Un chien d'enfer

Un accident de voiture va coûter la vie à Ambre, et son mari Felix est hospitalisé. A son réveil, un chien est allongé avec lui sur son lit d'hôpital.

Le deuil est une période difficile, que chacun appréhende à sa manière. Felix va se renfermer sur lui même. Sa seule source de « distraction », c'est ce Jack Russel trouvé à ses côtés après le drame. Mais ce chien a des capacités plutôt surprenantes et Felix va commencer à s'interroger sur son compagnon à quatre pattes.

L'auteur alterne le récit, avec à la fois des extraits concernant le personnage d'opéra, un dessin animé à la Tom & Jerry, et des extraits d'un dictionnaire sur les démons. Tout cela peut paraître étrange, voir déstabilisant, mais rien n'est là par hasard. Maxime Herbaut nous propose à nouveau un univers très riche, pensé dans les moindre détails, et construit pour nous amener au dénouement. le style est soutenu mais très fluide. J'ai « avalé » ce roman dans la journée, captivée par l'histoire de Felix et de ce chien déroutant et carrément flippant.

Une histoire originale qui mérite d'être lue. Merci à Maxime Herbaut pour cette belle journée, plongée dans son livre.
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Après un accident de voiture qui l'a laissé veuf, Félix tente de réapprendre à vivre. Un exercice qui va se révéler très difficile. Entre les souvenirs qui parfument l'atmosphère de la maison, les amis et la famille très pressés de le voir reprendre une activité normale et un boulot qui le ramène inexorablement à la relation qu'il entretenait avec son épouse, Félix coule. Et sa seule bouée de sauvetage est un chien. Un compagnon à quatre pattes qu'il a baptisé Frisbee et qui est apparu dans sa vie après l'accident. Malgré le réconfort dû à la présence de Frisbee, Félix ne cesse de s'interroger sur l'étrange comportement de son animal.

Un court récit fantastique dans lequel le deuil et la confusion mentale tiennent le premier rôle.
J'ai beaucoup aimé les passages où Félix essaie de se reconstruire. L'auteur met en évidence les ravages que les autres, pourtant animés par la volonté de bien faire, peuvent engendrer. Avec pudeur, l'auteur explore la lente descente aux enfers vers la dépression.
C'est fluide et bien écrit. Malgré tout, le style de l'auteur peut être déroutant. le récit principal est intercalé avec des scenari de bande dessinée à la Tom et Jerry et des extraits de manuels de démonologie.
Plus qu'un roman, c'est une expérience que tente l'auteur.
Un bon moment de lecture.

Cela fait un petit moment qu'il était là, à me narguer avec ses copains de la même maison d'éditions et je me suis dis, il n'est pas trop lourd à porter, donc pourquoi pas lui en premier ? Voila, c'est fait, le premier livre de Maxime Herbaut dont je ne connaissais pas la plume et je vais en parler de suite. C'est un texte qui a été nourri, riche en vocabulaire, en images, en philosophie sur la vie d'une manière générale. le texte est généreux et il vaut mieux éviter de chercher à tout comprendre sous peine d'une grosse prise de tête. Une rentrée d'opéra pour un jeune couple qui a la vie devant eux. de petites chamailleries sur la musique qu'ils écoutent chacun, des sourires, une route qu'ils connaissent par coeur et une tache. Quelque chose qui traverse la route, peut-être ou bien c'est autre chose, mais l'accident arrive et c'est le drame. Il ne reste plus que Félix pour se remémorer ce qu'ils ont été, lui et sa douce Ambre. Des souvenirs, de la distance avec la famille de sa femme et ce chien qui le colle pire qu'une sangsue. Comment un hôpital peut laisser un chien entrer dans une chambre ? Et l'hygiène dans tout cela ? Félix va devoir apprendre à vivre seul, enfin pas tout à fait car ce petit chien qu'il va surnommer Frisbee va devenir son seul point de repère.

