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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Or donc, les ''aventures'' d'Hassanali, du coeur de l'Afrique jusqu'au déracinement à Londres. Un prix Nobel qui m'a fait découvrir cet auteur passionnant, qui rend tangible pour moi un monde, une culture et un espace inconnus, ainsi que ce qui nous lie en tant qu'habitant de cette planète, espoir, amour, fatalité, destin. J'ai beaucoup aimé, y compris d'ailleurs cette élégante collection qui met parfaitement en valeur l'ouvrage et l'écriture.
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A la découverte d un prix Nobel de littérature j ai peiné au début de l ouvrage à rentrer dans l histoire
Je me suis petit à petit rendu compte que cela tenait beaucoup à la synthaxe des phrases qui enlevait t de la simplicité à l expression
Puis quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une énorme faute de français puis une seconde
Rien à voir avec la mise en place à l impression
Je regrette sincèrement de ne pouvoir lire dans le texte initial
La traduction fait perdre beaucoup au livre
Quel dommage pour un tel ouvrage
Pour moi elle est à revoir
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Ce roman débute comme un conte merveilleux, avec l'amour impossible entre Pearce le britannique au grand coeur et Rehana l'africaine… Mais très vite apparait le destin tragique des personnages, écrasés génération après génération par les codes de l'honneur et la contrainte sociale. Une pression d'autant plus exacerbée dans ce pays ravagé par les conséquences du colonialisme…
Avec un vrai talent de conteur, l'auteur dépeint la complexité des relations humaines, la douleur des renoncements, et le poids des réalités politiques.
Les héros sont attachants. J'ai particulièrement aimé la surprenante Farida, avec son attention aux autres et ses talents insoupçonnés.
J'ai apprécié cette lecture qui m'a réclamé du temps, de la lenteur, pour m'installer dans les pensées de chacun, et me laisser guider jusqu'à démêler le dernier entrelacement entre ces générations.
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Je ne connaissais pas l'auteur avant de l'avoir découvert « prix Nobel ». Un beau livre sur le thème de la « distance ». Nous suivons quelques personnages à la fi du XIXème Siècle, puis leurs descendants dans les années 1960, et enfin plus proche de nous vers la fin du XXème Siècle.
Ce croisement de personnages de Zanzibar et d'Angleterre nous fait toucher du doigt la distance : la distance entre deux mondes, la distance, au sein d'une même culture, entre les hommes et les femmes, les générations et l'impact du monde moderne.
Comme il est écrit sur la couverture, un Anglais surgi de nulle part va s'prendre d'une habitante de Zanzibar, une femme abandonnée par son mari. Les héros puis leurs descendants vont se croiser et se recroiser, avec toujours une difficulté de communication, de compréhension et de partage.
Cela a l'air au départ d'un livre romantique classique, mais j'ai trouvé cela beaucoup plus subtil avec la part de la culture au milieu de tout cela. On sent que l'auteur, qui a vécu aussi en Angleterre, a ressenti profondément cet exil et la difficulté de retourner dans son pays. C'est aussi la distance quand on ne retrouve plus ses racines.
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Deux histoires à deux moments différents dans un même pays sur une histoire d'amour difficile se déroulant en Tanzanie. La première histoire, au début du XXe siècle au temps de la colonisation anglaise, raconte la rencontre entre un anglais rescapé du désert et la soeur d'un commerçant local. La seconde se déroule quelques temps avant l'indépendance de le Tanzanie entre un étudiant studieux et une femme à la mauvaise réputation.

Abdulrazak Gurnah aborde au travers de ces histoires la place des traditions, de la religion et de la famille dans son pays et aussi à différents époques. Il aborde aussi le thème de l'exil et de l'indépendance de son pays, décrit comme douloureuse de son pays.
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Comme dans ses autres romans que j'ai lu, Abdulrazak Gurnah nous amène en Afrique de l'Est, et à Zanzibar, et nous propose un récit choral, sur plusieurs générations, qui à la fois évoque des destins individuels, et l'histoire de la région, les destins individuels illustrant d'une manière plus large ce qu'a pu vivre l'ensemble de la population.

