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3,81

sur 365 notes
🧟‍♂️⛓Suivez les péripéties et les déboires de la famille Turner, une famille comme les autres... enfin presque au vu de ce qui gratte aux carreaux la nuit...


Quand on m'a proposé, de lire se livre en avant-première, j'avoue avoir pas mal hésité. le fantastique, l'horreur, l'imaginaire n'étant pas un genre que j'apprécie énormément, je ne me sentais pas le droit d'en donner un avis. Mais la curiosité l'emportant, je me suis lancée. Et j'avoue que je ne regrette pas.


Au départ, j'étais sceptique pour ne pas dire par l'histoire. La mise en contexte de départ est assez banale et retrace l'histoire de la rencontre de Margaret avec Harry. Bref, rien de nouveau et d'exceptionnel. Sauf que petit à petit, Shaun Hamill intègre une part d'inquiétant, d'étrange à son histoire. Les personnages du départ qui paraissaient caricaturaux et fades prennent une part sombre, voire dépressive. Tout cela prend un virage à 180° lorsque Harry offre à Margaret un roman de Lovecraft pour la séduire.


Le roman se décompose en 7 parties qui vont crescendo non pas dans l'effrayant, mais l'horreur sans pour autant tomber dans les clichés du genre avec hémoglobine et compagnie et plus sur l'aspect psychologique, traumatisme. Petit à petit un nouveau personnage émerge auprès de la famille Turner, et faisant partie totalement de leur univers : le mystérieux monstre qui gratte à la fenêtre. Tous les membres de la famille le perçoivent, mais seul Noah, le plus jeune décide d'interagir avec lui. Petit à petit, cette relation évolue vers une sorte d'amitié puis une relation amoureuse. Cette allégorie à l'ami imaginaire revue et corrigée par Shaun Hamill est à frémir puisque la relation entretient de la violence, du sexe, de la domination.


Shaun Hamill nous livre un conte effrayant et moderne. Vous pouvez oublier le gentil petit chaperon rouge qui est dépassé. Faites place au monstre et à des héros aux espoirs brisés, aux comportements imparfaits ... brefs à de simples humains. Petit à petit le lecteur se retrouve prisonnier de l'histoire et n'attend que d'en connaître la suite.

La structure du roman aide également à plonger le lecteur dans ce récit. Chaque partie est entrecoupée de Séquence scénarisée qui ne prenne une véritable portée qu'au final. Les thématiques abordées sont dérangeantes, sombres et peuvent vraiment perturber certains lecteurs.
Pour un premier roman, c'est réussit et captivant d'horreur.


Pour conclure, je pense que ce livre plaira et sera détesté par d'autres. Si vous aimez les lectures sombres avec une part de paranormal psychologique, vous allez apprécier. Si vous avez envie de monstres, de sang et tout le toutim... cela risque de vous paraître léger.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé et j'ai été conquise par l'histoire.
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Quel livre foisonnant et original !!!! Mais attention aux malentendus ou aux attentes déçues que pourraient susciter l'illustration et la quatrième de couverture : un bandeau de Stephen King disant qu'il a adoré ce « roman d'horreur », un maison style hantée prise par des tentacules géants sur fond rouge sanglant brrrr ....

Or, pas de monstres à la Cthulhu à la lecture, pas de bascule dans de l'horrifique pur et dur premier degré. Pas de coeur qui s'accélère en tremblant d'effroi. La couverture américaine est bien plus juste, à mon sens : une main d'enfant qui semble taper dans une patte griffue et poilue d'un monstre hors cadre, un peu à la Max et les Maximonstres.

Car le narrateur, Noah Turner, en voit des monstres. Ou plutôt un monstre qui gratte à la fenêtre, la nuit. Un monstre héréditaire que son père a vu au point de lui construire un sanctuaire sous forme d'une attraction «  maison hantée ». Que sa mère a vu mais a préféré ignorer, qu'une de ses soeurs a vu.

