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EAN : 9782020367141
281 pages
Seuil (18/03/1999)
3.53/5   30 notes
Résumé :
L'écrivain-éditeur a entrepris ici de décrire à la première personne et partager son besoin de rivages, de marées, d'îles, de navigation.

Il nous convie à voyager d'Ouessant aux brumes de Terre-Neuve, des icebergs du Groenland aux montagnes marines de la Crète.

Mais il raconte aussi sa Bretagne et s'adresse à tous ceux, navigateurs ou terriens, qui vivent la passion du large.


Prix H. Queffelec 97
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Besoin de mer, c'est d'abord une écriture prodigieuse, nette, claire et belle.
Besoin de mer, c'est avant tout un hymne à la Bretagne, terre parfois fertile, souvent rebelle, région de granit et de rocs, d'amers et de récifs, de vagues et d'écume, de phares et de balises…
Besoin de mer, c'est une ode à la mer, à l'océan, au vent, à la pluie et à la brume, à la glace des mers polaires et à la douceur des mers du sud, aux rivages, aux côtes et aux îles, au cap et à la cape, aux courants marins, au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, aux aurores lumineuses ou blafardes, aux crépuscules étincelants ou sombres, aux coques, aux ponts, aux voiles, aux drisses, aux haubans et aux écoutes, aux mats et aux baumes, à l'eau et au sel, aux phoques et aux morses, aux coquillages et crustacés, aux poissons, aux algues, au varech et au plancton.
Besoin de mer, c'est un hommage à tous les marins, célèbres ou anonymes qui ont bercé l'imaginaire de l'auteur, Eric Tabarly, qui avait toutes les qualités pour être un grand marin : superbe, courageux, ingénieux et cependant modeste, Alain Bombard, ce médecin naufragé volontaire qui démontra en le testant sur lui-même qu'un homme seul sur une petite embarcation pouvait survivre en utilisant uniquement les ressources de la mer, aux marins-pompiers et sauveteurs qui, parfois au péril de leur vie, portent secours aux matelots en détresse, perdus sur de vieux rafiots mal entretenus, ou aux plaisanciers présomptueux et imprudents.
Besoin de mer, c'est une ode à la Vie.
J'ai trouvé une grande connivence « intellectuelle », pardonnez-moi ce mot vaniteux, entre lui et moi : j'ai aimé ses références littéraires avec Louis Guilloux et son « Sang noir », Léo Ferré et surtout, le génial Bobby Lapointe (qui a chanté « La maman des poissons » ne l'oublions pas), ou Les Frères Jacques avec, bien entendu, « La Marie Joseph » (qui heureusement, était un bon bateau). Manque peut-être Charles Trénet avec « La mer », un oubli ?
Je partage comme lui, une certaine répulsion pour les « exploits » insensés, cette recherche de l'extrême qui ne prouve rien et conduit trop souvent à la mort.
Besoin de mer, c'est peut-être finalement le livre d'un grand amour, qui jamais ne finira, d'un homme pour la mer.

