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Ayant déjà lu une bonne partie des oeuvres de Robin Hobb, il était temps que je m'attaque à un de ses premiers cycles. Composé de quatre tomes seulement, et relativement courts, ce cycle nous plonge dans un univers pétri de magie et de légendes, où les harpies règnent en maître sur les cieux. Entre menaces surnaturelles et cultes fanatiques, nous suivons les aventures de Ki, femme Romni (un peuple de gens de voyage) travaillant à convoyer des marchandises dans sa roulotte, et Vandien, homme au passé mystérieux que le destin a placé sous sa route.

La lecture de ce premier tome a été agréable, car il est toujours facile selon moi de se faire happer par les univers de Robin Hobb. Néanmoins, j'ai regretté le rythme peut-être un peu lent de ce premier roman, qui a plus tendance à nous développer de longues situations de développement du personnage de Ki plutôt que de l'action, plutôt rare.

Les deux personnages principaux fonctionnent clairement bien ensemble. Si Ki a la vedette, j'avoue que j'ai une petite préférence pour Vandien, qui semble être un homme bien même si on en sait peu sur lui. Ki est loin d'être désagréable, mais elle est une femme qui se rattache à son deuil après avoir perdu sa famille au cours d'un événement tragique. Cela rend son caractère revêche et froid durant tout le roman, avec somme toute assez peu d'évolution, même si la fin semble promettre des changements.

Au bout du compte, ce premier roman du cycle est probablement celui qui fait office d'introduction, et je crois sincèrement trouver une recette plus équilibrée dès le deuxième tome. Quoi qu'il en soit, la lecture reste agréable, le dépaysement est réel dans un monde somme toute original, avec des créatures parfois jamais vues auparavant, et des cultures diverses qui se rencontrent. Il n'y a plus qu'à se laisser surprendre par la suite !
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Robin Hobb est l'une de mes auteurs favorites depuis des années, et j'ai bien l'intention de lire toute son oeuvre. Je ne m'étais encore jamais lancée dans le cycle de Ki et Vandien, et ça fait déjà un moment qu'il est dans ma liste de livres à lire. Voilà enfin chose faite, avec ce premier tome, le Vol des Harpies.

Ki vit seule sur les chemins qu'elle parcourt avec sa roulotte et ses deux fidèles chevaux. Son mari et ses deux enfants ont été dévorés par des harpies. le coeur plein de haine, sa vengeance l'a poussée à massacrer à son tour une famille de harpies, une femelle et ses oeufs, le mâle en ayant réchappé avec des blessures très graves. Après avoir traversé de rudes épreuves, Ki reprend sa route, tout en sachant que le mâle harpie viendra à son tour se venger un jour ou l'autre... Ayant accepté de passer des pierres précieuses de l'autre côté de la montagne pour un marchand, Ki rencontre Vandien, qui la rejoindra dans ses aventures contre les dangers qui la guettent, mais également contre la colère, la tristesse, le désespoir et la solitude qui l'habitent...

Ce que j'aime tout particulièrement chez Robin Hobb, c'est sa capacité à créer un univers totalement original, dans lequel le fantastique prend forme le plus naturellement du monde, que ce soit dans la nature, la faune et la flore, que dans les peuples créés et leurs us et coutume. le cadre de cette histoire ne déroge pas à la règle, et j'ai très rapidement été envoûtée par ce décor autant que par l'histoire en elle-même. Ki a vécu de terribles épreuves, et on ne peut que s'attacher à ce petit bout de femme, brisée mais forte, volontaire, et qui se donne les moyens d'arriver au bout des objectifs qu'elle s'est fixés. Quant à Vandien, d'abord personnage énigmatique, c'est vers la fin qu'il se dévoile et qu'on découvre que, lui aussi, a subi des épreuves sans nom du simple fait de sa culture et des us et coutumes de son peuple. L'alchimie prend très vite entre eux, et même si leurs vécus respectifs leur interdit l'amour, on sent bien que le lien qui se forme est bien plus que ça, et j'ai hâte de voir où toute cette histoire va nous mener dans les 3 tomes suivants.

