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EAN : 9782072914751
192 pages
Verticales (08/10/2020)
3.43/5   27 notes
Résumé :
On aime beaucoup, aujourd'hui, les prévisions et bien peu le hasard, on vit, voyage, part même à l'aventure avec des certitudes, alors la chance ne sait où se mettre, elle reste abandonnée là, sur le bas-côté. Pourtant, j'ai trouvé en elle une charmante compagne de route - elle, la chance, qui entraîne dans son sillage d'innombrables rencontres et questionnements en tous genres. Quant au "où" et au "comment" , sachez que tout se déroule dans des camions et voitures,... >Voir plus
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C'est un post facebook de sa maman, l'écrivaine Irina Teodorescu (fière) qui a attiré mon attention, avant qu'un article de Jérôme Garcin dans L'Obs ne finisse de m'intriguer. Ce titre, c'est quand même un sacré programme. Aller avec la chance, c'est ainsi que l'on exprime le fait de voyager en stop en Colombie. Jolie image. Que cette demoiselle, née en 2000 a prise au mot durant sept mois et un périple de 9000 km à travers l'ouest de l'Amérique du sud. Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili. Jusqu'en Patagonie. Voitures, camions, bus, pick-up... pour quelques minutes ou plusieurs heures, au gré des disponibilités. Des rencontres qu'elle raconte ici avec fraîcheur et simplicité, une ouverture d'esprit exempte de naïveté et une envie sincère de montrer que la notion d'entraide est encore bien vivante.

Née et élevée en France d'un père franco-colombien (on en apprend un tout petit peu plus au cours du récit) et d'une mère roumaine, Iliana Holguin Teodorescu porte certainement en elle les gènes de l'exploration du monde. Aussi à l'aise avec les chiffres qu'avec les mots, elle émaille son récit de quelques statistiques pour mieux servir son propos. Ne cherche pas à énoncer ce style de vérités sentencieuses que ramènent souvent d'autres écrivains voyageurs. Les micro-portraits des individus qu'elle croise dessinent peu à peu une communauté disparate mais appartenant à une même humanité. A chacun, elle demande quel est selon lui le pourcentage de gens mal intentionnés dans le monde, c'est à la fois un fil conducteur et un indicateur pour tous ceux qui s'inquiètent de voir une jolie fille seule sur le bord des routes. La brièveté de ces rencontres fait souvent penser à l'Auto-stoppeur du Par les routes de Sylvain Prudhomme. Tout comme cet aveu, l'un des rares sur elle-même : "Ce n'est que sur les routes, avec ces gens si décalés que la question de l'amitié ne se pose pas, que je me sens accompagnée, utile, parfois même comprise dans une version adaptée de moi-même".

Ce sont surtout des hommes qui circulent sur ces routes, même si les femmes n'en sont pas absentes et cela n'a rien d'anodin dans la relation qui peut s'instaurer. Les cas de figure sont très divers, les importuns existent bien sûr mais sont loin d'être la majorité. Et cela interpelle la jeune voyageuse dans sa démarche, elle qui explique avoir volontairement "choisi d'avoir besoin d'aide, d'expérimenter la bonté des gens, d'être suffisamment incertaine pour saisir les possibilités impromptues qui apparaissent (...)", parfois étonnée de la façon dont elle peut être perçue. Néanmoins, tous se confient, se laissent happer par cette parenthèse avec une inconnue qui leur prête une oreille attentive et fait preuve de curiosité à leur égard. La route, les kilomètres et des fragments de vies. Un désir de liberté, même si la jeune femme ne cache jamais les soupapes de sécurité qui lui assurent assistance en cas de besoin mais auxquelles elle n'aura finalement jamais recours. Des paysages traversés, il est assez peu question. Pas de voyage introspectif non plus même si l'un des buts avoués de ce voyage est "d'apprendre à donner seule un sens à mes journées, à mes semaines, hors des obligations induites par les parents, les professeurs, les patrons, éprouver ce qu'il reste de moi dans une vie sans nulle contrainte". En voilà un programme qui mériterait d'être généralisé, d'une manière ou d'une autre.

