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4,06

sur 3232 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Douze ans après le tome précédent, Paul-Muad'Did est l'Empereur de l'univers connu. Durant cette ellipse temporelle, le jihad des Fremens a déferlé sur des milliers de planètes, tué des milliards de personnes, et imposé une nouvelle religion dont Paul est la divinité. le cadre que l'on découvre au début de ce roman est bien différent de celui qu'on avait laissé à la fin de Dune : si le lecteur pouvait espérer un avenir meilleur, Frank Herbert fait le pari du réalisme cru en proposant un monde sous le joug de la tyrannie de notre héros.

Le ton est donné : Paul n'est pas devenu un personnage positif, mais un Empereur inflexible qui n'a pas hésité à exécuter des opposants. Notamment, toute personne qui se dresse contre « sa » religion s'expose à la fureur de Paul-Muad'Did. Même si celui-ci n'approuve pas tous les éléments de cette croyance, il s'en sert pour asseoir son pouvoir. La vision qu'a l'auteur de l'utilisation voire de la manipulation de la religion par le pouvoir est sombre et réaliste, l'Histoire l'a montrée.

Pourtant, le protagoniste imaginé par Frank Herbert reste humain : il est profondément attaché à sa compagne Chiani malgré les pressions pour avoir un héritier avec son épouse Bene Gesserit Irulan, à sa soeur Alia devenue un personnage clef de la religion et par-là même du pouvoir, et à ses lieutenants de la première heure. C'est un trait de génie : ne pas faire de Paul un monstre tyrannique, mais le montrer comme un être humain en dépit des horreurs commises en son nom. On est loin du « grand méchant ». Car Paul est doté d'une prescience qui lui laisse entrevoir des possibilités d'avenir qui s'entrechoquent et qui l'effraient, mais tenter de le changer serait, de son point de vue, pire encore. Cette certitude plane tout le long du roman et accentue l'ambiance sombre. le destin est en marche, et Paul n'est que son instrument.

Car Paul a de nombreux ennemis, dont tous ceux qui ont beaucoup perdu lors de l'accession des Atréides au trône : les Bene Gesserit, la Guilde de l'espace, et les Bene Tleilaxu, nouveaux venus dans l'univers de Frank Herbert. Ils créent des gholas en « ressuscitant » un mort à partir de la chair des défunts et le modèlent pour servir leurs intérêts. Avec les Grandes Maisons vaincues, ils montent une conspiration, mais chacun a ses propres intérêts et place ses pièces dans un jeu complexe.

Pour Paul, le danger est partout et la menace omniprésente. Entre sa soeur Alia au tempérament guerrier et impulsif, le ghola de Duncan Idaho offert par ses ennemis et qu'il est obligé d'accepter, le manque d'héritier, des Fremens attachés aux anciennes traditions qui complotent, les manoeuvres de la Guilde et des Bene Gesserit et des Bene Tleilaxu, et enfin toutes ses visions qui l'assaillent, le prix du pouvoir est très élevé.

Ce roman est bien plus court que le précédent et sans grande bataille, mais possède une atmosphère dense et étouffante. La ville capitale et son palais sont dangereux. Des passages entiers sont introspectifs et parfois cryptiques. Certains événements regorgent de symbolique, notamment ce qui arrive à Paul à la fin du récit et qui souligne le titre du tome : le Messie a définitivement échappé à ses créateurs.

De la tension, des plans dans les plans pour renverser l'Empereur, une Arrakis en mutation, des perdants prêts à tout, des trahisons, un pouvoir politique qui se base sur la religion et multiplie ses ennemis, une vision fragmentée et effrayante de l'avenir : un tome riche qui appelle une suite. Ça tombe bien, elle m'attend.

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Quelle gracieuse surprise! le Messie de Dune réalise l'exploit de surpasser la réussite du premier tome et semble combler les attentes des lecteurs les plus réticents. En renouvelant son écriture, et quasiment son style, ainsi que l'ambiance et le décor du livre précédent, Herbert arrive encore une fois à captiver son lecteur et à balayer les doutes sur l'écriture de cette suite, qui est sûrement meilleure ou du moins aussi bonne que Dune. Dans un format beaucoup plus court, Herbert réussit à développer une intrigue haletante dans un récit qui diffère totalement de celui du précédent, tout en en gardant l'univers.

