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EAN : 9782742761425
332 pages
Actes Sud (09/06/2006)
3.28/5   16 notes
Résumé :

" A travers cette fiction, j'ai souhaité écrire une comédie autour de ce grand tournant de l'histoire de l'humanité que l'on nomme " Néolithique ". Au Proche-Orient, il y a 10000 ans, l'homme abandonne son style de vie multimillénaire fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette pour produire désormais son alimentation, végétale et carnée, par le recours à l'agriculture et à l'él... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je n'aurais sans doute jamais connu Jean Guilaine et ce livre sans cette bibliothécaire, qui me dit: "Vous me direz ce que vous pensez de ce livre...Je l'ai bien aimé ! Vous connaissez Jean Guilaine? Il est de Carcassonne..."
Alors pourquoi pas faire mieux connaissance avec un voisin dont le profil scientifique, d'une part et le titre de Professeur au collège de France et de spécialiste du néolithique, d'autre part m'auraient semblé ennuyeux, parce que sans rapport avec mes centres d'intérêts, sans cette suggestion littéraire pleine de sagesse.
Lire afin de mieux comprendre notre monde, est sans doute l'une des principales motivations d'un grand nombre de lecteurs et de lectrices. Et souvent chacun a sa propre période de prédilection et affectionne les auteurs issus de cette période ou l'ayant pour thème : contemporains, classiques....
Ma seule référence littéraire relative à la préhistoire fut "La Guerre du Feu" de J.H.Rosny aîné, reçu un soir de Noël de mon enfance dans l'édition Rouge et Or...et depuis, plus rien, pas un titre..
Alors oui, "Pourquoi j'ai construit une maison carrée", fut une découverte qui me procura un nouveau plaisir de lecture, celui d'une farce scientifique, souvent jubilatoire, mais oh combien sérieuse !
Quatre personnages principaux :Cano, est un jeune homme du néolithique, devant chasser et cueillir des baies ou des grains pour se nourrir. Il vit comme les autres membres de son groupe dans des tentes en peaux, qui sont progressivement remplacées par des huttes rondes..il a envie que les choses bougent, Golluk, le sage rigide et traditionaliste, n'ayant que les ancêtres comme références. Menil, père adoptif de Cano a quant à lui, constamment à la bouche le mot "progrès", il a voyagé, rencontré d'autres groupes, et veut initier ce progrès...Mais la résistance au changement est forte....et enfin Mémet, dirigeant politique cherchant à accroitre son pouvoir...
En nous faisant partager le vie de ce groupe, pendant une génération, très souvent avec humour, le Professeur Jean Guilaine, spécialiste du Néolithique, nous fait connaître toutes les mutations que cette période de 10 000 ans de l'histoire du monde, connut : variations du niveau de la mer, passage de la cueillette à l'agriculture, de la chasse à l'élevage, des tentes en peaux aux habitations, construites en pierres, rondes dans un premier temps, rectangulaires ensuite, des groupes de maisons aux premiers villages...mais aussi l'arrivée des nuisibles que furent rats et souris, des animaux de compagnies, chiens et chats...la découverte fortuite des métaux, l'amour vrai et l'amour tarifé..déjà...l'empâtement des hommes et femmes devenus trop sédentaires et l'apparition d'une hiérachie sociale...et de l'alcool.
Les anachronismes, voulus par l'auteur, nous feront sourire. Certaines conversations, assez décalées, entre personnages reprennent des expressions actuelles, sans doute afin de mieux nous montrer qu'aujourd'hui comme hier, l'Homme a toujours voulu améliorer sa condition, progresser, et que ces hommes et femmes du néolithiques furent les premiers hommes de notre ère moderne!
Jean Guilaine rétablit la vérité historique, en fin d'ouvrage
Quel plaisir que celui d'apprendre, de découvrir, de sourire de ces anachronismes.. Ces plaisirs nés de ces conversations décalées et modernes entre les personnages du roman, nous confrontent aussi à notre monde actuel.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ce livre semble viser un public d'adolescents avec ses expressions à la mode (non, ce ne sont pas des anachronismes, ce sont plutôt des tentatives pour séduire un public jeune !), son histoire d'amour à la va-vite et ses personnages stéréotypés (bien oui, il fallait un sage, un réactionnaire, fallait-il, pour autant, en faire une caricature ?). Si l'auteur voulait nous faire comprendre le passage de la période Paléolithique à celle du Néolithique, le raccourci choisi parait beaucoup trop gros et cette histoire d'amour prétexte au voyage mal ficelée. C'est pourtant le travail d'un grand archéologue et d'un non moins grand historien que se cache derrière ce roman simpliste. Dommage. Mieux conseillé, l'auteur aurait sans doute produit un livre qui aurait été un jalon important dans les romans historiques... ou préhistoriques !