Une nouvelle découverte de l'univers de Robin Hobb, et une nouvelle très belle lecture.
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Premier Livre du cycle Ki et Vandien (The Ki & Vandien Quartet) écrit par Megan Lindholm en 1983 sous le titre Harpy's flight, traduit en français par Xavier Spinat pour les Editions Memnos en Mars 2004. Onze années !

La lourdeur du style est pénible et à la fois curieuse. Je n'avais pas gardé ce souvenir du cycle de l'Assassin royal. Comme souvent, une fois le succès au rendez-vous, en prenant bien soin de ne pas gâcher la marque “Robin Hobb”, les premiers romans de l'auteur ressortent des dessous de l'armoire. Xavier Spinat s'est vu confier ce premier tome, les suivants (parution originale de 84 à 89) seront traduits par Guillaume le Pennec.

Quid du Vol des Harpies ? L'imagination est au rendez-vous, les personnages de Ki et Vandien sont très attachants. Trop de longueurs, l'on pourrait retrancher 50 à 80 pages sans changer le sens, Les allers-retours inutiles entre le présent et un passé récent dans la famille de feu Sven perdent le lecteur. Un ordre chronologique eut tout aussi bien fait l'affaire d'autant que cette tranche de vie dans les montagnes est le moment le plus intéressant : Choc de culture nomade et sédentaire, mise en danger d'une civilisation vivant en autarcie par le contact d'un être libre et sans attache, personnages forts.

Pour les lecteurs de Robin Hobb, lire les ouvrages de Megan Lindholm me semble du temps perdu. Il est d'autres auteurs à découvrir que de faire les fonds de tiroirs des années de jeunesse de Margaret Astrid Lindholm Ogden.




Lien : http://www.quidhodieagisti.fr
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- Spoilers mineurs -

De la Fantasy sans fantaisie.
Voilà le titre que je donnerais à ma critique de Ki et Vandien.

Malgré un final un peu bâclé (pour lui trouver un défaut), le premier arc de l'Assassin Royal compte parmi mes cycles préférés dans le genre de la Fantasy. Robin Hobb a acquis mon respect et ce n'est pas ce médiocre roman qui changera cela.

Ki et Vandien est l'histoire de Ki. Vandien est un personnage secondaire absent plus de la moitié du récit. Jeune veuve en quête de vengeance et qui peine à faire le deuil de sa famille, Ki doit traverser un col de montagne en hiver dans la partie actuelle du récit et se confronter aux traditions de sa belle-famille dans la partie du passé.

Comme on dit souvent dans le milieu du sport, le personnage de Ki "a du potentiel". Elle est intéressante et bravo à Robin Hobb sur ce point. Pour Vandien, il n'y a rien à dire (et ce n'est pas bon signe).

Pour ce qui est de l'intrigue, n'attendez rien d'épique. Malgré son enrobage ténu de médiéval fantastique, c'est le thème du deuil qui est au coeur de tout cela. Les pages de Ki et Vandien sont un aspirateur à bonne humeur et au plaisir de lire. Les personnages y sont malheureux ou renfrognés, en colère ou carrément haineux.
Des chapitres entiers pour traverser un pauvre col en hiver... Dire que des lecteurs se plaignent de la longueur des voyages chez Tolkien... Plusieurs chapitres n'apportent rien et ne font que répéter des informations déjà rabâchées. Les chapitres se déroulant dans le passé font partie des pages les plus soporifiques et consternantes que j'ai eu le déplaisir de lire dans un roman de Fantasy.

Je comprends pourquoi les éditeurs français de l'époque ne se sont pas précipités pour traduire et publier ce roman. Parfois ils se loupent et passent à côté de bons auteurs, mais là je leur donne raison.
Je m'arrête là pour ce cycle et ne lirai jamais la suite.