Paul Atréides qui a désormais vaincu ses ennemis, règne maintenant presque en tant que Dieu vivant sur la galaxie. Il a le don de prescience et voit l'avenir; rien ne semble pouvoir l'arrêter. Pourtant cela n'empêche pas certains protagonistes d'imaginer un terrible complot le visant et que même ses pouvoirs ne peuvent arrêter. Vivant dans un monde entre visions et réalité, et sentant que son amour pour Chani n'est pas compatible avec sa vie d'Empereur, le futur paraît s'assombrir pour Paul.

Herbert semble presque avoir changer de style pour écrire le roman tant il réussit à renouveler la narration et sa façon d'écrire. Celui-ci n'a bien sûr changer en rien son style, toujours aussi précis, poétique et chantant, mais s'adapte aux besoins de l'intrigue de ce nouveau récit, plus subtil, abondant d'implicites. L'ambiance beaucoup plus sombre et tendue que celle du premier roman met une distance entre le narrateur et le lecteur, accentuant son recul sur l'histoire, comme s'il lisait un mythe; la légende de Paul Atréides.

Les visions de prescience de ce dernier et de sa soeur Alia les éloignent de la réalité et les propulsent dans un autre monde, qu'Herbert décrit et transcrit de façon très juste et compréhensible pour le lecteur, si de telles visions, appartenant à une dimension aussi floue que celle du rêve puissent être représentées. Cette magnifique transcription laisse transparaître la dimension poétique de l'écriture d'Herbert, qui a toujours le bon goût de partager des poèmes venant des différents coins de la galaxie de son univers. Il ajoute toujours au début de chaque chapitre, comme dans le premier livre, des ‘extraits' de livres fictifs de l'univers de Dune, qui font office de truismes et apportent une touche de finesse au récit.

Herbert développe une atmosphère de complot, qui amène une tension dramatique au récit, une ambiance étouffante, un suspens insoutenable qui dure jusqu'à la chute finale. Ce complot combiné à la capacité à voir dans l'avenir de certains personnages, entraîne un jeu subtil de tromperies entre chacun d'eux, où le doute domine, créant une opposition entre des personnages aux fortes personnalités. Les dialogues en deviennent d'une extrême subtilité, élevant le niveau d'écriture, mettant en scène de façon intelligible ces jeux incessant de duperies.
Et l'un des attrait du récit qui existait déjà dans Dune, est que le lecteur a connaissance de chacune des pensées, réflexions et opinions des personnages, qui sont consignées en italique dans chaque dialogue.
Herbert laisse ainsi l'occasion à chaque personnages de défendre sa position dans le grand jeu de la conspiration en partageant leur raisonnement.
La présence de la religion, dont on ne cerne pas toujours très bien le rôle, à part celui évident d'assurer le contrôle du peuple, ajoute à la dimension mystique du récit et au halo divin entourant son héros, Paul, le messie, le Muad'Dib.

Comme tout n'est que subtilités, Herbert ne laisse qu'une mince frontière entre les personnages bons et mauvais, permettant de souligner que rien n'est tranché en ce qui concerne leur rôle. Et contrairement au précédent roman, Herbert se garde de dévoiler le dénouement avant la fin. On distingue en effet sans cesse les contours de la conspiration qui se joue mais sans pouvoir en saisir la forme. Tout au long du roman, la question est de découvrir quels moyens ont été mis en place pour mener le complot, et comment il a été orchestré afin d'être mené à son terme.

