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3,55

sur 405 notes
Est-il possible de rattraper les années de sa vie que l'on a gaspillées ? Et si l'on souhaite essayer, comment faire ?
Telle est la question que se posent les personnages principaux de "Juliet, naked" : Annie, lors de la fin de sa relation avec Duncan après 15 ans de bons et loyaux services, et surtout après avoir supporté pendant toutes ces années la passion dévorante que celui-ci éprouvait pour la musique et le mythe que représente Tucker Crowe, un musicien moyennement connu qui a décidé du jour au lendemain d'interrompre sa carrière ; Duncan suscité, qui, s'il ne réfléchit pas beaucoup sur sa vie et se laisse mener par les évènements, se prend pour un tel "crowologue" qu'il ne laisse personne le contredire sur les analyses de la vie et de l'oeuvre de son idole, se demande un jour s'il n'est pas passé à côté de la juste analyse de la musique qu'il aime tant ; Tucker, qui a "bousillé" toutes ses relations avec ses ex tant il était soûl et refusait d'être un tant soit peu acteur de sa vie à partir du moment où il a arrêté la musique (on apprendra pourquoi au cours de la deuxième moitié du roman).

Ainsi, cette question, essentielle mais difficile à regarder en face, Annie décide d'y apporter une réponse en reprenant sa vie en main, aidée par une pichenette du destin : après avoir écrit une critique incendiaire du dernier album de Tucker Crowe (le brouillon de son chef d'oeuvre "Juliet"), elle est contactée par ce dernier et noue alors une relation épistolaire avec lui, qui va ensuite être transposée dans la réalité. Une relation qui va être bouleversante pour Tucker comme pour elle... et qui découvriront tous les deux que si l'on ne pet rattraper le temps perdu, au moins peut-on tenter de donner à sa vie un nouvel aspect, un nouveau ressort, en vivant plus intensément.

"Juliet, naked" met ainsi en scène des personnages un peu paumés, plein de doutes, profondément humains, qui tentent, de plein gré ou entraînés par les évènements, de rebondir dans leur vie, et qui deviennent ainsi, au fur et à mesure que le livre avance, plus matures.
Ecrit avec beaucoup de finesse et d'humour, empreint de mélancolie et de douce-amertume, l'ouvrage répond ainsi à des questions que l'on peut se poser sur le sens de la vie et ce que l'on peut faire de la sienne si elle ne convient plus (notamment les thèmes du célibat, de la peur de l'avenir, de la question des enfants - en avoir ou pas ? -, ces questions qu'Annie redécouvre soudain, même si celle des enfants était présente auparavant, sont très justement analysées), ou encore sur les relations que l'on peut (souhaiter) avoir, ou non, avec ses enfants et avec les autres de manière générale.

L'ouvrage pose également des questions sur l'art, à travers le motif de la passion de Duncan pour un artiste, mais aussi des propres interrogations de cet artiste : qu'est-ce que l'art ? Travestir la réalité est-il bafouer l'art ? Est-on de ce fait un imposteur ? En étant aussi fan de quelqu'un, en le possédant en analysant (le plus souvent à tort) les moindres aspects, aime-t-on vraiment un artiste, ou bien l'image que l'on s'en fait ?
L'auteur répond d'ailleurs par l'humour et l'ironie à cette dernière question, puisqu'au final, c'est la personne la moins investie dans "Tucker Crowe", Annie, qui le connaîtra le mieux, faisant ainsi apparaître Duncan ridicule.

