Un ouvrage intéressant richement illustré et documenté proposant une relecture de l'
histoire de l'art sans les hommes pour mettre en avant la contribution d'artistes femmes injustement écartées. La lecture très dense de cet ouvrage fourmille de références et si le lecteur prend le temps nécessaire à cela, il peut passer des heures à compléter l'appréhension de certaines artistes. La banque de données Aware « Archives of women artists » est notamment instructive car en évolution permanente et nombre d'institutions (notamment française) ont mis en ligne dossiers de presses, interviews, d'artistes cités dans le présent ouvrage.
Le seul hic (et il y en a bien un) c'est le ton rédactionnel de l'ensemble. Je ne suis que peu versée vers les réseaux sociaux (Babelio étant une heureuse exception) et j'ai découvert, sans surprise, que cette historienne de l'art est en quelque sorte une « star » d'instagram, plateforme numéro 1 pour la diffusion de ses recherches. Hélas (trois fois hélas), on sent au ton donné dans ce livre que c'est le cas, ses notices étant peuplé de « j'aime particulièrement », « ce que j'apprécie », « ce qui m'émeut ». Certes ce parti pris intime d'appropriation est touchant, mais n'a pas, à mes yeux, sa place dans un contenu plus formel et scientifique qu'un livre d'histoire de l'art voulant réhabiliter des artistes au sein d'une histoire globale. Il minimise même la carrière ou les oeuvres touchées par cet étrange tic d'écriture.
Au-delà des like, adore et autres approbations, raconter ce qui s'est fait, ce qui a compté ou comptera importe donc et ce livre a le mérite de participer à ce long processus de révélation.