Cette suite fait preuve du génie de son auteur et réjouit par la diversité qu'elle apporte au genre de la science-fiction. Un classique qui appelle à découvrir très vite la suite du Cycle de Dune.
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J'avais beaucoup aimé le premier tome de "Dune" ; il en est de même pour le deuxième, même s'il y a quelque différence.
Cet opus est très différent du premier, c'est vrai.
Il y a moins de place laissé à la spiritualité, moins d'émotions, et il n'y a que, dans une moindre mesure, cette tension qui s'installait peu à peu dans les premières pages, du premier tome de "Dune".
Ce n'est pas un hasard, si ce deuxième tome est moins long que le premier ; l'objectif était probablement de faire un tome plus bref, plus centré sur l'action que le premier, avec beaucoup moins de spiritualité et où il est beaucoup moins question de l'univers, créé par Frank Herbert. Cet univers conserve une place importante, dans l'histoire, c'est vrai, il est même essentiel à ladite histoire ; mais il a été déjà introduit dès le premier tome, et il n'est plus nécessaire d'en parler autant.
En revanche, ce qui intéresse Frank Herbert, je pense, c'est de continuer à nous faire vibrer avec les aventures de Paul Atréides, avec cette fois-ci, non plus son ascension, mais son déclin.
Et, pour ce qui est de nous faire vibrer, ou, du moins, de me faire vibrer, c'est une parfaite réussite.
Le célèbre romancier de science-fiction écrit ici un roman sombre, noir, qui ne laisse pas indifférent et qui est digne des plus grandes, des plus belles tragédies ( par moments, je pense presque à Shakespeare... ).
"Le Cycle de Dune" constitue l'une des meilleures preuves que la science-fiction n'est pas un sous-genre mineur de la littérature, mais bel et bien un genre de la littérature à part entière, un genre, grand, beau, intéressant.
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Douze ans après l'intrigue du premier tome, nous retrouvons Paul qui a bien changé. Plus psychologique et dénonciateur, on retrouve encore dans ce deuxième tome ce qui m'avait plu dans le premier.

Avec toujours autant d'action, Frank Herbert nous émerge encore dans un univers complexe et hypnotisant. L'auteur, avec une plume toujours aussi envoutante, nous propose de poursuivre l'ascension de Paul vers son statut de Dieu vivant. L'univers continue de se complexifier pour mon plus grand plaisir.

Avec une fin aussi tragique, je suis très curieuse de voir vers quoi va nous emmener Frank Herbert dans la suite.
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Le Tome 2 de la saga de "Dune" de Franck Herbert s'intitule "Le Messie de Dune. L'action se situe douze ans après la victoire sur Arrakis de Paul, surnommé par les Fremen "Muad-Dib." Paul comme il le pressentait déjà grâce à ses pouvoirs sans limite, a semer le Jihad, le chaos avec ses légions de Fremen dans toute la galaxie. Il est seul, terriblement seul, hanté par ses visions, sa connaissance quasi parfaite du destin qui l'attend. Refusant catégoriquement tout contact avec la fille de l'ancien empereur, Paul est uniquement tourné vers son amour inconditionnel pour Chani. C'est elle seule qui donnera au Muad-Dib une descendance. Mais pour cela, Paul doit en payer le prix. Sa soeur Alia est une Benne Gesserit aux pouvoirs encore jmais inégalé. Descendante direct de Dame Jessica, elle même Benne Gesserit, elle possède un caractère différent de Paul. Sa propension à la colère, à la violence contre tous ceux qui se trouveraient sur son chemin, ses songes, ses pressentiments, sa lectures de tous les futurs mais aussi sa constitution psychique l'amenant à concentrer en son pouvoir le passé, le présent, le futur de tout l'héritage Benne Gesserit. Pris au piège, paranoïaque et en grande souffrance face aux génocides commis par ses légions de Fremen, en son nom, lui qui est considéré comme le messie de Dune, incarnation vivante du Dieu attendu depuis des milliers d'années. Une machination se trame, on chuchote, on complote dans le plus grand secret. Des créatures mortes sont réincarnés notamment Duncan Idaho, lui qui fût tant aimé par Paul. Mais qui sont véritablement ces constructions, ces abominations recelant en leur coeur, en leur sein, un programme les dépassant, sorte de bombe à retardement ayant pour objectif de tuer Paul. Seulement Duncan est différent, Alia le perçoit, Paul aussi. Muad-Dib doit choisir le chemin à suivre, il en pressant l'issue, il la voit. Il ne cherche pas à entrer en opposition avec sa destinée. Il la suit, près au sacrifice, lui le Messie de Dune. Un ouvrage majeur de la saga Dune, l'aboutissement des perspectives entrevues dans le premier tome. C'est absolument formidable, brillant, intelligent, véritable réflexion sur la foi, la religion conduisant au jihad, au combat pour asseoir le pouvoir omnipotent de Paul. La foi conduit-elle de façon inévitable au chaos, à la guerre sainte, à la destruction des populations et planètes refusant d'admettre la foi sacrée en Muad-Dib. La réflexion à laquelle nous conduit Franck Herbert est universelle et on ne peut plus actuelle. Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, c'est à découvrir absolument. Place au tome 3 que je viens de commander.
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Avant Marc,
Avant son évangile,
Écrire consistait à aligner les mots
Alignés pour être lus à pleine voix
Lu en proclamation
En déclamation
En déclaration
En confession
En réquisitoire
En éloquence.

