Lotto travailla surtout à Rome. Il sut rester jeune et sensible tout sa vie. On retrouve dans son caractère un peu de la finesse de goût de Giorgione. Si les succès de Titien, alors à l'apogée de sa gloire, ne purent le détourner de son chemin, il ne put, cependant, jamais oublier Corrège, et c'est grâce à lui qu'un peu de la sensibilité du maître de Parme put pénétrer dans l'école vénitienne.
La longue et laborieuse vie de Lotto s'acheva en 1556, dans le sanctuaire de Loreto où il était entré pour servir en qualité de frère lai, quatre ans au paravent.
Parmi ses chef-d'oeuvre, ne pas oublier les splendides fresques de l'Oratoire Suardi, près de Bergame, qu'il peint entre 1523 et 1525, dédiées à Saintes Barbe, Brigitte d'Irlande, Catherine et Madeleine.
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Parmi tous les artistes de la Renaissance italienne, Lotto, dont la capacité est grande à se mouvoir dans différents registres, est celui qui utilise avec le plus d'intelligence et de désinvolture ses sources figuratives : de Bellini à Raphaël et Léonard, de Dürer à Jérôme Bosch, il puise dans les courants et les influences artistiques majeurs de son temps pour élaborer un art complexe et sophistiqué et s'affirmer comme un des peintres les plus originaux du début du Cinquecento.
La toute puissance du Titien n'a pu éclipser Lotto, autre portraitiste tout aussi original et qui, au long de sa carrière, dans une multitude de visages fascinants, a exprimé la vérité tant physique que psychologique des personnages. Lotto dialoguait avec l'âme de ses modèles. Emblèmes et symboles complètent avec subtilité ces portraits.
Les peintures et les dessins de Lotto que possède le Louvre nous conduisent dans l'univers spirituel du peintre. Ils révèlent à travers quelques thèmes chers à l'artiste ou inscrits dans l'air du temps - comme Saint Jérôme dans le désert, la Femme adultère ou le Christ portant sa croix - une âme profondément sensible et pieuse.
Lotto se distinguait dans son art par l'acuité de ses observations et de son trait, par les harmonies raffinées de sa palette où les couleurs qui avaient parfois valeur de symboles, gardaient chacune leur résonance émotive.