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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout au long de l'année 2015, Thomas Hardy m'aura accompagnée dans mes lectures et grâce à ce très grand écrivain, je ne suis pas prête d'oublier pourquoi j'aime tant la littérature. Le grand souffle romanesque de ses romans, la beauté des descriptions de son cher Wessex et la simplicité de ses personnages - à l'heure où sous couvert d'innovation on les complexifie à l'envi - me rappelle une fois de plus à quel point la lecture est un trésor d'évasion et d'imagination.

Sous l'apparente complexité de leurs trames, les romans de Thomas Hardy dévoilent des personnages facilement abordables et qui échappent à tout manichéisme. Chacun avance dans le récit avec ses forces et ses faiblesses, ses dons et ses erreurs, son passé et son avenir, et il est pour moi tout à fait fascinant de voir Thomas Hardy parvenir à les faire évoluer au gré des circonstances, heureuses ou dramatiques.

"Le maire de Casterbridge" est un magnifique roman qui retrace la splendeur et les misères de Michel Henchard, simple ouvrier agricole au parcours en forme de montagnes russes. Son ascension sociale se sera faite au prix d'un choix moralement indéfendable : la vente de sa femme et de sa petite fille au premier venu, un soir d'ivresse. Cette circonstance qui donne son élan au roman est basé sur une histoire vraie et rend encore plus poignant un récit profondément humain où se mêlent à la fois l'ambition, l'amour, la vengeance, l'égoïsme et le mensonge.

Dans un contexte où les traditions rurales demeurent plus que jamais vives, l'auteur brosse le portrait d'une société que le temps modèle à peine et au sein de laquelle chacun fait ce qu'il peut pour tirer son épingle du jeu, au rythme des saisons et des semailles. J'ai été fortement marquée par la figure de Michel Henchard, un homme d'action en quête de réussite et de rédemption.


Challenge 19ème siècle 2015
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Magnifique !
Petit retour en arrière. Depuis quelques temps j'ai envie de découvrir Thomas Hardy. Il y a quelques temps, j'ai acheté ce "maire de Casterbridge". Et puis le livre est allé rejoindre l'étagère des "livres achetés à lire", qui tourne moins vite que l'étagère des "livres empruntés à la bibli qu'il faudra rendre". Bilan, il trainait, au milieu d'autres.
Arrive le challenge solidaire 2020. Et là bonheur : Thomas Hardy est dans les auteurs à lire ! Super voilà l'occasion ! Faire une bonne action en lisant un auteur que je voulais découvrir.

Pour en revenir au livre en lui-même, je me suis régalée.... Chaque page est un bonheur ! C'est sûr je vais lire d'autres oeuvres de cet écrivain !!!
Ici on suit l'histoire de Michel Henchard, antihéros vivant dans la campagne anglaise du 19e siècle. Il va réussir dans la vie puis s'effondrer. Ses décisions vont le faire sombrer. L'alcool, la jalousie, l'ambition vont lui faire oublier l'essentiel.
Une merveilleuse et fine description de la société anglaise de l'époque. Un régal à chaque page.
Je l'ai conseillé à ma fille de 17 ans. Autant qu'elle attende moins longtemps que moi pour découvrir ce superbe auteur !

