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EAN : 9782070713417
176 pages
Gallimard (18/10/1988)
4/5   10 notes
Résumé :
Seamus Heaney est actuellement reconnu comme l'un des plus grands poètes contemporains de langue anglaise.
Ses premiers poèmes – Death of a Naturalist (1966), Door into the Dark (1969) – témoignent de son attachement profond pour la terre d'Irlande et son histoire. Il y exprime la nostalgie d'une enfance passée près de la nature, et nous fait part de ses découvertes et de ses souvenirs d'enfant. Dans les deux recueils suivants – Wintering Out (1972), North (1... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil de poèmes faisaient partie du programme de littérature lorsque j'étais en fac d'anglais et je reconnais que c'est l'une des rares "lectures imposées" que j'ai eu plaisir à lire à l'époque.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Rites funèbres



III

Quand ils auront remis la pierre
dans l’ouverture
nous roulerons de nouveau vers le nord
au-delà des fjords de Strang et de Carling

la mémoire qui remâche
calmée pour une fois, l’arbitrage
de la querelle apaisée,
nous imaginerons ceux
qui reposent sous la colline
comme le beau Gunnar étendu
dans son tumulus funèbre,
bien que mort d’une mort violente

et non vengé.
On dit qu’il chantait
des vers sur l’honneur
et que quatre lampes brûlaient

aux quatre coins de la chambre :
laquelle s’ouvrit alors qu’il tournait
un visage joyeux
pour regarde la lune.


/Traduit de l’anglais par Anne Bernard Kearney
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Bonne nuit


Le loquet se soulève, un îlot de lumière
S’étend dans la cour. Voûtant le dos sous la porte basse,
Dans ce couloir doré ils passent
Puis s’évanouissent dans l’obscurité.

Flaque d’eau, pavés ronds, chambranle et seuil
Restent figés dans ce bloc de lumière
Jusqu’à ce qu’à grands pas, au-delà de son ombre
Elle rentre, et que tout redevienne noir.


/Traduit de l’anglais par Florence Lafon
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Décès d'un naturaliste

Tout au long de l'année, la digue de lin coulait
au cœur de la ville; le
lin vert et à tête lourde y pourrit, écrasé par d'immenses terroirs.
Chaque jour, il ruisselait sous un soleil de plomb.
Des bulles gargouillaient délicatement, des mouches soufflaient
une forte gaze sonore autour de l'odeur.
Il y avait aussi des libellules, des papillons à pois,
mais le meilleur de tout était cette boue épaisse et chaude
d'œufs de grenouille qui, à l'ombre des rives,
poussait comme de l'eau coagulée. Ici, chaque printemps,
je remplissais les pots de gelée de
taches de gelée pour les aligner sur le rebord de la fenêtre de la maison,
et à l'école, sur les étagères, et j'attendais et regardais
jusqu'à ce que les points de suture se transforment en
têtards de natation agiles . Mme Walls nous racontait comment
la grenouille père était appelée grenouille taureau
et comment elle coassait et comment la grenouille mère
pondait des centaines de petits œufs et c'était de la
bave de grenouille. Vous pouvez également prédire la météo des grenouilles
car elles étaient jaunes au soleil et brunes
sous la pluie.
Puis un jour chaud où les champs puaient la
bouse de vache sur l'herbe, des grenouilles en colère ont
envahi le barrage de lin; J'étais
accroupi à travers les marais au son d'un croassement dur que je n'avais jamais entendu
auparavant. L'air s'épaissit d'un chœur de basse.
Au pied du barrage, des grenouilles au ventre gras se tenaient au
courant des terroirs; leurs nuques lâches palpitaient comme des bougies. Certains ont sauté:
le slap et le plop étaient des menaces obscènes. Certains étaient assis
disposés comme des grenades de boue, leurs têtes chauves pétaient.
Je me suis senti malade, je me suis retourné et j'ai couru. Les grands rois gluants
s'y sont rassemblés pour se venger et je savais
que si j'arrivais à ma main, la bave l'attraperait.
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Rites funèbres



II

Maintenant qu’arrivent les nouvelles
de chaque meurtre de voisins,
nous sommes impatients de cérémonie,
de rythmes coutumiers :

le pas tempéré
d’un cortège se déployant
auprès de chaque maison aux rideaux tirés.
Je voudrais restaurer

les grands tombeaux de la Boyne,
et préparer un sépulcre
sous les pierres alvéolées.
Sortant des rues et des petites routes,

les voitures des familles
s’insinuent en ronronnant dans la file,
la campagne tout entière s’accorde
au battement étouffé

de dix mille moteurs.
Les femmes somnambules,
Laissées derrière, vont et viennent
Dans les cuisines vides,

elles imaginent notre lent triomphe
vers les tertres.
Silencieux comme un serpent
sur son boulevard d’herbe

le cortège traîne sa queue
hors du col du Nord
alors que sa tête entre déjà
par la porte mégalithique.


/Traduit de l’anglais par Anne Bernard Kearney
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Maison d'été, par Seamus Heaney
je

Était-ce le vent des décharges
ou quelque chose dans la chaleur

qui suivait nos traces, l'été devenant aigre
et un nid puant éclosait quelque part?

A qui était-ce la faute? Me demandai-je, inquisiteur
de l'air possédé.

A découvrir tout à coup,
en soulevant le tapis

qu'il y avait des larves, en mouvement -
et bouillantes, bouillantes, bouillantes.

II

Tandis que je fixe la porte, les bras
pleins de cerises sauvages et de rhododendrons, à
travers l'embrasure de la porte j'entends son
gémissement perdu , qui, m'éclaircissant
la gorge, fait tinter mon nom, encore et encore.

Oh mon amour, voici le blâme

Les fleurs lâches entre nous
se rejoignent, elles forment
une sorte d'autel pour le mois de mai.

Ces têtes franches et tombantes prennent
rapidement la couleur d'un baume sucré.

Assister. Oignez la plaie.

III

Oh nous soignons nos blessures avec correction
sous la douceur chaleureuse

et nous mentons comme si la surface froide d'une feuille nous a coupé
le souffle.

Je postule
des cures de plus en plus épaisses, comme maintenant

Lorsque vous vous penchez sous la douche,
l'eau vit en tombant des fonts baptismaux de vos seins.

IV

Avec une
impulsion non musicale définie, de
longs grains commencent
à s'ouvrir et à se séparer

en avant
et à nouveau nous épuisons
la cible, nous nous frayons un
chemin jusqu'au cœur.

V

Mes enfants pleurent la chaude nuit étrangère.
On marche sur le sol, ma bouche pourrie se décharge de
toi et on reste rigides jusqu'à ce que l'aube
vienne à l'oreiller, et au maïs, et à la vigne

tenant sa pleine charge vers la lumière.
Les roches d'hier chantaient quand nous les
frappions des stalactites dans de vieilles grottes, dégoulinant d'obscurité -
notre amour appelle petit comme un diapason.
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Video de Seamus Heaney (1) Voir plusAjouter une vidéo

Prix Nobel /Décoration
LITTERATURE, le ministre de la Culture, PHILIPPE DOUSTE-BLAZY a remis les insignes des Arts et Lettres (?) au prix Nobel de Litterature, l'Irlandais SEAMUS HEANEY .
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