Une belle plongée dans l'horreur de la psyché humaine
Dans le tome précédent, nous avions un homme qui aimait mordre ses victimes, avec un dentier car il avait un bec de livre. Comme déviance sexuelle, qui avait un fort attrait avec le complexe d'Oedipe que faisait le tueur sur sa tante, je trouvais cela pas mal, histoire d'y aller mollo. Voyez ? L'auteur, cette fois-ci, a décidé de nous faire rencontrer un homme qui tue et qui découpe des bouts de peau de ses victimes pour s'en faire un habit. Et il leur dépose une chrysalide de papillons dans la gorge. J'espère que personne n'a mangé, d'ailleurs, avant d'aller lire cette chronique parce que je trouve qu'on passe un cap. Et le pire, c'est que
Thomas Harris reste enfin de compte très pudique avec ses descriptions, ce qui nous fait sous entendre clairement que c'est notre propre imagination qui nous révulse.
Forcément, pris dans ce sens-là ... Plus sérieusement, l'auteur a cet art inégalé de nous laisser assez extérieur aux horreurs pour nous focaliser sur ce que pensent toutes les personnes ayant attrait à l'histoire. Ainsi, vous savez ce que peuvent ressentir les enquêteurs, les meurtriers (j'inclue le Docteur Lecter d'office), les psychologues et les parents de la victime. Vous verrez ceux qui auront des intérêts dans l'affaire, les jalousies dans l'équipe, les différents facteurs externes aussi. C'est avec tous ces ingrédients que nous plongeons dans l'univers horrifiant des meurtriers à défiance sexuelle.
Au milieu de ces horreurs, le couple Lecter-Starling.
Oui, je vous ai dit qu'on pénétrait dans beaucoup de têtes dans ce livre... Sauf bien entendu Clarice Starling et
Hannibal Lecter. On sent notre docteur séduit par la jeune agente et on ne peut s'empêcher de se demander s'il ne va pas la manger toute crue ! Clarice Starling apporte au docteur Lecter un oeil frais et direct, voire innocent.
On l'oublie souvent, mais le Docteur Lecter baigne dans l'horreur et les démences et pas uniquement parce qu'il est un pur psychopathe, mais uniquement parce qu'on le replonge dans cet univers à chaque fois. Et on le remarque dès leur première rencontre où Clarice lui demande pourquoi il a servi un bout de viande humain à un dîner. Celui-ci lui répond qu'il n'avait rien d'autre dans son frigo à ce moment-là. C'est à cet instant que la jeune femme se rend compte qu'
Hannibal Lecter a un code de morale totalement différent de la norme, qu'il a une culture incroyable et que c'est un prédateur.
Envers Starling, le Docteur aura de la bienveillance, du respect, de la volonté de la faire évoluer. Envers Lecter, Clarice aura aussi du respect, de la crainte et une forme de confiance. Vous aurez là la relation entre le loup et l'agneau.
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