Félix va vivre une aventure hors du commun. Je ne peux en dire plus, sans compromettre la façon dont tout s'agence dans le récit. Ce chien a un rôle capital, tout comme les pensées de Félix.Un réveil brutal à l'hôpital, une perte douloureuse, il ne sait plus quoi faire. Son enfer personnel le dévore à tel point que les dessins animés sans queue ni tête le garde éveillé. Des histoires de chat et de chien qui s'en veulent à mort, comme si c'était naturel, comme si leur nature les obligeaient à se sauter dessus. Il y a toujours une morale dans ces histoires qui au départ ne semble pas si réaliste et en creusant un peu, on imagine des choses, on pense comprendre ce que les scénaristes ont décidé de nous montrer. Comme dans chaque histoire, chaque livre que nous avons entre les mains et qui détectent si nous sommes capable de comprendre ce qu'un auteur a voulu nous faire prendre conscience. Autant le côté fantastique est bien présent, bien amené nous perturbant plus qu'il ne devrait, autant l'épouvante à part peut-être une scène, je m'attendais à plus. Mais je suis une dingue et il faut y aller pour me faire peur, donc il se peut qu'un lecteur qui n'a pas l'habitude soit terrorisé par ce qu'il va découvrir, en fait j'en suis certaine.


La vie de Félix a pris un tournant, puis un autre et un autre. Tel Don Giovanni qui erre sans fin dans son propre enfer, notre Félix va devoir en faire de même. Pas De pardon à avoir un accident reste un accident, mais si derrière tout cela il y avait quelque chose de plus grand ? Un avenir modifié, un bonheur taché de sang, une maison vide de vie, le chemin d'un être humain sur sa propre destinée n'est pas stable. Chacun des choix que nous faisons nous éloigne ou nous rapproche de ce que nous désirons. Vivre éternellement ? Non, mais vivre heureux ? Oui ! Et à quel prix ? Cela encore reste une question sans réponse, car il ne s'agit pas d'une seule vie, mais de plusieurs. La magie de la vie est forcément lié à celle de la mort, il ne peut pas y avoir l'un sans l'autre et cela en découle malgré tout la peur. Celle de ne pas réussir à faire ce que l'on veut, à avoir ce bonheur si fugace et le voir s'envoler pour un choix mal fait. Et si vous fermiez les yeux et imaginiez votre vie dans 10 ans, où vous verriez vous ? Félix devrait le faire, à moins qu'il ne soit en train de le faire, à moins que tout n'est que rêve, ou cauchemar selon la réalité. Comment savoir au final ? Frisbee est un petit chien et je n'aime pas les petits chiens pour leur fourberie. Et c'est exactement ce qu'il est : fourbe à souhait. Qu'il soit réel ou non, qu'il soit un véritable chien ou non, ce truc à quatre pattes à de quoi faire suer n'importe quel personnage. Il a beau montrer des trésors de super chien (capable de chopper une mouette en plein vol de plus de 4m de haut, ou de faire des pirouettes... un chien savant enfui d'un cirque?) il fait flipper. N'empêche, le cirque, cercle, les enfers, les 7 portes à traverser... Et si ?


Félix fait mal au coeur, il faut bien l'avouer, tout perdre le fait devenir un ermite. La douleur est si forte qu'il se retire du monde des vivants petit à petit. Ambre était son monde, celui qui valait le coup de se battre, celui pour lequel il pouvait se lever le matin et aller travailler sachant qu'à son retour ils se retrouveraient. le passé, le présent s'emmêlent pour nous donner son coeur sur un plateau. Entre tout cela, le livre de Saint Onge qui navigue entre deux radeaux de chien et chat, d'un Don Juan qui ne ressemble plus à rien. L'enfer sur terre s'est de continuer à vivre après les autres. Félix l'apprend à ses dépends et ce n'est pas Frisbee qui va le contredire. Car ce dernier est fourbe, je l'ai déjà dis, petit chien, petit malin. le malin, le Mal, peu importe le nom qu'il peut avoir, tout cela vient d'une chose : qu'il vous faudra découvrir je ne vais pas donner la réponse à cette question. Par Félix nous suivons son cheminement de pensées, ce qui va lui faire croire ou vivre ce qui arrive. Une vie parfaite n'existe pas, mais nous faisons en sorte que cela fonctionne, pas vrai ? Les personnages ne sont pas nombreux, mais ce qui entoure Ambre ne peut rester dans l'ombre. Son frère qui en veut à mort, ses parents qui ne savent plus où donner de la tête, les amis communs qui se dispersent... C'est un nouveau monde qui apparait aux yeux de Félix et il est bien sombre.


