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Citations sur À propos d'un gamin (35)

"Assieds-tu Marcus. Je n'ai pas encore fini avec toi.
- Moi, j'ai fini avec vous."
Il ne savait pas qu'il allait dire ça, et ça le surprit de l'avoir fait. Jusque-là, il n'avait jamais été insolent avec un professeur, surtout parce qu'il n'en avait jamais eu l'occasion. Maintenant il se rendait compte qu'il n'avait jamais pas choisi le bon moment. Si on cherchait la bagarre, il valait peut-être mieux s'y mettre en douceur, s'entraîner d'abord. Il avait commencé directement par le sommet, ce qui était sans doute une erreur.
"ASSIEDS-TOI."
Mais il ne s'assit pas. Il se dirigea vers la porte, et ne s'arrêta pas.
Aussitôt qu'il eût quitté le bureau de Mrs Morrison, il se sentit différent, il se sentit mieux, comme s'il avait largué les amarres et que maintenant il flottait dans l'espace. C'était vraiment une sensation exitante, et bien meilleure que l'impression de dépendance qu'il ressentait avant. Jusqu'à cet instant précis, il n'aurait pas pu décrire cette impression de "dépendance", mais c'était vraiment ça. il avait fait semblant de trouver tout ça normal - difficile, certes, mais normal - , mais maintenant qu'il avait largué les amarres il se rendait compte que ç'avait été tout sauf normal. Ce n'était pas normal de se faire voler ses chaussures. Ce n'était pas normal que votre professeur d'anglais vous fasse passer pour un idiot. Ce n'était pas normal de se faire lancer des sucreries sur la tête. Et c'était justement ce qui se passait à l'école.
Et maintenant il était un hors-la-loi. Il descendait Holloway Road pendant que chacun à l'école était... en fait ils étaient en train de déjeuner, mais il n'y retournerait pas. Bientôt il descendrait Holloway Road (en réalité sans doute pas Holloway Road, parce qu'il était déjà presque au bout, et que le déjeuner allait durer encore une demi-heure) pendant le cours d'histoire, et il serait un hors-la-loi authentique. Il se demanda si tous les hors-la-loi commençaient comme ça, s'il y avait toujours un instant comme celui avec Mrs Morrison où ils s'énervaient et partaient. Il pensait qu'il devait y en avoir un. Il avait toujours pensé que les hors-la-loi étaient des gens complètement différents, pas du tout comme lui, qu'ils étaient nés hors-la-loi, quelque chose comme ça, mais il était évident qu'il se trompait. Au mois de mai, avant qu'ils ne viennent à Londres, quand il faisait son dernier trimestre à son ancienne école, il n'avait rien d'un hors-la-loi. Il allait à l'école, écoutait ce que les gens disaient, faisait ses devoirs, participait. Mais six mois plus tard, petit à petit tout avait changé.
Il réalisa que c'était sans doute aussi comme ça pour les clochards. Un soir ils sortaient de chez eux et pensaient : "Tiens, je vais passer la nuit sous le porche de ce magazin", et quant on avait fait ça une fois, quelque chose en vous était modifié, et c'est comme ça qu'on devenait clochard, ce n'était pas parce qu'on avait aucun endroit pour passer la nuit. Et pareil pour les criminels! Et les drogués! Et ... Il décida d'arrêter de penser à tout ça. S'il continuait, l'instant où il était sorti du bureau de Mrs Morrison commencerait à être le moment où toute sa vie avait basculé, et il n'était pas certain d'être prêt à le supporter. Il n'était pas quelqu'un qui souhaitait devenir un hors-la-loi, ou un clochard, ou un meurtrier, ou un drogué. Il était juste quelqu'un qui en avait ras de bol de Mrs Morrison. Il y avait tout de même une différence.
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Ça n'a pas d'importance de quelle hauteur on tombe, si ça fait réfléchir, non ?
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La façon dont on passait Noël était considérée comme un message adressé au monde à propos su point où on en était dans la vie, une indication sur la profondeur du terrier qu’on était parvenu à se creuser.
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Il ressentit soudain pour lui un petit élan d’affection. Marcus était si enfermé en lui-même, si indifférent à tout et à chacun, que l’affection semblait la seule réponse possible : l’enfant, d’une certaine façon, semblait à la fois ne réclamer absolument rien et réclamer absolument tout.
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Christine entra, portant le nouveau bébé, tandis que John, dans la cuisine, lui préparait une tasse de thé. « Voilà Imogene, dit-elle."
- Oh, dit Will. Super. »
Qu'était-il censé dire ensuite ? Il savait qu'il y avait quelque chose, mais, le couteau sous la gorge, il ne serait pas parvenu à se rappeler quoi. « Elle est... »
Non. Ça lui échappait. Il se concentra sur Christine.
«Et toi, Chris, comment ça va ?
- Oh, couci-couça. Un peu crevée.
- Trop fait la fête ?
- Non. J'ai juste accouché.
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Il se sentait comme un poussin dont l'oeuf aurait été brisé , et qui se retrouvait dans le monde extérieur, tremblant et les jambes flageolantes, sans autre protection qu'un costume Paul Smith ou une paire de Rayban.
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His way of coping with the days was to think of activities as units of time, each unit consisting of about thirty minutes. Whole hours, he found, were more intimidating, and most things one could do in a day took half an hour. Reading the paper, having a bath, tidying the flat, watching Home and Away and Countdown, doing a quick crossword on the toilet, eating breakfast and lunch, going to the local shops… That was nine units of a twenty-unit day (the evenings didn’t count) filled by just the basic necessities. In fact, he had reached a stage where he wondered how his friends could juggle life and a job. Life took up so much time, so how could one work and, say, take a bath on the same day? He suspected that one or two people he knew were making some pretty unsavoury short cuts.
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That was his mother. When she wasn't crying over the breakfast cereal, she was laughing about killing herself.
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Les cadeaux de Clive à Marcus étaient, en eux-mêmes, irréprochables, des jeux vidéos, des sweat-shirts, une casquette de base-ball et le disque de Mr Blobby, etc., mais ce qui les chargeait de sens était leur contraste avec la petite pile sans joie de ce que Fiona avait offert à Marcus plut tôt dans la journée : un pull qui n’arrangerait pas ses affaires à l’école (il était ample, pelucheux, et prétentieux), quelque livre et des partitions de piano – une allusion maternelle gentille et très pesante, semblait-il, au fait que Marcus avait laissé tomber ses leçons depuis quelque temps. Marcus lui montra ce misérable butin avec une fierté et un enthousiasme qui brisèrent presque le cœur de Will… « Et un très joli pull, et ces livres ont l’air vraiment intéressants, et ces partitions parce qu’un jour quand je…quand j’aurai un peu plus de temps je vais vraiment m’y re… » Will n’avait jamais véritablement estimé que Marcus était un bon gosse – jusqu’à maintenant il n’avait remarqué que son côté excentrique et embarrassant. Mais c’était un bon gosse, Will le voyait maintenant. Pas bon en ce qu’il était obéissant et résigné ; c’était plutôt une sorte de bonté d’âme, comme regarder un tas de cadeaux ringards, et se rendre compte qu’ils étaient donnés avec amour et choisis avec soin, et que c’était l’essentiel.
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Alors, vous avez cassé ?
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