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EAN : 9782490630240
INCEPTIO ÉDITIONS (08/10/2019)
3.86/5   36 notes
Résumé :
N’avez-vous jamais rêvé de remonter le temps ? D’avoir la chance de tout recommencer ou de revivre ne serait-ce qu’une partie de votre vie différemment ? L’Alecton est votre chance ! À la veille de votre mort, trois tickets pour l’Alecton vous sont offerts. Trois chances de refaire le voyage de votre vie. Trois chances de gommer à tout jamais vos amertumes. Lucien Agravelle est un de ces heureux élus. Alors qu’il se rapproche inexorablement de la fin, aigri par la v... >Voir plus
Que lire après Agravelle ou l'envers du tempsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Lucien Agravelle va fêter ses 80 ans et vit dans le château du Comte d'Urgis, reconverti en « mouroir ». Il attend sa dernière heure, entouré des ses amis Renée et Esther. Il ressasse son passé, devenu aigri car n'ayant pas eu la vie qu'il souhaité. le jour de son anniversaire, trois tickets pour l'Alecton lui sont offerts, afin de remonter le temps et modifier le cours de sa vie. Lucien est septique mais espère retrouver Cécile, celle qu'il considère comme l'amour de sa vie et qui en a pourtant choisi un autre. Il espère alors changer son destin.

Maxime Herbaut nous embarque dans un voyage dans le temps, à bord du train nommé l'Alecton. Lucien va alors pouvoir modifier le cours de sa vie, et retrouver Cécile qu'il n'a pas pu oublier même après 60 ans. Mais tout ne va pas se passer comme il le souhaite.

A travers son livre, nous sommes confronté à un souhait de beaucoup d'entre nous je suppose : pouvoir modifier les choix que nous avons fait. Mais cela implique de modifier notre destin et celui de nos proches. Tous les points de vue sont alors possibles, quelque soit le choix que nous faisons, notre destinée est-elle invariable ou non?

