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Armel Guerne (Traducteur)
EAN : 9782253932642
124 pages
Le Livre de Poche (01/09/1996)
3.84/5   102 notes
Résumé :
Dans un petit bourg helvétique, un policier modèle est retrouvé assassiné. Baerlach, un vieux commissaire malade, amateur de cigares, de vodka et de bonne chère, enquête sur cette mort, tout en luttant contre la sienne qui s'annonce prochaine. Son supérieur cherche à ménager la susceptibilité des notables locaux, tandis que son adjoint, petit flic un rien minable mais dévoré d'ambition, tente de jouer ses propres cartes. Dans l'ombre, le meurtrier, genre Méphistophé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avec son roman "Le juge et son bourreau", Friedrich DÜRRENNMATT nous offre un jeu de miroirs. Quand un policier modèle se retrouve assassiné, on peut supposer, au sein même de la Police, l'existence d'un pourri à la commande ou à la manoeuvre... Mais qui est qui?
Tout le récit est construit sur des oppositions. Vieux flic quelque peu désabusé, jeune loup voulant faire carrière; tenants d'une police nouvelle, scientifique, confondante à coups de preuves irréfutables, amateurs d'une enquête de pas à pas, de proximité, d'intuitions, de convictions; partisans de la prudence et de la couverture politique en opposition avec ceux qui préfèrent les grands coups de bottes; ... Mais encore une fois, personne n'est entièrement le tout et chacun peut se revendiquer d'un peu de ... tandis qu'au milieu de cette traque à l'assassin, on découvre un couple de parieurs misant sur le Bien, le Mal, la volonté de détruire, celle de faire justice.

L'intrigue est policière mais l'écriture est aussi une réflexion sur les mécanismes d'enquête, les marges de liberté à se donner, les pressions à contenir, les informations à prendre, à partager, à manipuler ou écarter.

A travers une Suisse austère et pourtant est séduisante, Friedrich DÛRRENMATT jongle avec les différents aspects psychologiques de ses personnages et nous mène à un dénouement qui ne manquera pas d'interroger notre sens de la justice.
Entre le juge et son bourreau, la comédie humaine se joue, se vit, se perd et meurt, malade d'elle-même et de ses réflexions sur le sens du mot Justice.
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Ne vous fiez pas à la nonchalance du commissaire Baerlach dans cette nouvelle enquête pleine de rebondissements dans une Suisse divisée par ses cantons français et alémaniques; car s'il ne parait pas en pleine forme, il saura aller au bout de cette histoire mais aussi d'une autre histoire qui a débuté il y a des années et mettre à jour et stopper les criminels.
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Ce court roman policier est un livre remarquable.
Je ne connaissais absolument pas l'auteur, Friedrich Dürrenmatt avant d'avoir ce roman entre les mains. Cet auteur suisse est relativement peu connu en France et c'est une erreur. J'avais délaissé ce genre de livre (thriller), il y a pas mal d'année mais j'ai pris un énorme plaisir à parcourir cette prose. En seulement 125 pages, j'ai été emporté autant par le fond que la forme. Les personnages sont crédibles tout comme l'est l'ambiance de tension qui règne dans ce roman. Tout est cousu de file blanc dont la trame ne se révèle dans les ultimes pages à la manière d'un Holmes. Les évidences nous sautent au visage montrant le génie manipulateur de l'auteur.
Bien que ses livres ne soient pas faciles à obtenir, je pense réellement me replonger dans cette mélodie alphabétique.
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De passage en Suisse, nous nous sommes arrêtés à l'étagère 'littérature suisse' d'une librairie. Court roman policier, d'un auteur notoire, j'ai terminé cette brève lecture sceptique. L'histoire ne m'est pas apparue vraisemblable, la traduction n'est pas optimale, à moins que cela soit le style ou la syntaxe, il est vrai peu riches, qui pêchent par un méli-mélo de temps de conjugaison passés présents pour une même action et une répétition peu attrayante du vocabulaire. Même pour un roman policier, qui est au demeurant retenu comme roman classique de l'oeuvre de l'auteur.