Le premier récit débute à la toute fin du XIXe siècle. Hassanali, un commerçant qui fait office de muezzin, découvre un homme en très mauvais état devant la mosquée. Il le fait ramener chez et essaie de lui faire dispenser les premiers soins. Mais l'homme est Anglais, et très vite il sera récupéré par l'administrateur colonial. Mais le contact avec la famille d'Hassanali a été établi, et
Martin Pearce, l'Anglais en question, va tomber sous le charme de la soeur de Hassanali, Rehana. Nous apprendrons la suite de leur histoire dans le récit suivant, celui qui nous décrit une nouvelle histoire de passion transgressive, celle d'Amin. Il s'éprend d'une femme un peu plus âgée, qui plus est divorcée, et nous l'apprendrons par la suite, petite fille de Rehana et Martin Pearce. Ses parents, enseignants tous les deux, le contraignent à mettre fin à cette relation « honteuse », et sans s'en rendre compte le poussent au désespoir. Enfin, nous suivons Rashid, le frère d'Amin, qui brillant élève se voit offrir la possibilité de suivre des études en Angleterre.

Entre le monde colonial, basé sur un négation de la dignité des indigènes, à l'indépendance qui exclut tout une partie de la population sur des critères ethniques (indiens, arabes, ou supposés tels), en passant par les routes de l'exil, le roman dit la quête impossible d'une identité qui ne soit pas cause de séparation d'avec les autres, de mépris et de violence. Mais Abdulrazak Gurnah est un immense conteur, et son récit, malgré l'ironie et une forme de désespoir, se teint de mille couleurs chatoyantes, nous dépeint des personnages attachants et sensibles. C'est donc un beau voyage, même si la tonalité du récit est au final sombre. le titre original en anglais du livre est Desertion, et cela résume bien mieux le roman. Rehana abandonne sa famille, les règles de sa communauté pour vivre une histoire d'amour qu'elle ne peut vivre autrement. Amin abandonne la femme qu'il aime et Rashid abandonne son pays. Ils n'ont d'une certaine manière pas le choix, mais ces abandons sont mutilants, douloureux. Et font de tous ces personnages des étrangers, même s'ils continuent à vivre dans leur pays. Des étrangers pour ceux qui ne les comprennent pas, les condamnent, mais aussi des étrangers pour eux-même, obligés de laisser une partie d'eux-même.

C'est sensible et questionnant.
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Alors qu'il se rend à la mosquée pour la première prière du matin, quelle n'est pas la surprise du muezzin Hassanali que de tomber sur un Occidental à l'article de la mort devant les portes de celle-ci. Ni une ni deux, qui plus est alors que la cité est-africaine dans laquelle il vit est sous colonisation anglaise en cette aube du XXème siècle, il secourt l'homme, simplement déshydraté et sous-alimenté, qui le remerciera quelques temps plus tard, remerciement qui provoquera une série d'évènements courant jusqu'à l'indépendance des lieux, puis la création de la Tanzanie.

En trois parties, nous suivons l'histoire de deux familles, entre 1899 et 1964, qui seront liées bien malgré elles tant par l'Histoire d'un pays en devenir, qui cherche à se défaire de ses colonisateurs, qui vivra son indépendance dans le sang avant d'obtenir un semblant de paix et d'unification, que par l'histoire de leurs amours hors normes, non acceptées dans le pays, pour diverses raisons, évolutives selon les époques - je n'en dirai pas trop à ce sujet, elles ont une part importante dans le développement de l'intrigue -.

Pour raconter cette histoire, Rashid, un des enfants de la dernière génération, parti faire ses études à Londres juste avant l'indépendance et le coup d'état qui a suivi un mois plus tard, qui découvre donc d'abord les faits tronqués par l'intermédiaire de la correspondance censurée qu'il entretient principalement avec Amin, son frère aîné resté au pays - toute la violence du coup d'état nous sera bien révélée, mais après coup -. Rashid, celui qui est parti pour de grandes études, qui découvre lui aussi une réalité violente, celle du mépris de l'ancien colonisateur face aux étudiants des anciennes colonies qui viennent s'installer en Angleterre, qui ressent aussi la culpabilité de celui qui vit par procuration une dictature à laquelle il a finalement échappé.

Malgré l'aspect un peu trop académique du style et de la narration, j'ai tout de même fini par être embarquée par l'histoire, que j'ai particulièrement appréciée, entre romanesque historique bien conté et description sans fard de la difficile accession d'un pays africain à sa liberté, qui lui a été retiré le jour où l'Europe a décidé, tout comme en Amérique quelques siècles précédemment, de s'en rendre tout simplement propriétaire.