Mais ce monstre qui gratte à la fenêtre n'arrive que tardivement dans le récit. Et c'est là tout le talent de l'auteur que de construire admirablement tout son arc narratif sur un crescendo s'étendant sur plusieurs décennies. Au-delà des citations et clins d'oeil à Stephen King, à Lovecraft ( tous les chapitres portent des titres de romans ou nouvelles de ce dernier, comme la Cité sans nom ), ce jeune auteur a une sacrée personnalité et son univers à lui.

La cosmologie est la branche de l'astrophysique qui étudie les origines, la nature, la structure et l'évolution de l'univers. Là, plus que d'une cosmologie de monstres, il s'agit de raconter la famille Turner, ses origines ( depuis les grands-parents ), ses malheurs et donc ses interactions avec son monstre héréditaire, le tout avec beaucoup de tendresse. Et ce qui démarre comme une chronique banale des hauts et des bas des Turner devient une passionnante exégèse familiale, juste et subtile, avec une part accordée à l'enfance, à l'enfant qui grandit et devient adulte, vraiment très belle. Tous les personnages ont une psychologie fouillée, même le monstre d'ailleurs, qui est très loin des clichés habituels.

Pas besoin de monstres à tentacules pour rendre compte de l'horreur ordinaire lorsque les drames frappent : précarité sociale, cancer, disparition, dépression, des monstres à part entière. Mais à mesure que le récit progresse, la part du fantastique devient de plus en plus prégnante, pas angoissante, mais un malaise affleure page après page, notamment dans la relation qui s'installe entre Noah et son monstre. Rien n'est linéaire, tout évolue, tout est de plus en plus complexe pour sauver sa famille des monstres qui menacent son existence. Jusqu'à un dénouement clair, sans pointillés ou points d'interrogation, qui est vraiment très fort.

Un très beau roman, brillant, original et profond.
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"Plus il se retirait du monde, plus ses rêves devenaient merveilleux; et c'est en vain que l'on aurait essayé de les retranscrire."
(H.P. Lovecraft, "Les contrées de rêve")

Etrange livre... déstabilisant, mais sympathique.
On sent que c'est écrit par pur plaisir de nous raconter une "histoire qui fait peur" : Hamill s'inspire des auteurs de la littérature fantastique qu'il aime depuis toujours, et il leur rend hommage tout en créant quelque chose d'assez original. J'ai été agréablement surprise, voire soulagée, car la masse critique est parfois une loterie imprévisible. Je craignais un peu de tomber sur un autre "défi osé" que l'auteur voudrait "magistralement relever" en pastichant (magistralement mal) Lovecraft, mais ce n'était heureusement pas le cas.

Hamill a bien compris l'essence d'une bonne histoire fantastique; la terreur qu'il nous sert n'a pas besoin de litres d'hémoglobine qui inondent les pages, ni de cages thoraciques qui explosent dans les onomatopées adéquates en libérant un tas d'odorantes giclures de toutes les couleurs. Mais gardez quand-même l'indispensable mouchoir parfumé à la violette pour vous éponger le front, car en lisant "Une cosmologie de monstres", vous sentirez en permanence un doigt glacé vous gratouiller l'échine ! Je suis assez d'accord avec le mot de S. King sur la couverture; cette "Cosmologie" ressemble un peu au "monde selon J. Irving", envahi peu à peu par le "chaos rampant" lovecraftien. Avec une touche psychotique d'Ira Levin ou de Shirley Jackson en prime.