Challenge solidaire 2020
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Entièrement d’accord avec Gwen21, c’est vraiment l’un des livres qui vous rappelle combien la lecture est essentielle au bonheur de vivre.
Comme apparemment souvent chez Hardy, les êtres sont englués dans une suite d’évènements qui s’enchaînent les uns aux autres, et aussi dans leur caractère, ce qui les laisse disposer de peu de liberté d’action. Cela ne les empêche pas d’évoluer socialement, mais ils ne peuvent faire table rase des actes passés et de leur manière d’y faire face. « Henchard frémit en s’écriant : « Dieu m’en garde ! Comment se fait-il que je reste soumis à ces tentations du diable, quand je fais de tels efforts pour les chasser ? ». »
Henchard est un ouvrier agricole, victime de son caractère impulsif. Je ne dévoile rien en rappelant que dans un arrêt sur une foire, à la recherche de travail et ayant un peu bu, il offre sa femme à la vente. Je précise tout de même que la femme part de son plein gré avec son acheteur qui s’assure de son consentement. Le lendemain, prenant conscience de son geste, il la recherche puis après plusieurs jours apprend qu’elle s’est s’en doute embarquée avec son nouveau mari et sa toute petite fille. Il renonce.
Au troisième chapitre dix-huit ans ont passé, nous apprenons qu’Henchard qui avait promis de ne plus boire pendant 20 ans, a tenu parole et est devenu, non seulement un marchand de blé prospère mais le maire du village où il s’est installé Casterbridge et où il passe pour veuf. Sa femme dont le nouveau compagnon est mort, et sa fille qui ignore quel est le lien de parenté réel qui les lient, le recherchent.
J’arrête là le dévoilement de l’histoire, mais tous les personnages, donnent l’impression de ne pouvoir agir autrement qu’ils le font. Même pour des choses mineures, ainsi le pauvre Abel Whittle, simple ouvrier chez Henchard qui voudrait réussir à se lever assez tôt pour arriver à l’heure au travail mais n’y parvient pas.
Je ne voudrais pas que l’on croit que le récit est sans intérêt chacun n’étant qu’une marionnette. Au contraire il y a de nombreux retournements de situation, mais malgré tout, chacun doit se conformer à son destin.
Le personnage que j’ai eu le plus de mal à cerner est Farfrae, dont on perçoit bien les actes mais peu, me semble-t-il, les motivations.
C’est mon cinquième Thomas Hardy après les yeux bleus, les forestiers ainsi que Tales from Longpuddle, et Tess of the d’Ubervilles, textes en anglais adapté aux lecteurs débutants. Les deux derniers ne pouvant bien sûr vraiment rendre compte de la beauté des descriptions de Hardy qui n’en déplaise à l’auteur de l’Histoire de la littérature anglaise, dans la collection Les fondamentaux chez Hachette qui trouve son style « assez peu élégant ».
Parmi mes cadeaux de Noël, il y a entre autres titres, un Hardy : À la lumière des étoiles considéré par GF Flammarion comme faisant partie de la bibliothèque idéale.
Finalement je n’ai qu’un regret, c’est qu’un jour j’arriverai au bout de ses romans et nouvelles. À moins bien évidemment que je sois déçue avant mais cela me parait peu probable.

Challenge 19ème siècle
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'
"Le bonheur n' est qu'un épisode accidentel dans un drame tout entier de douleur"

Cette dernière phrase du roman de Thomas Hardy: le maire de Casterbridge donne le ton tragique et humain de ce chef d'oeuvre.

Le roman raconte l'histoire d'un botteleur de foin: Michel Henchard. Son parcours et sa vie d'homme qui partant de rien atteindra des sommets jusqu'à la lente et inexorable descente pourrait-on dire " aux enfers"
Thomas Hardy nous plonge dans l'introspection des actes humains en passant par tous les sentiments et émotions, c'est palpable.
La honte, la haine, le dégoût, la probité, l'innocence, la manipulation...
Tout est passé au crible à travers Michel Henchard.
"Pour ce pêcheur repentant, le Ciel n'avait plus de joies en réserve. Il se maudissait, comme un Job moins scrupuleux, où comme l'homme violent qui a perdu le respect de lui-même, ce dernier soutien moral dans la pauvreté"
J'ai aimé cette lecture passionnément et je ne peux que vous la recommandez.
C'est avec regret que je quitte notre pauvre héros, sa fin m'émeut.
Hardy nous décrit et peint toute l'humanité dans toute sa misère au milieu de cette nature fertile et bucolique.
À lire sans aucun doute.
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Un silence lourd d'amertume et de tristesse accompagne les pas de ce jeune couple et de leur petite fille vers le bourg de Weydon Priors. L'homme, botteleur, recherche du travail. C'est jour de foire, on peut se sustenter dans une baraque où une bonne fromentée, généreusement arrosée de rhum par la tenancière, mène à l'ivresse plutôt qu'à l'embauche.
Amer, le rhum aidant, Michel pousse un peu loin une odieuse plaisanterie et vend sa femme et sa fille à un marin de passage pour cinq billets froissés et quelques pièces d'argent.
Mais le matin succède aux ronflements de l'ignoble mari. Ne lui restent que son panier d'outils, l'argent de cette abominable transaction, l'anneau de mariage qui brille sur le sol déserté, et surtout sa honte.
Jurant tout de même sur sa femme qui, cette fois-ci, a fini par le prendre au mot, Michel fait voeu de renoncer à l'alcool pendant vingt ans et, après d'infructueuses recherches, décide de s'installer à Casterbridge.

