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sur 420 notes
Un roman sombre, froid, intense, qui pose les bases du roman noir américain. Incontournable.
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Qui a bien pu voler le faucon maltais? Un roman datant des années 30, adapté au cinéma, retrace l'histoire du faucon maltais, cette statuette mystérieuse dont personne ne peut vraiment dire à quoi elle ressemble mais que tout le monde convoite!
Le faucon maltais et son héros, est le plus grand succès de Hammett. Mais si comme moi, les machos salace et les enquêtes policières lente ne sont pas votre tasse de thé, ce classique de la littérature américaine vous ennuira.
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(quatrième de couverture éditeur)

La contribution de Dashiell Hammett à l'histoire du roman noir est d'une importance capitale. Pionnier de la fameuse "hard-boiled school", au début des années 20, il a donné ses lettres de noblesse à un nouveau genre, grâce à la qualité de son écriture et à la densité de ses histoires et de ses personnages
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Je clôture ma trilogie Dashiell Hammett avec son oeuvre la plus célèbre, le Faucon Maltais. J'avais entamé ce cycle avec l'excellent Moisson Rouge (1929) puis enchainé avec La Clé de verre (1931), restait LE chainon manquant, ce satané Faucon de Malte, l'équivalent des Tables de la Loi pour plusieurs générations d'écrivains qui se lanceraient dans le polar par la suite (Westlake, Himes, Leonard, Ellroy,...). Publié en 1930 donc, ce troisième livre fut pour son auteur un triomphe littéraire que les adaptations cinématographiques (en particulier celle de John Huston avec Humphrey Bogart en 1941) ont contribué à asseoir parmi les plus grands romans policiers jamais écrits. Ça met à peine la pression quand on vient d'enchainer deux perles du même auteur, elles aussi considérées comme des incontournables du genre.

Au petit jeu des préférences, je pense que Moisson Rouge conserverait une légère tête d'avance sur ses deux confrères que je mettrais exactement au même niveau. C'est à dire assez haut quand même. Déjà, Sam Spade et Ned Beaumont (héros dans La Clé de verre) sont très similaires. L'un et l'autre cultivent les bons mots, entretiennent leur cynisme bien qu'ils soient dotés d'un sens moral inamovible et n'ont pas peur d'arroser de coups leurs adversaires. le statut du Continental Op (personnage principal de Moisson Rouge) est lui plus trouble. Ex-détective privé lui-même, il y a fort à parier que Dashiell Hammett a mis beaucoup de lui chez Spade (qui porte d'ailleurs son prénom) et Beaumont, deux hommes qui flirtent avec l'obscurité sans jamais lui céder un pouce de terrain. Un zeste de romantisme collant à merveille à ces hommes qui taquinent la bouteille, fument comme des pompiers et plongent les mains dans le cambouis couleur sang. le héros du Faucon de Malte est peut-être un peu plus lumineux, ne serait-ce que dans ses rapports affectueux avec son assistante Effie ou ses relations teintées d'humour avec la police.

L'intrigue est moins politique, néanmoins le jeu permanent du rapport de forces entre les personnages maintient un climat orageux, menaçant. Une fois de plus, Hammett offre le beau rôle à une femme, Brigid O'Shaughnessy, le vrai joker du roman. À l'instar de Spade, l'écrivain joue avec les angles, les ellipses ou le "hors-champ" pour placer son lecteur dans une position d'incertitude. Tout cela file jusqu'à un final en mode partie de poker à haut risque qui prend aux tripes. On achève les 325 pages encore bien sonné mais parfaitement conscient de l'importance du Faucon Maltais sur ses héritiers, sur le roman noir et à fortiori le film noir. C'est peu dire que le cycle Hammett m'a apporté entière satisfaction.