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Pour les besoins du récit, Jean Guilaine a condensé en une génération les évolutions qui se sont produites sur une période un peu plus longue, sédentarisation, transformation du mode de vie, domestication du chat (le loup avait été domestiqué depuis plusieurs dizaines de millénaires), apparition de la guerre (enfin, développement, plutôt…). La montée des eaux aussi a été impressionnante, rappelez-vous le déluge de la Bible ou l'Atlantide, des récits ancrés dans les mémoires collectives et pour cause, si aujourd'hui on s'inquiète pour une montée des eaux de quelques mètres, on oublie que la mer a monté de presque 55 mètres entre le dernier maximum glaciaire et l'Holocène (et aussi que le trait de la côte atlantique était 5 mètres plus haut qu'aujourd'hui au 5e siècle avant Jésus-Christ, avec des sites de production de sel à Muron, presque à Surgères, à une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur des terres pour ceux qui connaissent la Charente-Martime). Revenons au Proche-Orient… Ce roman est agréable à lire, avec de nombreuses touches d'humour, ce qui change d'autres romans (pré)historiques: soit ils sont agréables à lire mais plein d'erreurs pour les préhistoriens, soit ils sont écrits par des préhistoriens et parfois pas très agréables à lire. Jean Guilaine a réussi à éviter cet écueil!
Lien : http://vdujardin.com/blog/gu..
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A ceux qui critiqueraient l'auteur et diraient qu'il a fait un livre fourmillant d'anachronismes, je répondrais que Jean Guilaine explique dans l'avant-propos qu'il l'a fait exprès. Son but était d'écrire un roman historique qui serait avant tout un divertissement, donc agréable à lire, et non truffé de jargon savant. En outre, l'humour est souvent de mise. L'auteur explique que si on veut, on peut le prendre autrement, mais que lui a écrit ce livre sur un ton humoristique. Effectivement, certaines situations sont amusantes: le mystère du blé qui disparaît, la façon de Golluk de tout ramener aux ancêtres et de dire «arcacum», la façon dont Ménil s'obstine à chercher comment obtenir des récipients en argile qui ne se craquellent pas, la façon dont les cousins se moquent de la communauté de Cando qui s'habille à l'ancienne, la fois où Cando se met à apprécier les ancêtres car ils sont favorables à son mariage, l'ambition d'Aladin quant à «son« mariage, etc.
[...]
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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Pourquoi les profs d'histoire ne donnent-ils pas ce beau livre à lire à tous leurs élèves ? je suis certaine qu'ils en retiendraient beaucoup plus sur la vie au néolithique !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'ai assisté a l'avènement d'un monde nouveau dont vous êtes aujourd'hui les héritiers. [....] Nos grands-parents étaient des chasseurs, des cueilleurs de feuilles, de graminées sauvages, de fruits. Nos parents sont devenus ce que vous êtes : des paysans, des bergers. Ils ont transformé les blés et les orges en faisant pousser des épis gonflés de grains épais. ils ont changé la physionomie des animaux. D'espèces menaçantes ou craintives, ils ont fait des bêtes qui nous sont dévouées. Aux tentes qui ne tenaient pas toujours devant les caprices du vent, ils ont substitué des habitations résistantes de pierre, de bois et d'argile. Et tant d'autres choses encore, comme l'art de tisser les vêtements, le travail de la terre, la vie en communautés solidaires. Un chamboulement total. J'ai eu le plaisir et l'honneur de vivre cette aventure et j'en suis fier. (P. 261)
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- Je dois tout de suite vous prévenir. Le bâtiment a beaucoup évolué ces derniers temps. De jeunes architectes, la tête pleine de nouvelles idées, ont bouleversé les habitudes ancestrales. Alors, les maisons rondes, c'est fini.
- Comment, fini? dit Balthazard, un vieux Montému.
- Fini ! Passé de mode ! Ringard !
