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sur 1471 notes
Anéantir /Michel Houellebecq
« Certains lundis de la toute fin novembre, ou au début de décembre, surtout lorsque l'on est célibataire, on a la sensation d'être dans le couloir de la mort. »
Dès cette première phrase du roman, on reconnaît le ton de Michel Houellebecq, la couleur qu'il veut donner à l'atmosphère. On va se régaler !
Un roman de MH ne laisse jamais indifférent, tout comme le personnage d'ailleurs. On l'adore ou on le déteste. Je me range dans la première catégorie, ayant lu les sept romans précédents ainsi que deux recueils de poésies, que j'ai tous aimés. Et j'aime le personnage étrange qu'est MH.
Ce huitième roman évolue durant 730 pages avec en toile de fond la mélancolie de notre condition humaine comme dans ses romans précédents. Une ambiance crépusculaire baigne ce roman évoquant les maux de notre société.
Nous sommes à Paris dans un futur proche, fin 2026 et dès l'entame, on baigne dans une atmosphère de mystère notamment informatique. Bastien informaticien à la DGSI s'intéresse depuis un certain temps à des graffitis étranges sur les murs de la ville et tente de les décrypter au sein d'un laboratoire d'analyse spécialisé. Ce qui étonne, c'est que des messages que personne ne parviendrait à lire serait évidemment une démarche absurde, et donc il y a forcément des destinataires, mais qui ?
Un homme politique ministre qui brigue la Présidence de la République pour 2027 est au coeur de l'intrigue. Il se prénomme Bruno et il est ministre de l'Économie et des Finances. Polytechnicien sorti major, il brille par ses qualités et ses compétences. Une vidéo montage sur Internet passe de façon récurrente le montrant subissant une décapitation par guillotine. Quelle est la motivation des inconnus qui mettent ces scènes en ligne ? Bruno est estimé par le peuple pour sa compétence mais pas franchement aimé.
Paul Raison est un énarque au service de Bruno pour organiser sa campagne présidentielle. Il lui faut parvenir à faire aimer Bruno dans le cadre de cette campagne. Il est marié sans enfant et les liens avec Prudence son épouse sont plus que distendus. L'amour a fait place au désamour et à la dégénérescence de leur couple.
le monde s'inquiète car une vague d'attentats sévit dans le monde, un monde qui est malade de la violence tous azimuts, un monde inexorablement en déclin, privé d'espérance et baignant dans un clair obscur de mélancolie et de blasement. Et si c'était l'amour qui sauve tout ?
En vérité peu à peu ce qui semblait être un thriller politique devient un roman de réflexion quasi métaphysique car les sujets principaux deviennent vite l'amour et la mort, et la vie de famille et le relationnel dans celle de Paul avec de très savoureux passages, la maladie en rapport avec l'AVC subi par son père Édouard Raison, lui-même un ancien de la DGSI . Mais pas seulement car MH sait aussi parler écologie et légumes verts, fin de vie et religion, sexualité, la santé , la maladie et les nouvelles technologies, la politique , les migrants et les huiles essentielles lors du sabbat de Yule, le chômage chronique comme un phénomène naturel, un état répandu installé depuis des générations, accepté comme un destin. Et les rêves qui viennent apporter un peu de légèreté mais aussi de réflexion au récit. Une vaste palette de sujets est ainsi offerte au lecteur tout en faisant une peinture de la société contemporaine comme le firent en leur temps Balzac et Zola, mais à sa manière très personnelle.
On retrouve dans ce roman la belle écriture fluide, sans affect et indolente de MH alliée à sa mélancolie habituelle teintée d'humour et de drôlerie, et un grand sens de l'observation. Son souci du détail qui frappe, étonne, dérange ou amuse est aussi à noter dans cette fiction qui fera parler d'elle dans les mois à venir, c'est indubitable.
À la fin, on en vient à se demander si malgré la déprime contemporaine on ne peut espérer trouver dans la vie quotidienne une source de bonheur.
Un roman à lire absolument.



