Ce recueil, édité pour la première fois en 1841, est un symbole en Bretagne, au même titre que le "Gwenn Ha Du, drapeau de la province historique.
Il s'ouvre sur une pièce de Théâtre, peut-être la plus singulière, sûrement la plus ancienne de Bretagne "Le druide et l'enfant" qui est une énumération faite à un enfant des douze grands principes druidique.
Puis vient "la prophétie de Gwenc'hlan" attribuée au barde du V° siècle de ce même nom.
"Le seigneur Nann et sa fée" est un argument, originalement raconté en dialecte du pays de Léon et qui détermine la personnalité de la fée bretonne par rapport à celle de ses cousines d'Europe.
"La submersion de la ville d'Is"est un argument, sujet d'une balade chantée à Trégune qui conte comment la capitale du roi Gradlon fut submergée par les eaux du fait de la folie de sa fille et Saint Gwénnolé passe pour avoir prédit ce châtiment.
"Le vin des gaulois et la danse du glaive", "La marche d'Arthur", "Merlin", "Lez-Breiz" qui est le surnom du roi breton Morvan, rival du roi de France Louis le débonnaire, "Le tribut de Nominoë" et tant d'autres arguments, de chants et de légendes qui suivent, font de ce livre magnifique une véritable "chanson de geste" du pays breton.
Articulé en trois parties, additionnées d'une préface, d'une introduction et d'une appendice, ce livre est fait de poésie, de belle littérature, d'histoire et de rêve.
Il est, plus encore, que l'oeuvre d'Anatole le Braz, le fondement d'une ancienne culture qui remonte depuis la nuit des temps vers chaque breton d'aujourd'hui et qui lui appartient en propre.
Commenter  J’apprécie         170
Salué par de grands noms de la critique, l’ouvrage devient un mythe après la mort prématurée de son auteur, Jean-René Huguenin, jeune diplômé de philosophie qui se tue dans un accident de voiture à 26 ans
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Ce recueil de chants offre de la culture orale bretonne une image riche et valorisante.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Un sentiment que je n'ai pas besoin d'exprimer m'inspira l'idée de ce livre où mon pays s'est peint lui-même et qui l'a fait aimer.
En le réimprimant, peut-être pour la dernière fois, sans cesser d'être sous le charme des premiers jours, je le dédie à celle qui le commença, bien longtemps avant ma naissance, qui en enchanta mon enfance, qui fut pour moi une de ces bonnes fées que la légende place auprès des berceaux heureux.
Ma mère, - qu'on pardonne ces redites à la piété d'un fils - ma mère qui était aussi celle des malheureux, avait rendu la santé à une pauvre chanteuse ambulante de la paroisse de Melgven.
Émue par les regrets de la pauvre femme, qui ne savait comment la remercier, n'ayant rien à lui offrir que des chansons, elle la pria de lui en dire une, et fut si frappée du caractère original de la poésie bretonne, qu'elle ambitionna depuis et obtint souvent ce touchant tribut du malheur.
Plus tard elle le sollicita, mais ce n'était plus pour elle-même.
Telle a été l'origine en quelque sorte domestique, j'oserais presque pieuse, de la présente collection dont j'ai trouvé les plus belles pièces écrites vers les premières années du siècle sur des feuilles du cahier de recette où ma mère puisait sa science médicale....
(extrait de la préface - identique à celle de 1867 - signée de l'auteur et insérée en début du volume paru aux éditions de la "librairie académique Perrin" en 1959)
An alarc'h
Un alarc'h, un alarc'h tra mor (bis)
War lein tour moal kastell Arvor
Diskan :
Dinn, dinn, daoñ, d'an emgann, d'an emgann, o !
Dinn, dinn, daoñ, d'an emgann ez an
Neventi vad d'ar Vretoned
Ha mallozh ruz d'ar C'hallaoued
Erru ul lestr e pleg ar mor
E ouelioù gwenn gantañ digor
Degoue'et an Aotroù Yann en-dro
Digoue'et eo da ziwall e vro
D'hon diwall diouzh ar C'hallaoued
A vac'hom war ar Vretoned
Ken e laosker ur youc'hadenn
A ra d'an aod ur grenadenn
Ken e son ar menezioù Laz
Ha froen, ha trid ar gazeg c'hlas
Ken e kan laouen ar c'hleier
Kant lev tro-war-dro, e pep kêr
Deut eo an heol, deut eo an hañv
Deut eo en-dro an Aotroù Yann
An Aotroù Yann a zo paotr mat
Ken prim e droad hag e lagad
Laezh ur Vreizhadez a sunos
Ul laezh ken yac'h evel gwin kozh
Luc'h a daol e c'hoaf p'hen horell
Ken e vrumenn an neb a sell
Pa c'hoari kreñv, ken kreñv e tarc'h
Ken e taouhanter den ha marc'h
Darc'h atav, dalc'h mat, aotroù dug
Dav warnehe ! Ai-ta ! Bug-ho ! Bug !
Neb a drouc'h 'vel a douc'hez-te
N'en deus aotrou nemet Doue !
Dalc'homp, Bretoned, dalc'homp mat !
Arsav na truez ! Gwad oc'h gwad !
Itron Varia Breizh, skoaz da vro !
Fest erbedenner, fest a vo !
Dare' ar foenn; piv a falc'ho ?
Dare' an ed; piv a vedo ?
Ar foenn, an ed, piv o fako ?
Ar roue gav' gantañ 'raio
Dont a ray a-benn ur gaouad
Gant ur falc'h arc'hant da falc'hat
Gant ur falc'h arc'hant er bro-ni
Ha gant ur falz aour da vediñ
Mar plije gant ar C'hallaoued
Daoust hag int mank ar Vretoned ?
Mar plije gant 'n Aotrou roue
Daoust hag-eñ eo den pe Zoue ?
Skrignañ 'ra bleizi Breizh-Izel
O klevet embann ar brezel
O klevet ar youc'h, e yudont
Gant c'hwezh ar C'hallaoued e reont
En heñchoù, e-berr a welour
O redek ar gwad evel dour
Ken yey ruz-glaou brusk an houidi
Hag ar wazi gwenn o neuiñ
Muioc'h a dammoù goaf, e sklent
Eget skoultroù goude barr-went
Ha muioc'h a bennoù-marv
Eget e karnelioù ar vro
Paotred Bro-C'hall 'lec'h ma kouezhint
Betek deiz ar varn e c'hourve'int
Betek deiz ar varn hag ar fust
Gant an Trubard a ren ar rustl
An diveradur eus ar gwez
'Ray dour benniget war e vez !
Vidéo de Théodore Hersart de La Villemarqué