En apparence, c'est une histoire ordinaire d'une famille ordinaire, mais peu à peu on commence à sentir la présence de quelque chose de dérangeant et malsain qui s'immisce dans la "normalité".
Vandergriff pourrait être une petite ville provinciale sans histoire... sauf que de temps en temps, les gens y disparaissent.
Les Turner pourraient être une chouette famille américaine... sauf qu'aucun de ses membres ne va très bien dans sa tête, et pour cause ! Il y a quelque chose dont ils sentent tous la présence; les signes d'un monde en dehors de ce monde. Cela fait des années que ces grattements nocturnes sur leurs fenêtres se produisent, et chacun fait avec à sa façon.
Le père, Harry, exorcise ses peurs un construisant une grande attraction sur le thème de la "maison hantée", et sa femme, la pratique Margaret, y participe avec entrain, pour "oublier" à son tour. Mais la "Promenade au coeur des ténèbres" n'est pas suffisante pour conjurer le sort, et la douée et insolente Sydney va bientôt s'en rendre compte ! Sa soeur Eunice se réfugiera dans l'écriture et la dépression, et le petit Noah, à six ans, sera le premier de la famille à ouvrir sa fenêtre dans la nuit noire, pour savoir... et pour changer sa vie à tout jamais !

C'est donc Noah l'initié, qui raconte cette sombre saga familiale : sa grand-mère "folle", la rencontre de ses parents sur le campus universitaire grâce au livre de Lovecraft, son père qu'il n'a pas connu, sa mère qui perpétue la mémoire de papa en faisant vivre cette "maison hantée", ses soeurs déséquilibrées.
Toute la famille "sait", car cette "chose" les hante tous, mais on n'aborde jamais ouvertement le sujet. Qui oserait ?

J'ai moins aimé les excursion de Noah dans le monde fantastique; parfois, quand on glisse dans l'explicite, on perd cette insupportable et agréable tension, et en même temps une partie du mystère.
Mais l'histoire est bien ficelée; Hamill s'inspire des mondes terrifiants sans les recopier, même si le titre de chaque chapitre est un clin d'oeil évident aux écrits de Lovecraft. C'est fait avec subtilité, et ça rampe et chuchote dans les ténèbres juste ce qu'il faut, pour mériter amplement les trois étoiles et demi, peut-être même plus !
Bravo à Shaun Hamill pour ce premier roman, et merci à la masse critique et aux éditions Albin Michel.
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Cela fait 29 jours déjà que j'ai reçu ce livre avec plaisir dans ma boîte aux lettres, je remercie babelio et Albin Michel pour l'envoi de ce dernier.

Une cosmologie de monstre c'est l'histoire d'une famille, celle de la famille Turner qui a eu le malheur d'être dans le viseur de la Cité et de ses monstres.

Au début du roman pourtant, il n'y a rien de trop dérangeant, quoi que ce ne soit pas le bon mot ici, il n'y a rien de surnaturel. le début de celui-ci commence plutôt fort avec cette phrase percutante : "je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur à l'âge de sept ans". le ton du bouquin était d'or et déjà donné, la lecture ne serait pas des plus joyeuses. Ainsi si le début ne se passe pas dans un grand bonheur n'y a-t-il au moins presque rien de surnaturel puis au fil des pages, l'une après l'autre des phénomènes étranges se passent tel des avertissements pour la petite famille de prendre garde, de se méfier. Mais la petite famille passe outre, le monstre lui est là, il les guette puis finit par passer à l'action.

L'ambiance du roman est oppressante, entre mensonges, dénie et drame la famille Turner survit tandis que le monstre lui fil sa toile d'araignée avec le petit dernier de la famille : Noah qui finira par entretenir une relation malsaine et dérangeante avec ce dernier.

La construction du roman est remarquablement bien faîtes car le tout va en crescendo, plus on avance dans l'histoire et plus on se dépêche de tourner les pages suivantes pour connaître la fin. J'appréhendais un peu celle-ci ne sachant trop comment cela allait finir ni vraiment d'ailleurs comment je voulais que cette histoire se termine mais je trouve là encore que l'auteur s'en est remarquablement bien sortie.

N'aimant pas particulièrement avoir peur, j'ai également été satisfait de constater que ce livre ne m'a pas dérangé au point d'en faire quelques cauchemars même si la lecture à été suffisante pour que je prenne soin d'entièrement fermer mes volets au cas où.