L'auteur nous emmène sur le nouveau destin que se choisit Lucien, le rendant de plus en plus attachant, souhaitant modifier sa destinée mais aussi celle de ses proches pour un avenir meilleur. Car nous avons alors à faire à un Lucien qui ne souhaite pas juste améliorer sa vie, mais surtout profiter de chaque instant avec ses proches, se préoccupant également de leur sort et fait des choix plus réfléchi pour ne plus avoir de regrets.
Cette lecture a été très agréable, et l'univers proposé par l'auteur est riche en description et son monde imaginaire est vaste. Bref, une belle découverte.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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C'est une expérience bien particulière que de critiquer un auteur qui vous lira sans doute. Je n'ai pourtant pas de scrupules à rendre compte d'un livre, étant toujours sûr de mes arguments et ne travaillant jamais par passion : j'ai mes critères que je sais expliciter, que d'aucuns trouveront peut-être contestables mais au sein desquels, sitôt admis ou concédés, on reconnaîtra que je ne dis rien de gratuit ou d'absurde. Je ne m'inquiète donc pas des duretés que je peux écrire et qui retomberaient sur des vivants. J'avais d'ailleurs, il y a quelques mois, presque éreinté une anthologie de science-fiction dont les écrivains auraient pu répondre : cet article, je ne sais pourquoi, est encore beaucoup consulté, c'est même l'un des plus lus, mais j'ignore par qui, et je doute que ce soit par les écrivains en cause. C'était un recueil destiné aux professeurs, et je suppose que certains d'entre eux prennent la peine de consulter ses critiques avant de le commander – c'est sans doute ça, ou bien il s'agit d'élèves eux-mêmes ou de leurs parents. Oui, après réflexion, il y a plutôt lieu de penser que ce sont ces derniers qui examinent, et souvent en râlant, ce qu'on leur demande de se procurer : mes commentaires leur donnent sans doute de la satisfaction de pouvoir décrier un professeur : mais pourquoi donc ne m'en remercient-ils pas ?!
En l'occurrence, je connais l'auteur en question, Maxime Herbaut, que j'ai découvert sur Wattpad – l'un des vingt meilleurs que j'y ai pu lire. J'avais été séduit par ses nouvelles fantastiques, aux univers d'étrangeté merveilleuse, dont le style indiquait non seulement un soin artistique rare (pour ne pas dire tout à fait anachronique), mais surtout une réflexion singulière, une sorte de féerie continuelle, symbolique et teintée de surréalisme, où la profondeur émergeait par surprise au milieu de lenteurs volontaires et contemplatives.
Mr Punxs – c'est ainsi qu'il faut l'appeler – n'avait alors qu'un défaut de plume : c'est qu'entraîné dans ses fantasmagories aussi obsédantes qu'affectionnées (il est, je crois, un auteur qui s'amourache vite de ses personnages), il ne savait pas terminer ses récits proprement et de façon suffisamment préméditée. Son esprit s'écoulait, pour ainsi dire, dans ses propres rêves écrits, dans leur contemplation, et il en perdait en quelque sorte le contrôle, ou, pour être plus juste, il n'anticipait jamais réellement d'en contrôler la plupart : cela venait, une fluidité comme magique s'emparait de l'idée, et il faisait, ainsi inspiré, à peu près ce que son intrigue lui commandait, sans plan préconçu. le pantin du récit semblait finir par posséder les doigts censés le manipuler. Il est de ces auteurs qu'une fantasmagorie envahit et parvient à dominer. La fiction le porte plutôt que l'inverse – symptôme très intéressant d'un point de vue psychologique, très touchant. M Herbaut, je pense, est en matière de création un enfant irresponsable et fasciné : il s'étonne, s'émerveille et s'emballe de ce qui naît sous sa plume, après quelques préméditations et tâtonnements courts.
J'ignore « Inceptio », l'éditeur, capable de réaliser des couvertures si apéritives, et je m'en moque assez, comme d'habitude : ça semble un pourvoyeur de Fantasy, genre où l'on sait que le talent est rare et même plutôt déconseillé, étant rébarbatif à la sorte de public qui le lit ; mieux vaut ne pas « bien écrire » de la Fantasy, car c'est risquer d'échouer à vendre. La faveur qu'on continue d'octroyer à Lord Dunsany, à Tolkien ou à Lovecraft est une concession vraiment exceptionnelle, et il n'est pas question de la renouveler pour des modernes qu'on jugerait ainsi des prétentieux ou des fâcheux, des « difficiles » en tous cas rédhibitoires : c'est tout à fait un privilège qu'on persiste à accorder à ceux qu'on estime des « classiques » et qui ont le mérite d'avoir été une fois distingués par d'autres. Et tant pis si un classique n'est qu'un « difficile » qu'une époque enfin exigeante s'est appropriée avec engouement : il n'y aura donc pas de « classiques » à venir, rien issu de notre siècle qui, n'aspirant qu'au divertissement, a perdu le courage de s'atteler à des Oeuvres (mais j'oublie un instant que nos temps considèrent tels seulement des ouvrages adaptés au cinéma). La Fantasy et tout le reste autoproclamé « littérature de l'imaginaire » dont les lecteurs sont en général d'un amateurisme si déplorable deviendront donc ce qu'ils méritent : des bouquins que dans cinquante ans on sera incapable de placer au marché de l'occasion – à moins que le futur nous réserve, par comparaison, pire encore !
Ce dont je ne me moque pas tout à fait, en revanche, c'est qu'un éditeur choisisse de passer systématiquement une ligne entre les paragraphes de ses livres, y introduisant un curieux blanc : cette typographie m'irrite un peu – mais on dira que je suis tatillon, vétilleux, argutieux à tous les diables. On s'interroge aussitôt si cette mode, empruntée aux e-mails où il n'est pas toujours possible d'inscrire des alinéas faute d'ordre correspondant sur la touche « double-flèche », relève d'une méconnaissance des usages ou d'une volonté de surprendre, voire d'un désir de « manger de la page ». On suppose qu'il faudrait au moins supprimer l'alinéa qui n'est alors plus du tout nécessaire pour repérer où débute le paragraphe, mais non : l'alinéa reste, et on n'y comprend goutte. Je soupçonne, après avoir lu 1800 pages de Muray en écritures serrées et sur papier bible, que cela valorise le petit lecteur de fiction : il croit qu'il lit vite, il s'en trouve fier (j'ai moi-même, après deux mois d'application studieuse sur ces Essais, achevé en trois jours l'ouvrage de chez « Inceptio »). Il n'empêche que, lorsqu'une page est surtout dédiée au dialogue et que les répliques sont courtes, à force d'interlignes doublées on a l'impression d'un papier si blanc et si léger que le livre lui-même pourrait bientôt s'envoler – cette image étrange pour plaire à Mr Punxs qui ne me la reprochera pas, je pense.
C'est un détail, certes, et je ne l'ignore pas ; mais l'Art au juste n'est fait que de ça – c'est ce qu'on ne sait plus aujourd'hui, et mieux vaut ne pas regarder de trop près à tout ce qu'on nous propose. Vrai aussi qu'il m'a peut-être fallu ce prétexte pour atermoyer sur ce que je vais écrire : ma critique – ou plutôt : non ! je savais bien par quoi je devais commencer. Il me reste encore à présenter, comme on dit, « l'argument », avant de donner mon avis.