En attendant, merci pour le voyage, par les temps qui courent ça fait un bien fou.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Aller avec la chance
Iliana Holguín Teodorescu
récit
Folio 2020, 194p


C'est un récit moins de voyage que de rencontres fait par une jeune femme de 18 ans. Elle a traversé- sept mois et 9356 kilomètres- l'Amérique latine seule en auto-stop. « Aller avec la chance » signifie faire de l'auto-stop ; l'expression vient de la région de Carthagène en Colombie : ir con el chance et non ir a dedo.
L'autrice est née en 2000. Elle est à la fois roumaine et descendante de l'oligarchie colombienne. Elle parle quatre langues, français et roumain, ses langues maternelles et espagnol et anglais pour les avoir apprises à l'école. Ele aime bien que, en espagnol, les mots changent de sens selon les pays ou même n'existent pas dans certains pays. Tout n'est pas castillan.
Elle prend une année sabbatique et voyage seule à un âge si jeune, sac au dos (15kg, et des livres y trouvent leur place) et tambour, parce que sa mère lui a inculqué, à elle et à son frère jumeau, la valeur de l'autonomie. Cependant, elle a assuré ses arrières : un problème de santé, et la voilà de retour en France. Elle utilise la plateforme Couchsurfing pour trouver où dormir. Elle est vigilante, même si elle fait confiance aux gens, non comme la première voyageuse qu'elle a rencontrée à Bogotá, qui, selon elle, était trop naïve et ne se tenait pas sur ses gardes. C'est ainsi que revient, de manière humoristique, au cours de nombreuses conversations, l'estimation de gens mal intentionnés, et la façon de comprendre gens mal intentionnés. Elle est tombée sur quelques porcs qui s'imaginent qu'une fille comme elle, qui demande de l'aide pour voyager, pourrait se prostituer. Mais, en fait, il est très peu d'hommes qui aient de mauvaises intentions, aussi arrête-t-elle de poser la question de savoir combien il y en a.
Iliana est curieuse, s'intéresse au mode de vie des gens, aux cultures et langues indigènes. Elle juge aussi les touristes étrangers, comme ce Brésilien qui prend des enfants pauvres en photo, ou les occidentaux qui se conduisent en colons devant des autochtones qui essaient de perpétuer leur culture en la modernisant, et eux voudraient la voir inchangée au prétexte de l'authenticité. Elle porte son jeune regard sur le monde, se préoccupe du féminisme, de l'élevage intensif qui à lui seul est responsable de 14% de l'émission de gaz à effet de serre, de l'obésité, fléau du Chili, du nombre d'hommes qui considèrent les jeunes femmes comme de la chair fraîche. Si elle voyage seule, c'est pour apprendre seule à donner un sens à ses journées, à ses semaines, hors des obligations induites par ses parents, ses professeurs, ses patrons, éprouver ce qu'il reste d'elle dans une vie sans nulle contrainte. Elle veut voir que la solidarité existe, que les gens aient envie d'aider en toute générosité.
Elle part de Colombie, où certains automobilistes ont peur de prendre en stop des jeunes gens parce que ces derniers pourraient porter sur eux des drogues et où elle retrouve un petit amoureux, passe en Equateur. traverse la Bolivie, où l'auto-stop n'existe pas, va au Pérou, en Argentine et au Chili, où les Haïtiens vendent à bas prix leur force de travail. Sa destination finale est Santiago, plus précisément Rancagua.
C'est le premier livre de l'autrice. Il se lit agréablement. Ce qui m'a donné envie de lire ce récit, c'est l'audace de cette jeune femme qui lève son pouce seule sur un bout de la Panaméricaine.
