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Kunt Hamsun né en 1859 en Norvège est un romancier qui fut célèbre fin XIXe début XXe, il est récompensé du prix Nobel de littérature en 1920.
Victoria est un roman poétique qui met en scène un amour impossible entre la fille d'un chatelain (Victoria) et le fils d'un meunier (Johannes). Leurs conditions sociales ne leur permettent pas de s'aimer au grand jour et pourtant, l'amour qu'ils ressentent va les consumer toute leur vie durant.
Plongés dans des rêveries sans fin, la réalité s'avère être assez cruelle et plonge chacun d'eux dans un ballet d'espoir comme de déception. Tous les ingrédients du romantisme du XIXe siècle sont présents. Ainsi, la retenue, la résilience, le respect des usages font que ces deux êtres rêvent leur existence plutôt que ne la vivent.
De belles descriptions de paysages de nature sont appréciables. L'ambiance est perceptible au fil des pages de ce beau roman.
Je découvre Knut Hamsun, personnage complexe issu d'un milieu très modeste qui par son talent d'écrivain a su attirer la lumière sur lui.
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Si Knut Hamsun a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1920 son roman Victoria paru quant à lui en 1898 est un pur produit de la littérature romantique de la fin du 19è siècle.
Victoria est la Demoiselle du Château, Johannes le fils du meunier, avant même que le roman ne commence les dés sont jetés! Ils s'aiment mais leur amour est impossible. C'est inenvisageable , rien ils n'ont rien en commun ni rang social, ni éducation, ni fortune alors leur amour ne peut qu'être désespéré et désespérant...
Je crois avoir trouvé réunis dans ce texte tous les griefs que je fais à cette littérature romantique du 19è. Bien sûr je ne remets pas en cause l'écriture de Knut Hamsun ni la qualité des pages qu'il consacre à la nature, aux paysages mais voilà l'ensemble m'ennuie profondément , la dernière page tournée je n'ai qu'une envie oublier Victoria et Johannes ..
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Une belle déclaration d'amour entre la fille d'un châtelain, Victoria et le fils d'un meunier, Johannes. Tout au long de l'histoire, la passion des jeunes amoureux est présente mais l'on sait pertinemment que la condition sociale de l'époque ne pourra leur laisser la possibilité de vivre pleinement cet amour.
Le père de la jeune fille ne la laissera pas se marier avec un garçon de cette classe. On est au XIXe siècle en Norvège, les moeurs ne sont pas établies dans ce sens.
Une écriture très fluide, simple avec une histoire prévisible ce qui me fait grandement douter quant au prix Nobel que cet auteur à reçu pour ses oeuvres et quand je me dis que d'autres n'ont rien reçu à cette époque alors là je m'en pose des questions...
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Je viens de terminer "Victoria" de Knut Hamsun, auteur norvégien du XXème siècle. Je ne peux dire que du bien de ce livre absolument magnifique ! C'est l'histoire de Johannes, le fils du meunier et de Victoria, la fille du châtelain qui s'aiment depuis l'enfance...Ces deux êtres - touchants - vont surpasser les épreuves sans jamais cesser de s'aimer.

Ce roman émouvant nous livre une réflexion sur le temps qui passe et bien évidemment sur l'amour !! Je garde une impression positive de ce livre et, je l'avoue, la fin m'a particulièrement marquée (la lettre de Victoria est sincère et révèle tout ce qu'elle ressent depuis le début...)

Pour conclure, BRAVO pour ce livre que j'ai adoré et dévoré, un gros coup de coeur ;)

A lire !
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Mais qu'est-ce que Knut Hamsun a voulu faire en écrivant ce roman? C'est en tout cas une déception pour moi, après avoir adoré Vagabonds et La Faim...
Hamsun aborde ici le thème de l'amour contrarié avec tous les poncifs: différences de classe, mauvais timing, orgueil mis à mal... Johannes, le fils du meunier, tombe amoureux de Victoria, la fille du châtelain, dès qu'il la voit. Il a alors 14 ans et elle 8. Les années passent, ils se rencontrent fréquemment, sans jamais vraiment oser avouer leur attirance réciproque. Johannes s'installe en ville, devient poète, Victoria grandit et devient une jeune femme promise à Otto, jeune homme vaniteux et riche.
J'ai suivi ainsi les va-et-vient de cet amour inavoué d'abord avec une certaine tendresse pour les personnages, jusqu'à ce que je m'avoue que Victoria est décidément vraiment trop inconstante, hameçonant Johannes de ses demi-aveux avant de le remballer froidement de manière quasi-systématique.
Knut Hamsun fait quelques disgressions maladroites sur ce qu'est l'amour à plusieurs points du récit, et le tout laisse un petit goût d'inachevé.
Bref, c'est une déception pour moi qui avait jusqu'ici aimé la fraîcheur de son écriture. Mauvaise pioche!


