cheminements d'une renaissance est l'idiosyncrasie de ce qui ne se nomme qu'à voix basse. Il faut comprendre le pouvoir d'un riyad, les regards et les attentes, ce qui forge le macrocosme et les rencontres qui ne sont que des destinées désignées gagnantes. À condition de saisir le sens caché d'une terre où le mystique est une alliance.
C'est un livre touchant, profond et essentiel. Une déambulation fabuleuse dans un Maroc culturel, poétique et mélancolique. « Riyad » à glisser dans votre sac à dos pour un voyage en terre de soleil et de rédemption. Publié par les majeures éditions Serge safran éditeur.
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Grace à la masse critique Babelio, j'ai pu découvrir la plume de Jean Guerreschi, une plume extrêmement belle, tellement belle qu'il m'est vraiment difficile de faire une critique de ce livre.

Cependant, ce petit roman a été une déception par le manque d'intérêt pour le personnage principal dont on connait que très peu de chose, par l'incohérence de la temporalité ; en effet, je n'arrivais pas à m'y retrouver entre passé et présent.

Quel dommage parce que les mots choisis par l'auteur, sa description somptueuse du riyad auraient valu les 5 étoiles si je n'étais pas passée à côté de ce roman.
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Merci Masse Critique de m'avoir offert la possibilité de découvrir un auteur et son éditeur.
S'il est vrai que le sujet me tentait beaucoup, peut être même que j'avais trop projeté dans ce Maroc aux milles odeurs qui fait mon régal quand je peux y aller. Je n'ai pas retrouvé le coeur de ce Maroc là.
L'objet du livre Riyad est tout autre, il y est surtout question de sensualité.
Je ne suis pas rentrée dans l'histoire.
Mais peut être que j'attendais des descriptions différentes ...
Je n'ai pas adhéré aux allées et venues passé/présent/rêveries. Je m'y suis perdue, peut être comme dans une Médina, allez savoir.
Il est notable cependant que l'auteur fait un livre de belle écriture, de belles références de beaux auteurs classiques, mais cela ne m'a pas rencontrée.
Il attache aussi beaucoup d'importance aux descriptions de la séduction érotique, mais je me suis perdue dans ce qu'il avait envie de nous donner.
J'aime beaucoup les belles lettres mais quand elles sont associées à un sujet qui m'embarque. Cela n'a hélas pas été le cas. Dommage.
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Pour celles et ceux qui l'ignorent, riyad, un mot rarement introduit dans la conversation chez nous, signifie littéralement « jardin » ou « oasis », tout en se référant également à la région du Riyad étendue sur plus de 1.500 km2 en Arabie saoudite ou à sa capitale. Jean Guerreschi se sert de ce cadre pour raconter l'histoire d'un homme qui s'installe pour quelques semaines dans un riyad de Marrakech afin de se ressourcer loin du vacarme du monde. C'est là qu'il mène une relation platonique avec une femme de la région. L'auteur prend son temps pour planter le récit, insiste sur les petits riens qui ravissent le quotidien et revient sur le passé du protagoniste, sujet à une prémonition lorsque l'avion qui doit l'amener en terre d'Islam devait décoller, bardé d'une vie de baroudeur à travers le monde.
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critiques presse (1)
LeMonde
26 avril 2022
L'écrivain, ou son double, reprend goût à la vie et à l'amour dans un riad de Marrakech.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il avait aimé tant d'hommes avant de se retrouver ici! (Voilà une phrase qui aurait ravi son hôte, il devrait essayer de la risquer en public.) Il aimait encore violemment Merleau-Ponty. Le dernier Merleau, ainsi qu'il le baptisait pour faire court et parce que ça lui rappelait un bon vin. Celui qui, victime d'une thrombose des coronaires, s'était effondré à sa table de travail, la tête, à ce que dit la chronique, posée sur un livre de Descartes, dans la soirée du 3 mai 1961. Lacan, disait-on, avait pleuré. Le Merleau de ce qui s'intitulerait pour nous Le Visible et l'Invisible et des notes de travail qui seraient publiées avec. Il avait si longtemps épousé sa pensée qu'il s'imaginait appréhender spontanément le monde et les choses à sa manière, dont on trouve l'illustration dans le chapitre intitulé "L'entrelacs - le chiasme" rédigé quelques mois avant sa mort. Et puis il y avait aimé Wahl.