Par des acteurs
Des avocats
Des politiques
Des poètes
Des prêtres
Pour un public
Une assemblée
Des badauds de passage
Des citoyens
Des étudiants.

Le livre était un rouleau
A la lecture séquentielle
Suivi au doigt du début à la fin.
Le livre était écouté.

Il y eu Marc
Il y eu son évangile.
Et pour la première fois
Il y a un lecteur
Un lecteur a qui s'adresse Marc.

Commencement de l'évangile de Jésus, Christ, fils de Dieu
Voici que j'envoie mon messager en avant de toi
Pour ouvrir ton chemin.

Et puis son baptême

Or, en ce temps-là, Jésus vint de Nazareth, un village de Galilée. Il fut baptisé par Jean dans le Jourdain
Au moment où il sortait de l'eau, il vit le ciel se déchirer et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe. Une voix retentit alors du ciel : — Tu es mon Fils bien-aimé, tu fais toute ma joie.

Et voilà seul le narrateur, le lecteur et Dieu Fils savent que Jésus est le fils de Dieu Masque Père. Persona est un masque.
Il meurt de la mort lamentable de la croix
Il ressuscite le dimanche, premier et troisième jour
Il parle aux trois femmes qui prise de peur s'enfuit
Et voilà fin réel de l'évangile de Marc.
Maintenant, le lecteur à finis
Que lui reste-t-il ?
Juste une question non écrite :
« Et toi qu'aurais-tu fais ? »
« Et toi qu'est-ce que tu fais maintenant ? »

Marc et près de 1900 ans plus tard Franck Herbert écrit Dune et le Messie de Dune.
Les romans sont nés.
Le roman est un codex, ce livre si libre !
Ce livre ou je peux plonger en n'importe quelle page.
Ce livre ou je sais y trouver des personnages
Des masques réels qui m'éclaire sur le mystère de vivre.
La vie et ces mots qui lorsque lu à voix basse nous pénètre
Les masques prennent formes
Les masques prennent vie.
Je lis Dune comme je lis Marc
Je connais toute l'histoire
Mais j'y retourne pour retrouver ces masques
Ces personnages
Léto
Paul
Jessica
Duncan
Chani
Gurney
Le baron aussi
Je sais la tragédie de tous
Et je reviens pour une treizième lecture
Je relis Dune comme je relis Marc
Pour y retrouver personnellement Jésus
Je pourrais me dire quoi de nouveau
Et je découvre que tout est nouveau
Tout est là, mystérieusement nouveau
J'aimerais sortir de la tragédie
Et pourtant c'est cela qui fait leur grandeur.

Dune a pénétré mon âme, jusqu'à la porte de l'esprit
Car Herbert me livre les pensées profondes des masques.
Et ces pensées profondes me remplissent de montagne de question
Et dans ces montagnes, j'entends un écho.
L'écho de la vie.

Un autre roman me révèle ces intérieurs
C'est « Parties Communes » de l'autrice
Anne Vassivière.

