On retrouve dans
Juliet, Naked, l‘humour anglais si particulier mais tellement charmant de son auteur.
Nick Hornby exerce avec sa plume une telle dérision sur ses personnages qu'on les aime autant qu'on peut s'en moquer. Même le personnage de Duncan, loser patenté qui néglige sa compagne éhontément, parvient à nous toucher in fine par sa solitude et son désarroi. Quant aux deux personnages principaux, Annie et Tucker Crowe, on finit par se sentir proche d'eux même si l'on est loin d'avoir vécu la moitié des aventures du chanteur ou de ressentir le profond désarroi d'une quarantenaire qui fait le bilan amer de sa vie.
C'est que l'écrivain britannique parvient aussi bien à dépeindre la nostalgie d'une vie de débauche et les regrets d'une vie qu'on a laissée passer. Qui plus est, la description de la bourgade balnéaire dans laquelle se déroule l'histoire nous la rend familière et elle devient ainsi pratiquement un personnage à part entière de l'histoire. Et puis
Juliet, Naked c'est également le tour de force que réussit à faire
Nick Hornby d'inventer de toutes parts un chanteur qui n'existe pas et de nous le rendre réel. On passe le début du roman à se demander si c'est du lard ou du cochon, et les notices fictives Wikipedia ne nous facilitent pas la tâche.
Le roman est également l'occasion pour l'auteur de nous dépeindre l'univers si particulier des geeks de tous âges qui s'enflamment artificiellement sur des forums que quasiment personne ne fréquente (d'aucunes et d'aucuns se reconnaîtront). La romance qui s'installe est peut-être un peu artificielle, le style littéraire n'est certes pas d'une grande qualité mais il reste soutenu, bref on passe un très bon moment avec
Juliet, naked, qui est peut-être un peu long sur la fin mais qui réserve des petits moments drôles et touchants à savourer avec plaisir.
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