J’attends donc deux choses d’Arrakis, Rabban : des bénéfices et un gouvernement sans merci. Sur ce monde point de pitié. Il faut voir cette canaille telle qu’elle est : une foule d’esclaves jaloux de leurs maîtres et guettant la première occasion de rébellion. Il convient donc de ne jamais montrer la plus infime trace de bonté ou de pitié.
Cette incapacité de trouver du chagrin lui semblait une tare redoutable.
"As-tu jamais tamisé du sable?"
La question était tangente et mordante: son esprit gagna un niveau supérieur d'appréhension. Tamiser le sable. Il acquiesça.
"Nous, Bene Gesserit, tamisons les gens pour découvrir les humains.", dit la vieille femme.
« Sur Arrakis, au seuil du désert, vivaient des hommes qui ne dépendaient d’aucun caïd, d’aucun bashar, les Fremen, le peuple du vent de sable, libre de toute règle impériale. » (p. 11)
Je me suis toujours flatté de voir les choses telles qu'elles sont réellement, disait Thufir Hawat. C'est la malédiction du Mentat. Il ne peut jamais s'empêcher d'analyser.
Les couverts formaient de multiples archipels auprès des verres de cristal, devant les lourdes chaises de bois. Le traditionnel chandelier central n’était pas allumé et sa chaîne se perdait dans les ombres du plafond où était dissimulé le mécanisme du goûte-poison.
L'espérance ternit l'observation.
L'un des moments les plus terribles de la vie d'un enfant, reprit Paul, c'est lorsqu'il découvre que son père et sa mère sont des êtres humains qui partagent un amour auquel il ne peut vraiment goûter. Il perd ainsi quelque chose mais, en même temps, s’éveille à l'idée que le monde est bien là et que nous y sommes seuls. Ce moment porte avec lui sa vérité. On ne peut la fuir
Jessica était revenue à ses côtés. " Le sommeil de l'enfant est un abandon si complet ". dit elle.
Yueh répondit mécaniquement : " Si seulement les adultes pouvaient se reposer de la sorte. "
Car désormais mon chagrin est plus lourd que les sables des mers.