C'est le premier roman de Shaun-Hamill et bien je dois dire avoir été complètement embarqué par celui-ci, avec un roman habilement structuré où tout est fait pour tenir le lecteur accroché à celui-ci en se posant d'innombrables questions dont les dernières trouveront réponse qu'à la fin du livre. Une réussite donc et je lirai avec plaisir les prochains romans de l'auteur.
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Vous avez aimé "Donnie Darko" au cinéma ? Vous devriez adorer "Une cosmologie de monstres", le roman le plus déroutant que j'aie lu. Déroutant, et singulièrement émouvant.
A l'instar de "Donnie Darko", il est difficile de résumer l'histoire. Il est question de schizophrénie, de disparitions, de religion, de ténèbres, de dépression, de monstres, de fausses maisons hantées, de soucis financiers, et d'existences ennuyeuses dans une Amérique qui ressemble à un mauvais rêve. Il est aussi question de H.P. Lovecraft, de Stephen King, et de comics fantastiques. Et d'une famille éclatée.

Même si j'ai éprouvé peu de sympathie envers les personnages (à l'exception du monstre), je pressens que ce roman restera gravé longtemps dans ma mémoire, tant il résonne, par son étrangeté, dans des coins reculés de mon cerveau. Il est à la fois terriblement proche et complètement éloigné de la réalité, ce qui en fait une lecture perturbante, comme si les pages étaient des calques qui se chevauchaient entre réel et surnaturel. Pourtant, ce n'est pas un roman fantastique à la Stephen King, ni un livre d'horreur. Il n'est pas non plus angoissant ; il est simplement bizarre et triste, et finalement très beau à sa façon, et même poétique.
Cependant, je n'ai pas adhéré au style, qui manque d'affect à mon goût, mais qui dessert bien l'histoire, car cette distance émotionnelle accentue l'aspect insolite du récit. Shaun Hamill a accompli un très gros travail d'écriture : sa narration est fluide, les thématiques abordées sont bien structurées, et il est parvenu à maintenir en équilibre -tout au long des 500 pages- une intrigue qui oscille entre réalité et irréalité. J'admire !
Pour autant, je n'ai pas été emportée par ce roman. Peut-être à cause de sa sécheresse, ou parce qu'il me manque des clefs (notamment lovecraftiennes) pour l'apprécier pleinement. Mais j'ai aimé la douleur silencieuse qui en émane et son parfum de mystère indolent. Surtout, j'ai aimé sa façon de ne pas vouloir plaire ni expliquer, et d'assumer sa singularité.

Donc, fans de "Donnie Darko" et de choses étranges, nébuleuses, mélancoliques et belles, tentez l'aventure onirique avec cette "Cosmologie de monstres" attachante et déroutante. C'est le genre de voyage dont on revient un peu transformé -et sans même quitter son fauteuil !
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A la lecture du résumé de l'éditeur je m'attendais à lire un livre d'horreur. J'ai donc foncé tête baissée, ravie que Babelio ait pensé à moi pour cette masse critique privilégiée (merci!). Mais rapidement je me suis rendue compte que j'étais en train de lire un récit plutôt à classer dans la catégorie «fantastique». Moi qui n'ai jamais accroché avec ce genre de lecture. Même le King et La tour sombre ne m'ont pas séduite, c'est dire! Quelle surprise de m'apercevoir que je ne pouvais plus lâcher Une cosmologie de monstres. J'ai vraiment beaucoup aimé. Pour un premier roman c'est épatant!