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Soyons indulgent, faisons dans la litote : ce livre n'est pas inintéressant. La voyageuse de dix-huit ans a trainé son sac à dos en faisant du stop dans l'Amérique latine pendant plusieurs mois, en camions. So what, comme on dit en espagnol ? Elle nous narre ses “rencontresˮ, majoritairement avec les chauffeurs, ça devient vite répétitif, ils n'ont rien d'intéressant à dire. Ce n'est pas une critique, juste un constat. Des histoires de familles, de marmots, de la dureté de la vie. Bien, tous ces kilomètres pour ça ?
Les “rencontresˮ, c'est tendance, les agences de voyage en mettent à leurs programmes, du baratin quand on ne parle pas la langue. Heureusement notre voyageuse pratique l'espagnol, même si les langues locales ont leurs facéties, surtout l'argot. Elle profite visiblement de ces dialogues improvisés, qui laissent le lecteur très à l'écart, même si son talent de conteuse n'est pas en cause. Elle répète qu'elle est végétarienne, pas une bonne idée pour l'Amérique latine, encore un effort pour devenir végane, plus chic. On n'échappe pas aux slogans à la mode, elle a bien appris sa leçon dans les beaux quartiers à belle morale écolo. Rendons lui grâce toutefois de voyager quand beaucoup de sa génération restent le cul dans le canapé de papa-môman avec la tablette, les jeux vidéo et à jacasser au téléphone.
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Ce récit de voyage me tentait, m'intriguait, mais finalement il n'est pas vraiment à la hauteur de mes espérances. L'autrice, toute jeune adulte, est partie traverser l'Amérique du Sud en stop, seule, à seulement 18 ans. Elle s'attache à nous raconter les rencontres, les étapes, les trajets de façon très factuelle. Des amitiés se nouent, certains tentent de créer du lien mais la jeune femme pose les barrières nécessaires à sa sécurité.

Car en effet, ce qui paraît assez incroyable ici c'est : une jeune femme. de 18 ans. Qui fait du stop. Seule. A l'autre bout du monde. Je reconnais qu'il faut du culot pour se lancer dans une telle aventure ! du culot... ou une grande confiance en autrui. L'autrice s'amuse à mener une petite enquête statistique, en interrogeant chaque conducteur croisé : selon eux, quel pourcentage y a-t-il de personnes foncièrement mauvaises et violentes dans le monde ? Les réponses varient du tout au tout, mais ce qu'on voit surtout, c'est à quel point les latino-américains estiment qu'ils appartiennent eux-mêmes à une culture de la violence.

J'avais pas mal d'attentes dans ce récit, mais finalement je dois admettre que c'est une déception. Comme je le disais, tout est très factuel, trop même, et on en perd la poésie du voyage. Très peu de descriptions des paysages traversés, une voyageuse qui pose un regard très jeune sur le monde, tout en se montrant trop sûre d'elle, ce qui peut parfois agacer. J'ai trouvé ce livre un peu plat. Facile à lire, léger, mais sans émotion. Dommage !
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Iliana Holguin Teodorescu a parcouru plus de 9000km en auto-stop en Amérique Latine et restitue dans ce récit son aventure et ses rencontres de hasard.
Déception. L'ensemble est répétitif, s'appuie sur une succession de portraits (surtout des hommes au volant de camions et de pick-up) peu creusés (même si on conçoit que la brièveté des rencontres en soit la cause - l'auteur avouant pourtant ne pas avoir envie de prolonger celles-ci vers une possible amitié..), et donc lassitude à cette énumération.
NB (page 163) depuis quand, une fois qu'une truite a mordu, on la recueille dans une EPROUVETTE ??? 😂
Bref...la jeune fille (18 ans au moment de son périple) donne à priori des envies d'évasion mais a fini par me hérisser le poil : vouloir tester la solidarité et se fermer autant aux autres dans ce parcours finalement très solitaire voire égocentré me paraît incompatible..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un jour d'août 2018, le désert de la Guajira, Colombie et la mer caraïbe qui l'entoure furent témoins d'un dialogue entre un Amérindien du peuple wayùu nommé Twenty et moi; la mer Caraïbe mais aussi l'océan Pacifique savent cela, que parfois, sur leurs côtes, les humains s'appellent Twenty ou Fourty parce qu'ils trouvent l'anglais si cool, et d'autres fois Usnavy, d'après les noms des bateaux de l'US Navy qui passent au large.