Humour extrait : « Au bout de son troisième Talisker, Paul se dit qu'il allait être un peu saoul à la messe de minuit ; ce n'était pas forcément une mauvaise chose ! …L'alcool permet de supporter à peu près tout, c'est d'ailleurs un des principaux problèmes avec l'alcool ! »


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Une fois la lecture achevée, ce roman laisse une grosse frustration. Autant le préciser tout de suite, j'aime en général beaucoup les romans de Houellebecq. A la moitié de celui-ci, je me disais que c'était le meilleur depuis Les particules élémentaires. Sur le plan de ce qui est, selon moi, très réussi, il y a le personnage principal, Paul, son couple, sa famille. Pour moi Houellebecq excelle dans l'introspection des mâles blancs plus très jeunes, grincements de dents pour le lecteur sur certaines conceptions inclus. Il y a des passages magnifiques, très tendres même, dans cette océan de désillusions et de renoncements. le couple, le frère fragile, la soeur solide, la maladie, sont superbement abordés. Mais Houellebecq pèche dans les domaines où il pèche habituellement (La possibilité d'une île, Soumission) : la trame thrilleur/enquête aguiche, mais elle ne donne qu'un résultat décevant, ridicule même quand on comprend après coup qu'elle d'arrête là. Celle de la politique fiction ne donne pas grand-chose. Bref, à nouveau on n'y croit pas, ce n'est pas vraisemblable. Et au final on se dit que ça fait beaucoup de pages de développement pour un maigre résultat dans ces intrigues. le roman aurait mérité un meilleur recentrage sur le sujet principal, c'est dommage car, je le répète, il y a vraiment de très belles et fortes choses à y lire.
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Généralement, j'attends toujours que les livres sortent en format de poche pour les acheter. Pourquoi ? Pas seulement parce qu'ils sont moins chers, mais surtout parce qu'ils sont trop grands et que c'est pas très pratique ni à trimballer, ni à lire.

Seulement, voilà ... un déplacement professionnel dans le trou du cul du monde, une gare, un point Relay, le dernier Houellebecq était là... sur l'étal... il était grand, il était beau, il sentait bon le sable chaud ... un moment de faiblesse et hop, un achat compulsif ... pour la modique somme de 26 euros qui rappelle que, si le plaisir de s'évader par la littérature n'a pas de prix, il a quand même un coût.

Et puis, j'aime Michel Houellebecq. J'aime son style déglingué. J'aime sa plume. J'aime son talent unique pour se moquer des absurdités de la société, son talent unique pour décrire la nostalgie, la mélancolie de la banalité de la vie, des vies. J'aime ses tentatives de projection dans le futur qui nous font nous poser des questions, quel que soit notre avis sur tel ou tel sujet de société.

Dans "Anéantir", il ne fait pas vraiment exception à sa règle. Ce livre est un Houellebecq, cela ne fait aucun doute.

L'histoire se passe en 2027, à quelques semaines de l'élection présidentielle. Il est marrant d'apprendre que le président en exercice (qui n'est jamais nommé d'ailleurs) termine son deuxième mandat et ne pourra pas se représenter.

Paul Raison, la cinquantaine, travaille au ministère de l'économie et des finances à Bercy. Il est le conseiller spécial du ministre de l'économie, Bruno Juge, qui peut se targuer d'un bilan assez exceptionnel. La plupart des indicateurs sont au beau fixe et il jouit d'une bonne image auprès de la population française. Il est même sur la short-list des potentiels successeurs au président. Bruno Juge est marié mais son mariage part un peu en couille, il ne vit d'ailleurs plus chez lui mais dans son appartement de fonction au ministère. Mais Paul est surtout le confident du ministre sur tout et n'importe quoi. Et surtout sur n'importe quoi.

Leur relation prend un tour different et devient encore plus proche lorsqu'un groupe terroriste inconnu commence à réaliser des attentats en envoyant des missiles de type militaire sur des cargos et aussi en diffusant sur internet des vidéos violentes dans laquelle la décapitation de Bruno est simulée avec un réalisme digne des studios hollywoodiens. Quel est donc ce groupe terroriste ? Quelles sont ses revendications ? Des islamistes ? Un groupuscule d'extrême gauche ? d'extrême droite ? Des cathos de Civitas ? Une secte sataniste ? Chaque attentat apportant son nouveau lot d'hypothèses contradictoires, le seul truc qu'il est possible d'affirmer sans trop se tromper, c'est que les terroristes ne sont pas contents, voire passablement en colère à l'aube de l'élection présidentielle. Tout cela n'est pas bien clair, les pistes de l'enquête vont dans tous les sens.