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Grâce à la librairie Gallimard, nous connaissions déjà par des traductions deux livres de Dashiell Hammett : la Clé de verre (The Glass Key) et la Moisson rouge (Red Harvest). Nous en avons ici-même indiqué les mérites. Grâce à The Albatross Continental Library, qui fait concurrence à Tauchnitz, nous avons maintenant à notre disposition le texte anglais d'un troisième livre du même auteur pour le prix relativement modique de 12 fr. Il n'est pas moins remarquable que les deux autres. Sans doute The Maltese Falcon [le Faucon maltais] est un livre de début ; cela se voit à certaines gaucheries dans le récit et dans les descriptions mais peut-être à cause de cette gaucherie même, le roman semble encore plus près de la vie, de la cynique et brutale réalité américaine, que les deux autres. On nous épargne le dénouement conventionnel et postiche rajouté à la Clé de verre et la moralité factice de Red Harvest, où les différentes bandes, en se détruisant les unes les autres, semblent faire triompher une sorte de justice distributive. Dans le Faucon de Malte, tout le monde est immoral, crûment, froidement immoral. Une seule chose compte : l'argent, les dollars. le détective lui-même, Spade, le héros du récit, ne vaut pas mieux que les autres, les criminels qu'il poursuit. D'ailleurs il le sait et ne s'en cache pas. Il n'a aucune illusion, ni sur lui-même, ni sur la justice au nom de laquelle il travaille, ni sur la police officielle, ni sur ses propres collaborateurs. Son associé, Miles Archer ayant été tué au début (c'est le premier crime) il répond à une cliente apitoyée qui s'informe si Archer était marié : « Mais oui, avec pas d'enfants et dix mille dollars d'assurance et une femme qui ne l'aimait pas. Alors, comme vous voyez, ça va. » Il est bien placé pour parler ainsi, du reste car il était l'amant d'Iva, la femme d'Archer. S'il en a du regret par la suite, c'est uniquement parce qu'Iva se conduit en véritable crampon et veut à toute force l'épouser, ce à quoi il ne tient guère. Ce Spade, rusé, méfiant et féroce, est un véritable Canaque en complet veston. Il est toujours prêt à lancer son poing dans la figure des hommes et sa main sur les fesses des femmes. Lorsque celles-ci protestent, il s'excuse en disant : « Je ne sais pas parler autrement aux femmes. Je ne sais que leur dire. » Au reste s'il est sensuel et capable de violentes flambées de désir et même de passion, Il ne perd jamais de vue ses intérêts. L'action court de mensonge en mensonge, de meurtre en meurtre et de trahison en trahison jusqu'à la scène finale, la plus cynique de toutes, et presque grandiose à force de cynisme. Il faut voir comment Spade explique à sa cliente, une belle jeune fille qui est devenue sa maîtresse, que c'est elle la criminelle, qu'il s'en est douté dès le début, et que ça ne l'a pas empêché de l'aimer, mais que leur amour ne l'empêchera pas non plus de la livrer à la police et de l'envoyer à la potence ou à la prison perpétuelle. — Bien sûr, ma chérie, lui dit il, tu es richement gentille, et je suis fou de toi, et on a couché ensemble, et tout ça, mais ça n'est pas une raison pour te laisser partir. Et il lui énumère froidement, méthodiquement, les huit bonnes raisons qu'il a de la faire condamner : d'abord, ne pas faire condamner l'assassin de son associé serait maladroit ; ça nuirait au business. Ensuite il pourrait être soupçonné de complicité, si jamais on découvrait le pot aux roses. Et puis, puisqu'elle a tué Archer, elle pourrait bien s'aviser de le tuer, lui, Spade, pour l'empêcher de parler... Et ainsi de suite. Et sa main, crispée sur l'épaule de sa partenaire pour une dernière caresse, s'ouvre pour la pousser dans les bras des policiers officiels, qui frappent à la porte... Évidemment, après ça, Spade aura des regrets, car cette Brigid était rudement gentille. Mais ce ne sera que quelques mauvaises nuits à passer. Tandis que vingt ans dans la prison de San Quentin... Comme nous voilà loin, n'est-ce pas, des détectives gentlemen et chevaleresques et des ingénues ravissantes qui savent demeurer pures au milieu des pires souillures. L'auteur, qui a été au service de l'agence Pinkerton pendant des années, sait de ce dont il parle, et ses livres resteront comme un témoignage, accusateur, impitoyable et précis sur l'Amérique de notre temps.
Régis Messac
Les Primaires, n° 42, juin 1933

Lien : https://www.regis-messac.sit..
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Beaucoup auraient remué ciel et terre pour se l'approprier, ce faucon. Certains y avaient déjà laissé leur peau. le détective Miles Archer lui-même y était resté. Mais son associé, Sam Spade, rusé, tenace, entreprenant jusqu'au cynisme, les manoeuvre comme des enfants. Il esquive même de justesse les pièges que lui tend Brigid O'Saughnessy, la fausse ingénue, et touche au but. Mais saura-t-il tirer profit de cette victoire ?

Ce qui suit dévoile des moments clés de l'intrigue.
