Sweet sixteen

Ce récit poignant raconte des faits réels d'une grande violence : une tentative d'accueillir 9 élèves noirs dans un lycée blancs de l'Arkansas en 1957.

Je ne connaissais pas du tout les faits, et ils sont exposés très clairement. Les courtes préfaces et post-face sont très bien faites, informatives sans être technique.

On suit deux jeunes filles autour de leur 15 ans : une noire qui a décidé de tenter l'aventure sur un coup de tête, qui va le regretter à plusieurs reprises mais qui tient à faire avancer la loi et les mentalités sur les questions d'égalité, et une jeune fille blanche populaire assez superficielle et désintéréssée de la question, donc moins violement opposée à "l'intégration" que les autres.
Les deux point de vue en parallèle, montrant les différences de préoccupations fonctionne bien comme manière pas trop lourde pour montrer l'abnégation dont à dû faire preuve l'héroïne juste pour survivre au lycée !

Car en effet, les évènements ont par moment été des plus violents et l'intervention de l'armée a été necessaire pour protéger des lycées qui voulaient aller en cours. Assez hallucinant, pour le moins.

Le récit est dur mais se lit avec une grande facilité. La peur et les évènements effroyable sont bien là mais ne nous envahissent pas trop violemment à la lecture, on a tout de même une certaine distance qui nous permet de ne pas en sortir traumatisé, même pour des lecteurs relativement jeunes je pense. Même si on se prend une vraie claque cette claque reste plus rationnelle que dans nos tripes ! (qui sont quand même un peu ébranlées).

Le style est simple et facile à lire, sans lourdeur. le rythme est très bien fait, avec de grandes ellipses mais qui ne nous donnent pas l'impression de louper la moitié de l'histoire.

Ce roman est inspiré du témoignage de Melba Pattillo, Wzrriors don't Cry : les faits sont réels mais les détails plus personnels sont romancés.

Parce que je suis faible, c'est la première de couverture de ce livre qui m'a décidé à l'acheter. le résumé m'a tout autant convaincu, et après un petit séjour dans ma PAL, je l'ai lu. D'une seule traite. D'accord, il est court, mais aussi terriblement addictif.

"Sweet Sixteen" était pour moi jusqu'alors une chanson de mon groupe préféré "Green Day". Mais cette expression désigne surtout aux Etats Unis une grande fête organisée pour les 16 ans d'une jeune fille, qui marque son passage à l'âge adulte. Toutes les adolescentes rêvent et imaginent leurs "sweet sixteen" idéales. Molly et Grace sont à l'aube de leurs 16 ans, et cet anniversaire aura pour chacune un goût différent : en effet, Grace est blanche, populaire et issue d'une famille aisée et Molly est noire et appartient à la classe moyenne. Alors que cela semblait impensable, elles vont se retrouver dans le même lycée, la même classe.

C'est donc par l'intermédiaire de ces deux personnages fictifs radicalement opposés que cette histoire - tirée de faits réels, précisons le - nous est narrée. Tout oppose ces deux jeunes filles - rang social, train de vie, préoccupation - et pourtant leurs destins vont se croiser. J'ai autant aimé Grace que Molly : j'ai eu peur que la première paraisse trop futile comparée à la seconde qui doit affronter des problèmes de taille pour son jeune âge (pression médatique, insultes, menaces de mort) mais Grace est loin d'être idiote même si elle paraît artificielle. Quant à Molly, comment ne pas être admirative devant son courage?

Le sujet de ce roman est bien entendu la ségrégation doublée du racisme à la fin des années 1950, à cette époque où des mouvements de protestation comme ceux de Rosa Parks ou Martin Luther King commencent à se répandre. L'arrêt "Brown versus Board of Education" de 1954 rend l'accès aux écoles pour Blancs accessibles aux Noirs, mais provoque l'indignation parmi la popualtion blanche. La socitété que dépeint l'écrivain est donc en pleine ébullition, en plein bouleversement et elle nous fait très bien ressentir cette tensuon et cette atmosphère électrique. On trouve aussi beaucoup, beaucoup de violence dans ce livre : les mots et insultes à l'égard de Molly et de ses camarades sont durs, violents et particulièrement choquant pour nous, qui vivons au XXème siècle.

L'auteur a su mélanger fiction et Histoire à la perfection : le décor "sixties" est bien présent, mais le quotidien pénible de la population noire aussi. Devant tant d'injustice, on ne peut qu'être indigné, révolté et c'est ce que Annelise Heurtier veut provoquer en nous. La plume reste jeunesse, rendant la lecture abordable à tous. de plus, elle nous invite à nous questionner : à la place de Molly, aurions nous eu le courage de tenter cette expérience? A la place de Grace, aurions nous osé faire un geste vers ces étudiants noirs tout en sachant que cela peut nous mettre en danger?