Mais il n'y a pas que les indices de l'enquête qui vont dans tous les sens. A partir de ce moment, la vie très monotone de Paul va s'emballer d'un coup d'un seul. Et ce livre va s'évertuer à raconter les événements qui vont perturber sa petite existence paisible, voire trop paisible.

Notamment, son père, Edouard, ancien agent secret de la DGSI à la retraite, tombe dans le coma après une sorte d'AVC. Paul va donc devoir se rapprocher de sa soeur Cécile, catholique bigote, mariée à Hervé, chiant comme le notaire au chômage qu'il est et qui, pour passer le temps, copine en secret avec des extrémistes lyonnais.

Il va aussi se rapprocher de son petit frère Aurélien qu'il a petit à petit cessé de voir principalement à cause de sa conne de femme, Indy, une journaliste ratée, frustrée et arriviste de la presse écrite que personne ne peut blairer dans famille. Aurelien n'est pas très épanoui dans sa vie. C'est le moins qu'on puisse dire. Comme métier, il restaure des oeuvres d'art. C'est long, c'est chiant mais ça lui fait passer son temps dans des châteaux, les mains et l'esprit occupés à autre chose qu'à ressasser les raisons qui l'ont conduit à devenir complètement soumis à l'influence dominatrice d'Indy. Leur fils (conçu par IVG), est un ado, qui ne sort de son téléphone que pour manger et dormir. Il n'a plus vraiment d'interaction avec lui. Bref, c'est la misère. Il voudrait bien divorcer mais il sait qu'Indy lui fera payer cher cet affront.

Toute cette famille va se retrouver bon gré mal gré dans le domicile parental à Belleville sur Saône pour discuter de la meilleure manière de s'occuper d'Édouard, et d'anticiper les modalités de gestion de l'héritage si toutefois le pire venait à arriver. le repas de famille qui va en découler sera sans doute aussi succulent que celui du film "un air de famille" de Cédric Clapisch.

Et Houellebecq nous décrit tour à tour avec le cynisme à la fois drôle et dérangeant dont lui seul a le secret, l'arrivée du père de Paul dans l'unité EVC-EPR de soin pour "personnes en état végétatif" et son départ rocambolesque peu de temps après, la gestion diablement d'actualité de l'EHPAD d'à côté, l'amour et le dévouement de Madeleine, la compagne d'Edouard.

Il va raconter également les dessous de la campagne présidentielle qui continue en parallèle, le combat à distance des coachs des candidats, les stratégies du président sortant pour pouvoir se représenter dans 5 ans et être réélu tranquillou en 2032. Toute similitude avec des faits réels ou des personnages existants n'est que ... blablabla.

Il va enfin raconter d'une manière à la fois drôle et tendre, la reconstruction de sa relation sentimentale avec Prudence, sa femme depuis toujours mais que le temps et les circonstances avaient durement éprouvé. Ils vont se retrouver, lentement mais sûrement, réapprendre à s'aimer, à vivre ensemble, à se toucher et aussi à baiser (un Houellebecq sans sexe ne serait pas un Houellebecq) pour peut-être terminer leurs vieux jours ensemble, si toutefois ce satané mal de dent voulait bien lui ficher enfin la paix.

Oh, il ne faut pas se raconter d'histoire. On terminera ce livre avec un sentiment d'inachevé. On n'aura pas la réponse à la moitié des questions posées par ce livre qui part dans tous les sens, mélange beaucoup de personnages, d'histoires différentes et ouvre plein de portes sans les refermer, ce qui peut apporter un léger arrière goût de frustration. C'est quand même un peu le bordel, il faut bien le reconnaître. Mais c'est finalement assez représentatif de l'idée que l'on pourrait se faire du cerveau de Michel Houellebecq.

Ce n'est sans doute pas le meilleur des Houellebecq. Mais c'est du Houellebecq pur jus. Les fans (dont je suis) adoreront, les détracteurs détesteront (ou ne le liront pas).