Dix-huit ans ont passé. Même village, même vendeuse de fromentée mais en plus misérable. La femme et sa fille Elizabeth-Jane qui ignore ce lourd passé se dirigent alors vers la vieille cité de Casterbridge.
Marchant de foin et de grains éminemment respectable, Michel Henchard est devenu maire de la ville. Mais rapidement, on se doute bien que Thomas Hardy va mettre à mal la tranquillité d'esprit et de situation de cet homme fougueux. Ce sera une succession de redoutables retours de la vie qui l'attendent. C'est même lui-même qui installera à Casterbridge le principal élément de sa future déchéance, un jeune écossais ayant le sens du commerce et une vie sentimentale à construire.
« C'était bien une amitié d'homme à homme que la leur, une amitié solide et ferme ; et pourtant, la semence qui devait en ébranler les fondations prenait racine, à cette minute précise, dans une crevasse de sa base. »

Avec Thomas Hardy, on se laisse porter, sans pouvoir opposer de frein, vers un enchaînement d'évènements qui influent fortement sur le sort des personnages. Les portraits qu'il dessine sont extrêmement fouillés, laissant deviner, à travers les moindres expressions, toute la profondeur des tempéraments.
La moralité de l'époque agira aussi comme un fatal élément pour une jeune femme tandis qu'Elizabeth-Jane traversera les pages, ballottée entre espoirs et désillusions. Fataliste, elle se forgera pourtant une philosophie de la vie qui ne manque pas de perspicacité. Alors qu'elle me paraissait bien fade à son arrivée, c'est finalement la personne pour laquelle j'ai eu de plus en plus de considération.

Et comme fond de scène, où les personnages se démènent ou bien se laissent dériver vers des avenirs incertains, la ville nous ceinture dans ses anciens remparts. Au fil des évènements, elle se dévoile à nous comme si nous l'arpentions. Ses différents quartiers, ses ruelles, ses avenues rectangulaires, son pont de pierre, sa place de marché et l'effervescence des jours de foire nous apparaissent avec un réalisme époustouflant. Une ville aux portes d'un monde rural, indissociable de la campagne environnante qui la rend florissante par son économie agricole. Quel charme à la lecture de cet environnement et de cette activité d'antan !

Découvert récemment avec Loin de la foule déchaînée, Thomas Hardy sera désormais un auteur naturaliste victorien qui occupera une belle place dans ma bibliothèque. Magnifique écriture, fatalisme des destins, personnages qui renvoient tout le réalisme de l'époque et cadre d'action admirablement décrit, les pages défilent et appellent rapidement à renouveler tous ces plaisirs de lecture !
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Ce livre est une pure merveille ! C'est le genre de roman qui explique tout mon amour pour la lecture, qui vous assène une claque en pleine figure et d'où on ressort ébouriffé comme après une tornade !
Il s'agit de l'histoire de Michel Henchard, un ouvrier agricole qui arrive à se hisser dans la haute société de la ville de Casterbridge grâce à son bon flair dans le commerce du blé. Mais, comme l'indique le résumé, son passé le rattrape quelques années plus tard. Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas dévoiler cette belle intrigue riche en rebondissements et en surprises.
Les personnages sont extrêmement bien travaillés par l'auteur. Nous suivons avec beaucoup de passion chacun de leur destin et de leur drame personnel. Michel Henchard est un homme qui possède un caractère bouillonnant et impulsif qui aura un impact sur sa vie, au point de le nuire. Doit-on le plaindre ou au contraire le blâmer pour tout ce qui lui arrive? C'est là que rentre en jeu tout le talent de Thomas Hardy car on ne peut pas trancher par un oui ou par un non. On dirait que les personnages sont pris dans une toile d'araignée, qu'il y a le fil du destin qui les attache et les empêche de s'affranchir pleinement de leur caractère et de leurs choix parfois absurdes.
L'écriture est fluide, doux et en même temps riche. Quel plaisir, grâce à ses magnifiques descriptions, de découvrir la campagne anglaise, les moeurs et traditions rurales du XIXème siècle, la vie paisible d'une petite ville de province anglaise !
C'est un livre qui m'a beaucoup touché et bouleversé ! Une belle pépite issue des classiques anglais !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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C'est un pur plaisir que de retrouver la plume de ce talentueux Thomas Hardy, avec "le maire de casterbridge" on accède encore au propre de chacun avec les personnages présents. Certes beaucoup de nos péchés capitaux sont représentés, entre l'orgueil, l'envie, la colère ou encore la jalousie, notre Henchard, personnage principal n'en reste pas moins attachant...Cet homme aura tout de même fait une grossière erreur dans sa vie, comme celle de vendre sa femme et sa fille au cours d'une beuverie,mais il aura essayé au cours de sa vie de se racheter tant bien que mal . L'avantage avec Thomas Hardy c'est que son intrigue est bien suivie, l'ascension est bonne et la chute est plus que vertigineuse...le côté tragique est toujours évoqué avec beaucoup de délicatesse et c'est ce qui en fait une pure merveille de lecture.
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Un soir d'ivresse, révolté contre son sort et sa pauvreté, Michael Henchard vend sa femme et sa fille pour cinq guinées. « Je ne vois pas pourquoi un homme qui a une femme et n'en veut plus, ne s'en débarrasserait pas comme ces bohémiens-là font de leurs cheveux. […] Pourquoi ne pas les mettre aux enchères, et les vendre à ceux qui recherchent l'article ? Hein ? Moi, bon Dieu ! je vends la mienne à l'instant, si quelqu'un veut l'acheter. » (p. 13) le lendemain, dégrisé, Henchard est horrifié par ses agissements et fait la promesse solennelle ne plus boire pendant vingt ans et de rechercher celles qu'il a abandonnées.