Sam Spade est approché par une certaine Miss Wonderly, qui leur demande de suivre un homme, Floyd Thursby, avec qui sa soeur se serait enfuie. Spade ne s'occupe pas personnellement de l'affaire, son associé Miles Archer accepte de s'en charger. Dans la nuit, Spade est réveillé par le téléphone. le policier Tom Polhaus lui annonce que Miles a été tué pendant sa filature. Spade demande à Effie, sa secrétaire, de prévenir la femme de Miles, Iva. Puis il reçoit la visite de Polhaus et du lieutenant Dundy. Ils annoncent à Spade que Thursby a également été tué, et ne cachent pas leurs soupçons à son égard.
*
Le lendemain, Spade reçoit la visite d'Iva, avec laquelle il entretient une liaison. Il la renvoie sèchement, craignant que leur relation ne soit retenue contre eux dans la mort de Miles. Effie croit à la culpabilité d'Iva. Spade, lui, peine à retrouver Miss Wonderly, qui le contacte cependant depuis un autre hôtel, où elle réside sous le nom de Miss Leblanc. Spade lui rend visite : elle lui avoue s'appeler en réalité Brigid O'Shaughnessy et demande à Spade de l'aide. Elle révèle très peu de choses à Spade : qu'elle connaît Thursby, qu'ils sont venus ensemble de Hong Kong, qu'ils étaient associés dans une affaire mais qu'il l'avait trahie. Elle dit aussi ignorer qui a tué Thursby. Elle le paie enfin pour qu'il la protège.
*
Spade consulte également son propre avocat, Sid Wise, afin d'éviter que la police ne le mette en cause, ce qui compromettrait son enquête. de retour à son bureau, le détective reçoit Joel Cairo, un homosexuel qui lui offre cinq mille dollars pour retrouver une statuette d'oiseau noir. le soir, en se rendant compte qu'il est suivi, Spade va à l'hôtel Belvedere voir Joel Cairo qui lui promet n'être pour rien dans cette filature, puis il sème son poursuivant et rend visite à Miss O'Shaughnessy. Elle admet connaître Cairo, mais semble inquiète que Spade puisse aider celui-ci. Elle accepte de rencontrer Cairo chez Spade. Là, ils révèlent s'être connus à Constantinople, et chercher tous deux l'oiseau noir. O'Shaughnessy évoque aussi un certain « G » qui pourrait être l'assassin de Thursby.
*
À cet instant, Dundy et Polhaus frappent à la porte de Spade, qui leur ouvre sans les laisser entrer. Les deux policiers l'interrogent sur ses liens avec Iva Archer. Spade se défend de leurs soupçons, quand une dispute éclate entre Cairo et O'Shaughnessy : les policiers entrent et menaçent d'embarquer tout le monde. Spade tente de minimiser la situation, ce qui exaspère Dundy qui le frappe. Polhaus empêche Spade de répliquer et les deux agents repartent. Cairo en profite pour s'éclipser aussi. Spade obtient de Miss O'Shaughnessy de nouveaux détails sur l'affaire : chargée par un Russe, Kemidov, de trouver la statuette de faucon, elle serait entrée en possession de l'objet à Constantinople avant que Thursby ne la trahisse. Mais Brigid admet ne pas dire toute la vérité, avant d'embrasser Spade...
*
Le lendemain, Spade fouille la chambre d'hôtel de Brigid, mais n'y trouve pas l'oiseau. Il laisse volontairement des traces avant de se rendre au Belvedere. Cairo est absent depuis la veille, mais Spade remarque le jeune homme qui le suivait : il a l'intuition de lui parler de « G ». Cairo revient vers midi et raconte avoir été interrogé toute la nuit par la police, sans avoir rien avoué. Spade rentre à son bureau où Iva et « G » ont appelé. Miss O'Shaughnessy est là : ayant constaté avec angoisse que sa chambre a été fouillée, Spade lui propose de la mettre à l'abri chez Effie.
*

Laissé seul, Spade reçoit un appel de Casper Gutman qui lui propose de le voir un quart d'heure plus tard à l'hôtel Alexandria. Iva passe à ce moment, avoue avoir envoyé la police chez lui la veille et explique que son beau-frère Phil Archer les soupçonne. Spade l'envoie chez son Sid avant de se rendre chez Gutman où il est accueilli par le jeune homme qui le suivait, Wilmer Cook. Spade affirme à Gutman qu'il travaille pour son compte, et Gutman de lui révéler le secret du faucon en échange de l'objet lui-même. Devant l'hésitation de Gutman, il part en feignant la colère.