D'abord l'écriture de Shaun HAMILL est vraiment très plaisante. C'est fluide, travaillé et il ne faut pas plus de quelques mots pour être embarqué. En plus il y a plusieurs rebondissements que je n'ai pas vu venir. J'avoue: j'ai sous estimé Monsieur HAMILL. L'histoire est bien menée et la tension monte crescendo. L'auteur évite de tomber dans la facilité, il est toujours là où on ne l'attend pas et fait preuve d'une imagination débordante.
Pour autant on est loin d'être déconnectés du monde réel, ce qui donne un petit plus à l'histoire car on se projette très facilement à la place de la famille Turner. Des thèmes comme le deuil, la maladie mentale, les relations familiales, les secrets de famille sont abordés mais au lieu de faire sombrer l'histoire dans le pathos, cela contribue à brouiller les pistes. Sous couvert de normalité l'auteur réussi à intégrer le surnaturel là où on ne l'attend pas et où on aurait pu s'imaginer tout autre chose. de plus cela lui permet de maintenir une ambiance sombre et mélancolique qui sera une constante du début à la fin du livre. Difficile dans tout cela de démêler le surnaturel de la réalité.

Petit bémol cependant j'ai trouvé que certains personnages étaient vraiment très travaillés (Noah, Eunice par exemple) alors que d'autres étaient à peine ébauchés, c'est le cas de Sally notamment dont on a l'impression qu'elle a juste servie à donner une cohérence à l'histoire à un instant T et dont on s'est débarrassé dès que l'auteur n'a plus su quoi en faire. de manière générale les personnages secondaires sont un peu décevants. Mais on ne peut pas avoir tout bon dès le premier livre ce serait trop facile.

Malgré cela le tout reste vraiment addictif et très plaisant à lire. Ce conte moderne m'a rappelé mes lectures d'enfance quand tard le soir je plongeais dans des mondes imaginaires pas toujours très accueillants. Finalement je vais peut être tenter plus de lectures de ce type et surtout il serait temps de lire au moins 1 livre de monsieur Lovecraft.
Merci beaucoup Babelio pour cette belle découverte.
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Comment parler de ce livre qui a été un coup de coeur absolu (mon premier 5 étoiles de 2021 !) sans que je sache vraiment expliquer pourquoi ?
Peut être vous dire que je ne lis (quasiment) jamais de fantastique et encore moins de romans d'horreur et que j'avais donc une forte appréhension à commencer ce roman, entré dans ma PAL suite à la lecture d'une critique élogieuse (Foufoubella si tu passes par là, merci à toi de me l'avoir fait découvrir !). Et pourtant dès la première phrase j'ai été happée et prise d'une irrésistible envie de savoir la suite : « Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans »... peut-on rêver d'une entrée en matière plus intrigante ?

Ce livre raconte l'histoire de la famille Turner, une famille américaine qui pourrait être presque comme les autres si ce n'est qu'elle semble entretenir des liens étranges avec un autre monde, peuplé de monstres que personne ne sait vraiment décrire mais que tous s'accordent à reconnaître quand ils y sont confrontés. Au fil des pages, le lecteur va reconstituer l'histoire de cette famille... maudite ? Poursuivie par la folie ? Victime d'étranges coïncidences ?... nul ne le sait vraiment. Cette histoire est racontée par le plus jeune membre de la famille, Noah, un petit garçon qui n'a pas connu son père et a grandi dans une ambiance étouffante dont il cherche à percer les mystères.

L'écriture de Shaun Hamill est précise, sensible, en quelque mots elle vous bouleverse ou vous attache définitivement à un personnage. Pas un mot de trop dans ce roman où l'auteur excelle à faire ressentir une atmosphère tantôt mystérieuse, tantôt angoissante, tantôt juste complètement normale et banale, l'histoire d'une famille comme les autres ou presque. Comment ne pas s'attacher à cette étrange et excentrique famille Turner : le père fan de maisons hantées et fou d'amour pour ses filles, la mère qui a tout quitté pour l'amour d'un jeune homme passionné de lectures fantastiques et de Lovecraft, Sydney, la fille aînée, artiste née, Eunice, la sensible, celle qui semble toujours en savoir plus que pour son âge et enfin Noah, le petit frère qui devient un jeune homme solitaire et qui pourtant sera celui qui lève la malédiction initiale.