Loin d'être inoubliable, ni même de valoir le détour.
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On nous dit d'éviter de juger un livre à sa couverture. Il me semble plutôt qu'on serait bien inspiré de ne pas préjuger d'un ouvrage à son titre. Rien de nouveau, pour moi se fut l'occasion de vérifier une fois de plus que les proverbes ont du bon et qu'ils renferment parfois la sagesse immémoriale des générations qui nous ont précédé même si ceux-ci sont pris dans leur acception littérale. le Juge et son bourreau, Friedrich Dürrenmatt. Je m'attendais à un court roman d'un auteur est-allemand, un récit témoignage d'un interrogatoire musclé dans les geôles d'un quelconque pays totalitaire, ou la narration d'une parodie de jugement à seul fin de donner un semblant de légalité à une exécution sommaire pour des raisons politiques. L'auteur est un suisse de la région de Berne... Il s'agit en fait d'un court roman policier, à la tonalité plutôt parodique, avec un enquêteur bon vivant qui se sait condamné par la médecine. On ne pouvait se fourvoyer plus loin que je ne le fis. Attention, l'ouvrage est sympathique et l'épilogue assez habile. Mais enfin quand on commande dans un restaurant étranger une salade composée, alors qu'on s'attendait à de la viande saignante, on est un peu désappointé quand bien même les asperges sont délicates et l'assaisonnement réussit, et déçu au premier chef par soi-même. Alors oui on évoque la figure du juge et du bourreau mais c'est plutôt dans un sens hyperbolique. Morale : ne jugez pas un livre à son intitulé et n'en restez pas tout aussi circonspect même après la lecture de la quatrième de couverture.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Vous ne pouviez pas trouver sonnette : il n'y en a pas. À quoi servirait-elle, puisque la porte n'est jamais fermée à clef.
- Comment? Même quand vous êtes dehors?
- Oui, même quand je suis sorti. Il est toujours intéressant, en rentrant chez soi, de se demander si l'on vous a volé quelque chose ou non. Vous ne croyez pas?
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Alphonse Clénin, l'agent de police de Douanne, en cette brumeuse matinée du trois novembre mil neuf cent quarante-huit, vit une Mercedes bleue arrêtée sur le bord de la route de Lamboing, à la sortie des bois de la gorge de Douanne. Il l'avait même dépassée déjà, mais il revint sur ses pas. Si peut nette que fût la silhouette du conducteur à travers le glaces embuées, il lui avait semblé, au passage, qu'elle était affalée sur le volant. L'ivresse, sans aucun doute, pensa le policier qui était un homme d'ordre et n'allait pas chercher midi à quatorze heures. Aussi ne fut-ce pas le policier verbalisateur qui revint en arrière, non ! c'était l'être humain, le semblable qui s'en venait porter secours à son semblable : Clénin n'avait d'autre intention que de réveiller doucement le dormeur pour le ramener à Douanne, où il pourrait se dégriser à l'hôtel de l'Ours. Un café bien noir et une bonne soupe à la farine par-dessus, voilà qui le remettrait sur pied. Conduire en état d'ébriété, c'était une infraction, la chose ne fait aucun doute ; mais le règlement, n'est-ce pas ? n'a jamais interdit à personne, en état d'ivresse ou à jeun, de dormir au volant de sa voiture sur le bas-côté de la route.
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Que disions nous ?Tu soutenais, toi, que du fait de la faillibilité humaine, de l'incapacité où nous sommes de tout prévoir en toute certitude, de l'impossibilité pour l'homme de faire entrer dans ses calculs la part insaisissable du hasard, de l'accident, de l'imprévu, tu soutenais dis-je, que tous les crimes finissent nécessairement par être découverts un jour, et les coupables pris. Tu prétendais que c'était une folie que de commettre un crime parce que, disais-tu, les plus adroites combinaisons échouent du fait que nous sommes des hommes, et non des pions d'un jeu d'échecs. Moi par contre, j'affirmais le contraire, (...) Et je disais que la complexité des relations entre les hommes offrait des possibilités au crime parfait, c'est à dire indémontrable. (...) Je disais que la plus grande partie des gestes et des mobiles humains appartenant à l'inconnu, une toute petite partie seulement de nous-mêmes paraissait à la lumière. (pge 70 Ed LdP)
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Il occupait un poste important à Francfort-sur-le-Main quand il avait dû, dès 1933, regagner Berne, non pas tant par amour de cette ville natale qu’il appelait volontiers sa tombe dorée, qu’à cause d’une gifle retentissante dont il avait gratifié quelque haut fonctionnaire du nouveau régime. Cette violence, comme bien on pense, avait beaucoup fait parler d’elle à Francfort, à l’époque, et Berne avait réagi conformément à la situation politique : un geste indigne et inadmissible, avait-on estimé tout d’abord ; un acte assurément répréhensible, avait-on estimé ensuite, mais qu’on pouvait néanmoins comprendre ; et finalement on avait décidé que c’était décidément là la seule conduite que pût dignement tenir un citoyen suisse. Mais il faut dire que ce dernier jugement ne vint pas avant 1945.
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Tu fais erreur, lui répondit le vieux commissaire, en peu frigorifié en se retrouvant dans l'air matinal sur la place découverte. Tu ne me tueras pas. Tu te trompes ! Je suis le seul à te connaître, et donc le seul aussi à pouvoir te juger. Et voici mon jugement, Gastmann: je t'ai condamné à mort. C'est aujourd'hui ton dernier jour, celui dont tu ne verras pas le lendemain. Carle bourreau que je t'envoie, c'est aujourd'hui qu'il va venir chez toi.
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Videos de Friedrich Dürrenmatt (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Friedrich Dürrenmatt
"Dans un bois des environs de Zurich, la petite Gretl Moser vient d'être assassinée à coups de rasoir. Confronté au terrible regard d'une mère dévastée, le commissaire Matthias promet de trouver le meurtrier. La police arrête un potentiel coupable, qui avoue avant de se suicider, mais Matthias est persuadé que le véritable tueur court toujours. Hanté par cette affaire, il décide de le traquer seul, en lui tendant un piège aux conséquences tragiques. Une promesse est une promesse, mais la fin justifie-t-elle toujours les moyens ?"
La Promesse de Friedrich Dürrenmatt, dans une nouvelle traduction d'Alexandre Pateau, à retrouver en librairie.
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