Lucien Agravelle est un vieillard assigné à un ancien château aux deux tiers abandonné, retourné en maison de retraite et où circulent périodiquement des fantômes sinistres que seuls voient certains pensionnaires et qui semblent par assauts leur dérober des objets et la mémoire. Dans cet univers parallèle où une guerre-éclair éclata entre le peuple énigmatique des Solymes et les hommes, Lucien songe longuement, l'âme grise et blasée, à sa jeunesse regrettée, à son amour manqué, à sa décrépitude inéluctable et à la mort solitaire. C'est dans un tel contexte qu'une nuit, une fée l'enjoint à prendre place dans l'Alecton, un train des temps qui le déposera loin dans son passé, à quelques jours d'une grande décision qu'il aurait dû prendre quand il était encore lycéen.
C'est sans doute vrai qu'une pareille intrigue n'est pas neuve, elle peut tout de même se réaliser en une belle épopée, subtile et originale. La puissance d'un art ne tient pas premièrement à la nouveauté de son motif, mais à sa manière de traitement – ce que Flaubert clamait avec ténacité. Il ne se mêle a priori aucune mièvrerie dans ce résumé, aucune complaisance, aucune facilité : ce thème me va aussi bien qu'un autre, et je demande à voir. Particulièrement, mes horizons d'attente, à moi, vont par exemple vers la peinture de la vieillesse, du remords, de la hantise, vers la couleur dédiée aux personnages et à leurs émotions, vers la composition du style et de l'intrigue, vers l'étonnante vraisemblance qui peut toujours naître d'une irréalité évidente et merveilleuse.
Or, autant dire à présent que je n'ai pas retrouvé Mr Punxs en Maxime Herbaut.
Des linéaments de personnages, à la psychologie consensuelle et plutôt vague, sans vraie consistance, extrêmement poreux et remplaçables – ce que, on le devine, je ne pardonne guère. Une intrigue sans grand souci de structure, cousue pour tenir en récurrentes coïncidences, avec maints deus ex machina incrédibles, pour lecteurs assez irréfléchis, exclusivement guidés, sans rationalité que le goût du transport. Des scènes esquissées, précipitées vers leurs conclusions, sans détails ni transitions et qui restent inconcevables faute de caractère propre, de descriptions minutieuses, de narration exacte et de pensées fines – de soin artistique en somme. L'impression qui va en s'aggravant d'un texte au plus-que-parfait, où tout est déjà fini avant qu'on ait pu se représenter la chose – il faut admettre sans cesse ce qui arrive, ne pas chercher à comprendre, et ceci à répétition. Une variété de nostalgie un peu plate s'exhale de ce récit où douleurs et plaisirs sont traversés sans développements éloquents, sans profondeur singulière, en dépit des occasions bonnes – Agravelle vit comme tout le monde de la « pensée-bluette », il n'est pas un individu, il n'évolue pas. Je ne me rappelle pas, passé le quart du livre, avoir pu seulement croire un événement raconté – j'ai pourtant certaines dispositions –, et je doute que quiconque voudrait s'y arrêter un instant pourrait intérioriser les motivations des personnages. Ça ne va pas, quelque chose cloche : construction, vraisemblance, signifiance, tout est en déséquilibre constant, tout chute étrangement en avant, comme précipité d'impatience, raccourci, amputé de son fond – on croirait qu'il existe une autre version du récit avec les passages non coupés.
Je sais bien que c'est ce qui se lit de nos jours, et je ne m'étonne guère que ce récit fût lauréat d'un prix et que ce soit précisément ce « genre » que sollicitent les éditeurs – ces idiots n'iraient jamais prendre le risque de publier les nouvelles si curieusement déstabilisantes de Mr Punxs –, mais je ne trouve pas à celui-ci les compétences artistiques de l'auteur : quelques évocations rares et disséminées figurent tout ce que j'admirais de ses belles envolées réflexives et troublantes. On croirait que, puisqu'il fallait des péripéties, Herbaut a choisi d'enchaîner les événements sans souci de les interpréter, et cela rend une intrigue à « ingrédients » mais où il manque, pour moi, toute la littérarité qui fait l'avantage d'un livre.
Pourtant, ce n'est pas mal écrit, ça non, c'est même rigoureux de lexique et quelquefois de tournures, mais je ne me départis pas de penser que c'est un roman sans cesse retenu comme pour coller au plus près des volontés d'un lectorat jeune et sans exigences de profondeur. Et le symptôme patent de cette capacité artistique volontairement en sommeil figure dans les extraits intercalés attribués à un certain Gilles Berne, très courts, et qui constituent des parallèles entre la fiction de Herbaut et les récits que son personnage aimait lire enfant : c'est que Gilles Berne est sans conteste bien mieux écrit que Herbaut ! C'est Gilles Berne, qui est peut-être Mr Punxs déguisé sous une autre entité et que j'aurais, moi, aimé lire ! Car enfin, si tout n'est pas manqué dans ce récit, c'est qu'on y pressent une intériorité généreuse, prompte à transmettre et partager une atmosphère intime de rêveries hallucinées, un univers fécond d'onirisme féérique, auréolé de visions floues où se déploie en loin un vaste horizon bleuté. le bleu est la couleur dominante de ce roman : c'est comme le bleu involontaire des mystères d'enchantement enfantin et naïf, celui d'un monde des mérites incontestables où chacun n'a qu'à attendre sans faillir le moment de son élection – alors chacun patiente, se sentant intimement méritant, et la chose bénéfique arrive forcément : on reçoit sa récompense. Dans cette passivité de bleu omniprésent, chacun a bon espoir de rencontrer tôt ou tard la fée – l'événement – dont il a besoin pour se croire bon, pour se sentir juste, pour se légitimer : c'est ce qui rend cette intrigue si tendre et si puérile. Je devine quelque peu le défaut de Herbaut, et c'est surtout un vice de préparation intrinsèquement lié à un ardent désir de partage : le voyage commence en lui dès la plume posée sur la feuille, entraînant bientôt toute une merveilleuse cascade d'impressions échappatoires, et ce désir d'envoûtement lui fait oublier la rigueur de la progression et l'effort de singularité qui fait toute la littérarité d'un texte – je n'ose ici parler d'opportunisme par lequel, quelquefois, des auteurs choisissent de simplifier voire d'abêtir un texte pour être édités.
Agravelle est fluide sans aucun doute, léger et flatteur, et en cela tout à fait miscible avec notre contemporanéité paresseusement rêveuse, mais ce n'est pas une oeuvre au sens où je l'entends : on y a perdu la sensation du travail qui rend admirable le fruit d'une peine intérieure. C'est trop expurgé, édulcoré, trop « à portée » : gageons qu'« Inceptio » saura trouver l'audace de publier, parmi les nouvelles de Mr Punxs, ce qui pourrait faire les grands textes futurs de Maxime Herbaut.