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Décidément, je dois vraiment aimer Knut Hamsun. Car il y a, dans ce roman, toutes les ficelles et les ingrédients de l'intrigue amoureuse romantique comme on en a écrit à la pelle au XIXº siècle et qui, d'habitude, me font bailler d'ennui. Tous les clichés y sont, il faut avouer : amour d'enfance qui perdure à vie, barrière sociale, rivalité d'un pauvre et d'un riche soupirants, fierté mal placée, quiproquo, on se rate d'un cheveux, et au moment où tout est possible, on meurt... Bref, tout y est, en vrac : des bouts de Hauts de Hurlevent, Niels Lyhne, Werther, la Nouvelle Héloïse, même la tuberculose est au rendez-vous !

Et pourtant il n'y a rien de niais chez Hamsun, déjà parce que l'amour, chez lui, est à cent lieues des suavités fadasses de l'amour chaste entre deux ingénus rougissant. Quand ça se passe bien, chez lui, la passion amoureuse, c'est l'enfant de Bohème comme dans le couple de vieux amoureux de Et la vie continue : "Une folie effrontée, une folie de premier ordre, tous les deux, mais non sans éclat, non sans amour ni rêverie. Une confiance sauvage, une bonté à la bohémienne l'un pour l'autre, qui ne craignait rien et qui, en d'autres circonstances, aurait été appelée de jolis noms. Ils auraient pu garder leurs distances l'un envers l'autre et être restés, avec avantage, chacun de son côté, mais c'est ce qu'ils ne faisaient pas, leur passion était authentique comme un premier amour. Mais elle était risquée et pleine de tribulations."

Quand ça se passe mal, c'est "Victoria", donc. Entre deux êtres jeunes, mais plus dégourdis que les héroïnes toujours à demi-pâmées des romantiques français. On s'embrasse, on se donne rendez-vous, on se cingle, on s'avoue tout, on se moque, on pleure... Ce n'est pas la pudeur qui paralyse les amoureux, c'est l'orgueil, qui ne les mène pas jusqu'aux fureurs heathcliffiennes mais qui pousse au silence. L'amour est pour Hamsun la sève du monde, mais sa brûlure aussi, et ses roses sont plus proches de celle de Hafez que de Goethe... L'amour n'est ni moral, ni immoral, il est comme la pulsion vitale du monde à laquelle croyait tant Hamsun, et entre les chapitres où Victoria et Johannes se retrouvent et se perdent au fil des années est intercalée la question cruciale pour l'écrivain, qu'il adresse directement au lecteur, et lui donnant sa réponse, dans une forme de magnifique poème en prose : "L'amour fut la première parole de Dieu et la première pensée qui traversa son esprit. Lorsqu'il commanda "Que la lumière soit !", l'amour fut. Toute sa création fut réussie, et il ne voulut rien y changer. Et l'amour, qui avait été à l'origine du monde, en fut aussi le maître. Mais ses chemins sont parsemés de fleurs et de sang. de fleurs et de sang..."

C'est évidemment le fait que la langue de Hamsun est superbe, surtout dans ses descriptions du monde, de la nature, son grand thème, qui donne aux paysages plus de présence et de profondeurs qu'aux protagonistes humains, finalement assez convenus et rapidement esquissés. Mais cela n'est pas vrai pour tous les personnages. Ce sont, curieusement, les héros, jeunes et vieux, du drame qui sont le plus hâtivement brossés, sans même souvent, de réelle description physique. Mais la plume de Hamsun fait se poser parfois le regard de Johannes sur des figures anonymes, misérables, croisées au hasard des rues, qui sont comme autant de reflets de ses propres malheurs ou bonheurs, d'états d'âme aussi rapides à changer qu'un ciel d'automne ou de printemps :

"Peu après, il aperçut un groupe d'enfants qui jouaient près d'une porte. Assis tranquillement dans un coin, un garçon de dix ans les observait ; ses yeux bleus étaient ceux d'un vieillard. Il avait les joues creuses, le menton carré et portait une casquette de toile, ou plus exactement la doublure d'une casquette pour cacher sa perruque. Une maladie du cuir chevelu avait à jamais marqué son crâne. Qui sait si son âme n'était pas déjà brisée, fanée elle aussi."