Dix-huit ans plus, Suzanne et Elizabeth-Jane font irruption dans sa vie : désormais veuve de celui qu'elle considérait comme son époux au terme du marché contracté avec Michael, Suzanne espère retrouver sa place auprès de son conjoint légitime qui est devenu le Maire de Casterbridge, respecté et enrichi. Repentant, Henchard veut faire amende honorable tout en gardant secret le marché infâme dont il s'est rendu coupable. « le Maire renouvela de façon régulière et avec une volonté arrêtée ses visites, comme s'il s'était décidé, avec une sorte de froide loyauté, à accorder toutes les réparations légitimes à la première des femmes qu'il eût blessée, au détriment de la seconde et de ses propres sentiments. » de la seconde ? Eh oui, Henchard a rencontré une demoiselle, Lucette Templeman qui, hélas, illustrera l'adage selon lequel, souvent, femme varie.

Et alors qu'il pensait pouvoir compter sans réserve sur son nouvel intendant, le modeste et honnête Donald Frafrae, il s'en fait un rival en amour et en affaires. « Me voilà, moi, l'ancien patron travaillant comme ouvrier chez l'homme qui est devenu le maître de ma maison, de mes meubles, et de celle aussi que l'on pouvait bien appeler ma femme. » (p. 236) Sans cesse contrarié dans ses desseins, et en dépit de sa bonne volonté, Michael Henchard est aux prises avec son tempérament colérique, impulsif et vindicatif. Dans les rues de Casterbridge, il se chuchote que tout cela finira mal et que la déchéance d'Henchard est inévitable. « Il avait toujours eu le regard de sa faute, mais ses tentatives pour donner à l'amour la place de l'ambition s'étaient montrées aussi vaines que son ambition même. » (p. 326)

Quel roman époustouflant ! le rythme est rapide et l'intrigue se déploie sans temps mort. le plus fascinant est la mobilité incessante du triangle amoureux : les protagonistes changent à mesure des évènements et le prétendant n'est jamais loin de devenir l'importun tandis que l'amoureuse a déjà pris la place de la répudiée. Thomas Hardy juge sans concession l'abus d'alcool et ses effets sur les caractères faibles. Chez l'auteur anglais, le destin est inexorable et cruel : les coupables qui ne s'amendent pas véritablement seront punis à l'extrême. Face à la fatalité telle que la peint Thomas Hardy, le bonheur ne va jamais de soi et le mariage est loin d'en être l'illustration parfaite. Comme dans Jude l'obscur, l'union maritale semble être un piège pour ceux qui s'y laissent prendre.
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Le Maire de Casterbridge, sous titré Histoire d'un homme de caractère, illustre bien la malicieuse remarque de Jules Renard, consignée dans son journal (ô combien malicieux!) : “ un homme de caractère n'a pas bon caractère”.

Impulsif, vindicatif, orgueilleux,et possessif, telles sont,quelques unes des particularités saillantes de la personnalité de Michael Henchard. Témoin l'épisode qui ouvre terriblement ce roman : pris de boisson lors d'une foire agricole, il vend pour cinq guinées et cinq shillings sa femme mère d'une petite fille, à un marin! Mais les retours de conscience sont aussi violents chez cet homme passionné, et il se rend dans une église pour faire le serment solennel de ne plus toucher aux liqueurs fortes pour une durée équivalente à celle qu'il a déjà passé sur terre, c'est à dire vingt ans. Cet homme n'a qu'une parole, et s'y tient à tel point qu'il s'est fait une excellente réputation de probité dans le village où il s'est installé, par la suite, et en est devenu le maire.