- Et pour faire quoi ?
- Des maisons carrées ou en rectangle, dit Ménil
- Carrées ou en rectangle, mais c'est de la folie ! On n'a jamais vu ça !
- Justement, ça existe. J'ai pu en voir, j'ai même mangé et dormi dans l'une d'elles, réservée aux amis de passage, une sorte de chambre d'hôtes, qui. Très pratique, en plus. Dans quelques-unes le sol est surélevé et l'on place les provisions sous la maison, dans des sortes de petites caves ou de débarras.
- Et le toit? s'inquiète Malbar
- En roseaux, branchages et boue séchée
- C'est étanche, au moins ?
- Tout à fait ; ni vent, ni soleil, ni chaleur, ni froid. Je vous le dis, le progrès, le progrès, mes amis! Et en plus, elles peuvent être grandes, ces demeures. On peut rajouter des pièces, en découper à sa guise à l'intérieur : une cuisine, une salle à manger, une chambre pour les parents, une pour les enfants. Je vous le répète, le progrès. Gardez le moral!
Mémet semble conquis, les Kalumié aussi. Mais quand le Vieux apprend que les adultes sont opté pour la construction de maisons à encoignures, il est dans une grande colère, disant à qui veut l'entendre:
- Arkakoum ! Arkakoum ! Ce choix est une ineptie. Quand nous avons décidé, près de la mer, de construire des maisons rondes, nous n'avons fait que remplacer des tentes par d'autres tentes en matière plus solide. Mais la forme ancestrale, le rond, n'a pas bougé. Nous devons conserver des plans circulaires, qui ont été expérimentés pendant des lustres par nos devanciers. Le rond, voilà l'expérience et le sûreté !
- Le rectangle ou le carré, constate Ménil, voilà l'avenir!
- Ces jeunes architectes sont tous des sots, dit Golluk. Si nous les laissons faire, ils seront capables de construire un jour des gîtes pour plusieurs familles ou de bâtir des maisons à pièces superposées.
- C'est sûr, dit mon père. Cela viendra.
- Je ne veux pas y penser, dit le Vieux. En tout cas, faites comme vous le voulez, moi je garderai ma maison ronde. Il n'est pas question que je sacrifie à une mode qui ne tiendra pas longtemps, j'en suis sûr."(P. 58)
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Comment veux-tu que l'orde soit maintenu dans une maison comme tout le monde? Un chef a besoin d'épater le commun en vivant dans une demeure à la mesure de sa fonction. C'est pour cela que toute la communauté a construit ce bâtiment unique. Ce n'est pas pour moi, c'est pour leur chef. (P. 291)
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Videos de Jean Guilaine (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Guilaine
C'est en savant et en chercheur que Philippe Grosos nous propose une démarche inédite : penser la philosophie au risque de la préhistoire et voir l'Antiquité non comme un point de départ, mais comme un phénomène historique tardif. La philosophie est née en Grèce, au ve siècle avant notre ère, à la fin de l'âge du Fer. Après l'apparition de l'agriculture, de la poterie, de l'écriture, celle de la philosophie constituerait comme le couronnement du processus de néolithisation et du mode d'être au monde qu'il a imposé. Or, si les peintures rupestres du Paléolithique ne figuraient presque que des animaux, celles du Néolithique montrent essentiellement des scènes de chasse, de cueillette ou de récolte. L'être humain est désormais au centre des représentations, et donc des préoccupations. Est-il alors si étonnant que de nouvelles interrogations apparaissent sur la manière de vivre ensemble, vertueusement et pacifiquement ? Être bon, dans une cité juste, en vivant avec et pour les autres, n'est-ce pas la question que ne cessent de poser les penseurs grecs dans leurs traités de politique et d'éthique ? Un regard nouveau sur la préhistoire. Un renversement de nos idées préconçues. Un essai fascinant qui éclaire les origines de notre civilisation. Professeur de philosophie à l'université de Poitiers, Philippe Grosos a publié aux Éditions du Cerf plusieurs ouvrages consacrés à la préhistoire : Signe et forme. Philosophie de l'art et art paléolithique, Lucidité de l'art. Animaux et environnement dans l'art depuis le paléolithique supérieur. Il a reçu le Prix La Bruyère 2022 de l'Académie française pour Des profondeurs de nos cavernes.
Préface de Jean Guilaine du Collège de France
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