Devant la mention des points négatifs absente, vous l'aurez compris : ce roman est un coup de coeur. Poignant, révoltant, choquant, voilà un roman à lire,quel que soit votre âge.

Rentrée 1957. Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis et plus particulièrement dans l'Arkansas, il sera possible pour des étudiants noirs de s'inscrire dans une école réservée aux blancs. Ils seront 9 à tenter l'aventure dont Molly !

Annelise Heurtier je l'ai découvert grâce au livre "Le carnet rouge" que j'avais adoré ! Un vrai coup de coeur et pour la première fois depuis que je tenais ce blog, je lui avais écrit un mail pour la complimenter sur ce très beau roman. Alors quand je réalise qu'elle a aussi écrit "Sweet Sixteen", je n'ai pas pu m'empêcher de le commander. Et pourtant il a attendu pendant un certain temps dans ma PAL...

Ce roman aborde un sujet fort car la ségrégation raciale est encore aujourd'hui présente dans le monde. Ici l'auteure aborde un point précis : la loi "Brown versus board of education" qui a permis aux étudiants noirs de fréquenter les écoles réservées aux blancs. Un très grand pas en avant qui ne fut pas aux goûts de tout le monde...

L'histoire se passe dans les états du sud des Etats-Unis, dans l'Arkansas, bien connu pour avoir réchigner jusqu'au bout à l'égalité des Hommes quelque soit la couleur de peau.
Nous avons deux narratrices bien différentes : Molly, jeune fille noir qui s'est prêtée à l'aventure et Grace, une jeune fille blanche un peu perdue dans toute agitation. Ces deux filles n'ont rien en commun et pourtant ... L'alternance de ces deux narratrices permettent d'avoir deux points de vue différents et permet aux lecteurs de mieux se situer.

L'auteure s'est inspirée de fait réels, elle l'explique d'ailleurs dans l'avant-propos et dans l'épilogue. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de faire quelques recherches sur le net après avoir lu cette histoire. C'est le petit plus de ce roman : le fait de donner envie au lecteur de se renseigner plus précisement sur le sujet.

C'est un livre fort, qui mérite d'être largement mis en avant. Bravo Mme Heurtier !

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Molly est une jeune fille noire. Elle s'est portée volontaire pour intégrer le lycée de l'Arkansas avec huit autres noirs.

Grace est une jeune fille blanche. Elle assiste à cette intégration.

Nous sommes à un tournant de l'histoire de l'intégration des Noirs. Une loi pour la fin de la ségrégation a été votée et ces huit jeunes noirs vont devenir le symbole de toute une génération qui veut se voir attribuer les mêmes chances pour réussir dans la vie.

Nous suivons ces deux jeunes filles, l'une après l'autre, à travers les différents chapitres. Nous vivons avec elles les derniers jours de vacances, puis l'année scolaire. Nous subissons avec Molly les humiliations et les difficultés au lycée, l'incompréhension de ce rejet par les Blancs. Nous nous interrogeons avec Grace sur le bien-fondé de ces humiliations et de ce refus, de cette peur du Noir.

J'ai vraiment aimé ce livre. J'ai découvert un épisode peu glorieux de l'histoire américaine. L'intégration n'a pas été une période facile aux Etats-Unis, mais cette haine, ce refus de faire changer les choses interpellent jusqu'au fond des tripes. Un grand coup de poing.
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Une fois encore, Annelise Heurtier nous propose un roman choral inspiré de faits réels. Sans trop savoir pourquoi, Molly s'est portée volontaire pour intégrer un lycée jusque là réservé aux Blancs. Cette jeune adolescente noire réservée n'imaginait pas un seul instant que cette tentative vécue aux côtés de huit autres lycéens noirs allait être un vrai parcours du combattant. Les injures, les humiliations, Molly en avait l'habitude. Mais jamais elle n'avait été personnellement confrontée à une telle violence haineuse.

En face, il y a Grâce, une jeune Blanche d'un milieu bourgeois. Grâce baigne dans un climat ségrégationniste depuis son enfance. Sa mère milite même activement pour que les Noirs n'obtiennent pas les mêmes droits que les Blancs. Imaginer un seul instant que sa fille pourrait partager le même banc qu'une Noire, elle en est incapable. Quelle horreur ! Pourtant, Grâce n'est pas raciste. Elle adore sa gouvernante noire, Minnie, qui l'a élevée. Et elle ne comprend pas la haine qui pousse tous ces gens à rouler des kilomètres pour empêcher ces étudiants d'entrer dans son lycée. Après tout, ce ne sont pas des repris de justice. Sont-ils dangereux ? Elle a, de toute façon, bien trop de choses en tête. Que va-t-elle porter à la rentrée ? Sherwood la remarquera-t-il ? Sera-t-il son cavalier au bal de fin d'année ? C'est tellement important pour elle.