Et voilà
Voilà pour Dune
Voilà pour le Messie de Dune
Voilà pour L'évangile de Marc
Et « Parties Communes »

Et cette douzième lecture ?

Autant Dune est la genèse organique de l'accomplissement d'un destin prédéterminé par des circonstances inexorables qui fabrique Paul, pour en faire un nouvel empereur d'un nouvel Empire, autant le Messie de Dune est le combat de cette même personne humaine pris dans le piège de ce qu'il est devenu et des conséquences de ce qu'il devint.

La tragédie est à son point ultime (Nous sommes au moment ou Phèdre croit que Thésée est mort et qu'elle va pouvoir aimer Hippolyte sans se cacher).

En cette 12ème lecture du Messie de Dune, je prends conscience a quel point l'écriture est un enfantement, portant en elle tout son mystère.

Le messie de Dune est à quatre niveau de lecture.

La première est celle des sensations, celle du corps. Nous accompagnons presque physiquement ce qui arrive à des personnes humaines.

Le deuxième est psychique. Nous sommes emmener par nos Émotions, et nos réflexions sur la politique, sur le pouvoir et ses formes inconsciente ou secrète, à travers les trames invisibles.

Le troisième est spirituel. Ou en suis-je ? le « JE » lecteur la vision de ma propre place dans cette univers provoque un vertige abyssale. « Essence », « existence » provoqué avec des mots écrits sur des pages, des mots issus du monde psychique de la pensée, mais aussi physique du livre que j'ai dans les mains et m'empire à travers une nouvelle expérience de l'esprit.

Le quatrième enfin est de l'ordre de l'inconnaissable. Il y a quelque chose qui nous est inaccessible, un mystère que l'on sent consister dans un intervalle inférieur à 9 * 10^(-42) seconde (la constante de Planck).

Est-ce vrai de toute création ? Voilà en tout cas une histoire qui même à une douzième lecture ouvrant de nouvelles portes.

En mode douzième lecture, Pourquoi le cycle de Dune est-il à Lire ?

Il nous interroge sur le pouvoir, et sur celui ou ceux qui détiennent ce pouvoir ou s'en nourrissent ! Que voulons nous ?

Nous vivons un temps et un questionnement proprement « Dunien » !

A venu…
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Le sable continue de s'écouler lentement. Il est toujours aussi chaud mais commence à attirer l'humidité et ceci n'est pas forcément de bon augure pour notre planète aride

Ce second tome est beaucoup plus fumeux et étrange que le premier. le fait qu'il soit court accentue ce phénomène. On ne comprend pas forcément tout, tellement la brume inexistante auparavant s'insinue entre les mots. Mais ce qu'on retient, et qui rend cette série si intense et incroyable, ce sont les multiples trahisons, les rebondissements, les coups de théâtre de personnages si avides
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Adoré également le Messie, même si.

J'ai lu pas mal de choses qui ont évoqué, parlé, étudié… ce cycle; et donc j'ai su l'une des raisons de l'écriture de ce tome. le Messie détruit davantage la figure (pas) héroïque (du tout) de Paul. Tome beaucoup plus petit, qui pourrait être considéré comme une transition dans le cycle : la fin d'une époque, vers le début d'une autre. Mais aussi une transition dans le style et l'angle d'attaque.

En effet, je trouve que ce volume est un tome pivot. La fin de Paul Atréides comme on le connait, 12 ans après les événements de Dune. Une époque qui a déjà changé. Et puis une amorce d'un virage narratif : le messie commence déjà à évacuer le côté aventures et souffle épique pour entrer dans quelque chose de plus réflexif (qui caractérise selon moi les deux tomes suivants).
Et enfin, l'annonce d'autres temps, d'autres personnages qui grandissent. On est là sur la croisée des chemins, d'ailleurs le chemin, le sentier… ont tout leur sens dans ce tome.
J'ai adoré ce tome, mais je me suis demandé, quand même, s'il était nécessaire. Oui, évidemment, pour les raisons que j'ai citées au-dessus et bien d'autres, comme son dialogue permanent avec L'empereur-Dieu : les deux tomes se répondent assez génialement.