"Juliet, naked" est assurément un bel ouvrage, que je vous conseille vivement !
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Inutile de vous re re re raconter le pitch d'autres l'ont fait avant moi.
Ce livre est un agréable moment avec des personnages bien travaillés et crédibles, je les ai accompagné avec plaisir.
Très anglais, beaucoup d'humour et de dérision.
Je n'ai mis que 3* car il m'a manqué un je ne sais quoi qui m'aurait emporté, mais je suis resté comme un spectateur.
Cela dit je vous le recommande pour vous faire votre propre opinion.
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Beaucoup de plaisir avec ce roman. Un couple qui tient par habitude, Madame s'ennuie, Monsieur est spécialiste d'une obscure rock star qui a disparu de la vie publique. Lorsqu'un nouveau titre sort, hérésie, c'est avec Madame que la star noue une relation épistolaire... Humour acidulé, léger et pétillant, comme un bonbon anglais
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Un livre dont l'histoire parle de fan, de musique , d'un couple en perdition. On y parle rock'n roll.
Le début est perturbant, on ne sait pas très bien où on va et puis très vite on est avec ce couple, surtout Duncan qui ne vit que pour son idole Tucker Crowe laissant de côté Annie, sa compagne.
Il y a un côté très humoristique malgré cette rupture du couple. Cela montre aussi l'effet pervers des fans, des fausses déclarations qu'il peuvent divulguer.
On passe un très bon moment avec ces 3 protagonistes et cette touche d'humour très agréable.
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Que dire qui n'a pas déjà été dit ici...
J'ai beaucoup aimé ce roman. Je n'ai pas été transportée, mais je l'ai lu vite et avec envie...
Je ne connaissais pas cet auteur, et lorsque j'ai lu le résumé, je m'attendais à quelque chose de plus déluré, plus psychédélique....
Je n'ai pas été déçue, juste étonnée.
Je recommande ce livre. Et je tenterai bien un autre bouquin du même auteur...
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Annie et Duncan sont en couple depuis quinze ans, la routine s'est installée et l'harmonie de leur union est fragilisée. Surtout que Duncan, passe sont temps à vénérer sur un site de fans un artiste Tucker Crowe auteur d'un seul album mitique. Lasse d'être ignorée par son mari Annie va laisser une critique virulente sur le site et à sa grande surprise Tucker qui s'est muré dans le silence va correspondre avec elle. Et se sont deux solitudes qui vont se
A travers cette comédie sur l'amour et ses désillusions, Hornby dresse un canevas doux amer, brillamment écrit, il reprend des thèmes qui lui sont chers (la musique et sa place dans nos vies), les sentiments et le délitement du couple sont très bien cernés, la correspondance entre deux êtres finalement solitaire est touchante.. Les fans d'Hornby ne seront pas déçu car l'auteur anglais n'hésite pas à alléger son récit d'humour et de légèreté.
Bon comme un concert rock ou comme une comédie sentimentale réussie.
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Roman (épreuve non corrigée) de Nick Hornby. À paraître le 6 mai 2010.

Gooleness, au nord de Londres. Annie et Duncan partagent une passion pour Tucker Crowe, "obscur musicien des années 80" (p. 64) qui n'a rien produit depuis vingt ans. Si Annie présente un intérêt raisonnable pour l'oeuvre de l'artiste, Duncan est un "crowologue" "tuckercentrique" (p. 22 et 14) Après avoir reçu les maquettes d'un album paru en 1986, Juliet - maquettes rassemblées sous le titre de Juliet, Naked - Duncan s'empare de la nouveauté. Mais son avis et celui d'Annie divergent, tout comme leurs chemins. Après quinze ans d'une relation stérile, Annie végète et se morfond dans un inassouvi désir d'enfant. de l'autre côté de l'Atlantique, Tucker Crowe est bien loin des fantasmes que ses fans nourrissent. Père trop vieux d'un enfant inquiet, aux côtés d'une énième épouse qu'il sait ne pas rendre heureuse, il regarde avec ironie les théories qui fleurissent sur sa reclusion et son silence.

Entrecoupé de faux articles prétendument tirés de Wikipédia et qui introduisent de nouveaux sujets ou de nouveaux personnages, le récit est bourré d'un humour féroce à l'encontre des dérives de l'Internet. S'il permet de trouver à peu près tout et n'importe quoi, il rassemble surtout des illusions, des mensonges et des théories farfelues nourries par des pseudo spécialistes. "Tout le monde a son site Web. [...] Plus personne ne tombe dans l'oubli." (p. 55) Et pourtant, Tucker Crowe aimerait bien qu'on l'oublie, qu'on "[arrête] de gloser à perte de vue sur un truc qui se serait passé dans des chiottes à Minneapolis." (p. 75)