Je m'en tiendrai là pour le résumé, car je ne veux en aucune manière déflorer le plaisir des éventuels lecteurs qui, je le souhaite sincèrement, existeront. Car, à n'en pas douter, ce livre est une oeuvre maîtresse de cet écrivain de génie qui, pour n'avoir pas été si prolixe en matière de romans (Il se consacra exclusivement à la poésie suite au scandale soulevé par Jude l'obscur) n'en a pas moins laissé quelques chefs-d'oeuvre inoubliables de la littérature anglaise. La preuve est faite qu'on peut être naturaliste sans verser nécessairement dans le scabreux, voire le tout-à-l'égout littéraire, et au contraire écrire des pages constamment parcourues d'une poésie discrète, sur une tonalité résolument tragique. Je l'avoue, tout vibrant encore de ma lecture, je suis un grand admirateur de Monsieur Thomas Hardy!
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Avec le Maire de Casterbridge j'ai décidé de continuer ma découverte des oeuvres de Thomas Hardy qui est sans conteste mon auteur de littérature classique favori. Chacun de ses romans est une véritable ode à l'amour et à la vie malgré toute la noirceur de sa plume et l'amertume de sa prose.

Comme à son habitude ce dernier livre une histoire sombre et mélancolique mais pour autant débordante d'amour et de bons sentiments. J'apprécie toujours autant comment ce dernier parvient avec facilité à mettre les émotions en avant dans chacune de ses oeuvres et bien que cette fois-ci la violence rythme celle-ci, j'ai vraiment été touché par la sincérité de sa prose. L'auteur ne fait pas semblant et n'use d'aucune subtilité et offre avec ce roman une histoire difficile et poignante à parcourir mais ne manquant nullement d'intérêt. C'est pourquoi et malgré toute la perversion ainsi que la dépravation de ce texte, j'ai pris un certain plaisir à découvrir la déchéance de notre personnage principal qui sera bien souvent mis à nu et torturé par Thomas Hardy. C'est une véritable tragédie que nous dévoile celui-ci à travers sa prose vive et acerbe, parfois ardente. En effet et bien que majoritairement psychologique, la violence rythme cette dernière et ne cesse de s'accroître au cours des chapitres. Paradoxalement, l'auteur parvient derrière toute cette noirceur à composer de merveilleuses histoires d'amour aussi touchante que poignante malgré une finalité cruelle et déchirante.

Il en est de même avec ses personnages. Ainsi et malgré tous les défauts et autres déviances morales dont fait preuve Michael envers son entourage, je n'ai pu le détester ou le haïr. Au contraire et sans parler d'attache, j'ai fait force d'empathie pour tenter de comprendre ses intentions. Bien qu'au départ celles-ci sont bien loin d'être louables, ce dernier tente par tous les moyens de réparer ses erreurs passées mais chaque chance de se rattraper le pousse de plus en plus à sa déchéance. Cette incroyable opposition m'a vraiment convaincu et m'a encore plus donné envie de comprendre ce personnage aussi complexe que singulier. Cependant et malgré sa merveilleuse construction, la véritable héroïne de cette oeuvre n'est autre que Elizabeth-Jane, sa fille. Cette dernière se dévoile être l'extrême opposé de son géniteur et se dévoile fortement attachante de par sa nature bienveillante et son extrême absolution. Cette dernière a su me séduire grâce à sa bonté ainsi que son indulgence inouïe qui n'a cessé de m'éblouir. C'est pourquoi et à l'inverse de son père, cette dernière ne cessera d'évoluer jusqu'à son avènement. En outre, Thomas Hardy dévoile une importante fresque sociale où chacun se découvre finalement étroitement lié à ce cher maire. Ainsi, j'ai pris plaisir à découvrir les interactions et les relations que tous entretiennent avec ce dernier.

En somme et avec ce roman Thomas Hardy confirme toute l'adoration que j'ai pour son style et sa prose. L'auteur m'a de nouveau séduit par la noirceur, la dépravation ainsi que la violence de son oeuvre dans laquelle ce dernier parvient à composer de magnifiques histoires d'amour aux destins tragiques mais porteuses d'espoir.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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