Alors qu'il venait de me proposer de coucher avec lui, faisant valoir que je pourrais ensuite me targuer d'avoir eu un Wayùu dans mon lit, je tentai ingénument de lui expliquer pourquoi ce genre de propositions me semblaient, sans même parler de machisme, importunes.
Je me lance: " Imagine que tu es en vacances dans un pays dont les habitants n'ont jamais vu un homme à la peau mate, aux cheveux et aux yeux obscurs ailleurs que dans un film. Imagine que toutes les femmes , blanches, blondes et aux yeux clairs de ce pays n'ont, alors même qu'elles prétendent vouloir te connaître, t'aider et te faire découvrir leur culture, qu'un seul dessein, celui de négocier tes charmes, de s'en emparer et d'en tirer du plaisir. Imagine qu'elles ne pensent qu'à ça et que toi tu les écoutes, l'une après l'autre, s'inscrire dans cette longue liste de tes prétendantes qui se fichent de tes pensées et sentiments et pour lesquelles tu n'es qu'un corps désirable, qu'à chaque fois tu espères que ce sera différent, qu'à chaque fois tu te trompes, qu'à chaque fois tu as peur."
A cela, le Wayùu me répondit qu'il adorerait se trouver dans cette situation, et l'entendant se réjouir, le désert, la mer et moi soupirâmes, résignés, un peu moins idéalistes que la veille au soir.
Le lendemain, la femme wayùu qui me louait cinq mètres carrés de plage pour que j'y plante ma tente confirma: "Pour eux, tu n'es rien d'autre que de la chair fraîche." "Carne fresca". (pp.172-173)
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Selon l’Ined, on serait plutôt à cent deux hommes pour cent femmes en 2017, soit 1,02 homme par femme. Cinquante femmes pourraient donc avoir un homme chacune ainsi qu’un homme qui tourne entre elles. Donc un homme personnel et une fois tous les cinquante jours deux hommes. Un homme, lui, aurait 0 virgule 98 mil- liards 39 mille 216 femmes pour lui, soit une femme pour lui seul pendant 98 milliards 39 mille 216 jours puis pas de femme pendant 1 milliard 960 mille 784 jours, soit une femme pendant toute une vie car il n’y a pas 98 milliards de jours dans une vie, ce qui laisserait 2 hommes sur 102 sur le carreau, sans femme pendant toute leur existence. On pourrait aussi bien se placer dans le modèle précédent, celui des hommes tournants, en supposant que chaque homme tourne à fréquence égale. Un homme aurait alors toujours une femme et 0,02 homme pour lui, soit une femme la plupart du temps et une femme ainsi qu’un second homme un jour sur cinquante. Tout cela dans un monde hétérosexuel où l’amour n’a pas d’âge et où hommes et femmes sont également répartis dans le monde.
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À deux heures du matin, un dernier camionneur me dépose dans la station-service d’une presque-banlieue de ma destination. Là, un pompiste de sa connaissance qui a toute sa confiance reste discuter avec moi, tous deux assis sur la bordure en ciment de l’une des files, baignant dans une lumière blafarde de néon, lui dans sa combinaison bleu et rouge, moi enveloppée dans une couverture que j’ai gardée depuis l’avion. L’heure tourne. Aucun véhicule ne vient nous déranger et il me confie – à une apparition de passage on peut tout dire et cela n’engage à rien – que sa pauvreté est, plus que financière, mentale et culturelle, qu’autour de lui les gens ont si peu qu’ils préfèrent se tuer à la tâche, parfois même de nuit, comme lui, pour pouvoir s’acheter une nouvelle moto ou le dernier téléphone ou une montre scintillante : compenser, avoir des choses à défaut d’une éducation et des possibilités.
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