Post-scriptum : Je dois rendre à Mr Punxs/Maxime Herbaut la perspicacité d'avoir deviné dès le début que ce roman ne me plairait pas. C'est une preuve qu'il sait au fond de quoi je parle – de quoi nous parlons – quand j'admets l'existence d'une littérature d'artistes.
Je ne regrette pourtant pas d'avoir partout incité à acheter Agravelle : on ne s'engage qu'en actions quand on est auteur aussi bien que lecteur, et tous ceux qui ont prétendu adorer Mr Punxs, multipliant leurs encouragements et abonnements à l'envi, devraient avoir, comme je leur ai rappelé, l'élémentaire cohérence de dépenser plus que du bavardage à confirmer leurs affinités.

Lien : http://henrywar.canalblog.com
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Quel étrange roman ! Je suis tombée complètement par hasard sur ce livre et la couverture m'a tout de suite tapé dans l'oeil (comme d'habitude) ! Et comme j'aime bien le thème du voyage dans le temps, le résumé a fini de me convaincre de craquer.
Mais alors pourquoi « étrange » ? Et bien en fait, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais à la lecture du résumé. L'auteur invente un univers atypique en mélangeant les genres (fantastique, fantasy, sf) et enchevêtre le thème du voyage dans le temps (avec toutes les questions que cela soulève) avec l'histoire d'un homme pris d'obsession pour une civilisation mystérieuse (dont on ne saura finalement pas grand-chose, ce sera peut-être pour un prochain livre...).
Mais c'est une bonne chose d'être surpris lors de ses lectures et ce roman aura le mérite de m'avoir fait découvert un auteur dont je suivrais la prochaine publication et une maison d'éditions que je ne connaissais pas.
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"N'avez-vous jamais rêvé de remonter le temps? D'avoir la chance de tout recommencer ou de revivre ne serait-ce qu'une partie de votre vie différemment?
L'Alecton est votre chance!
À la veille de votre mort, trois tickets pour l'Alecton vous sont offerts.
Trois chances de refaire le voyage de votre vie.
Trois chances de gommer à tout jamais vos amertumes.
Lucien Agravelle est un de ces heureux élus.
Alors qu'il se rapproche inexorablement de la fin, aigri par la vie et alourdi de ses trop nombreux regrets, ces fameux tickets lui sont offerts.
Seulement il ne soupçonne pas quelle merveilleuse opportunité lui cela représente..."