Et si une chose est certaine après la lecture de ce roman, c'est que les gros livres sont définitivement moins pratiques que les livres de poche.

scob.
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Un pavé que l'on hésite à prendre tant les 735 pages et la grosse couverture cartonnée font appréhender la difficulté de s'y atteler. Et puis l'histoire de Paul Raison bien introduit dans les affaires de l'Etat, avec le Ministre des Finances du gouvernement en 2027, s'élance avec des allures de thriller sur fond de problèmes familiaux et de difficultés de couples.
On découvre des illustrations de schémas énigmatiques qui paraissent sur Internet avant des attentats terroristes d'un nouveau genre incompréhensibles par leur puissance de destruction et qui avaient intéressé son père en retraite de la DGSI.
Le propos véritable ne tarde pas à se dévoiler, c'est une réflexion sur la vieillesse, la prise en charge du grand âge et des accidents de la vie, la condition humaine qui aboutit à la mort. Une certaine sagesse s'en dégage, la compassion pour nos semblables en souffrance, nos choix face à la maladie, la consolation par les liens affectifs amoureux et familiaux que l'on peut toujours restaurer.
Une plume toujours acérée sur notre modèle occidental en plein désarroi, sur le monde politique en période d'élections présidentielles et de communication, un regard lucide et attristé sur notre destinée, une lecture au demeurant passionnante et porteuse de sens et de questionnements pour chacun.
Je me suis sentie très concernée et un peu remuée sur mes positions à propos de l'euthanasie. Alors grand humaniste, notre Houellebecq ?
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Si on s'en tient aux strictes qualités romanesques d'anéantir, c'est plutôt un mauvais roman: 2027: Macron n'ayant pas le droit de briguer un 3ème mandat consécutif, lance une marionnette chargée de lui garder la place pendant 5 ans. Pendant cette campagne électorale dont les coulisses nous sont révélées, la DGSI se casse les dents sur des attentats particulièrement étranges. Ça commence bien, comme un thriller politique et puis ça part en eau de boudin. En fait, j'aurais préféré que Houellebecq assume de faire un essai, genre "je pose là mes opinions sur tous les sujets d'actualité", comme un poivrot au café du commerce. Ça ne me dérange pas; j'adore Houllebecq et, généralement, partage ses opinions. Sauf que là, non. Je déteste pourtant les féministes que je considère comme des connasse aigries trop laides ou trop insupportables pour rendre un homme heureux (et être heureuses elles-mêmes du bonheur qu'elles partagent) mais là, quand-même, la conception qu'a Houellebecq de la femme m'a choquée. Il va finir chez Christine Boutin le gars !
Ce que j'ai aimé, adoré, c'est l'écriture: Houellebecq est le maître incontesté de l'adjectif (même s'il use trop souvent de "rassurant" et "radical"). Sa vision du monde est drolissime, acérée, impitoyable, documentée et désarmante. Pourtant, cette fois, je n'ai pas beaucoup ri: Michel s'est bourgeoisé et les sujets traités sont soit bourgeois (l'amour conjugal) soit graves (la fin de vie). La fin est très belle et terrifiante.
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Je viens de passer deux bonnes semaines avec Michel Houellebecq et une fois de plus il m'a cueillie. J'ai retrouvé son sens de l'humour et son observation aiguisée de notre époque. Rien ne lui échappe, que ce soient les réseaux sociaux, la digitalisation, la boboitude avec ses huiles essentielle, son yoga et son quinoa, tout passe à la moulinette Houellebecquienne avec justesse, cynisme et causticité. On peut être un peu perdu au départ, mais très vite les personnages principaux sont là et vous accompagnent tout au long du roman, Paul, le personnage principal est en pleine dépression mais ne s'en rend pas compte, son épouse Prudence et lui forment un couple en pleine déliquescence mais pas sans espoir, sa fratrie désintégrée va se reformer autour du père malade et puis je ne vous dis plus rien si ce n'est que la fin n'est pas un happy end comme toujours chez Houellebecq. Oui c'est vraiment un auteur à part, c'est l'auteur du 21 ième siècle français, indiscutablement
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Quel bonheur de renouer avec la plume de Houellebecq ! Pendant plus de 700 pages, il nous emmène dans les profondeurs de l'âme humaine avec sincérité et sensibilité. Houellebecq parle d'amour et de mort, sans cynisme mais avec un réalisme troublant. Il nous avait habitué à une écriture actuelle, parfois brutale; il nous propose ici une prose plus douce, presque bienveillante mais sans rien perdre de son intelligence et de sa lucidité. Magnifique.
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Bastien Doutremont et son ami Fred sont des hackers, à qui rien ne résiste. C'est pourquoi ils ont été embauchés par la DGSI, sept années plus tôt. Bastien y est toujours, alors que Fred a préféré créer « Distorted Visions » (spécialisée dans les effets spéciaux numériques et l'image de synthèse …)