Il ne serait pas sympathique de ma part de vous recommander cette lecture qui n'est pas vraiment du médiéval fantastique ;)
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Après avoir lu une trentaine de livre de Madame Hobb j'ai eu envie de découvrir le cycle de Ki et Vandien et ma foi je dois dire que j'aime beaucoup.
Comme toujours les personnages principaux de l'histoire évoluent dans un monde fantastique où la magie est une composante omniprésente, et là encore ils ne sont armés que de leur courage, leur astuce où leur chance, ce qui les rends vulnérables et attachants.
La profondeur des personnages est comme toujours avec Robin Hobb très fouillée et se découvre à petite dose, c'est agréable à lire et on ne s'ennuie pas un seul instant.
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J'ai toujours su que Robin Hobb écrivait aussi sous le nom de Megan Lindholm, mais je n'avais encore jamais rien lu de la seconde, je crois. Une des choses que j'apprécie beaucoup chez cet auteur, ce sont ses personnages qui sont toujours si bien travaillés, avec une personnalité propre, des sentiments toujours très fouillés et une évolution souvent passionnante. C'est presque une marque de fabrique, et on retrouve bien sûr ce talent chez Megan Lindholm. Vous allez voir que ce n'est pas le seul !

Tout commence par une vengeance. Celle de Ki, jeune veuve dont le mari et les enfants ont été assassinés et dévorés par des harpies. En représailles, elle décide de s'infiltrer dans leur nid pour détruire leurs oeufs et leur faire ainsi autant de mal qu'elles lui en ont fait. Mais la vengeance apporte rarement l'apaisement escompté, et c'est très abattue qu'elle se rend dans la famille de son mari pour partager son deuil. On la retrouve deux ans plus tard, esseulée, alors qu'elle est sur le point de s'engager dans un dangereux col de montagne au coeur de l'hiver. Que s'est-il passé pendant ces deux années et comment Ki en est-elle arrivée là, c'est ce que le vol des harpies va nous amener à découvrir.

Je disais plus haut que Megan Lindholm avait d'autres talents que celui de nous faire rencontrer de fabuleux personnages. Et sa capacité à créer un univers dense et riche n'est pas le moindre ! Des us et coutumes romni à la déification des harpies par le peuple de Sven, l'époux de Ki, c'est dans un beau voyage qu'elle nous entraîne là. Les créatures “mi-homme mi-oiseau”, dotées d'intelligence, présentent en outre un extraordinaire pouvoir : elles peuvent permettre aux humains de renouer avec leurs morts et sont vénérées pour cela. L'acte de Ki prend, dès lors qu'on sait cela, de toutes autres proportions.

Le récit alterne ainsi entre les événements qui se sont déroulés dans la famille de Sven, que l'on devine bien vite dramatiques, et la difficile traversée de ce fichu col, en compagnie d'un étranger du nom de Vandien. J'ai particulièrement apprécié les flashbacks et le personnage énigmatique de Cora. J'ai aimé découvrir ce peuple qui voue un véritable culte aux harpies, ses rites, sa religion, sa société. En revanche, les chapitres se déroulant sous le Col des Soeurs m'ont moins convaincue, j'ai trouvé qu'ils traînaient un peu en longueur, comme s'ils n'étaient là que pour servir de faire-valoir aux autres. Et on ne sait pas très bien où tout cela nous mène au final...

Il s'agit du premier roman de l'auteur, et j'ai envie de dire que cela se sent. L'écriture est moins fluide que dans ses autres sagas, elle bute, elle accroche, et je me suis surprise à devoir relire certaines phrases plusieurs fois. Mais Megan Lindholm avait d'ores et déjà toutes les cartes en main, il lui suffisait d'apprendre à les jouer, ce que Robin Hobb a su faire avec brio. Lirais-je la suite ? Evidemment !
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Je n'ai découvert Robin Hobb que l'année dernière, mais j'ai tout de suite été subjuguée par sa plume et son talent de conteuse. Chacun des trois romans que j'ai lu a été un pur bonheur, et si celui-ci n'est pas un coup de coeur, j'ai quand même pris un très grand plaisir à le lire.

