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Citations sur Tessin (7)

L'herbe sèche est emplie par le choeur des cigales,
Les sauterelles crissent sur la pente aride,
Le ciel brûle et revêt lentement les montagnes
Pâles, au loin, d'un mince voile de blancheur.

Tout bruisse, tout crépite, et déjà dans le bois
La fougère et la mousse craquent sous le pied.
Dans l'air raréfié du firmament désert,
Le soleil de juillet, chauffé à blanc, flamboie.

Un souffle de vent tiède arrive doucement,
Et appelle au sommeil. L'oreille entend déjà
Dans son rêve, comme un soulagement béni,
Le déluge bruyant de l'orage à venir.
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Promenade du soir (page 83)

Je vais le soir dans la poussière,
Et les murs allongent leur ombre,
J’aperçois derrière la vigne
Le ruisseau dans le clair de lune.

Des airs que je chantais jadis
Me reviennent à la mémoire,
Venues d’anciennes promenades,
Des ombres croisent mon chemin.

Je sens sur ma peau la chaleur,
Le vent, la neige du passé,
Soirées d’été, éclairs bleutés,
Tempête hostile au voyageur.

Hâlé par le soleil, comblé
De la plénitude du monde,
Je veux marcher plus loin encore-
Et mes pas se perdront dans l’ombre.
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Comme le jour entre le matin et le soir, ma vie se déroule entre l'irrésistible envie de partir et le désir de chez-moi. Peut-être qu'un jour j'en serai à ce point que les voyages et les lointains feront partie de mon âme, que je posséderai en moi leurs images sans plus devoir les réaliser. Peut-être parviendrai-je aussi à abriter en moi le pay natal et à n'avoir plus à caresser le désir de petites maisons rouges et de jardin. Porter en soi son pays natal!

Nombre de mes voeux se sont accomplis dans la vie. J'ai voulu être poète et je suis devenu poète. J'ai voulu avoir une maison et m'en construisis une. J'ai voulu avoir femme et enfants et je les ai eus. J'ai voulu parler aux hommes et agir sur eux, et je l'ai fait.

Mais chaque accomplissement devint vite satiété. Or cette satiété, c'était justement ce que je ne pouvais supporter. Ecrire me devint suspect. Trop étroite se fit ma maison. Aucun but atteint n'en valait la peine, tous les chemins étaient des détours, toutes les haltes suscitaient une nouvelle nostalgie.

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Avant l'orage

Dans la sombre cohue des puissants cumulus,
Le soleil apparaît une dernière fois,
Il chauffe l'air de plomb en atroce moiteur,
Tente un sourire aux fleurs inquiètes des jardins.

La maison dessinée sur un bleu noir profond
Flamboie comme cinabre; la fenêtre étincelle ...
Mais à l'instant suivant, tout s'efface d'un trait,
L'éclat se fane, un chant venteux frémit dans l'ombre.

La nuit pousse à présent les bourrasques blafardes,
La pluie bat la forêt de son pesant fléau -
Eclairs, crépitement de grêle, et le tonnerre
Soudain, railleur, qui claque à grands coups triomphants.
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Lorsque je revois cette région bénie sur le versant sud des Alpes, j'ai toujours l'impression d'avoir laissé mes pensées et mes soucis de l'autre côté des mont enneignés.

On réfléchit et on se tracasse tellement au milieu des hommes soucieux, parmi la laideur des choses! Il est là-bas si difficile, si désespérément important de trouver une justification à son existence. Comment vivrait-on donc autrement? Lorsqu'on est malheureux, on est porté à approfondir les choses.

Mais ici il n'y a pas de problèmes; l'existence n'a pas besoin de justification. On ressent avant tout que le monde est beau, et brève la vie.
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Aujourd'hui, j'ai élu domicile près de l'arbre qui domine le lac, j'ai dessiné quelques nuages et une cabane entourée de bétail. J'ai écrit une lettre que je n'enverrai pas. Maintenant je sors mon repas de mon baluchon : du pain, du saucisson, des noix, du chocolat.

Il y a tout près un bois de bouleaux, j'y ai vu le sol jonché de branches mortes. L'envie me vient alors de faire un petit feu pour avoir un compagnon auprès duquel je pourrais m'asseoir. J'y vais donc et ramasse une bonne brassée de bois sec, je place du papier en dessous et l'allume. La mince fumée monte, légère et joyeuse, la flamme d'un rouge clair a un étrange reflet dans la lumière du soleil de midi.
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Toutes les eaux du monde se retrouvent, et la Mer de Glace comme le Nil sont mêlés dans les nuages de pluie qui traversent le ciel. Cette belle parabole venue du fond des âges sanctifie pour moi l'heure présente. Pour nous aussi qui vivons dans l'errance, tous les chemins ramènent à la maison.
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