Besoin de mer, c'est d'abord une écriture prodigieuse, nette, claire et belle.
Besoin de mer, c'est avant tout un hymne à la Bretagne, terre parfois fertile, souvent rebelle, région de granit et de rocs, d'amers et de récifs, de vagues et d'écume, de phares et de balises…
Besoin de mer, c'est une ode à la mer, à l'océan, au vent, à la pluie et à la brume, à la glace des mers polaires et à la douceur des mers du sud, aux rivages, aux côtes et aux îles, au cap et à la cape, aux courants marins, au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, aux aurores lumineuses ou blafardes, aux crépuscules étincelants ou sombres, aux coques, aux ponts, aux voiles, aux drisses, aux haubans et aux écoutes, aux mats et aux baumes, à l'eau et au sel, aux phoques et aux morses, aux coquillages et crustacés, aux poissons, aux algues, au varech et au plancton.
Besoin de mer, c'est un hommage à tous les marins, célèbres ou anonymes qui ont bercé l'imaginaire de l'auteur,
Eric Tabarly, qui avait toutes les qualités pour être un grand marin : superbe, courageux, ingénieux et cependant modeste,
Alain Bombard, ce médecin
naufragé volontaire qui démontra en le testant sur lui-même qu'un homme seul sur une petite embarcation pouvait survivre en utilisant uniquement les ressources de la mer, aux marins-pompiers et sauveteurs qui, parfois au péril de leur vie, portent secours aux matelots en détresse, perdus sur de vieux rafiots mal entretenus, ou aux plaisanciers présomptueux et imprudents.
Besoin de mer, c'est une ode à la Vie.
J'ai trouvé une grande connivence « intellectuelle », pardonnez-moi ce mot vaniteux, entre lui et moi : j'ai aimé ses références littéraires avec
Louis Guilloux et son « Sang noir »,
Léo Ferré et surtout, le génial Bobby Lapointe (qui a chanté « La maman des poissons » ne l'oublions pas), ou Les Frères Jacques avec, bien entendu, « La
Marie Joseph » (qui heureusement, était un bon bateau). Manque peut-être
Charles Trénet avec « La mer », un oubli ?
Je partage comme lui, une certaine répulsion pour les « exploits » insensés, cette recherche de l'extrême qui ne prouve rien et conduit trop souvent à la mort.
Besoin de mer, c'est peut-être finalement le livre d'un grand amour, qui jamais ne finira, d'un homme pour la mer.
Lien :
https://jluc.lys@gmail.com