AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
(01/01/1900)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Adrien, issu d'une campagne, se lassant de la vie de retraite en ville, décide de retourner à ses activités professionnelles, i.e. la médecine. Très peu encouragé par son épouse et son meilleur ami, il persiste tout de même à réaliser cette ambition. Se succèdent donc les patients et le personnel de la maison, mettant à l'épreuve le talent et l'humeur de ce médecin irrésistible. Quelques quiproquos, mots d'esprit, de l’humour et un brin de misogynie (on n'y échappe ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Une petite Main qui se placeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voilà une petite pièce que je trouve vraiment excellente ! du Sacha Guitry dans tout ce qu'il sait faire de mieux. Comme c'est rafraîchissant, comme c'est plaisant.
La pièce comporte trois actes mais de taille inégale, si bien que j'y vois plutôt deux moments.
Le début de la pièce joue franchement dans le registre de la comédie. L'on y voit Adrien, un bourgeois très aisé de 45 ans qui, pris d'ennui, décide de reprendre la médecine qu'il a étudié dans sa jeunesse mais qu'il n'a jamais exercé.
Ce moment de la pièce me semble avoir été largement inspiré par La Poudre Aux Yeux d'Eugène Labiche et pourrait bien, en retour, avoir largement influencé Jules Romains qui écrivit Knock l'année suivante. On y voit un médecin totalement incompétent prescrire des remèdes qui n'en sont pas à des gens qui ne sont pas malades. Tiens, tiens, effectivement, ça me rappelle quelque chose.
Pourtant, Sacha Guitry n'exploite pas totalement ce filon car ce qu'il l'intéresse, c'est probablement le second moment de la pièce, qui lui est très franchement un vaudeville.
L'auteur joue dans son registre habituel : femme légitime en panne d'amour, ami de la famille aux intentions troubles, mari malheureux en mariage qui pose ses regards ailleurs, sans pour autant se faire beaucoup d'illusions quant au devenir de l'amour en général.
Ici, Adrien jette son dévolu sur la nouvelle domestique, une ancienne couturière, d'où le titre de la comédie.
Cette partie est davantage douce-amère et rejoint les préoccupations éternelles de Guitry face au couple et à la fidélité mutuelle des époux.
Ce qui est appréciable dans cette pièce, outre les réparties habituelles et succulentes de l'auteur, c'est le florilège de jeux de mots et de contre-emplois du vocabulaire qui sont vraiment très présents, à mon sens, plutôt plus qu'à l'accoutumée, ce qui est assez jouissif à la lecture. (Je n'ai pas vu la pièce, peut-être que le rythme de diction ne permet alors pas de les apprécier autant, à voir.)
Donc, une très bonne petite comédie à la Guitry, qui vaut bien la peine qu'on s'y arrête quelques instants. Mais ceci n'est que mon petit avis qui se place, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          731

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
ADRIEN : Je m'ennuie horriblement.
GASTON : Allons donc ?
ADRIEN : Et quand je dis que je m'ennuie, je suis très au-dessous de la vérité — et, pour tout dire : je m'emmerde !... Tu ne t'embêtes jamais, toi ?
GASTON : Ah ! non, jamais.
ADRIEN : Eh bien, tu as bien de la chance. Il est vrai que toi, tu es parisien, tu es comme elle... alors, évidemment, vous êtes chez vous, vous autres, à Paris... tandis que moi, je ne suis pas chez moi, tu comprends : je suis dépaysé.
GASTON : Qu'est-ce que tu racontes, voyons, ça fait bientôt dix ans que tu habites Paris ?
ADRIEN : Oui, ça va faire dix ans à l'automne prochain. Je m'étais dit que, petit à petit, je m'y ferais... mais, que veux-tu, je ne m'y fais pas. Je n'ai jamais pu m'y faire. Paris, c'est magnifique, mais pour pouvoir y vivre, il faut y être né...

Acte I.
Commenter  J’apprécie          320
GASTON : Tu sais que je suis homme à garder un secret.
MADELEINE : Il me semble qu'à lui, vraiment, tu peux le confier.
ADRIEN : Eh bien, soit, je vais te le dire... mais ensuite, vous me ficherez la paix, n'est-ce pas, tous les deux. C'est d'ailleurs fort simple : j'ai repris la médecine.
GASTON : Tu as pris médecine.
ADRIEN : Mais non : j'ai repris la médecine.
GASTON : Je ne comprends pas.
ADRIEN : Tu ne sais pas que je suis docteur en médecine, non ?
GASTON : Ah ! si... je me souviens, en effet, que tu m'avais dit ça autrefois. Je t'avouerai même que je croyais que c'était une farce.
ADRIEN : Eh bien, non, ce n'est pas une farce.
[...]
GASTON : Tu n'es pas comme un violoniste qui reprend son violon ou un avocat qui reprend la parole : la musique, l'éloquence, cela peut être ennuyeux, mais ce n'est pas dangereux pour les autres si l'on se trompe... tandis que la médecine, c'est autre chose : songe aux malheurs qui peuvent arriver ! [...] Tu as pu oublier bien des choses depuis le temps. Tu peux te tromper, tu peux perdre la tête... tu peux écrire huit grammes au lieu de huit centigrammes... tu peux tuer deux personnes, dix personnes, vingt personnes par jour.
ADRIEN : Tu exagères, mon ami !
MADELEINE : Si tu n'en tuais qu'une par jour, Adrien... déjà ce serait beaucoup.