Tout commence par la vengeance de Ki, un petit bout de femme qui a perdu son mari et ses deux enfants, massacrés par des Harpies. Dans la mythologie et les légendes populaires, les Harpies sont des créatures à tête de femme et au corps d'oiseau. Mais pas ici. Ici, ce sont des sortes d'aigles géants avec des becs de tortue et des bras maigres terminés par des serres, et ils peuvent être mâles ou femelles. de plus, à la différence des rapaces classiques, ce sont des êtres intelligents, dans le sens de "intelligence humaine", "conscience". Non seulement elles pensent et réfléchissent, mais apparemment, elles ont également des sortes de pouvoirs surnaturels. Elles sont une porte, un lien entre le monde réel et celui des morts.

D'ailleurs, dans le monde de ce roman, certains peuples les vénèrent pour cela, et leur font régulièrement des offrandes de viande fraîche pour avoir le privilège, en échange, de pouvoir discuter avec un membre de leur famille décédé. Sven, le mari de Ki, faisait partie de l'un de ces peuples, mais s'était détourné de cette foi qui lui semblait creuse et morbide. En épousant Ki, il avait renoncé à cultiver ses terres reçues en héritage, quitté son village et sa famille et adopté le mode de vie itinérant de sa femme. Car Ki est une Romni, l'équivalent des tziganes chez nous, en quelque sorte. Ils vivent en roulotte et font du commerce avec les marchants pour subvenir à leurs besoins.

Folle de douleur et rendue inconsciente du danger par la haine, Ki va exercer une vengeance terrible, en mettant le feu à un repaire de Harpies, tuant la mère et 3 futurs bébés encore dans leurs oeufs, et blessant grièvement le père. Mais cela n'apaise pas son chagrin, et, refusant de se plier à la coutume romni qui veut qu'une veuve fasse don de toutes les affaires de son mari à la communauté pour pouvoir tourner la page et en finir avec son deuil, elle se condamne ainsi elle-même à la solitude. Mais ce n'est pas une punition pour elle, car de toute façon, elle ne supporte aucune présence et ne désire qu'une chose : qu'on la laisse vivre pleinement son chagrin.

Deux ans passent, et quand nous la retrouvons, elle est sur le point d'entreprendre de franchir un col de montagne mortellement dangereux, en plein hiver, avec sa roulotte et ses deux chevaux, afin de livrer une marchandise plus ou moins douteuse à un riche négociant, de l'autre côté de la montagne en question. C'est alors qu'elle fait la rencontre d'un jeune homme sympathique mais un peu mystérieux, qui lui propose de l'aider à franchir le col car contrairement à elle, il connaît bien la région. Ki n'a pas envie de compagnie et pense pouvoir s'en sortir seule, mais elle accepte néanmoins, sans pouvoir vraiment s'expliquer pourquoi.

Leur voyage sera pénible et rempli de dangers, mais ils se soutiendront mutuellement, et apprendront petit à petit à se connaître. Mais surtout, pendant ce périple, Ki fera également un vrai voyage intérieur, se remémorant tout ce qu'il lui est arrivé ces deux dernières années et en même temps, cheminant et évoluant sur la question de son deuil, de son désir - et de sa capacité - à y mettre fin (ou pas).

Ainsi, le récit au présent est ponctué de fréquents flashs-back, et même de flashs-back à l'intérieur des flashs-back, comme des poupées russes, mais sans que jamais on ne s'y perde ou qu'on ne soit embrouillé. Nombre de ces souvenirs nous ramènent à la période où Ki est venue annoncer sa mort à la famille de son mari et où elle a séjourné assez longuement parmi eux. Séjour qui ne s'est pas très bien passé, d'ailleurs...