Qu'on ne s'y méprenne pas, aucune description sanglante dans ce roman, pas la moindre trace d'horreur non plus (la 4e de couverture peut être trompeuse), en tout cas pas explicite. Juste une ambiance étrange, fantasmatique, de celles qui inquiètent le plus car justement on ne comprend pas : se passe-t-il vraiment quelque chose ou sommes-nous en train de rêver ? C'est un livre qui m'a happée, j'ai dégringolé la tête la première dans son univers et ne l'ai plus quitté avant d'avoir tourné la dernière page. Et j'aurais tant aimé passer quelques centaines de pages supplémentaires avec ces personnages plutôt que de les abandonner comme ça soudainement à la dernière page, comme des amis à qui il faudrait dire soudainement adieu. Ce livre m'a même donné envie de lire Lovecraft (l'univers imaginé par Shaun Hamill étant très librement inspiré de celui de Cthulhu), c'est tout dire.

Une cosmologie de monstres, un livre d'une originalité folle, un très beau moment de lecture qui m'a émue, fait trembler, touchée, passionnée... coup de coeur.
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C'était l'une de mes premières incursions dans le milieu fantastique et plusieurs jours après avoir terminé ce livre, je ne sais pas dire si je l'ai vraiment apprécié ou non. En tout cas, une chose est sûre, c'est que cela n'a pas été un flop total puisque je suis arrivée à sa fin. Mais, il serait totalement impossible pour moi de vous en résumer l'histoire, tellement elle est riche d'événements.

La mise en place du récit prend du temps car l'auteur n'oublie aucun détail quant à l'historique de la famille Turner. Même si le principal de l'intrigue est raconté par le cadet, Noah, on remonte plus loin dans l'arbre généalogique avec ses parents. Grâce à un bon travail de traduction, cela se lit de façon assez fluide et on évolue avec cette famille, jusqu'aux précipices de la folie.

Je pense que ce qui m'a manqué ce sont les frissons comme je croyais que j'allais ressentir en me plongeant dans ce type de lectures. Même s'il y a bien un côté indéniablement fantastique à l'histoire, j'aurais apprécié un tant soit peu plus d'angoisses. C'est peut-être la couverture et son résumé qui m'ont trompée.

Maintenant, vu que je ne suis pas une grande connaisseuse du genre, je n'ai pas vraiment de points de comparaison. C'est pourquoi, je pense utile pour ma propre culture, de retenter le coup plus tard (je vous tiendrai au courant du livre sur lequel mon choix se sera porté mais n'hésitez à me faire des suggestions si vous en avez, je suis preneuse).
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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1968 - 2013
On connait tous les grandes lignes de l'Histoire, mais connaissez-vous l'histoire de la famille Turner ?
Une famille en apparence ordinaire : Maman, Papa, trois rejetons, une petite maison dans une petite ville tranquille.
Mais si l'on gratte un peu, que voit-on ?
Une cosmologie de monstres !

On va faire court : Livre lu en deux soirées.
Tu en veux plus ?
Alors voici les 7 raisons qui m'ont fait perdre des heures de sommeil :

Première raison : Car un roman qui commence ainsi ne peut être que bien
« Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans. »

Deuxième raison : Car il n'y a pas de tentacules dedans !
L'éditeur, dans une interview sur Just a word dit.
"il y a deux façons de rendre hommage à H.P. Lovecraft, la bonne et la mauvaise. Cochez les cases Necronomicon, Cthulhu, secte aux rituels innommables et horreurs indicibles est sans doute le meilleur moyen de produire un navet difforme, mais conforme à ceux que cultive Nahum Gardner dans La Couleur tombée du ciel. Shaun Hamill a choisi une autre voie, oblique et non-euclidienne, il a débarrassé la table de sa quincaillerie lovecraftienne, fait une boule avec la nappe à tentacules et a foutu le feu à l'ensemble dans son jardin… puis il a levé les yeux au ciel, cherchant au bon endroit, dans l'infini et ses architectures non symétriques, ce qui rendait l'oeuvre de H.P. Lovecraft si vertigineuse. "
Mais un éditeur reste avant tout un commercial. Cependant, après lecture du roman, je ne peux qu'aller dans son sens.
De ce que je garde de mes lectures de jeunesse de ce raciste de Lovecraft, c'est la peur qui rode, l'horreur qui chuchote dans les ténèbres mais reste sur le seuil. de par l'atmosphère, rien n'est dit, tout est suggéré, mais rien n'est montré. C'est exactement cela ici, tout est dans le non-dit, et peut s'expliquer de manière rationnelle ou irrationnelle.