Je lirai donc avec plaisir d'autres oeuvres d'Abdulrazak Gurnah.
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J'ai mis du temps pour m'imprégner et comprendre ce roman. Chaque chapitre, assez long, laisse parler l'un des personnages. Certains racontent leur vie en 1899 à Zanzibar, alors colonisé par les britanniques, d'autres sont 2 générations plus tard entre Zanzibar toujours et l'Angleterre.
Difficile véritablement de décrire l'histoire, mais il est question de relations humaines, du poids et de l'honneur de la famille, d'amours interdites, de colonisation et d'immigration. A travers les époques, des réflexions souvent similaires, car la société présentée ici est patriarcale, stricte et autoritaire.
Il me semble que pour apprécier cette lecture, il est nécessaire d'avoir du temps à y consacrer, pas seulement 10 min avant de s'endormir, car les chapitres étant longs, alors il peut être difficile de suivre. Mais une fois plongée dedans et disponible pour, je me suis régalée.
Enfin un roman d'un écrivain nobelisé que j'ai apprécié !
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L'auteur lauréat du prix Nobel fuit Zanzibar , il a alors 17 ans et vit au Royaume Uni depuis.
Adieu Zanzibar est un beau roman polyphonique , plutôt complexe, il déroule une vaste fresque s'étalant sur des décennies, l'histoire a pour cadre l'Afrique coloniale, elle débute en 1899 quand Zanzibar et Monbasa sont sous protectorat britannique , elle s'achève dans les années 1950.Sur cette côte orientale de l'Afrique vit une population cosmopolite.C'est une fiction et l'auteur a l'art d'impliquer le lecteur dans les choix narratifs.
Le récit a des aspects romanesques, dans une société normative,conservatrice, sous contrôles, le livre dit des bribes de l'histoire d'amour de Rehana musulmane et Martin Pearce,iun explorateur anglais, il nous parle de l'amour interdit entre Jamila ,issue d'une « vie de souillure avec les Européens «  et Amin..Il met le lecteur face à la condition féminine en Afrique orientale dans la première moitié du XXeme siècle et plus largement face à la condition humaine , au déterminisme, à la liberté.
Nous suivons un personnage en Europe, Rashid, après l'université il reste en Angleterre et à travers lui l'auteur explore les facettes de l'exil.
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Cette année, le Nobel de Littérature a couronné l'oeuvre d'Annie Ernaux et je m'en réjouis, mais le plus souvent, cette reconnaissance prestigieuse, permet de mesurer l'extraordinaire richesse de la littérature mondiale. C'est le moyen de découvrir un auteur, (plus souvent qu'une autrice) une autre façon de voir le monde, c'est goûter au plaisir de décentrer son regard et de le porter loin de ses certitudes. En me faisant entrer dans l'oeuvre d'Abdulrazak Gurnah, nobellisé en 2021, « Adieu Zanzibar » m'a donné l'occasion d'un voyage de découverte. le monde de l'auteur se situe aux antipodes du nôtre, son regard est marqué par l'histoire de cette Afrique de l'est dans laquelle s'ancre l'identité de Zanzibar où il est né. Il a pris par ailleurs, mesure de la distance qui sépare ce monde, de l'occident, en quittant son île pour la Grande Bretagne. Il parle donc de l'intérieur mais aussi d'ailleurs, pour décrire comment la colonisation et l'islam ont marqué les vies de ceux qui ont vécu sur ces rivages de l'océan indien dans la première moitié du vingtième siècle. Ce roman est tout le contraire d'une épopée ou d'un roman d'aventures, c'est un livre de la lenteur des choses, de celles qui font dévier les vies jusqu'à les changer tout à fait, sans retour possible. Au coeur de ces trajectoires, il y a le hasard des rencontres, celui qui tient aux circonstances, mais aussi celui qui tient aux mystères de l'amour. le premier chapitre, par lequel nous entrons dans l'histoire, revêt par l'écriture toute la magie qu'un ralenti peut avoir au cinéma. Hassanali rencontre l'anglais dans un long travelling qui nous fait partager chaque instant, chaque pas, chaque réflexion, comme pour prendre conscience que ce qui se joue là, traversera les dizaines d'années à venir. Dans son récit, à travers quatre générations, Abdulrazak Gurnah nous invite à prendre conscience du poids des déterminismes culturels dans la vie des êtres humains. Avec la douceur du conteur, son écriture panoramique, déroulée à la hauteur de chaque personnage, met tout particulièrement en relief, la condition des femmes, qui paient un lourd tribut à l'histoire.
Un livre étonnant qui entre dans la vie et la tête de chacun avec une minutie de joaillier, il s'en dégage une réflexion puissante sur ce qui constitue la nature humaine, confrontée au rouleau compresseur du contexte dans lequel elle évolue.
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