Une couverture sublime, une promesse de voyage dans le temps, il n'en fallait pas plus pour me donner envie de découvrir l'une des dernières sorties des Editions Inceptio.
Je ne vais pas vous mentir, j'avais beaucoup d'attentes concernant cette histoire (que j'imaginais être un savant dosage entre "Retour vers le futur" et le "Drôle de Noël de Scrooge") et le début prometteur m'a laissé penser que je tenais peut-être un coup de coeur, et...malheureusement non!
Si les premiers chapitres m'ont captivé, le soudain mélange des genres initié par l'auteur (on passe d'un univers fantastique à un style plus épique) m'a rapidement dérouté pour finir par me perdre totalement.
Il n'était plus seulement question de voyages temporels mais d'une civilisation inconnue (sur laquelle on apprend finalement peu de choses), de guerre, et j'avoue ne pas avoir forcément compris le lien avec les autres éléments de l'histoire.
Techniquement, ces changements interviennent notamment via des insertions de "pages de roman" d'auteurs imaginaires et des changements de police, judicieux dans l'idée mais qui ne rendent pas forcément la lecture facile.
L'histoire ne s'est pas révélée être celle que j'attendais et dans laquelle j'espérais trouver plus d'enseignements concernant ces fameux allers-retours dans le passé, me laissant un peu sur ma faim.
Bien dommage car l'idée était intéressante à développer.
Le gros point positif reste pour moi la qualité d'écriture qui m'a permis de découvrir de nombreux mots.
Il est parfois des rencontres ratées, c'est le cas pour moi avec ce roman et j'en suis bien déçue car j'aurais aimé l'apprécier plus afin de rendre hommage à l'incroyable imagination de l'auteur.
Toutefois, il m'aura permis cette réflexion: si j'avais la possibilité de revenir en arrière, ferais-je des choix différents? Changerais-je des choses de mon passé et si oui, lesquelles?
Et vous, avez-vous déjà eu envie de modifier des pans de votre vie pour la rendre différente?

