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Citations sur Près de la mer (35)

Les femmes avaient un sens plus fort de la miséricorde, de l'équilibre entre les choses. Ils s'occupaient les uns des autres, ils tenaient à ce que les choses n'aillent pas si loin que nous ne serions pas en mesure de retrouver notre chemin
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J'ai attendu le moment opportun pour vous parler de ce livre paru il y a un mois. Je voulais qu'il soit parmi mes premiers avis partagés de cette nouvelle année. Ma seule résolution littéraire pour 2022 sera de lire toujours plus "avec intentions" et cette pépite en est la parfaite incarnation (et pas seulement parce que l'auteur a reçu le Prix Nobel).

"Près de la mer" nous dit beaucoup d'un ailleurs, et d'une époque - la colonisation britannique au Zanzibar.
Il nous dit aussi beaucoup d'un ici - une terre d'accueil pas si accueillante, l'Angleterre en l'occurence, mais cela pourrait être la France ou l'Italie.
Il nous dit enfin tout ou presque du déplacement, de la trajectoire, de l'exil. Et de la famille. Et du patrimoine visible et invisible. Et du parfum des souvenirs.

Il y a tant à dire de l'histoire de Saleh Omar, 65 ans, qui débarque à l'aéroport de Gatwick avec un faux passeport et sans visa d'entrée. De son destin, étroitement lié à celui de Latif Mahmud, le traducteur que les services d'aide aux réfugiés lui présentent sur place. De la trahison, du sens de l'honneur et de la valeur de la parole.
Je ne sais par où commencer car il s'agit d'une lecture que je ne voulais pas finir (I would prefer not to - comprenne qui pourra!)

Je peux vous dire humblement que j'ai été subjuguée de bout en bout par la finesse du style d'Abdulrazak Gurnah, par la place qu'il donne à l'Histoire, et par ce que tout ce que j'ai lu a remué en moi. J'ai ressenti dès les premières pages le transport, et j'ai pris mon temps pour m'en délecter.

À votre tour, si cela n'est pas déjà fait ❤
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Ud-al-qamari: its fragrance comes back to me at odd times,
unexpectedly, like a fragment of a voice or the memory of my
be!oved's arm on my neck. Every Idd I used to prepare an
incense- burner and walk around my house with it, waving
clouds of perfume into its deepest corners, pacing the labours
it had taken me to possess such beautiful things, rejoicing in the
pleasure they brought to me and to my loved ones - incenseburner in one hand and a brass dish filled with ud in the other;
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C'est peut-être cela vieillir, quand le soleil et la pluie ont effacé les uns après les autres les contours et changé les images en une ombre pelucheuse.
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J'ai le souvenir de vous en train de choisir certaines des pièces et d'envoyer ensuite le reste aux enchères. J'en ai une photo", a-t-il déclaré. « J'ai suivi le chariot de notre maison, et j'ai un souvenir de toi marchant parmi les morceaux et sélectionnant choses que vous vouliez.
Je l'ai regardé avec étonnement. — Non, ce n'est pas possible, dis-je. . .
« Disons pour le moment que je l'ai imaginé. . . Mais il semble si étrange d'avoir Une image
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Parfois, je pense que c'est mon destin de vivre dans les décombres et la confusion de maisons en ruine
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Un expert de ma région, quelqu’un qui a sans doute écrit des livres sur moi, qui sait tout de moi, plus que je n’en sais moi-même. Il se sera rendu sur tous les sites importants ou présentant un intérêt, connaîtra leur contexte historique et culturel, quand je ne les aurai, moi, jamais vus de ma vie et n’aurai à leur sujet entendu raconter que de vagues mythes et contes populaires. Il se sera glissé à maintes reprises dans ma région, des dizaines d’années durant, afin de m’étudier, de me coucher sur le papier, de m’interpréter, de me résumer, sans que j’aie eu conscience, pour ma part, de son existence affairée. (p. 106)
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Il semblerait bien que les Britanniques ne nous aient apporté que du bien, comparé aux brutalités que nous fûmes capables de nous infliger à nous-mêmes. Ce bien, cependant, avait de quoi étonner. Ils nous parlaient à l’école de la grandeur qu’il y avait à résister à la tyrannie, puis décrétaient le couvre-feu une fois le soleil couché et envoyaient en prison pour sédition ceux qui prônaient l’indépendance. Qu’importe, car ils ont drainé les cours d’eau, amélioré le système des égouts, apporté les vaccins et la radio. Leur départ a paru finalement si soudain, si précipité qu’il a quelque peu donné l’impression d’avoir été décidé sur un coup de tête. (p. 38)
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Nous fuyions tous des lieux où les autorités exigeaient une soumission totale et instillaient la peur de façon latente, et comme ces choses ne peuvent s'obtenir sans flagellations quotidiennes ni décapitations publiques, ceux qui servaient ces autorités, la police, l'armée, l'appareil de sécurité, se livraient à des tracasseries permanentes pour montrer le danger qu'il y avait à s'insurger inconsidérément.
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Les hangars où nous logions auraient aussi bien pu abriter des sacs de céréales ou de ciment, ou quelque autre article de valeur à protéger du vol et des intempéries. Ils nous abritaient à présent, nuisance ordinaire et de peu de prix qu'il fallait endiguer.
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