Chaque tableau, chaque tranche de vie a une histoire propre, mais également une imagination débordante. le travail de Félix aidant à nous démontrer qu'une toile peut apporter de nombreux thèmes, des histoires invraisemblables qui pourtant pourrit être une forme de vérité. Lorsque nous rêvons, les yeux ouverts ou non, l'imagination est fertile pour la plupart d'entre nous. le livre terminé, un nombre incalculable de questions tourbillonnent. Est-ce que Félix a vraiment vécu cela ? Ne serait-il pas plutôt en train d'imaginer tout ce qu'il voit et vit alors qu'il dort à l'Opéra ? L'accident a-t-il eu lieu ? Si cela se trouve il est dans le coma et imagine un désespoir sans nom ? Si cela se trouve il a réellement vécu ce qu'il y a entre ces pages et son esprit tourmenté n'a pas été mis au repos depuis des mois ? Chacun peut décider de ce qui lui est arrivé, j'ai ma propre opinion et je me suis laissé bercer par les mots de l'auteur dans cet engrenage que seul un esprit peut voir venir trop tard. J'admets que certains passages me sont largement passé au-dessus de la tête, ne comprenant pas où il voulait en venir. Un brin trop philosophe pour moi je pense. Il ne faut pas oublier Frisbee qui a son propre caractère, sa manière de peser, son propre passé et cet avenir perturbant. Un chien qui ne vous lâche pas ainsi, il n'y a que lui que le décide.


En conclusion, une histoire fantastique avec un léger gout d'épouvante pour ma part. L'être humain ne sait pas ce qu'il veut réellement. le bonheur oui, mais à quel prix ? Entre le rêve et la réalité, nous suivons Félix dans ses déboires. le chemin de toute vie n'est jamais tracé, il y a des embûches, des ennuis, des moments de doutes, de la peur et si nous n'arrivons pas à passer outre ses instants de "faiblesses" comment serait-il possible de continuer sur un chemin qui ne nous plait pas ? C'est à nous de faire les bons choix, même si certains événements ne sont pas de notre fait ! En tout cas, je reste sur mon idée, les petits chiens sont le mal personnifié !

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🐕Rescapé d'un accident de voiture dans lequel il a perdu sa femme à l'issue d'une soirée à l'Opéra, Félix hérite d'un Jack Russell sorti de nulle part qui va s'avérer être un soutien précieux au coeur de sa tragédie. Mais le petit chien si attentionné (baptisé Frisbee) révèle peu à peu des dons spéciaux et inquiétants…

🪶Découvrir l'écriture incroyable de Maxime Herbaut a été un pur bonheur, comme si j'étais en train de visionner un film palpitant qui m'a fait naviguer entre onirisme et réalité, à travers ce drame sous forme de cauchemar éveillé où le Fantastique affleure à la magie.

💔La thématique très poignante du Deuil est retranscrite avec beaucoup de finesse et d'émotion : la distorsion du temps, la maladresse de l'entourage et le sens différent que prennent les objets du quotidien. Les phrases sont très belles, profondes, parfois teintées d'une dérision douce-amère. Par le poids de l'absence, l'auteur met symboliquement en lumière toute la machinerie qui nous rattache à ce monde, les tentations et addictions qui peuvent nous en isoler.