Une averse et un sommeil plus tard :

"Chassés par la pluie, les autres enfants étaient peut-être rentrés dans la cour pour y poursuivre leurs jeux de quille ou de marelle. Et le vieillard de dix ans défiguré les regardait, sans rien dire. Qui sait, peut-être avait-il dans sa chambre au fond de la cour une joie secrète, une poupée, un pantin ou une toupie. Peut-être n'avait-il pas tout perdu dans la vie, peut-être l'espoir n'était-il pas encore mort dans son esprit fané."

D'autres histoires entrelacent l'amour de Johannes et Victoria, tirées des propres livres de Johannes : ce couple âgé et infirme, et toujours amoureux fou, ce mari trompé, cette mère en deuil, ces soeurs rivales... Là encore ce sont de petites scénettes, comme des poèmes en prose, ou des contes courts, qui sont autant de clefs pour comprendre le sens du roman, un peu comme Saadi dans "La Roseraie", ou 'Attar dans "La Conférence des oiseaux", toujours sur le même ton doux-amer, presque attendri, serein, qui donnent aussi une des clefs du roman :

"Quelqu'un demande ce qu'est l'amour. On répond : "L'amour c'est un vent qui murmure dans les rosiers avant de tomber. Mais il peut être aussi un sceau inviolable jusqu'à la mort. Dieu a créé plusieurs types d'amour : ceux qui durent et ceux qui s'évanouissent."

Mais l'ultime clef est donné par le vieux précepteur qui, résigné, voit soudain dans une union tardive et prosaïque ce qui est un des principes de Hamsun : toujours, la vie continue.

"Naturellement, on ne peut pas avoir celle que l'on aime. Mais si par hasard, ou par justice ou l'obtient, elle meurt aussitôt après. Il y a toujours un hic. Et l'homme est obligé de chercher un autre amour, aussi bon que possible, sans en mourir pour autant ; je vous dis que la nature a bien fait les choses. Vous n'avez qu'à me regarder."

L'histoire se clôt avec l'élégance discrète d'une lettre écrite en agonie, comme un au revoir. Et c'est tout. Comme les nouvelles d'Adalbert Stifter, ni l'extrême simplicité de l'intrigue, ni la presque invraisemblance des situations et des héros ne peuvent expliquer pourquoi ces histoires ont du charme. La seule explication que j'y vois, c'est que les deux ont en commun une plume magnifique et que oui, Hamsun est un terrible écrivain.
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Ce roman Victoria m'a réconcilié avec Knut Hamsun : j'avais vraiment eu énormément de mal avec Pan et j'ai commencé cette lecture à reculons.
Et grande et heureuse surprise : j'ai beaucoup aimé!
Victoria est un roman poétique, plein de romantisme, qui met en scène un amour impossible entre la fille d'un chatelain (Victoria) et le fils d'un meunier (Johannes). Leurs conditions sociales ne leur permettent pas de s'aimer, pas officiellement et donc pas de mariage possible, et pourtant, l'amour qu'ils ressentent va les consumer toute leur vie durant.
Toute leur vie ira d'espoir en déception car au XIXe siècle, les maitres mots sont retenue, résilience, et respect des usages.
Un amour déçu donc mais une excellente lecture!
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Ce roman, paru en 1898 (avant que Knut Hamsun obtienne le Prix Nobel en 1920) aurait pu être sous-titré : Amour contrarié entre le fils du meunier, Johannes, et Victoria, la fille du châtelain. Assez caricatural et mélodramatique, l'amour et les sentiments qui en découlent prennent toute la place.

L'histoire se déroule dans la campagne norvégienne du 19ème siècle. Lorsque les deux jeunes gens se rencontrent, il a 14 ans alors qu'elle en a à peine 10. Vous l'avez compris, tout les sépare. Il est solitaire, pauvre, et aime la poésie, alors qu'elle est entourée, riche, et vit de mondanités.

Ils vont se croiser, se chercher, s'éloigner et se rapprocher. On nage dans les atermoiements d'un amour de jeunesse, dans les difficultés à dire l'amour, dans l'orgueil de le taire. le style laisse d'ailleurs transparaitre une innocence et une naïveté à l'image de celles de nos deux protagonistes.