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Quand j'ouvre un livre de la maison d'édition Inceptio, c'est comme si je prenais un bonbon surprise. En regardant le résumé et la couverture, je m'attends toujours à une histoire mais à chaque fois, je suis surprise de voir que le roman prend d'autres directions, sort des sentiers battus. Cela a été le cas avec ma dernière lecture inceptionnelle A Walk On The White Side de Julia Weber et j'ai retrouvé la même chose ici.

Mes débuts avec cette lecture étaient très prometteurs. On rencontre Lucien qui vit ses derniers jours au sein d'un ancien château. Je me suis très vite attachée au vieille homme et à ses compagnons René et Esther, deux autres pensionnaires. Je n'oublie pas non plus Argus, le chien et fidèle protecteur. Chacun des personnages a su me toucher par son histoire, sa façon de voir la vie aujourd'hui. Ils sont drôles, attendrissants et en même temps, peuvent se montrer tellement cyniques…

Très rapidement, l'histoire prend une tournure fantastique puisque Lucien et René voient des « balayeurs » traverser la demeure. Ces derniers sont en quelque sorte des esprits, pouvant avoir des visages connus. Je trouve que le château possède également une ambiance mystique par ses décors et son histoire. En bref, j'ai trouvé de nombreux éléments à me mettre sous la dent !

Tout bascule le soir où Lucien rencontre une visiteuse très particulière qui va lui offrir, sans qu'il le comprenne vraiment, la possibilité de voyager à bord de l'Alecton.

Plus je tournais les pages, plus j'étais enthousiaste et j'avais hâte de savoir si Lucien allait monter dans ce fameux train et retourner dans le passé. D'autant plus qu'il n'y a que trois tickets, trois chances ! Toute cette atmosphère entre voyage temporel et ambiance fantastique sombre me plaisait énormément.

Cependant, le moment tant attendu arrive et là, la première déception a fait surface. Durant le début du roman, Lucien évoque ses regrets concernant sa jeunesse. Il y a un événement en particulier qui le chagrine et dont il aimerait pouvoir changer le déroulement. Mais tout se passe très rapidement quand survient ce moment T. J'étais dans le flou, entre l'envie de venir moi-même changer les choses et l'étonnement. Une fois passé cet épisode, je me suis dit « tout ça pour ça ». Bien sûr, on comprend qu'un autre destin attend Lucien mais je crois que mon coeur de romantique aurait aimé tout autre chose. (Pour ceux qui ont lu ce livre, je parle de la fête foraine.)

Par la suite, j'ai trouvé que l'histoire se traînait et qu'il y avait de nombreuses longueurs. Je ne savais plus où l'auteur voulait aller, j'étais perdue. En effet, le roman est entre-coupé de passages d'un livre dénommé « le Marcheur des Steppes de Gilles Berne » mais aussi d'extraits du « Journal d'Octave ». J'ai trouvé que ces éléments alourdissaient ma lecture et j'avais du mal à voir leur intérêt. de fait, j'ai décidé de les lire en diagonale pour me concentrer sur Lucien.