Lien : https://jluc.lys@gmail.com
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J'abandonne. Et ce n'est pas faute d'avoir nourri de grandes espérances face à un ouvrage qui promettait des périples multiples dans des contrées lointaines et une profusion d'expériences de navigation. Non que je ne goûte pas un style d'adepte de la philosophie qui m'a fait penser à la façon - toujours déconcertante et "en hauteur" - dont un Roland Barthes ou un Gaston Bachelard (oui, décidément, il faut que je me remette à lire Bachelard un jour...) traitent d'un thème... Et puis il est question de Louis Guilloux, qui est l'une de mes marottes. Que dire enfin d'une chapitre presque initial où il est avancé que le plus grand mérite de la mer est de démentir la prétention à l'existence d'un centre du monde.
Néanmoins, justement, à la moitié du livre, et malgré une incursion au Groenland et une en Guadeloupe, s'ancre en moi l'impression que pour l'auteur, le centre du monde, ce sont les rivages bretons à l'aune desquels tout le reste est mesuré. Un livre sur la Bretagne maritime (que j'ignore totalement), franchement, ce n'est pas du tout ce que je cherchais.
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Abandonné à la moitié du livre, me retrouvant à sauter trop de passages du fait de la quantité de références à des lieux qui supplante largement le propos. Dès lors que le propos reprend, il y a un mélange de philosophie et de poésie pas désagréable, mais trop intermittent pour moi.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le pays dont je me réclame, dont je suis excessivement absent, n'est pas (uniquement) un berceau ni une matrice.
C'est une côte.
C'est un fragment de terre que la mer dessine, creuse et modifie.
C'est une zone de contact, tout à l'inverse d'un camp retranché où l'on serait, enfin, entre soi.
J'ai récemment visionné une cassette vidéo riche en images somptueuses, tournées par des amateurs. Mariage bourgeois à Saint-Brieuc, banquet à Scrignac réunissant tout le village, départ des terre-neuvas, Internationale en breton sous l'égide de Marcel Cachin, le spectateur s'attendrit, est ému, sourit.
Mais le commentaire...Le commentaire professe que "nous" vivions ainsi autrefois, "nous" étions solidaires sur les goélettes morutières, "nous" n'avions guère de conflits entre "nous", jusqu'à ce que l'étranger, dont l'ultime avatar fut le "congé payé" du Front Populaire, ne vienne bousculer "nos" coutumes et rompre "notre" harmonie.
Difficile d'évoquer le passé sans barboter dans la niaiserie réactionnaire....
(extrait du chapitre 3 "Ar Mor")
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C'est une question d'élément.
Les pêcheurs, les commerçants, les militaires, les navigateurs de toute espèce et de toute origine n'ont cessé d'annoncer d'autres continents, les uns émergés, les autres engloutis.
Autant d'univers parallèles et insoupçonnés.
Hannon le carthaginois s'embarqua en 465 avant notre ère, franchit les colonnes d'Hercule, doubla le cap Vert, longea l'Afrique et découvrit les îles dites "Fortunées".
Himilcon, un de ses compagnons, s'aventura jusqu'à l'île d'Albion.
Ils furent les inventeurs pour mille ans, de routes inédites....
(extrait du chapitre 2 "Mais où est passé le centre du monde ?")
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La mer demeure le spectacle entre tous, et paradoxalement, la meilleure initiation à l’invisible.
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Plus tard, quand je retrouverai la seule liberté qui me manque, celle d'aller voir la mer chaque soir, je chercherai peut-être une de ces coques à quille longue que je caresse de l'oeil. Je poncerai, je vernirai, je surveillerai les épissures, je traquerai la moindre bernique égarée. En attendant, je ne me prive pas d'un jour sur l'eau. Et je songe que vieillir comporte, aussi, des promesses. Des promesses qu'on traîne depuis l'enfance et qu'on a peur de ne pas tenir : retourner à la mer avant de retourner à la terre.
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Quel rapport avec la mer ? Ceci : l'immensité propre à cet élément excède l'étendue. Elle nous invite non point à penser l'infini qui n'est pas pensable, mais à l'entrevoir en mesurant combien nous sommes rejetons de la coïncidence. Ce n'est pas une idée triste, c'est une idée libre et courte, où il n'est pas interdit de trouver de la curiosité et de prendre du plaisir. Quand on vit (au bord de) la mer, on ne peut douter qu'un milliard de mondes "importants" nous sont et nous resteront inconnus.
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Vidéo de Hervé Hamon
Hervé Hamon publie "Dictionnaire amoureux des îles" chez Plon. Votre mer est un milieu hostile, meurtrier, menaçant, attirant peut-être parce qu'il est tout cela. Loin de l'image un peu aseptisée des agences de voyages, ce livre nous donne envie de larguer les amarres, de voir ces îles de près et parfois on veut même s'y installer y compris dans les plus inhospitalières. Les îles sont synonymes de mystère et d'exotisme, mais aussi d'exil, de migrants, de conquête, de trésors, de pirates, de négriers, de déportés, de prisons et de liberté. Elles nous parlent d'écologie de mondialisation, de solitude mais aussi de joie. "Les îles éveillent en nous un imaginaire, mais je parle aussi des tragédies qu'elles ont vécu ou qu'elles sont en train de vivre comme à Lampedus ou Lesbos. Il y a les changements climatiques qui les menaces également."

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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