L'auteur nous offre une vraie rétrospective de l'année 1968, année où de profonds changements sociétaux ont eu lieu. Un vrai plaisir de lecture.
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Lecture jeune, n°127 - Le titre de l’oeuvre nous plonge d’ores et déjà d’emblée dans l’univers de mai 1968 et de ses slogans devenus célèbres... Hervé Hamon nous raconte les aventures d’une famille parisienne modeste, avec un père cheminot syndicaliste, une mère au foyer, deux fils brillants – un interne en médecine et un futur normalien, maoïste convaincu –, une fille lycéenne, un oncle gaulliste et un prêtre en mal de mariage. La famille va partiellement imploser, chacun intimement touché par les événements, chacun vivant ses propres expériences. Le récit est porté par la mère, Mélina : d’abord spectatrice, elle va vivre une incroyable émancipation tandis que le père de famille va, lui, s’effacer en une sorte de gardien du foyer, créant une amusante inversion des rôles. Hervé Hamon, longtemps auteur d’essais et de documentaires – dont le fameux Génération sur mai 68, coécrit avec P. Rotman et réédité cette année –, s’est tourné vers le roman en 2007 et récidive avec cet ouvrage. Il choisit la forme du feuilleton car la multiplicité des dialogues, des péripéties et des points de vue permet d’approcher sans lourdeur le foisonnement et les contradictions de l’époque. La famille qu’il nous présente reflète assez fidèlement les lignes de fracture et les orientations politiques de la société française d’alors. Les personnages vivent tous, parfois dans la douleur, la remise en question des rapports humains (homme-femme, employeuremployé, parent-enfant, enseignant-élève...) et des valeurs d’ordre et d’autorité. Violences et fêtes improvisées, solidarité et sectarisme se côtoient. Dans ce grand tourbillon romanesque, très peu de célébrités : le feuilleton restitue sous une apparence légère, humoristique et avec justesse l’atmosphère de ce mois de mai et sa complexité. Une grève générale, une libération de la parole et de l’imagination, un soulèvement des jeunes, la violence, l’angoisse de la droite, l’émancipation des femmes, rien n’est oublié. Voici donc enfin une approche de mai 1968 documentée mais sans prétention, pleine de tendresse mais sans nostalgie, ni poncifs ni manichéisme.
Marie-Françoise Brihaye
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Hervé Hamon publie "Dictionnaire amoureux des îles" chez Plon.
Votre mer est un milieu hostile, meurtrier, menaçant, attirant peut-être parce qu'il est tout cela. Loin de l'image un peu aseptisée des agences de voyages, ce livre nous donne envie de larguer les amarres, de voir ces îles de près et parfois on veut même s'y installer y compris dans les plus inhospitalières.
Les îles sont synonymes de mystère et d'exotisme, mais aussi d'exil, de migrants, de conquête, de trésors, de pirates, de négriers, de déportés, de prisons et de liberté. Elles nous parlent d'écologie de mondialisation, de solitude mais aussi de joie.
"Les îles éveillent en nous un imaginaire, mais je parle aussi des tragédies qu'elles ont vécu ou qu'elles sont en train de vivre comme à Lampedus ou Lesbos. Il y a les changements climatiques qui les menaces également."
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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