Je me suis plongé dans la tête de Werner, l'impitoyable SS que j'ai découvert dans Paragraphe 175 qui était du point de vue de Calev, on a quelques réponses dans ce dernier, mais beaucoup reste en suspens, ce récit va nous les apporter.
Dans la famille, on ne parle jamais de grand-père Friedrich ou du grand-oncle Werner, mais pendant qu'elle fait du rangement Gretel découvre au hasard le journal de celui-ci, elle qui ne comprend pas pourquoi sa famille ne veut pas parler de lui, elle se plonge dans une éprouvante lecture, entre ses pages qui sont désormais jaunies par le temps.
Ce journal commence le 20 mai 1928, Werner vient d'avoir douze ans et son père lui offre ce journal, il commence à raconter ce qu'il lui arrive au fil des années, ses pensées, ses doutes, mais surtout, on se rend compte rapidement que Werner ainsi que son frère et ses soeurs, sont endoctrinés par leur père et doivent faire partie de la jeunesse hitlérienne, et devenir de bons soldats.
« Il a fait de nous des instruments politiques, des jouets qu'il manipulait au gré de ses envies. »
Un lavage de cerveau commence et il va penser, et surtout faire des horreurs au nom de ce qu'on lui a appris.
Au décès de son père, il prend en charge ses frères et soeurs et fait ce qu'il pense être bien pour eux, mais es ce vraiment le cas ?!
Dachau, ce camp où tout va changer pour lui, au début, il continue d'être dur et implacable avec ses prisonniers qu'ils pensent inférieur à lui. Mais l'arrivé de Calev va tout faire basculer et le mettre devant des vérités qui vont le bouleverser.
« Mais, depuis que j'ai pris conscience de toutes les horreurs que j'ai commises durant mon existence, je ne suis plus capable de me regarder dans un miroir. »
Tout va s'écrouler autour de lui, les confrontations, les joutes verbales avec Calev vont lui ouvrir les yeux sur beaucoup de choses, il va se rendre compte qu'il a été le pantin de son père, il va apprendre des secrets de familles qui vont l'anéantir, mais ça va être aussi le déclencheur du changement, car il veut apporter son aide et sauver le plus de personne possible, mais es ce que ce sera suffisant ?!
« Un paria, voilà ce que je suis. Détesté de tous. Et il n'en sera jamais autrement. »
Ce journal nous fait entrer dans la vie intime de Werner, un récit glaçant du point de vue d'un SS, être dans ses pensées surtout au début est vraiment dérangeant, car ce qu'il pense et l'horreur absolue, mais c'est aussi une histoire de rédemption.
J'ai déjà été bouleversé par l'histoire de Calev et je savais que cette lecture serait aussi très éprouvante et ça était le cas. Mais c'est aussi la rencontre de deux âmes qui n'ont rien en commun, deux âmes qui vont s'aimer malgré la haine et l'horreur de leur situation.
Une histoire qui prend aux tripes, une vision différente de cette époque, c'est troublant autant que poignant, et ça nous plonge dans les horreurs qui se sont passé.
N'oublions jamais.
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