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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nord-Michigan est selon moi l'un des plus beaux romans que j'ai lus de Jim Harrison, avec Dalva. Mais puis-je être objectif lorsque je vous évoque cet immense romancier qui a su bousculer mon âme de lecteur ?
J'ai aimé les personnages, ils sont attachants. J'ai aimé cette nature immense qui emplit nos yeux et nos corps en même temps, j'ai aimé ces paysages abyssaux, presque infinis. J'ai aimé m'y perdre, ici au bord d'un lac, plus loin dans le cours d'un ruisseau, au fond d'une vallée. J'ai aimé entendre le bruit du vent dans les roseaux, le cri des coyotes pas très loin de moi quand surgissait la nuit et ses enchantements.
Nous sommes dans les années 50, c'est une page de l'Amérique, une page belle, intime, chaleureuse. Il y a tout d'abord le personnage principal, Joseph. Joseph appartient à une famille d'origine suédoise qui a émigré et est venue s'installer ici, dans le nord du Michigan, installer une ferme.
Joseph appartient à cette deuxième génération. Il est resté à la ferme, mais il est aussi enseignant. Sa particularité : une blessure suite à un accident lors de travaux agricoles et qui le fait boîter à jamais. Il aurait pu perdre cette jambe qui l'encombre aujourd'hui. C'est le docteur Evans, l'ami de la famille, qui a permis d'éviter l'amputation, en intervenant à temps. C'est un véritable ami, il revient tout au long du roman, c'est même pour moi le personnage que j'ai préféré dans ce livre, j'aurais aimé lui ressembler, même s'il a soixante-dix ans et est alcoolique.
Le docteur Evans a accompagné la famille de Joseph depuis le début. Il est tout le temps là quand il faut. Il fut là souvent et il est encore là avec sa vieille guimbarde, sirotant des whiskies, fumant le cigare, médecin alcoolique mais lucide et bienveillant comme personne ne pourrait l'être à sa place, le coeur gros comme cela. Il est là lorsque la mère de Joseph aborde l'ultime chemin de sa fin de vie. Il est sans doute là encore lorsque Joseph s'égare, se croit encore jeune comme un gamin ou tout simplement fou comme quelqu'un qui aime.
Car Joseph est entre deux eaux. Pour quelqu'un qui boit lui aussi beaucoup de bières et de whisky, c'est une ironie. Nous dirons que son coeur balance entre deux femmes. Il y a tout d'abord Rosalee, l'amie d'enfance, veuve puisque son mari Orin, le frère de Joseph, a été tué lors de la guerre de Corée. Tout serait simple, limpide, sauf qu'il y a cette adolescente Catherine, élève de Joseph qui tourne autour de lui et ne tarde pas à s'emmouracher de celui-ci. Il n'aurait jamais dû céder à ses avances, mais voilà, au hasard d'un chemin, la jeunesse éperdue comme un trait de feu lui a tendu les mains, tendu les lèvres, tendu son corps ivre de jeunesse, et Joseph, vieillissant a renversé la table, les verres, ses années d'illusion, ses rides et tout le reste comme dans un tourbillon effréné l'amenant au plus près du vertige.
C'est un livre qui fait l'éloge de l'amour et du sang qui bat dans les veines, de l'amitié et de la famille, mais la famille au sens large, très large, embrassant tout. Parfois les deux se mélangent en effet. le docteur Evans n'est-il pas un frère, ou bien tout simplement un père pour Joseph ? Tout comme Jim Harrison vis-à-vis de nous-mêmes.
La nature est là aussi, immense, Jim Harrison n'a pas son pareil pour la convoquer et nous la faire vibrer, sentir, toucher au plus près de nos corps. C'est un roman sensuel et qui nous enivre de ses parfums.
Ici j'ai vu un chat tapi sous la véranda, un geai tout près qui cherchait à l'agacer derrière la vitre. Et puis plus loin mes pas m'ont entraîné au bord de cet étang où Joseph enfant se baignait avec Rosalee et sa soeur. Les buissons sont en fleurs. Je ne sais pas si c'est le bruit des guêpes ou celui des pages qui défilent sous mes doigts. Pourquoi la nature est-elle si belle sous les mots de Jim Harrison ?
Mais la nature n'est qu'un prétexte, un chemin, une rivière où courir pieds nus. Cet homme aussi fouille nos failles. Nos erreurs deviennent des errances. Au bord des étangs, il y a toujours et pas très loin, des marécages où nos pas risquent de s'enfoncer à chaque instant. Les bécasses semblent se moquer de nos gestes maladroits. On a beau avoir aimé toute sa vie, ce n'est pas une question d'expérience. Jim Harrison semble en savoir plus que nous sur la question.