Au niveau de leur habitat, le peuple de Sven me fait beaucoup penser aux Vikings, mais ils s'en éloignent par ailleurs sur de nombreux autres points : leur culte aux Harpies, leur mode de vie comme cultivateurs et non navigateurs, leur organisation sociale (on ne sait pas trop s'ils ont un chef, mais je n'en ai pas eu l'impression)...

La fantasy de Robin Hobb n'est pas une fantasy d'action, qui part dans tous les sens et nous fait vivre des sensations fortes à chaque page. A part deux ou trois scènes de bagarre ou de suspense, on est plutôt sur de la lenteur : lenteur du voyage au rythme des chevaux et de la roulotte, lenteur du cheminement intérieur de Ki et de ses introspections, lenteur du développement de l'intrigue et enfin, de l'évolution des relations entre Ki et Vandien...

Mais cela ne m'a pas dérangée car ce que j'aime chez cette auteure, c'est que ses histoires se savourent. Quand je les lis, j'aime prendre mon temps et aller au rythme de la narration. de plus, cette apparente inaction n'était pas synonyme de longueurs ou d'ennui. L'écriture est dense, l'univers simple en apparence mais très riche en réalité, les réflexions personnelles des personnages toujours intéressantes et malgré tout, il se passe tout le temps quelque chose.

Et puis si l'intrigue ne regorge pas de rebondissements et de coups de théâtre, les émotions des personnages, elles, sont souvent très fortes, parfois même violentes, et remplacent les prouesses physiques ou les scènes de bagarre.

Ki est un personnage beaucoup plus complexe qu'on pourrait le penser de prime abord. Très peu causante, elle est toute en émotions intériorisées, ne laissant presque rien transparaître. La perte de son mari et de ses deux enfants l'a brisée, laissée comme une coquille vide de tout, sauf de la haine, seul sentiment qu'elle arrive encore à ressentir, mais avec quelle puissance ! C'est comme si sa vie s'était arrêtée en même temps que la leur ou qu'elle s'interdisait d'y reprendre goût. Même si elle n'est pas follement sympathique, on s'attache malgré tout énormément à elle, parce qu'on connaît sa souffrance, on sait tout ce qu'elle pense et tout ce qu'elle ressent. Vandien essaye de toutes ses forces de la secouer, de lui redonner l'envie de vivre, et on se surprend à espérer qu'il y arrivera.

Lui, c'est un personnage beaucoup plus sympathique que Ki, et on l'apprécie instantanément. Même si l'on sens qu'il cache des choses, on sait aussi d'instinct qu'il n'est pas mauvais. Il est d'une aide précieuse pour Ki, autant au niveau pratique que pour son moral. Pour nous, lecteur, il devient assez vite évident qu'il est la personne dont Ki avait besoin sans même le savoir. le seul être humain, peut-être, qui était de taille, dans sa chaleureuse simplicité, à la sortir de son apathie morbide. J'ai beaucoup aimé leur relation toute en pudeur, où le caractère bourru de Ki se heurte à la gentillesse et l'humanité de Vandien, la faisant peu à peu, à son insu, revenir du côté des vivants.

Le contexte va également contribuer fortement à les rapprocher : le froid extrême, la neige, les conditions de voyage horriblement difficiles, les dangers, et par-dessus tout, l'étroitesse de la roulotte. Mais ici, le romantisme n'a pas sa place, et c'est aussi cela, la force de ce texte : il n'y a pas de flirt ni de tentative de charme, rien n'est dit explicitement, tout est dans un geste (ou même un geste esquissé mais qu'on se retient de faire), dans un acte de pure générosité, sans arrière-pensée, dans un regard, dans un mot. Ou même juste dans l'atmosphère ambiante. C'est très subtil et tellement fort à la fois !

Ki sauvera la vie de Vandien, mais celui-ci sera également salutaire à Ki de bien des façons, et notamment en lui tenant tête. Ki est une femme qui sait ce qu'elle veut, au point parfois de se montrer obstinée jusqu'à l'imprudence. de même, son sens de l'honneur extrêmement élevé la pousse à accomplir sa mission sans se poser de questions, alors que de nombreux faits et indices démontrent qu'elle devrait. Pour tout cela, Vandien a la force de s'opposer à elle et de lui ouvrir les yeux, l'amenant à se poser les bonnes questions et à réfléchir différemment, à regarder au-delà des apparences.

