AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782847020052
36 pages
Les Chemins de la Mémoire (06/10/2003)
4.61/5   14 notes
Résumé :
Robert Hébras avait 19 ans lorsque, le 10 juin 1944, sa vie a basculé dans l horreur. Quelques heures ont suffi pour qu'il perde tout : sa famille, ses biens et les empreintes de son passé. Les S.S. ont appliqué un plan diabolique fort bien préparé : rayer de la carte un bourg et supprimer tous les témoins possibles de leur sauvagerie sanguinaire. Très peu ont pu échapper à ce massacre qui a fait 642 victimes. Une femme et cinq hommes ont pu fuir l'enfer de la tueri... >Voir plus
Que lire après Oradour-sur-Glane : Le Drame heure par heureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Ces lambeaux de murs déchiquetés, torturés, qui ne protègent plus personnes ; ces fils électriques qui ne servent plus à rien ; ces rails de tramway qui ne mènent nulle part ; ces enseignes de magasins fantômes, font d'Oradour-sur-Glane une ombre oppressante. Quel rapport y a-t-il entre ces vestiges de désolation et un bourg plein de vie ? Aucun sinon le résultat de la folie meurtrière de l'homme. »

« La folie meurtrière de l'homme », c'est bien l'expression qui convient pour parler du massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944.

Afin de ne pas semer la panique, les SS annoncent aux villageois un simple contrôle d'identité. Tout le monde se rassemble sur la place principale du village, le Champ de foire. La plupart pense que tout va vite rentrer dans l'ordre et que chacun pourra vite reprendre ses activités. Mais les SS ont décidé de faire d'Oradour-sur-Glane un exemple.

642 personnes sont lâchement assassinées.

Femmes et enfants sont enfermés dans l'église du village pour y être gazés. Les hommes, eux, sont parqués dans des cours, des granges, pour y être mitraillés. Seuls une seule femme et cinq hommes vont en réchapper.

Robert Hébras, auteur de ce petit livre, est un de ces survivants. Il a vécu ce drame de l'intérieur. Il nous fait le récit heure par heure de cette boucherie. La barbarie nazie dans toute son horreur. le récit poignant d'un drame révoltant.

A lire pour ne jamais oublier…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          482
Jeudi 27 octobre 2022 – Oradour-sur-Glane

Lorsque nous poussons les portes pour accéder au village martyr, la première chose qui nous est donnée à voir, ce sont les visages des 642 victimes d'Oradour-sur-Glane.
Le silence est de mise dans ce grand couloir où nous faisons la connaissance avec ces femmes, ces hommes , ces enfants...ces familles innocentes. Des sourires timides, des regards sérieux, des prunelles malicieuses.
Mon coeur se serre.

Mes premiers pas dans le village sont difficiles.
Les premières ruines sont celles d'un corps de ferme.
J'avance lentement comme si je voulais éviter l'inéluctable. Mais, il est important d'être là. Pour rendre hommage à tous ces habitants dont la vie a basculé en quelques heures.

On pourrait penser que le village est désert mais ce n'est pas le cas. Il y a les gens qui, comme nous, marchent, le long des maisons ravagées, d'un air recueilli ; ceux qui répondent aux questions ou aux remarques naïves et spontanées de leurs enfants ; ceux qui s'interrogent…
Mais il y a surtout cette atmosphère lourde qui plane.

Chaque maison porte en elle les stigmates de sa vie antérieure, de celle qui se « déroulait avec douceur et en pleine osmose avec la nature. » Oradour était un village en plein essor, agréable et où il était bon de séjourner, selon Robert Hébras, le dernier rescapé du drame qui eut lieu le samedi 10 juin 1944.
Et comme derniers vestiges de ce passé paisible, les cadavres rouillés des machines à coudre Singer, de quelques lits en fer, d'une bicyclette reposant contre un mur, des outils du charron ou encore du forgeron…

J'avance vers l'école des filles. Mes larmes coulent.
A cette époque, il y avait école le samedi toute la journée. Les écolières et leur maîtresse ont dû abandonner leurs pupitres pour suivre les SS jusqu'au Champ de Foire et retrouver leurs mères inquiètes. Quelques heures plus tard, elles se retrouveront dans l'église du village et ne pourront échapper à leurs tortionnaires.
Je caresse l'écorce d'un arbre imposant et fendu devant l'école. J'ai besoin de sentir la sève qui bat.