Un rat musqué pointe son museau hors de l'eau. Son étonnement ressemble au visage que je dois avoir en égrenant les pages de ce livre.
Plus tard c'est le soir, des oiseaux se regroupent dans un coin du paysage comme s'ils étaient déjà prêts à immigrer vers le sud. Et nous, que devenons-nous dans ce fatras, dans cette écume du jour qui chavire ? Sommes-nous prêts aussi à prendre notre envol ? Et pour aller où ? Vers quels cieux éperdus ? Quels rivages abandonnés où croire encore qu'un vol de canard frôlant le bord de l'automne peut nous émouvoir, tandis que la paix du monde se refuse encore à nous.
La jeunesse a mis le feu dans le coeur et le corps de Joseph et dans les nôtres aussi, tant qu'à faire. C'est là, je le reconnais volontiers, l'immense générosité de Jim Harrison.
Un canard en mue prend la fuite alors que j'écarte les pages du livre pour venir à lui. Notre jeunesse chavire. Tout semble fragile, presque illusoire au moment où je referme ce roman.
Je me pencherais bien encore une dernière fois vers les remous de cet étang pour boire un peu d'eau fraîche, avant de cheminer vers un autre livre.
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Ce roman est, au fond, une histoire simple. Nous sommes au fin fond de l'état du Michigan, dans le Nord, comme l'indique le titre. Joseph est le personnage principal de ce roman. Il est le descendant d'émigré suédois. Enfant, il a été victime d'un grave accident et c'est grâce au médecin de famille qu'il a pu conserver sa jambe – il boite, certes, mais l'accident aurait pu avoir des conséquences bien plus grave. Il est instituteur, et tous les ans, il organise une sortie pour ses élèves qui ne quitteront certainement jamais le Nord Michigan, en dépit, parfois, de leurs aspirations. le médecin qui l'a soigné dans son enfance est resté un ami, presque un père pour lui – et tant pis s'il boit, cela n'ôte rien à sa profonde humanité. le frère de Joseph, Orin, est mort à la guerre – pas la seconde guerre mondiale, non, pas la guerre du Vietnam, non, mais la guerre de Corée, qui a eu lieu, chronologiquement, entre les deux, et dont on parle moins en littérature. Il est très proche de Rosalee, la veuve de son frère, une amie d'enfance avec laquelle, peut-être, il aurait pu vivre, avec laquelle, peut-être, il peut encore se mettre en ménage : elle représente la stabilité, l'amour de la terre, et Joseph est particulièrement sensible à la beauté de la nature, la beauté du Michigan, et il n'est pas prêt à quitter ses lieux.
Ce n'est pas le cas de Catherine. Elle est une de ses élèves. Elle a grandi dans une famille dysfonctionnelle – déjà. Elle devient sa maîtresse, et Joseph ne sait plus, ne sait pas ce qu'il doit faire. Il sait qu'il est des choses qui ne sont pas possibles sur la durée, il sait que ce n'est pas bien d'avoir cette relation avec son élève, il sait qu'il faut autre chose à la jeune fille – une autre vie, d'autres débouchés que ceux que peuvent offrir cette bourgade rurale.
Ce livre nous offre la peinture d'un état rural après la guerre, ces description de ces paysages, et de ceux qui vivent au milieu d'eux. C'est l'histoire aussi d'un homme qui doit faire un choix, lui qui, pour sa vie personnelle, s'est un peu laisser porter par les événements, un homme qui se souvient du chemin que lui et ses ancêtres ont parcouru pour en arriver là où il est.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce n'est que le deuxième livre de Jim Harrison que je lis, et pourtant, comme avec Dalva, dès les premières pages, j'étais chez moi. Je ne connais pas le Nord-Michigan et je ne viens pas des grandes plaines mais il y a une telle justesse dans les sentiments, une telle proximité avec les personnages.
Joseph est un homme qui rêve de départ, d'océan, d'autres choses. Il y a bien Rosealee dont il est amoureux depuis toujours mais le fantôme d'Orin plane autour de leur histoire, et il ne lui a toujours pas demandé sa main. Catherine, 17 ans, entre dans sa vie, lolita au désir incandescent, accentuant toutes ses incertitudes.
Une histoire simple à laquelle s'ajoute du whisky, des chevaux, un coyote, les poèmes de Keats, des séances de chasse et de pêche, , de vieux souvenirs.
La vie en somme.
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Une ode à la nature, aux parties de chasse et de pêche, aux soirées trop arrosées en taverne, aux gueuletons avec trois fois rien, aux femmes bien sûr, et aux colosses aux pieds d'argile....⁣⁣
