Les années passent, filent même. Les personnages de la tétralogie grandissent, forcément. Leur destinée se dessine petit à petit. Les fils lancés par
Lian Hearn depuis le premier tome se développent et forment une trame toujours plus complexe. Et complètement envoûtante et immersive.
Il se joue de nombreux événements dans ce troisième volume. Peut-être moins prépondérants (les intrications politiques et militaires passent un peu au second plan notamment) que dans La Princesse de l'Automne, mais qui installent avec minutie une foule de pièces dans l'engrenage nous conduisant vers l'opus final de la série.
Si certaines conclusions paraissent d'ores et déjà s'esquisser, je reste néanmoins prudente, me doutant que l'auteure a sans doute des surprises en réserve.
Le rôle de la magie et de la sorcellerie - du monde spirituel plus généralement - tend à s'accroître. Les courants religieux présentés dans le roman renvoient au bouddhisme, au shinto et à une secte sanctifiant un enfant et sa mère et répondant au signe de la croix. On se retrouve tout à fait dans un Japon du XVème siècle de ce point de vue.
Les principes d'harmonie entre le Ciel et la Terre semblent rompus depuis le second tome et les catastrophes naturelles mettent le peuple des Huit Îles à rudes épreuves. Ce concept du Ciel punissant l'empereur - Tennô en japonais, littéralement l'envoyé du Ciel - qui amène le déséquilibre me fait penser au système assez similaire qui régit la bonne ou mauvaise marche des royaumes dans la série de Ono Fuyumi, Les Douze Royaumes (autre suite de romans ados d'excellente qualité).
Il me tarde de me lancer dans L'Héritier de l'Arc en Ciel tout en appréhendant d'arriver trop vite à la fin de cette formidable et passionnante série.