Nous descendons la rue Emile Désourteaux. Une rue riche de commerçants : coiffeurs, marchands de tissus, restaurants, cafés, garagistes, boulangers, grainetier, forgeron...Chaque maison porte une plaque indiquant le métier de ceux qui vivaient là.
Le temps semble suspendu.
Lorsque le Général de Gaulle se rendit sur le site, il prit la décision de conserver les ruines pour que les générations futures n'oublient pas. Des ouvriers , des maçons sont là pour garder les ruines intactes, pour que le temps ne puisse pas faire son office de maître de l'oubli.

L'église est justement en réfection. Nous ne pouvons pas y pénétrer. C'est peut-être mieux ainsi…

A quelques pas du cimetière, je lève les yeux vers le ciel. Deux corbeaux croassant survolent le village.

Près du cimetière, un musée abrite les objets retrouvés dans les décombres. Autant d'objets de la vie de tous les jours qui figent à jamais l'espoir apporté par la nouvelle du débarquement des Alliés quatre jours auparavant.

Nous finissons par l'entrée du village. La poste, la gare d'arrêt du tramway sur laquelle ne restent plus que les lettres ORA…….. G…..E, la maison du docteur qu'on devine cossue, celle du notaire n'ont pas été plus épargnées.
Les SS, ce jour-là, ne se contentèrent pas de massacrer la population. Ils pillèrent les maisons puis y mirent le feu.

C'est le coeur lourd et tourmenté que nous quittons les lieux et que nous nous dirigeons vers la librairie pour l'achat de quelques livres.
Ce fascicule, notamment, écrit par Robert Hébras, le dernier rescapé vivant de ce massacre, qui raconte heure par heure le drame du 10 juin 1944.
C'est avec ses mots que je terminerai ce billet :

«  Aujourd'hui, Oradour-sur-Glane est un gros bourg qui a su relever le défi de la vie. Deux mille personnes y vivent. le souvenir du massacre est entretenu par la proximité des ruines, mais la vie a repris le dessus. Plusieurs centaines de milliers de personnes se rendent chaque année dans le village martyr ; souhaitons de tout coeur, qu'elles permettent de ne pas oublier les ravages qu'engendrent le fanatisme et l'intolérance. »

Commenter  J’apprécie          283
Que dire après un tel témoignage.?
A lire absolument. C'est indispensable...
Commenter  J’apprécie          343
Ce 10 juin 1944, Robert Hébras n'a pas 20 ans lorsque les hommes de la division blindée SS Das Reich pénètrent, après l'avoir encerclé, dans ce bourg de Haute-Vienne pour massacrer sa population. Parmi les 642 victimes, il y a la mère et deux soeurs de Robert Hébras. Lui n'a survécu que parce qu'il s'est caché sous le tas de cadavres et a réussi à s'enfuir lorsque la grange commençait à flamber.
36 pages
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ces lambeaux de murs déchiquetés, torturés, qui ne protègent plus personnes ; ces fils électriques qui ne servent plus à rien ; ces rails de tramway qui ne mènent nulle part ; ces enseignes de magasins fantômes, font d'Oradour-sur-Glane une ombre oppressante. Quel rapport y a-t-il entre ces vestiges de désolation et un bourg plein de vie ? Aucun sinon le résultat de la folie meurtrière de l'homme.
Commenter  J’apprécie          220
Tout se déroula très vite et, lorsque les mitrailleuses se turent, des plaintes, des gémissements et des cris montèrent de l'amas de corps brisés. J'avais plusieurs hommes sur moi. J'avais soif. Je ne savais même pas si j'étais blessé. Je sentis quelque chose de chaud et gluant couler sur ma main. Je restai figé, comme mort
Commenter  J’apprécie          152
Aucun mot assez fort n'a été trouver pour qualifier cette horreur.
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : division das reichVoir plus


Lecteurs (44) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..