Dans Nord-Michigan, Joseph, fils d'immigrés Suédois, se partage entre son métier d'instituteur et celui de fermier, la quarantaine et la petite crise qui va avec...Joseph tergiverse, il voudrait épouser Rosealee, l'amie d'enfance mais ses envies sont tiraillées. Rosealee est aussi la veuve d'Odin, son meilleur ami qu'un jour ⁣⁣elle lui préféra. Et puis, Catherine, une de ses élèves, peu farouche, débarque dans sa vie, bien décidée à ébranler son quotidien, ses certitudes. Une complication supplémentaire pour Joseph qui en est surtout à l'heure du bilan : qu'a t-il fait de sa vie?⁣⁣
Un magnifique roman sur L'amour, l'amitié, l'adultère, les désillusions et la vie qui passe...avec pour fond le Michigan, ses rivières, ses oiseaux.
Au delà de la belle histoire, c'est tout l'univers d' Harrisson que l'on retrouve dans ce court roman. L'épicurien amoureux de la vie, observateur et écrivain sans fard des hommes et de la nature.
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Joseph a la quarantaine , il est (mauvais) fermier et enseignant à mi-temps dans l'Amérique profonde et pauvre du Nord-Michigan. Or , voilà qu'il est assailli (avec plaisir incontestablement) par le démon de midi sous la forme de Catherine , 17 ans ,jolie, et un tantinet nymphomane . le choc le met devant ses choix : épouser Catherine ou Rosealee son amour d'enfance et éternelle fiancée ? Jeter par-dessus bord l'enseignement et la ferme pour aller vers l'Océan dont il rêve depuis toujours ? C'est le sujet de ce roman , une année de vie , une année de choix (et la mort de sa mère n'y est pas pour rien) , où il remet en question son passé , ses goûts , ses pulsions. Très beau roman , d'une grande subtilité dans l'analyse psychologique , dans la description des sensations et des plaisirs et dans l'évocation de la nature.
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Joseph est professeur dans une petite école du Nord-Michigan. A quarante-trois ans, il vit une relation amoureuse avec Rosealee et s'occupe, entre deux parties de pêche avec son ami le docteur Evans, de la ferme de son père décédé dix ans plus tôt. Sa mère est très malade et va bientôt mourir. Séduit par Catherine, une de ses élèves de dix-sept ans, Joseph va franchir le Rubicon au risque de perdre Rosealee qu'il aime depuis ses treize ans…
Joseph fait sa crise de la quarantaine. Il se donne le droit de coucher avec son élève sous prétexte qu'il n'a pas assez vécu jusque là et en même temps, il n'a aucune envie de partir de son petit coin de paradis qu'il chérit tant.
Nord-Michigan est, à ce jour, mon roman préféré de Jim Harrison. Il avait un don exceptionnel pour décrire la complexité des relations humaines avec simplicité, clarté et appétit. Quel plaisir de lecture !
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Depuis le temps que je voulais lire Jim Harrison c'est chose faite ! j'ai choisi de commencer par ce livre pour le découvrir car en lisant le résumé, je me suis dis que ça avait l'air d'être assez accessible et je ne regrette pas du tout mon choix !
Ici, nous sommes plongés dans le Nord-Michigan aux côtés de Joseph, un homme qui a l'air perdu dont la vie ne lui fait pas de cadeau. A quarante-trois ans, il a l'impression d'avoir passé à côté de sa jeunesse, de ne pas avoir eu plus de relations. Il faut dire qu'il connaît depuis l'enfance Rosalee et qu'aux yeux de ses proches cela est logique qu'il l'épouse mais, quand il voit Catherine avec toute sa jeunesse, il ne peut y résister. Pourtant, il se remet sans cesse en question sur son aventure avec elle, ce qui est bien ou pas … et dans ce petit bourg tout le monde se connaît et donc tout se sait.
Dans ce roman, en plus de suivre une histoire d'amour plus ou moins complexe, l'auteur nous plonge avec délice dans un décor qui nous dépayse avec ses moeurs et ses habitants au fil des saisons.
A travers les pensées de Joseph, nous apprenons aussi beaucoup sur le présent et le passé des différents personnages de cette histoire ce qui donc nous les rend davantage admirables.
De plus, la plume de l'auteur est si belle que l'on est transporté dans l'intrigue jusqu'à la fin, on se laisse ainsi imprégner par l'ambiance et les paysages qui nous sont bien dépeints.
Pour conclure, il est difficile de parler d'un tel roman tant il est beau puisqu'il faut le lire pour ressentir l'émotion qui s'en dégage. Bref, il est certain que je lirai d'autres livres de cet auteur !
Lien : https://meschroniquesdelectu..
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Il s'appelle Joseph et est issu d'immigrant suédois...