Bon, mais au-delà de ça, j'ai adoré ce tome. Qu'il m'a fallu relire une fois avant de bien le saisir (parce que plus réflexif etc. etc.).
Pourquoi je l'ai adoré ? Pour la même raison que j'ai adoré Dune : encore cette histoire de métamorphose du personnage de Paul. Notre bonhomme a muté, ça y est, et alors là il passe tout le tome à hésiter entre dit et non-dit, pensée et dialogue, passé et avenir, décision et inaction, j'y vais-j-y vais pas… Génial.
Là-dessus, le voilà avec une surcouche de Dieu sur le dos, et on se demande si le bonhomme est encore humain ou pas… Excellente manière alors de nous offrir des réflexions là encore passionnantes sur l'organisation religieuse d'un Etat, le fanatisme des individus, etc. religion, pouvoir, liberté d'action : toujours au coeur du récit, plus que jamais.

Et c'est à la relecture (après L'Empereur-Dieu) pour écrire cette chronique que je me suis rendu compte de leur connexion, à ces deux tomes. Ils sont construits en miroir, se répondent, se complètent. bref, je n'ai pas fini de relire ces bouquins, vous l'avez compris !

Lien : https://zoeprendlaplume.fr/f..
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Avec ce second tome de l'épopée de dune, l'oeuvre de Franck Herbert prend son véritable envol. Certes, il y a moins d'action que dans le roman précédent, mais quelle tension psychologique, quels questionnements sur le pouvoir et la société ou encore sur la religion !
le trait de génie de l'auteur c'est de nous dresser une nouvel échiquier sur lequel les pièces prennent progressivement place tout en manégeant le suspense.
Paul, devenu Muab-Dib est maintenant l'empereur de Dune et au delà, un messie. Il reste cependant humain et tiraillé entre els enjeux de sa fonction. Ce roman est imprégné de mysticisme et nous éclaire de manière très pertinente sur l'utilisation de la religion comme source de pouvoir.
Ce récit, très bien écrit est marqué par le sceau de la puissance.
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Dans notre monde culturel actuel, les suites sont très souvent synonyme de répétition, de flemmardise voire de roublardise. On a l'habitude d'oeuvres qui jouent avec les attentes du public, qui envoient des gros clins d'oeil pour ravir le fan transi, bref on ne prend surtout aucun risque artistique. le Messie de Dune est à ce niveau incroyablement impressionnant car il prend une direction littéraire très différente de son prédécesseur.

Si le 1er volume était épique dans son déroulement géopolitique et mystique, le Messie de Dune tient plutôt de l'introspection métaphysique qui débouchera une nouvelle fois sur un vertige existentiel qui marquera le lecteur au fer rouge. Frank Herbert, avec tout l'univers développé dans le 1er tome, aurait pu se contenter de narrer une énorme guerre intersidérale avec de nouveaux ennemis, et de montrer les Fremen chevauchant des centaines de vers géants, mais non, rien de tout cela ne vous sera proposé. Ici tout sera affaire de destin, de choix, d'identité. Est-ce que cela rend ce 2eme volume moins passionnant ? Absolument pas ! Frank Herbert a l'intelligence de nous proposer un étrange récit où Paul sera pris dans un étau temporel terrifiant, où chaque seconde peut influencer la destinée de l'univers.

Là est la toute puissance de ce roman beaucoup plus court que le premier Dune, où les pensées d'un homme font face à l'insondable mystère du temps. Cependant, le roman ne verse pas non plus dans une abstraction pesante, grâce à une intrigue rondement menée, où toute une galerie de personnages complexes va se greffer autour de la destinée de Paul Atréides. Homme doué de pouvoirs aussi sublimes que terrifiants, Paul va acquérir dans les derniers chapitres de ce livre une grandeur, une aura, qui contribue à faire du Messie de Dune une expérience de science-fiction littéraire indélébile.
Lien : https://murmuredelombre.word..
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