Quant à la fin de ce tome, je l'ai également beaucoup appréciée, car c'est une vraie fin, c'est-à-dire que l'on pourrait s'arrêter là si on voulait, tout en laissant présager que leurs aventures ne font que commencer. D'ailleurs, je sais que je ne tarderai pas trop à lire la suite.


Conclusion : Un excellent premier tome pour une fantasy dense et riche, qui se savoure, avec des personnages forts et attachants. Assez peu d'action, mais de violentes émotions intérieures pour les personnages, et un univers qui ne dévoile ses subtilités qu'au compte-gouttes. de la très très bonne fantasy, comme toujours avec Robin Hobb.
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L'histoire commence sur un acte de vengeance violent. Ki a perdu son mari et ses enfants, dévorés par les Harpies, et décide donc de tuer une famille Harpie.
On retrouve ensuite Ki en train de transporter un chargement à travers un col enneigé, réputé pour être extrêmement dangereux. Elle est rapidement rejointe par Vandien qui cherche lui aussi à traverser ce col.
Commence alors le récit de leur voyage, entre-coupé de flash-back racontant les conséquences de la vengeance de Ki.
C'est la première série de Robin Hobb. J'ai toujours adoré ses personnages, un peu torturés, avec une destinée hors du commun. Comme dans toutes ses séries, le premier tome sert surtout à planter le décor et présenter les personnages. Certains passages m'ont paru un peu flous, mais pour un premier roman, je l'ai trouvé plutôt abouti. On verra si la suite confirme cette impression.
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C'est avec plaisir que je retrouve Robin Hobb, ici sous son véritable nom, dans un univers différent de celui qui a fait sa renommée. Je retrouve à la fois le style de l'auteure et autre chose. le roman me fait penser à un essai tellement le style est parfois lourd, l'écriture incertaine. On a l'impression d'un auteur qui se cherche, ce qui semble normal étant qu'il s'agit là de son premier roman. Mais tous les éléments sont là pour nous proposer un univers personnel original, prêt à être développé. l'auteure s'attache à nous raconter le deuil d'une jeune femme, en proie à des choix qui noueront sa vie de manière radicale. La religion, l'indépendance, la tolérance, et la fragilité humaine s'entremêlent dans cette histoire qui insiste sur la petitesse de l'être humain, d'une part face à la nature ( le passage du col) et d'autre part face à des créatures plus puissantes ( les harpies, ici vénérées comme des divinités); mais aussi face au destin, car si l'héroine se veut avant tout indépendante, on constate au fil du roman qu'elle finit par ne plus avoir le choix, et les évènements se mettent en place malgré elle au point de guider sa future vie. Enfin la vengeance trouve ici sa place jusqu'à la fin du roman,où, si elle n'est pas consommée telle qu'on l'imaginait marque un reél point d'appui à l'évolution de Ki, et le premier pas de l'acceptation du deuil telle qu'elle entendait le "vivre". Un point positif que l'introduction du second personnage, Vandien, qui incarne ici le coup de pouce qui va permettre à Ki de changer, de voir le monde différemment et de dépasser son état actuel. Un coup de chapeau au personnage de Nils qui incarne le fanatique religieux dans toute sa véhémente splendeur, vil et fin calculateur, délectable à souhait.
Je m'empresse d'attraper le second tome.
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C'est la première saga de Robin Hobb que je lis et ça ne sera pas la dernière ! J'ai absolument adoré. Les personnages sont très bien fait, la construction est très réussie et chaque tome en fait découvrir un peu plus sur Ki et sa relation avec Vandien, en maintenant toujours l'équilibre avec l'action de l'histoire. Top ! :)
Lien : https://enirenrekhtoues.blog..
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