Déjà on sent, en lui, qu'il n'est pas le joyeux luron qui chantonne du Abba, et qui se régale de Krisprolls en montant un meuble en kit..

Naaan...

Joseph vit avec sa mère, qui se meure d'un cancer à l'estomac, dans la vieille ferme familiale dans les Nord-Michigan où les journées d'hiver sont plus longues que les journées normales, si tant il en existe de normales...

Les frangines sont parties vivre leur vie, comme si il en existait une autre, que celle qu'il connait...

Lui, il pêche et il chasse tout le temps.....
Avec le vieux docteur, ami de son père...

Et puis voilà qu'une gamine de 16 ans s'offre à lui.
Sans retenue ni pudeur.
Et lui, sans remord ni clairvoyance cueille ce jeune fruit qu'il prétend mûr...
Mais quelque part en lui éveille sa concsience sur le fait qu'il aime depuis toujours Rosealee, cette jolie métisse indienne, handicapée mais depuis la tendre enfance, son amour de toujours...
Rosealee a épousé un autre, mais depuis elle est veuve...
Et libre.
Mais lui, Joseph, ne l'est plus....
Oh, il le croît toujours : il pêche, il chasse, il mange, il boit, il baise.... le rêve.
Mais un rêve donne illusion à l'homme endormi qu'il est éveillé.

"Nord-Michigan" est un livre 100 % Jim Harrison....
Des personnages hauts en couleurs, aussi sauvages que la nature dans lesquels ils vivent mais où brille toujours une lueur d'humanité.
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C'est dans le Nord Michigan, dans une petite bourgade isolée, que Joseph, fils d'immigré suédois est venus s'installer et y exercer la profession d'instituteur.

Ses journées sont principalement rythmées de la chasse, de la pêche ainsi que des soirée à la taverne voisine. Contrairement aux touristes qui viennent se "défouler" et exercent la chassent comme un loisir, Joseph est quant à lui soucieux du sort des animaux, répugnant à les voir souffrir, écoeuré de la gratuité de la mort que donnent certains chasseurs. Il est également soucieux du sort des hommes, du bien-être des enfants auprès de leurs parents...ses réflexions y sont pleines d'humanité.

Le tiraillement de sa vie intervient lors de sa rencontre avec Catherine, une jeune élève de dix-huit ans, très affranchie et vite amoureuse, bouleversant son quotidien et ses nuits déjà paisibles et passionnées avec Rosalee, une amie d'enfance.

Une histoire simple, mais Jim Harrison à l'art de vous conter ces vies, qu'elles plaisent où non de par leur débauche ou leur insipidité, leur grossièreté, que les moeurs choquent où non, que la morale paraisse ambiguë, que certains personnages choquent, je n'en ai vu que l'incroyable véracité, les personnes son malgré tout attachants de par les balbutiements de leurs sentiments et les mauvais choix qu'ils fonds, ce n'est pas par ce qu'on ne comprends pas un choix qu'il doit être condamné.

Ce ressort indéniable et qui fait également la force de ce livre, c'est la beauté et les détails pour évoquer la nature, et la vie qui l'habite, devenant un personnage de ce livre, un personnage discret mais omniprésent, dévoilant la beauté de ces grands espaces, la fraîcheur de ces longues journées d'octobre, accompagnant la vie mouvementée de nos personnages.
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Coucou ! Merci babelio et lizzie, la 1ère fois que j'ecoute 1 livre audio, heureusement qu'il y a le mp3, j'ai eu beau chercher, je n'ai plus trouvé mon lecteur CD. Bref le lecteur est également doubleur sa voix ne m'était Pas inconnue je m'aine Pas vraiment les livres audio en fait, l'histoire de Jim est pas trop mal, elle ne casse pas des briques et je lui préfère Dalva par exemple, mais c'est assez révélateur de son style, donc pour commencer ça le fait !
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