De plus, il y a beaucoup d'intrigues, trop selon moi. (On va quand même parler d'une mystérieuse civilisation, dans un monde fictif et de la fontaine de Jouvence.) J'aurais apprécié que l'on reste autour de l'intrigue principale uniquement.

Ce roman n'était malheureusement pas fait pour moi. Je m'attendais à une autre histoire que celle-ci, à un autre déroulement. Il y a eu trop de longueurs et d'égarements. le message derrière est pourtant très beau et peut parler à tout le monde. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir changer son passé? Qui n'a jamais voulu savoir ce qui se serait passer s'il avait fait tel choix plutôt que tel autre ? Toutefois, je le répète cela ne que concerne que moi. Prenez le temps de découvrir les romans Inceptio. Il s'y cache de véritables pépites !
Lien : https://alexlovebooks.home.b..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C’est complètement idiot, mais il arrive quelques fois que notre existence toute entière se trouve suspendue à un choix en apparence dérisoire, et sur le moment, on se dit qu’on peut bien différer un peu, laisser passer sa chance cette fois-ci, qu’on aura, tôt ou tard, une occasion de se rattraper. Puis il s’avère que la chance qu’on a laissé passer était la seule, et que le châtiment qui nous attend, pour n’avoir pas su la reconnaître, c’est de ne jamais, jamais en avoir une autre. C’est lorsqu’on se rend compte de ce genre de chose que l’on commence à vieillir.
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Une seconde bourrasque se lève et agite les pans de son immense manteau. Reculant sous la poussée, je lève la main pour protéger mes yeux de la poussière qui m’attaque le visage, et quand la brise retombe, je me retrouve seul avec Argus dans le jardin dévasté. Par réflexe, je jette un regard alentour, mais je sais déjà que je ne la reverrai pas.
Argus aussi semble la chercher parmi les asphodèles. C’est alors que je découvre ce qu’elle me cachait, plantée devant moi, avec les replis de son manteau qui claquaient au vent : le parterre est en parfait état. Toutes les fleurs sont intactes, exactement comme celle que je tiens à la main
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Mais ce retour lui coûtait plus qu’il ne se l’était imaginé à l’heure de monter dans le train. Le passé qu’il avait dans la tête, sorte de petit musée patiné qu’il entretenait dans une perpétuelle lumière de fin d’après-midi, n’avait pas grand-chose à voir avec celui qu’il avait sous les yeux. C’étaient les mêmes personnes, les mêmes endroits, les mêmes moments, bien sûr, et cependant tout semblait désormais se jouer à un autre niveau. Les pièces exposées dans ses collections mentales, qu’il connaissait à merveille pour les avoir polies de ressouvenir jour après jour, avaient brisé leurs vitrines et reprenaient vie avec une force et une spontanéité déroutantes : tout ce qu’il croyait familier lui échappait, se retournait contre lui. Son musée avait tout à coup les airs d’un zoo dont on eût ouvert les cages durant la nuit.
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Quarante-sept d'exil... Quarante-sept ans de ce purgatoire pour finalement atterrir au Château, qui n'est jamais qu'une autre espèce de purgatoire. Un purgatoire en pantoufles et robe de chambre, mais qui n'en reste pas moins ce qu'il est. Les jours que l'on y passe s'achèvent comme les lampes s'éteignent l'une après l'autre, à la tombée de la nuit, dans la maison d'un enfant qui a peur du noir.
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Peu de choses en ce monde m'apportent autant de calme et de sérénité que la vue d'une pendule arrêtée. Encore un effet de l'âge, sans doute : je suis entré dans cette sombre saison de la vie où le son tic-tac devient absolument insupportable.
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Videos de Maxime Herbaut (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Herbaut
Deuxième live autour de l'anthologie Etrange Enfance avec Eric Fesquet, Nolwenn Pamart et Maxime Herbaut. Pour cette rencontre, nous aborderons le sujet du mystère, du jeu, qui sont très présents dans la littérature et culture horrifique, et forcément très liés à l'enfance ! Soutenez notre projet d'anthologie ! https://fr.ulule.com/etrange-enfance/
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