La pensée de Wahl était une pensée rude, peu séduisante, infiniment moins poétique que celle de Merleau. Sauf qu'elle était vraie. Plus rebelle, d'un grain plus blessant, qui gardait éveillé malgré l'envie furieuse de dormir qui est le défaut courant de l'intelligence, toujours prête à se coucher sur les divans les plus moelleux de la colère, de la révolte, du sacrifice. Il en faisait à toute heure du jour et de la nuit l'expérience dans le riyad.
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Ils s'étaient retrouvés dans ce restaurant après une brève liaison une dizaine d'années auparavant. A cette époque, elle était très jeune. Ils s'étaient aimés avec passion mais fébrilement, comme deux êtres qui craignent que le temps ne leur manque ou que faute d'espace il ne puisse pas se déployer. Et c'était cela en effet, ces deux empêchements réunis. Au bout de quelques mois, elle lui avait dit qu'il était "marié à ses enfants", il se souvenait de l'expression, que jamais il ne les quitterait même s'il n'aimait plus sa femme. C'était au Petit Cluny, un café qui laissait communiquer le boulevard St Michel avec la rue de la Harpe. Elle lui avait dit : Regarde, notre amour est pareil, il est comme ce café qu'on peut traverser, chacun peut aller du côté qu'il veut, et elle l'avait quitté. Trois mois après elle était mariée, un an plus tard elle accouchait d'une fille, deux ans encore et elle se séparait du père. Elle lui avait appris tout cela ensemble le soir du restaurant.
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Il n'a pas compris tout de suite en se levant que ce matin-là serait pour lui le dernier, le matin du jour qui ne serait suivi d'aucun autre jour. Rien ne lui indiqua qu'il serait l'ultime, et pourtant chaque heure de cette journée lui en fit signe, ou du moins elle aurait pu, l'eût-il convenablement lue, le lui donner à comprendre ou, eût-il été plus intuitif qu'il n'était, à déchiffrer.
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(...) Le regard noir le cherchait. De cela au moins il était sûr depuis peu. Elle me cherche.
Or les regards qui se cherchent envoient tous le même message. Tu me manques. Tu me manques, répètent en boucle les regards tristes des point-encore-amants lorsqu'ils sont empêchés. C'est peut-être le seul vrai message de l'amour, et c'est un appel de détresse. Il dit le manque, il le dit sans avoir besoin de mots, il le ressasse en silence. Il l'instaure au coeur de l'amour qui vient, il y restera même après qu'il sera mort. Tu me manques. Une vie d'amour se compte au nombre de ces appels, elle est le fruit de cette désespérance. Et lorsque quelqu'un, quelqu'une répond que Oui, tu as eu raison d'attendre, je suis là, il est étonnant que cette réponse ne nous sauve pas mieux qu'un navire lointain les passagers du Titanic. Tu es l'élu, Tu es l'élue, ne nous sauve pas définitivement.
Eux ne savaient pas encore que leurs regards disaient Tu me manques, et encore moins Tu es l'élu(e). Ils savaient seulement avec certitude que chacun était un manque pour l'autre, et cela leur apparaissait comme une évidence, joyeuse et triste à la fois.
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Le riyad qui l'accueille pour deux semaines est un des plus vastes de la médina. Un riyad, lorsqu'il est immense, est un jardin d'Eden à l'abandon entre quatre hauts murs plus ou moins délabrés, badigeonnés à l'ocre jaune et coiffés de tuiles vertes vernissées, où l'on peut voir des chats noirs se glisser en silence à la poursuite de moineaux en bandes criardes organisées.
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