Voilà le climat qui règne en Arkansas à cette rentrée 1957. Trois ans auparavant, la Cour Suprême a pris une décision historique. Elle a rendu inconstitutionnelle la ségrégation raciale dans les écoles publiques. Désormais les Noirs pourront bénéficier du même enseignement que les Blancs. Dans le Nord du pays la décision est majoritairement bien accueillie. C'est loin d'être le cas dans le Sud pour qui c'est inconcevable.

Grâce à la double narration, Annelise Heurtier nous laisse entrevoir les espoirs et les peurs de part et d'autre. On comprend les sentiments de chacune et les enjeux que cette décision représente pour chaque communauté. Si Grâce agit intuitivement sans calcul ni compréhension réelle de la situation, Molly, elle, a bien conscience que les choses ne seront plus jamais comme avant. Que ses compagnons et elle écrivent un page de l'Histoire de Etats-Unis en créant une brèche dans le système séparatiste.

Bien qu'elle ait pris quelques légères libertés avec les faits historiques, Annelise Heurtier livre un rendu particulièrement fidèle du climat de ces années-là, des situations vécues et de la violence endurée par Molly (en réalité Melba Costello) et ses compagnons pendant leur présence au Lycée de Little Rock.

Un récit bouleversant et édifiant sur une importante page de l'Histoire américaine. A lire à partir de 12 ans et à exploiter en classe sans nul doute.

La détermination et le courage de neuf adolescents noirs, la folle violence de milliers de blancs. Et tout au bout l'espoir, qu'un jour les choses changent.
"Sweet Sixteen" est un roman fort, sur un sujet douloureux de l'Histoire, servi par une très belle écriture.
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Qu'ajouter aux 215 autres critiques publiées !?

Et bien, que quand on voit d'où l'on vient et quand on voit où l'on va (enfin, où seulement certains veulent aller ...). On se dit que le chemin à été long, bien trop long et que malheureusement il va être encore fort long. On se dit que chaque marcheur à son importance, que chaque pas à son importance .... Et ce livre est un petit pas pour avancer sur le chemin.
Il devrait être declaré d'utilité publique ! A faire lire à certains plus que d'autres !

Roman pour la jeunesse, d'après l'histoire vraie de neuf lycéens noirs intégrés dans un lycée de l'Arkansas malgré l'opposition de toute la population blanche de la ville. Une loi ayant mis fin (dans les textes) à la ségrégation dans les établissements scolaires, le proviseur dut les accueillir en 1957 malgré l'hostilité générale : recours en justice et protection militaire furent nécessaires pour leur permettre d'aller en cours. Ils vécurent une année en enfer : brimades et humiliations quotidiennes, menaces et insultes, et une solitude absolue pour ces jeunes souvent sur le point de renoncer face au déchaînement de haine et de violence dont ils étaient l'objet. Si une lycéenne fut exclue, les autres terminèrent courageusement leur année, tenant bon malgré tout, et ils ouvrirent la voie à d'autres étudiants par la suite. Parfois à peine croyable, un récit effrayant mais très bien mené, à lire dès la quatrième.

Un livre coup de poing. A l'exception de 2 passages, durs, la violence physique n'est jamais réellement exprimée et pourtant on ressent une espèce de nausée devant cette violence latente, sournoise, implacable ; le pire étant peut-être cette "bonne conscience" inhumaine, imbécile, absurde. On mesure vraiment à quel point la société a changé en 50 ans, et à quel point c'était nécessaire. A lire absolument !

Nous voici en 1957, une période où la ségrégation raciale est encore très forte dans le sud des Etats-Unis. Une loi va tout faire basculer car désormais la mixité sociale est imposé dans les établissements scolaires.

Neuf lycéens noirs, triés sur le volet, vont effectuer leur rentrée au lycée de Little Rock dans un climat hostile et violent.

L'auteure s'inspire ici de ces faits réels et le personnage de Molly est directement inspiré par l'une de ses étudiantes.

Le récit alterne entre la voix de Grace, une lycéenne blanche issue d'une famille aisée et Molly, une jeune fille noire qui effectue tant bien que mal sa rentrée dans cette école prestigieuse. Grâce et Molly se retrouvent dans la même classe et le lecteur découvre leurs visions des évènements qui vont secouer leur ville.

J'ai trouvé cette histoire bouleversante. On découvre les violences et les insultes quotidiennes que ces neuf élèves subissent au quotidien. le jour de la rentrée en est un exemple marquant où toute la population se retourne contre eux afin de les lyncher.

Mais ce récit nous offre aussi une belle leçon de courage à travers ses personnages qui gardent l'espoir de faire bouger les mentalités.

Annelise Heurtier nous livre ici un sublime roman jeunesse à faire lire aussi bien aux ados qu'aux adultes et qui nous ouvre les yeux sur ce terrible processus d'intégration à une époque où la ségrégation raciale dominait encore les moeurs.
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