En septembre dernier, CNN diffuse un reportage montrant l'excision d'une jeune fille dans la campagne égyptienne. L'excision c'est l'ablation du clitoris, une terrible mutilation, couramment pratiquée dans beaucoup de pays africains et musulmans, et pratiquée à vif, en l'occurrence, et, comme de coutume, par le barbier du village. […]
L'ennui est qu'il en va de l'excision comme hier ou aujourd'hui de l'esclavage, du travail des enfants, de la prostitution, de la torture ou de la peine de mort. Ce qui semble à certains inconcevable, inadmissible, monstrueux, paraît à d'autres normal, dans l'ordre des choses, nécessaire au moins à l'ordre public. Interpelé et affreusement embarrassé, le ministre des égyptiens de la Santé expliquait en conséquence, en octobre dernier qu'il ne pouvait "promulguer une loi interdisant nue coutume pratiquée depuis des milliers d'années par 98% des familles rurales et 70% des familles citadines". Quant à l'université AL Azhar, son recteur, le sheik Gad Al Haq ali Gad Al Haq, déclarait au même moment que " les filles qui ne sont pas excisées quand elles sont jeunes ont un vif tempérament et de mauvaises habitudes, et sont exposées à des situations qui les conduisent à 'immoralité et à la corruption".
Non seulement c'était une justification de l'excision, mais sa prescription au nom de la religion, au nom de ce vieil adage, en fait, qu'on entendait il y a peu de temps encore dans toute l'Europe et qui vient qu'une femme honnête n'ait pas plaisir.
13 avril 1995.
Quarante-cinq pour cent d'abstentionnistes, cela fait déjà le premier parti de Russie, cela signifie que le pays n'attendait rien de décisif de ce vote.
Du Caucase à la Yougoslavie, des doutes européens à la résurgence de l'extrême droite, nous n'avons pas fini de payer la cécité de quelques aveugles décisionnels, de pleurer la chance perdue d'une renaissance continentale, d'une mobilisation de foi, d'hommes et de capitaux pour le continent Europe.
Historiquement parlant, ce siècle - celui de toutes les barbaries - aura connu cinq décennies de guerre et cinquante ans de paix.
L'Histoire, on le sait, ne se répète que dans les peurs des hommes qui ne peuvent imaginer demain que sous les traits d'hier.
Les peuples contre la démocratie ? - Rencontres du progrès 2019