Bastien est en contact avec Paul Raison, le collaborateur du Ministre de l'Économie, Bruno Juge (?!…) Une vidéo « plus vraie que nature » qui met en scène l'exécution de ce dernier (sur une guillotine) circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines … On a beau la supprimer, elle réapparait par intermittence et semble narguer les geeks et les nerds …

C'est surtout à Paul Raison que l'auteur va s'intéresser. Un Paul Raison qui, la quarantaine passée, s'est éloigné de sa femme et de ses proches. Pour côtoyer l'alcool, un peu plus chaque jour … Et c'est après le brutal AVC d'Édouard (son père) qu'il va reprendre contact avec les siens : avec sa soeur Cécile (et son chômeur de mari, Hervé) avec son jeune frère Aurélien (et sa vénale épouse, flanquée d'un détestable rejeton) ainsi qu'avec sa belle-mère (Madeleine) longtemps méprisée pour son « infériorité » sociale … ET surtout, surtout, de son épouse Prudence, alors qu'ils sont au bord de la rupture …

Nous sommes à la fin de l'année 2026. Dans quelques mois, il faudra faire face à l'élection présidentielle (et à d'autres épreuves personnelles …)

Un très beau roman, sur la complexité des relations dans les fratries. Sur la problématique du rapport conflictuel entre les générations. Sur les choix douloureux à assumer dans le milieu professionnel ou la sphère privée. Sur l'acceptation du délabrement physique dû à l'âge ou à la maladie et de la mort de nos anciens, qui nous rapprochent inévitablement de la nôtre …

Beaucoup de pudeur (mais si !) de tendresse et d'humanité (oui, oui !) mais aussi une très grande lucidité, dans ce – fort épais – roman sur fond politique, qui nous prouve (une fois de plus ! …) que les voies de Michel Houellebecq ne sont pas toujours impénétrables ! Un gros coup de coeur vraiment, pour le récit de ce brillant auteur, dont nous n'avons peut-être pas encore exploré toutes les facettes !
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Un roman volumineux et multiforme, en partie thrilleur, en partie roman de politique fiction, mais surtout l'histoire d'une famille dans la France d'aujourd'hui.
L'occasion d'une réflexion sur notre société, le jeu politique, mais aussi le couple, la vieillesse, la maladie, la mort, et finalement la vie, avec l'art de mettre des mots justes et de traduire en concepts ce que nous voyons, sans en avoir toujours conscience.
Une écriture fluide, souvent crue, notamment pour parler de sexe (qui tient une grande place dans ce roman et dans la vie des personnages) ou de maladie.
Beaucoup de récits de rêves, qui n'apportent pas grand chose au roman et donnent l'impression de remplissage.
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Du grand Houellebecq ! Des sujets forts ! Quelle claque !

Encore une fois, mon auteur préféré frappe fort et nous présente la vie détaillée de tout un panel de personnages, principalement de Paul, proche du ministre de 2027, impliqué dans une campagne politique, menant un quotidien morne et sans trop de passions. Dans le tumulte des élections, des attentats étranges émergent et mettent en panique une France pas si éloignée dans le temps.

Ce que j'aime, chez Michel Houellebecq, c'est sa capacité à dépeindre une réalité qui nous est proche avec beaucoup de précisions et de justesse, comme si le film de la vie de Paul et de ceux qui gravitent autour de lui se déroulait sous nos yeux.

Il y aborde aussi avec beaucoup d'humanité un sujet brûlant d'actualité : la fin de vie, sous toutes ses formes et ses dérives.

Les deux seuls reproches que je peux lui faire est qu'il ne m'a pas semblé avoir toutes les réponses à l'un des éléments de l'intrigue principale (ou alors je ne les ai pas compris) et que les passages concernant la politique, qui est, généralement, loin de me passionner, étaient vraiment laborieux à lire.

Toutefois, cela reste un roman très fort et très actuel, mené par une plume sublime et percutante. A lire de toute urgence !
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