Troisième raison : Car il y a un "chien" avec une cape ! Et avec des super pouvoirs !

Quatrième raison : Car les monstres existent, et ils sont sous ton lit !
Vers l'âge de 5-10 ans, nous avons tous entendu des grattements à la fenêtre de notre chambre, vu une ombre fugace qui la traverse, se planquer sous notre lit ou dans notre armoire. Nos parents nous disaient de ne pas nous inquiéter : "Juste un cauchemar, rendors-toi »
Mais les grandes personnes disent-elles la vérité ? Ne cachent-elles pas de sombres secrets sous l'apparence de la normalité ?
Alors, si tu es courageux, regardes bien sous ton lit, ouvre la fenêtre pour voir qui rode dans le jardin et entrouvre les pages de ce roman.

Cinquième raison : Car il ne se passe rien !
Au vue de la couverture, on se dit qu'il va y avoir plein de calamar géant et du sang.
Et bien non !
Ce roman m'a fait penser à un autre, Les corrections, de Jonathan Franzen, pour son analyse d'une famille. Je dirais que c'est son pendant fantastique.
Une cosmologie de monstres, c'est un roman d'ambiance familial, l'horreur se dissimule dans les secrets de la famille Turner et leur façon d'affronter les replis sombres de leur psyché. le père qui vit son obsession de créer une attraction de Maison hantée envers et contre tout. La mère, qui tente désespérément et maladroitement de faire famille. Quand aux gosses...
Il n'y a pas de véritable action dans ce livre, et même lorsque les évènements se précipitent, le narrateur reste distant vis-à-vis d'eux. Juste le quotidien d'une famille lambda aux prises avec l'irrationnel.
Tous ces petits rien mis bout à bout donnent envie de connaitre le fin mot de l'histoire. Et lorsque celle-ci arrive, je l'ai trouvé à la mesure du reste, assez calme, il faut ré analyser le récit à l'aune de la révélation.
Ajouter à cela des personnages crédibles, une écriture entrainante et vous avez là un roman qu'il vous sera difficile de lâcher, pour peu que vous aimiez une atmosphère de torpeur moite tout en suggestion.

Sixième raison : Car il y a un combat de monstres !

Septième raison : Car on ne sait jamais sur quel pied danser
Le narrateur est-il fiable ? Tout cela sort-il de son cerveau névrosé ?
A toi de te faire ton opinion à partir des éléments glissés ici et là dans le livre.

Il y a tout de même une raison pour laquelle tu ne dois pas acheter ce roman : le principal défaut que je lui trouve relève du marketing. Au vue du titre, de la couverture et des parallèles fait avec Providence, on s'attend donc a du sang, de l'horreur, du gore, de l'indicible. Et celui qui l'achète pour ces raisons risque de vite désenchanter (Mais pourra apprécier tout de même !).

Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse
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Avec Une Cosmologie de monstres, nous découvrons les membres de la famille Turner sur plusieurs dizaines d'années. Nous commençons le roman avec la rencontre des deux parents. Histoire d'amour plutôt banale au premier abord, leur quotidien prend un tout nouveau tournant au moment où Harry offre à la jeune Margaret un roman de Lovecraft en vue de la séduire. A partir de ce moment-là, les cauchemars semblent de plus en plus réels...

Hommage assumé à l'oeuvre de Lovecraft, le récit est baigné dans une folie âpre et omniprésente. le récit sait prendre son temps pour planter un décor frissonnant et malaisant. Attention aux monstres qui grattent aux fenêtres....
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