*
Spade rend visite à Sid qui lui apprend qu'Iva suivait son mari par jalousie juste avant son meurtre. de retour à son bureau, Spade apprend d'Effie que Miss O'Shaughnessy n'est pas venue chez elle. Spade retrouve le chauffeur de taxi de Brigid, qui affirme l'avoir conduite au port. Spade est ensuite abordé par Wilmer qui le ramène chez Gutman, après l'avoir désarmé. Gutman raconte l'histoire de la statuette, qui sous une couche de peinture dissimule un faucon en or incrusté de pierres précieuses, offert par l'ordre des Hospitaliers au roi d'Espagne, au XVIe siècle, rachetée par Gutman à Kemidov, mais dérobée par ses émissaires. Gutman propose 50 000 dollars, soit un quart de sa valeur, pour retrouver l'oiseau. Spade réalise alors qu'il vient d'être drogué, il fuit et se fait assommer par Wilmer.
*
Lorsque Spade se réveille, il retourne à son bureau et demande à Effie de consulter son cousin, professeur d'histoire, à propos de l'histoire du faucon. Spade rend ensuite plusieurs visites infructueuses : personne chez Brigid O'Shaughnessy, personne à l'Alexandria (où on l'informe que Gutman, sa fille Rhea et Wilmer Cook sont sortis), et personne au Belvedere.
*
Là, il fouille néanmoins la chambre de Cairo et n'y trouve qu'un journal découpé. La coupure correspond aux arrivées de bateaux, notamment « La Paloma ». À son bureau, Effie apprend à Spade que l'histoire du faucon peut être vraie, et qu'un bateau brûle dans le port : « La Paloma ». Plus tard, Spade discute avec Polhaus et avec le District Attorney (procureur) qui l'a convoqué : la police semble partie sur de fausses pistes et Spade repart rassuré pour la tranquillité de son enquête.
*
Spade perd la trace des différents acteurs de l'histoire : il constate que Cairo a quitté le Belvedere, et apprend que Miss O'Shaughnessy a rencontré Gutman, Cairo et Cook avant l'incendie de « La Paloma ». Il raconte cela à Effie, au bureau, quand un homme agonisant entre. Touché de plusieurs balles, il meurt avant d'avoir pu dire un mot. Sous son bras, un colis : le faucon.
*
À ce moment, le téléphone sonne : Miss O'Shaughnessy appelle à l'aide mais la communication est coupée. Spade part, et demande à Effie de prévenir la police sans mentionner la statuette, qu'il emporte avec lui. Il va mettre l'oiseau dans une consigne de la gare de Picwick et envoie le ticket par la poste vers une boîte dont il a la clé. Puis il se rend à l'endroit où Miss O'Shaughnessy est censée avoir besoin d'aide : sur place, il ne trouve que la fille de Gutman, Rhea, apparemment droguée, et qui l'envoie vers une fausse adresse. À son retour la fille est partie. Spade rentre alors chez lui, où l'attend Brigid. Ils rentrent dans l'appartement, où Gutman, Cairo et Cook les ont précédé et les attendent.
*
Spade négocie habilement. Gutman lui propose 10 000 dollars qu'il juge insuffisant mais, surtout, Spade réclame un bouc émissaire qu'il puisse livrer à la police en tant que coupable. Il propose Wilmer Cook, que Gutman et Cairo finissent par trahir. À sept heures du matin, Spade demande à Effie de lui ramener le faucon.
*
Celui-ci se révèle finalement un faux en plomb. À ce moment, Wilmer s'échappe. Cairo et Gutman s'en vont aussi. Spade appelle alors Polhaus pour dénoncer le trio. Puis il obtient de Brigid des aveux complets : Wilmer Cook est l'assassin de Thursby, mais c'est elle qui a tué Miles Archer pour faire arrêter Thursby et s'en débarrasser avant que le faucon n'arrive par « La Paloma », grâce à Jacobi, le capitaine du bateau.
*
Devant Brigid incrédule, Spade annonce qu'il va la livrer à la police, parce qu'elle est coupable, et qu'il doit cela à Miles. Spade apprend aussi de la police que Gutman est mort de la main de Wilmer Cook. Dans la journée, Spade fait le bilan de l'affaire avec Effie, et reçoit la visite d'Iva...
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