Ce livre, facile à lire, a le charme des contes pour enfants, avec une riche jeune fille et un pauvre jeune homme qui se cherchent, et le côté suranné des relations compassées et impossibles d'un temps révolu.





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Johannes aime Victoria et réciproquement, mais tout les sépare. Ils se connaissent depuis l'enfance, certes, mais il est fils d'un meunier et elle est la fille d'un châtelain désargenté. Johannes part vivre en ville, où l'édition de ses poèmes lui apporte une notoriété et une petite aisance grâce auxquelles il espère bien arriver à ses fins et épouser Victoria...

Encore une histoire d'amour impossible, me direz-vous… Eh bien oui ! Et qui se terminera mal… Encore oui ! Rien que de bien classique… Toujours oui.
Sauf que là l'auteur est Knut Hamsun, Prix Nobel de littérature 1920, auteur de « La faim », son premier roman, à mes yeux, un chef d'oeuvre…

On se laisse porter, tant qu'à la fin on constate : c'est déjà fini… dommage...
Bien sûr, on pourra arguer que le thème est classique. Certes il l'est, mais le style de Knut Hamsun, lui, ne l'est pas, qui fut un temps assimilé au naturalisme… de la dentelle.
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Dans le cadre de Masse critique, j'ai reçu ce petit roman de Knut Hamsun que les Editions Gaïa viennent de rééditer. D'autres romans du grand écrivain norvégien doivent bientôt paraître aux mêmes éditions. C'est toujours avec un grand plaisir que je lis cet auteur que j'avais découvert grâce à un autre écrivain, Henry Miller, qui l'admirait.

L'oeuvre de Knut Hamsun tourne sans cesse autour de cette dualité : la société des hommes est corruptrice et cruelle aux âmes pures, la nature est le refuge de ces mêmes âmes, consolatrice et sans faux-semblant. La nature est présente dans « Victoria », comme élément de décor, et n'a pas cette place centrale qu'elle occupe dans d'autres romans, comme « Pan » par exemple. Hamsun axe son histoire sur cet autre thème récurrent dans son oeuvre : l'amour, ce fruit de la nature souvent contrarié par la volonté des hommes.

“Quelqu'un demande ce qu'est l'amour. On répond : « L'amour, c'est un vent qui murmure dans les rosiers avant de tomber. Mais il peut être aussi un sceau inviolable jusqu'à la mort. Dieu a créé plusieurs types d'amour, ceux qui durent et ceux qui s'évanouissent. » ”. Johannes aime Victoria. Ils se connaissent depuis l'enfance. Il est fils de meunier, elle est fille d'un châtelain désargenté. Johannes part vivre en ville, où il publie des poèmes qui lui apportent une petite célébrité grâce à laquelle il espère gagner le coeur de Victoria. Un jour, il rencontre Victoria de passage pour quelques jours en ville. Il apprend alorsque la jeune fille est fiancée à Otto, riche jeune homme, mais que c'est lui, Johannes, qu'elle aime. Elle le pousse cependant dans les bras de Camilla, une jeune fille de bonne famille qu'il a sauvée de la noyade quelques années auparavant, et amoureuse de son sauveur.

On est plus proche avec Hamsun de la tragédie antique que de la bluette sentimentale. le chassé-croisé amoureux mènera tout droit au drame. Victoria confesse son amour à Johannes mais, poussée par son devoir envers sa famille, le repousse. D'espoir en rebuffades, Johannes navigue constamment entre exaltation, révolte et résignation. Camilla incarne quant à elle le côté solaire de l'amour, jeune fille portée par ses envies, innocente et insouciante, légère et versatile. L'amour chez Knut Hamsun est loin d'être un chemin pavé de roses.

Ce qui frappe chez Hamsun est ce style d'une grande pureté, presque élégiaque, tout en retenue comme le sont les personnages alors que s'agitent en eux des sentiments violents et exacerbés. Derrière les attitudes froides et compassées dictées par une société puritaine et socialement figée se dissimulent souvent des désirs contrariés. Les personnages d'Hamsun sont fragiles, au bord de la rupture, désabusés, d'une sensibilité maladive et, pour ne rien arranger, ravagés par l'orgueil. Cette faille existentielle les conduit inexorablement à la révolte, plutôt sous la forme du repli sur soi que de la confrontation avec autrui. Une grande tension sourd entre les lignes, mais également beaucoup d'émotion, à l'image des dernières pages bouleversantes de « Victoria ».

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