Le récit pose des questions finement traitées sur le rapport entre la vie d'un personnage public et ceux qui la décortiquent comme une patte de crabe. Entre ce qu'un fan croit savoir de son idole, ce qu'il érige en vérité, les supputations dont il ne démord pas et la réalité de l'existence d'un artiste et sa vie privée, il y a des différences notoires. Et quelle ironie quand le fan dénie à l'artiste le droit de détenir la vérité sur sa propre vie! Peut-être parce que "la vérité au sujet de qui que ce soit est décevante." (p. 89)

Beaucoup de questions sur l'art se bousculent au fil des pages. Qui est qualifié pour parler d'une oeuvre? le néophyte, simple amateur d'une expression artistique, ou le spécialiste, traqueur du moindre détail, prêt à sacrifier sa vie au profit de la compréhension d'une création qui ne dépend pas de lui? Faut-il parler d'art en terme de ressenti ou en terme de science? Plus poussée même, une autre question: le public est-il à même de parler d'une oeuvre d'art, d'en comprendre l'origine et la portée? N'y a-t-il que son créateur pour savoir en parler et délivrer son sens? Sans que l'on sache en fin de roman qui a le plus de droit et de légitimité pour parler de l'oeuvre, tout le monde a pu y aller de son commentaire. "C'est ce qui est génial avec le grand art, non? [...] Ca peut vouloir dire des tas de choses" (p. 244) "à moins de reconnaître que toute opinion est valide." (p. 260)

Ce qui est très touchant dans ce roman, c'est le délicat et pudique effeuillage auquel les personnages se livrent. Comme Juliet, Naked, que j'ose traduire par "Juliet, Nue" ou "Juliet, Mise à nue", Annie et Tucker Crowe se dévoilent, d'abord à eux-mêmes dans leurs échecs et leurs regrets, puis à l'autre. Annie tente de reprendre en main sa vie, de rattraper quinze ans qui lui ont échappé sans qu'elle fasse rien pour les retenir. La relation cyber-épistolaire qu'elle entretient secrètement avec Tucker est une vengeance molle à l'encontre de Duncan. En le privant d'une vraie relation avec son idole, elle se réapproprie un peu d'estime d'elle-même et elle réveille la conviction éteinte qu'on peut lui porter de l'intérêt. Tucker ne se fait pas d'illusion sur l'échec de son existence. Gaspillées en beuveries et vaines relations, ses belles années sont loin. Il ne lui reste que l'envie d'être là pour son dernier garçon, le jeune Jackson, et de ne plus s'embarquer dans des histoires qu'il sabotera quoi qu'il arrive. le mythe des années 80 n'est plus là depuis longtemps. La statue est tombée et il ne reste que l'homme, plein de failles et tellement plus accessible.

Parsemé de références à des romans de Charles Dickens, le magasin d'antiquités, Barnaby Rudge ou Nicholas Nickleby, le récit est un hommage aux époques révolues qui suscitent la nostalgie de ceux qui refusent de voir la page se tourner. L'exposition sur les évènements de l'été 1964 dans la petite station balnéaire qu'organise Annie pour le musée de Gooleness est un autre de ces hommages au temps qui passe. Quelques photos jaunies, une affiche de concert, les restes d'un requin échoué sur la plage, et le tout compose une nature morte aux effluves salines.

Je n'ai jamais lu d'autres textes de Nick Hornby, mais après Juliet, Naked, aucun doute que je vais combler mes lacunes. L'auteur m'a prise par la main pour m'entraîner dans un monde d'embruns et de concerts enfumés, et j'en redemande, où qu'il puisse m'emmener.


Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Un roman hors du commun, qui plaira aux amateurs de musique (rock, soul) aussi bien qu'à ceux et celles qui aiment les intrigues psychologiques et, pourquoi ne pas le dire, les histoires d'amour. Tucker Crowe, un guitariste pop-rock des années 80, a brusquement disparu de la scène un beau jour où on l'a vu entrer dans les toilettes du Pits Club, un soir de concert, et ne jamais ressortir. Son dernier album commercialisé, "Juliet", était pourtant un chef-d'oeuvre ! Plus personne n'a eu de ses nouvelles depuis, mais un fan-club a vu le jour, et a réussi à dénicher un enregistrement brut du même album, sans orchestre (naked), qu'il va encenser comme si c'étaient les dernières paroles du Christ... Tel est le point de départ d'un fichu concours de circonstances, qui vont mettre face à face des personnages qui n'auraient jamais dû se croiser. Des rencontres, des amours de passage, au fil desquelles les héros de l'histoire vont se transformer, s'enrichir et apprendre à aimer. Non, ce n'est pas gnan-gnan pour un sou même si le message est humaniste et fait du bien au coeur. Beaucoup de finesse psychologique, une histoire merveilleusement racontée, une bonne traduction = beaucoup de plaisir pour le lecteur. À déguster et conseiller aux ami(e)s...
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La séparation d'un couple qui s'ennuie et s'étiole, ou comment rattraper 15 ans d'ennui, mais c'est du Nick Hornby, donc c'est drôle, cynique, grinçant, une petite touche rock'n'roll anglaise...bref les ingrédients sont là et la sauce prend.
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Juliet, naked est un roman surprenant qui aborde de nombreux thèmes à travers l'histoire croisée de Annie, Duncan et Tuker.

Annie et Duncan vivent ensemble depuis 15 ans une histoire complètement monotone puisqu'ils se sont mis ensemble on ne sait pas trop pourquoi et qu'ils sont restés ensemble seulement par habitude. La situation qui ne semble pas gêner Duncan ennuie par contre Annie, d'autant plus qu'elle a sacrifié à cette histoire son désir d'enfant. A l'aube de la quarantaine ce sacrifice pèse terriblement à Annie. La seule chose qu'ils semblent partager (et encore !) c'est la passion de Duncan pour Tucker Crowe. Quand Annie et Duncan partent aux Etats-Unis découvrir les lieux qui ont fait la légende de Tucker c'est le début de la fin pour le couple... La fin de leur histoire est ensuite précipitée par l'arrivée du « nouvel » album de Tucker et les divergences d'opinion entre Annie et Duncan, ce dernier étant trop fan pour s'apercevoir que l'album est vraiment pitoyable comparé aux précédents ! Leur divergence d'idées, dans un premier temps, puis la séparation physique entre Duncan et Annie est extrêmement bien décrite avec beaucoup de finesse et d'analyse des sentiments humains. Nick Hornby réussit également à décrire comment les liens entre le couple mettent du temps à se défaire... En effet, malgré le fait que cet homme et cette femme n'aient jamais réellement éprouvé d'amour l'un pour l'autre, on ressent (surtout vers la fin du roman) toute la tendresse qui les lie après ces années passées ensemble.

Le roman aborde également, avec justesse, un thème très intéressant à savoir les liens entre les stars ou ex-stars et leurs fans. On voit la différence qu'il peut y avoir entre ce que ressent un fan à travers une oeuvre musicale et ce que ressent celui qui l'a créée, et dans le roman la différence est grande ! Duncan éprouve une réelle admiration pour l'album Juliet, Annie ressent une grande émotion à l'écoute des chansons, chacun d'eux s'imaginent des choses sur les sentiments de Tucker lorsqu'il a fait cet album et finalement c'est à cent lieux de ce que pensait le chanteur puisqu'on découvre que son soi-disant amour pour la muse de l'album, Julie, n'était pas réel. On touche du doigt une vraie réflexion sur l'art ! D'ailleurs la discussion entre Duncan et Tucker à la fin du roman est un moment clé de l'histoire et une vraie réflexion sur l'art en général.

J'ai été aussi très touchée par le personnage de Jackson, le fils de Tucker, et par leur amour inconditionnel, un bel hommage aux relations père/fils.

Par contre, l'histoire d'amour ou de début d'amour entre Annie et Tucker me semble trop classique, voire surfaite, et je trouve que finalement ça n'apporte pas grand chose au roman.

De plus, j'ai trouvé certaines longueurs dans le livre, mais le style fluide m'a quand même permis de le terminer. C'est donc un roman que j'ai lu avec plaisir et je ne regrette pas ma découverte d'un auteur que je ne connaissais jusqu'à présent que de nom...
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