Acte I.
Commenter  J’apprécie          130
AUGUSTINE : Eh bien, jeune homme, ça va, le travail ?
L'ÉLECTRICIEN : Ça va aller... mais il ne faut pas qu'on me bouscule.
AUGUSTINE : Je vous ai fait du café, du bon café bien fort, comme hier.
L'ÉLECTRICIEN : Il ne faut pas qu'il soit trop fort non plus... je suis déjà assez nerveux comme ça. (Il s'approche d'elle.) Vous me plaisez bien, Madame Augustine.
AUGUSTINE : C'est vrai, Monsieur Robert ?
L'ÉLECTRICIEN : Oui. Je voudrais vous toucher la figure. Il faudra que je vous parle de quelque chose qu'on pourrait faire ensemble tous les deux.
AUGUSTINE : Ensemble ?
L'ÉLECTRICIEN : Oui... vous ne voyez pas ?
AUGUSTINE : Non, je ne vois pas. Quelle chose pourrait-on faire ensemble ?
L'ÉLECTRICIEN : Ben... la chose... enfin... vous savez bien.
AUGUSTINE : Non, je ne sais pas.
L'ÉLECTRICIEN : Vous ne savez pas ? Vous êtes vierge ?
AUGUSTINE : Ah ! non !
L'ÉLECTRICIEN : Tant mieux, parce qu'il vaut mieux qu'il y en ait un des deux qui l'ait déjà fait... rien que pour montrer un peu à l'autre !
AUGUSTINE : Ah ! parce que, vous, vous êtes vierge ?
L'ÉLECTRICIEN : Oui... depuis déjà... depuis toujours du reste.

Acte II.
Commenter  J’apprécie          100
ADRIEN : Ah ! oui, c'est vrai, pardon !... je n'y pense jamais. Je ne pense jamais que je suis grand et fort. Phénomène étonnant : je m'obstine à me voir petit et rondelet. Mes aspirations sont modestes et j'ai les sentiments d'un homme débonnaire avec la taille d'un athlète et les pectoraux d'un lutteur ! Oui, je bénéficie d'un physique usurpé... et il doit y avoir en ce moment sur terre un homme de mon âge, audacieux, combatif, dont j'ai l'enveloppe corporelle et qui doit se trouver à l'étroit dans la mienne ! Car je ne serais pas étonné qu'il y ait parfois de la pagaye à la distribution des âmes.

Acte III.
Commenter  J’apprécie          180
MADELEINE : Adrien, fais attention, je t'en supplie... sois prudent.
GASTON : Donne-leur des conseils, mais ne leur donne pas d'ordonnances... ne te laisse pas tenter.
ADRIEN : Mais, laissez-moi donc tranquille... je sais ce que j'ai à faire.
MADELEINE : Enfin, grâce à Dieu tu n'auras peut-être jamais de client.
ADRIEN : Tu es encore aimable, toi, je te remercie.
GASTON : Tu as consultation aujourd'hui ?
ADRIEN : Oui, mon ami, j'ai consultation.
MADELEINE : Oui, de deux heures et demie à quatre heures et demie.
GASTON : Tous les jours ?
MADELEINE : Non, le mardi, le jeudi et le samedi.
GASTON : C'est énorme !... Est-ce que tu comptes faire de la publicité ?
ADRIEN : Je ne sais pas encore comment je m'y prendrai. Je verrai. Je me documenterai. Je ferai ce que font les autres. Remarque bien que je ne tiens pas à avoir une énorme clientèle...
GASTON : Alors, je crois que tu vas être content.

Acte I.
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Sacha Guitry (78) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sacha Guitry
Dans son nouveau roman "Le barman du Ritz", l'homme de radio, Philippe Collin, nous plonge dans la période de l'Occupation française. Imaginez un rendez-vous de hauts dignitaires nazis, de personnalités à la mode, de collabo et de résistants qui se croisent autour d'un verre sous l'oeil d'un barman virtuose, Frank Meier, un agent double à ses heures perdues. Dans le bar du grand palace de la place Vendôme, qui bénéficiait d'un statut spécial lui permettant de rester ouvert, on y croisait entre autres, Jean Coctzau, Gabrielle Chanel, Sacha Guitry, Barbara Hutton, Ernst Jünger ou Hermann Göring. Pendant ces années sombres, l'élite parisienne se retrouve donc à trinquer avec les SS. Et pour servir ce petit monde, Frank Meier, un fils de prolétaire juif, né en 1884 et issu du Tyrol autrichien. Expatrié aux Etats-Unis, il va rejoindre un hôtel de luxe de New-York et gravir les échelons jusqu'à devenir l'un des papes des barmen, avant de finalement rentrer en France. Naturalisé Français grâce à sa participation à la Première Guerre mondiale, il atterrit ensuite au Ritz en 1921. Derrière son bar, métaphore d'une ligne de front, il voit alors l'arrivée des Allemands dès 1940. Dans ce palace, véritable modèle réduit de la France occupée, il assiste en tant que spectateur, puis acteur de cette partie sombre de l'Histoire. Une question se pose alors : comment réagir ?

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
+ Lire la suite
autres livres classés : vaudevilleVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Les citations de Sacha Guitry

« Je suis contre les femmes, ----. »

et contre les hommes aussi
contre toutes les femmes
tout contre
surtout la mienne

10 questions
44 lecteurs ont répondu
Thème : Sacha GuitryCréer un quiz sur ce livre

{* *}