Et en arrière-plan de cette introspection à vif du héros et de la lassitude dont il doit s'extraire, se profile le portrait tonique de Frisbee, toutou surdoué dont la présence devenue indispensable lui dissimule l'envers du décor et certaines anomalies. Un suspense habilement construit se déploie, le quotidien est entrecoupé d'étrangetés et prend des allures occultes.

📖Au-delà de la gravité, la légèreté est présente via les réparties pleines d'humour des protagonistes, les métaphores subtiles. Tout m'a enthousiasmée et j'ai adoré chaque passage : une foule de moments intenses qu'on vit en empathie avec le héros et plusieurs chapitres en décalage avec l'intrigue mais qui prennent tout leur sens progressivement, avec des projections psychologiques étonnantes. J'y ai aussi trouvé une définition de l'amitié qui sera désormais mon credo !🤗

🥰Foncez lire ce roman addictif pour faire la connaissance de Frisbee, ce petit « chien (vraiment) d'enfer » ! Vous ne regretterez pas ce bijou littéraire, avec un scénario original et prenant tissé par un écrivain extrêmement talentueux !

Ce roman faisait partie de ceux qui me faisaient de l'oeil depuis un petit moment chez la ME Crin de chimère. J'ai choisi de le lire entre deux grosses briques de 500 pages et bien m'en a pris car je n'ai pas vu le temps passer. Je vous recommande sans détour cette lecture horrifique bien ancrée dans le monde contemporain.

Je pense que la première chose à souligner est le pari réussi de l'auteur de nous immerger dans son univers horrifique. J'apprécie cet ancrage dans le monde réel en débutant par Félix, notre monsieur tout le monde rentrant d'un spectacle avec son épouse et qui va voir sa vie basculer. Il se retrouve d'un jour à l'autre veuf avec comme seul compagnon auprès de son lit d'hôpital un Jack Russell. Compagnon indéfectible ou parasite, le doute sera maintenu durant toute la lecture et vous n'aurez de cesse de vouloir tourner les pages afin de savoir ce qu'il adviendra de ce pauvre Félix.

Car oui, j'ai aimé Félix et les messages qu'il véhiculait. Ce personnage me touchait particulièrement notamment dans sa gestion du deuil, ayant déjà eu à affronter ce type d'épreuves. La plume de l'auteur retranscrivait parfaitement les difficultés qu'une personne devaient affronter lors de la perte d'un être cher. Ces détails qui font que chaque action de votre quotidien vous le rappelle, ce vide intersidéral que vous ressentez, cette incompréhension parfois des personnes qui ne l'ont pas vécu, ce désir ardent de revenir en arrière. Vous apprendrez à apprécier Félix (mais vous aurez aussi envie de le secouer parfois) en l'accompagnant dans son deuil, dans sa reconstruction et dans sa relation privilégiée avec son animal de compagnie.

J'ai été intrigué par la manière de l'auteur d'organiser son texte et de nous aiguiller sur la nature du chien de Félix. Car vous vous doutez bien qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. L'histoire de Félix sera donc entrecoupée par le récit de la descente de Don Giovanni aux enfers (issue d'un opéra) mais également par le conflit perpétuel en mode Tex Avery d'un chat et d'un chien (je vous laisse deviner qui est le chat et qui le chien). Certains extraits d'un dictionnaire infernal vous permettent d'en apprendre davantage sur notre fidèle compagnon le Jack Russell. Déstabilisants en début de roman, j'ai rapidement compris l'apport de ces interludes qui donnent du sens et de la substance au roman.

Une très belle expérience, courte et intense qui ravira les amateurs de fantastique et qui me permet de m'extraire de mes lectures habituelles de fantasy et de SF. Roman à surveiller avec attention dans le cadre du PLIB2023 (car ce roman fait partie de la shortlist des 26).