Houla !
Quand on a lu (presque ) tous les romans de
Kristan Higgins, on s'attend à un certain type de littérature : légère, romantique, amusante.
Avec ce roman, Madame Higgins, prend un virage à 180 ° , et si histoire d'amour , il y a , elle est minuscule ( incompréhensible au vu de la terreur de belle-fille !), et noyée dans tout le reste.
Je ne voudrais pas donner l'impression que ce livre est ennuyeux, pas du tout, c'est juste qu'il accumule un certain nombre de drames, que trop, cest trop. Tant de drames dans la même famille, c'est lourd et ça ressemble à un festival pour que forcément l'un d'entre eux cible le lecteur de prés...
Emma, une jeune femme apprend que sa grand-mère, qui l'a élevée et avec qui elle est fachée, est atteinte d'une maladie incurable. Cette "mère-grand", l'avait foutue dehors, quand elle lui avait annoncé sa grossesse.
Evidemment, la grand-mère est richissime , ex-styliste (ça fait rêver dans les chaumières ) , et elle invite Emma et sa fille chez elle,
le temps d'un été.
Ce qui tombe à pic, la gamine de 16 ans, étant harcelée dans son lycée, ça la fera changer d'air, et si la vieille dame peut lui léguer un peu d'argent au passage pour payer les futurs frais d'études de Riley, c'est du bonus... Et puis, dans le Connecticut, il y a le père et les demi-frères de Riley, une occasion en or de rapprocher tout ce petit monde.
On apprendra tout au long de cette histoire, tous les drames qui ont touché les personnages...
Disparition d'enfant, abandons, grossesse non désirée, mère célibataire, deuil, maladies incurables , suicide, endettement, séparations... j'en oublie sûrement...
Ce qui se veut un roman profond, pêche par excés de drames : cette pauvre Emma, qu'est ce qu'elle a ramassé !
Mais, c'est toujours une belle personne, qui n'est jamais jalouse, pardonne à tout le monde, fait preuve avec une fillette, d'une patience d'ange, a réussi en bossant comme caissière à devenir Docteur en psychologie et est une mère formidable... C'est le genre d'héroine un peu "emmerdante" par excés de perfection... Un peu plus de sobriété aurait été bienvenu.
J'ai relevé une erreur avec un personnage de fillette qui porte encore des couches (à trois ans ???? ) et qui parle beaucoup trop bébé pour cet âge. Elle passe son temps à crier, taper, sans que personne ne réagisse. Curieux... Et évidemment les seules qui réussissent à stopper son mauvais caractère , sont Emma et sa fille, ( le père et les grands-parents sont incompétants).
Il y a un truc que j'ai trouvé pertinant, instructif, intéressant au sujet des USA, c'est l'obsession d'Emma pour les frais d'université de sa fille, qui ne sont pas gratuits...
[ " La moitié de mes patients évoquaient la dette liée à leur prêt étudiant, leurs craintes financières, leur incapacité à faire face et l'angoisse que cela causait, la façon dont cela retardait mariage, enfants, accession à la propriété, ou déménagement. Nombre d'entre eux doutaient même de pouvoir un jour en venir à bout. " ]
En alternant les passages où Emma parle, et ceux où c'est la vieille dame, il y a quelques jolis passages sur le temps qui passe, le droit à mourir dans la dignité, sur la force du lien maternel.
Si je suis honnête, je dirais que c'est une lecture agréable, simplement, ce n'est pas ce que je venais chercher en ces pages, et en cela , j'ai été déçue. Mais si vous savez à quoi vous attendre, vous apprécierez le voyage, c'est quand même Madame Higgins aux commandes !